Le lycée Honoré de Balzac à Paris.
Chaque année depuis 2010, la réforme du lycée passe dans la classe supérieure en même temps que les élèves. En septembre 2012, ce sont donc les terminales qui étrennent de nouveaux programmes, horaires, et pour certains, de nouvelles matières. Avec en ligne de mire, de nouveaux coefficients ou épreuves pour le bac.
La réforme voulait à la fois mieux préparer les lycéens à l'enseignement supérieur grâce à 2 heures hebdomadaires de soutien, du tutorat, et améliorer l'orientation en spécialisant moins vite les élèves. Désormais, en première, 60% des enseignements sont communs à toutes les séries générales (L, ES, et S). Mais par contre, les programmes sont plus spécialisés qu'avant en terminale. La terminale S doit devenir plus scientifique, la terminale L plus littéraire. L'objectif était au passage de ne garder en S que les vrais scientifiques, c'est-à-dire ceux décidés à s'orienter vers des études de sciences ou d'ingéniérie et non tous les "bons élèves", de façon à amoindrir la suprématie du bac S et à revaloriser le bac L.
La réforme voulait à la fois mieux préparer les lycéens à l'enseignement supérieur grâce à 2 heures hebdomadaires de soutien, du tutorat, et améliorer l'orientation en spécialisant moins vite les élèves. Désormais, en première, 60% des enseignements sont communs à toutes les séries générales (L, ES, et S). Mais par contre, les programmes sont plus spécialisés qu'avant en terminale. La terminale S doit devenir plus scientifique, la terminale L plus littéraire. L'objectif était au passage de ne garder en S que les vrais scientifiques, c'est-à-dire ceux décidés à s'orienter vers des études de sciences ou d'ingéniérie et non tous les "bons élèves", de façon à amoindrir la suprématie du bac S et à revaloriser le bac L.
De nouvelles matières
A partir de 2012-2013, a filière L met donc maintenant davantage l'accent sur les langues vivantes: les terminales suivront un cours obligatoire de littérature étrangère en version originale, déjà introduit en première, tandis que les maths deviennent facultatives.
Les littéraires peuvent aussi choisir un nouvel enseignement de spécialité, "Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain" (DGEMC), offert dans 480 établissements, soit un quart des lycées proposant cette série.
Les lycéens de terminale scientifique, eux, se voient proposer le choix d'un nouvel enseignement de spécialité : "Informatique et sciences du numérique" (ISN) dans plus de 500 établissements.
Par contre, la réforme prévoyait de supprimer l'histoire-géo en terminale S, la discipline faisant l'objet d'une épreuve anticipée en première, pour permettre aux terminales S de se concentrer sur un programme chargé dans les matières scientifiques. Or le nouveau gouvernement a décidé de rétablir cette discipline, facultative cette année, obligatoire à partir de 2013-2014 : on ignore encore quelle discipline en fera les frais puisque les horaires des élèves ne peuvent être alourdis à l'infini, et que les professeurs de classes prépa scientifiques et d'écoles d'ingénieurs se plaignent déjà d'un abaissement du niveau scientifique suite à l'allégement des programmes en seconde et en première S... A suivre.
Bien sûr, le bac sera touché par ces changements, avec des épreuves dans les nouvelles disciplines et des modifications de coefficients. Pour se conformer aux exigences européennes, les épreuves de langues vivantes 1 et 2 seront à la fois écrites et orales dans toutes les séries.
Les littéraires peuvent aussi choisir un nouvel enseignement de spécialité, "Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain" (DGEMC), offert dans 480 établissements, soit un quart des lycées proposant cette série.
Les lycéens de terminale scientifique, eux, se voient proposer le choix d'un nouvel enseignement de spécialité : "Informatique et sciences du numérique" (ISN) dans plus de 500 établissements.
Par contre, la réforme prévoyait de supprimer l'histoire-géo en terminale S, la discipline faisant l'objet d'une épreuve anticipée en première, pour permettre aux terminales S de se concentrer sur un programme chargé dans les matières scientifiques. Or le nouveau gouvernement a décidé de rétablir cette discipline, facultative cette année, obligatoire à partir de 2013-2014 : on ignore encore quelle discipline en fera les frais puisque les horaires des élèves ne peuvent être alourdis à l'infini, et que les professeurs de classes prépa scientifiques et d'écoles d'ingénieurs se plaignent déjà d'un abaissement du niveau scientifique suite à l'allégement des programmes en seconde et en première S... A suivre.
Bien sûr, le bac sera touché par ces changements, avec des épreuves dans les nouvelles disciplines et des modifications de coefficients. Pour se conformer aux exigences européennes, les épreuves de langues vivantes 1 et 2 seront à la fois écrites et orales dans toutes les séries.
Les nouvelles séries technologiques : STI2D et STI2A
Dans les séries technologiques, la réforme arrive aussi en terminale STI2D et STI2A, deux nouvelles séries issues de l'ancienne série industrielle STI. La nouvelle série sciences et technologies du design et des arts appliqués" (STD2A) correspond peu ou prou à l'ancienne série STI Arts appliqués.
Par contre, la nouvelle série "sciences et technologies de l'industrie et du développement durable" (STI2D) compte désormais 4 spécialités au lieu de 7 auparavant : innovation technologique et éco-conception ; systèmes d'information et numérique ; énergies et environnement ; architecture et construction.
Les enseignements généraux, notamment en langues, français, maths-physique y ont été renforcés au détriment des enseignements purement technologiques ce qui a provoqué une vive opposition des enseignants dans les lycées technos et de certains parents.
La réforme a en effet voulu permettre une meilleure poursuite d'études vers les carrières d'ingénieur et de technicien. Elle veut aussi rendre ces spécialités plus attrayantes auprès des lycéens et des familles qui avaient tendance à les éviter ou à les choisir par défaut. L'avenir dira si ces deux objectifs sont atteints alors que les profs d'électronique ou de mécanique, eux, crient à la mort de leur discipline...
Enfin, précisons que la nouvelle série STL ne compte plus que 2 spécialités : biotechnologies ; sciences physiques et chimiques en laboratoire... Là encore, il y a davantage d'enseignements communs aux STI2D et au STL en première, et les spécialités sont plus poussées en terminale.
Par contre, la nouvelle série "sciences et technologies de l'industrie et du développement durable" (STI2D) compte désormais 4 spécialités au lieu de 7 auparavant : innovation technologique et éco-conception ; systèmes d'information et numérique ; énergies et environnement ; architecture et construction.
Les enseignements généraux, notamment en langues, français, maths-physique y ont été renforcés au détriment des enseignements purement technologiques ce qui a provoqué une vive opposition des enseignants dans les lycées technos et de certains parents.
La réforme a en effet voulu permettre une meilleure poursuite d'études vers les carrières d'ingénieur et de technicien. Elle veut aussi rendre ces spécialités plus attrayantes auprès des lycéens et des familles qui avaient tendance à les éviter ou à les choisir par défaut. L'avenir dira si ces deux objectifs sont atteints alors que les profs d'électronique ou de mécanique, eux, crient à la mort de leur discipline...
Enfin, précisons que la nouvelle série STL ne compte plus que 2 spécialités : biotechnologies ; sciences physiques et chimiques en laboratoire... Là encore, il y a davantage d'enseignements communs aux STI2D et au STL en première, et les spécialités sont plus poussées en terminale.
La réforme porte-t-elle du fruit ?
Justement, la réforme du lycée donne-t-elle déjà des résultats ? Concernant l'accompagnement spécialisé (deux heures par semaine sur les prises de notes, la préparation aux oraux, la méthodologie) ou le tutorat, les appréciations varient.
"il est très difficile d'avoir une vue d'ensemble", relève Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN-Unsa). Selon lui, "il faut bien plus de trois ans pour changer les choses".
"Il y a des choses assez positives, que les parents notent bien comme l'accompagnement personnalisé", indique Valérie Marty, présidente de la Fédération de parents d'élèves Peep. De fait, le taux de redoublement en seconde est en baisse : il est passé de 10,9% en 2010 à 9,5% en 2011.
Quant au rééquilibrage des séries, il est encore un peu tôt pour crier victoire, Certes, à la rentrée 2011, la série L a vu ses effectifs remonter de 6,4 % , la série S de 2,6 %, la série économique et sociale de 0,4 %. "Mais cette évolution doit être relativisée puisque la série L compte toujours trois fois moins d’élèves que la série S et deux fois moins que la série ES", précise le ministère de l'Education.
D'autre part poursuit-il, "la chute pérenne de la série STI n’a pas encore été enrayée par cette réforme, même si on peut trouver un signe encourageant dans l’augmentation de 2,9 % des élèves de seconde entrant en STI2D".
Il faudra en réalité attendre plusieurs années, pour voir si l'évolution des débouchés est conforme à ce qu'avaient souhaité les réformateurs. Alors seulement, certains bacs (L ou les bacs technos) jouiront d'une meilleure réputation et pourront peut-être redorer leur blason.
Lire aussi :
La réforme des séries STI et STL se précise : un de nos articles les plus commentés !
Réforme du lycée : la suppression de l'histoire en terminale S fait débat
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"Il y a des choses assez positives, que les parents notent bien comme l'accompagnement personnalisé", indique Valérie Marty, présidente de la Fédération de parents d'élèves Peep. De fait, le taux de redoublement en seconde est en baisse : il est passé de 10,9% en 2010 à 9,5% en 2011.
Quant au rééquilibrage des séries, il est encore un peu tôt pour crier victoire, Certes, à la rentrée 2011, la série L a vu ses effectifs remonter de 6,4 % , la série S de 2,6 %, la série économique et sociale de 0,4 %. "Mais cette évolution doit être relativisée puisque la série L compte toujours trois fois moins d’élèves que la série S et deux fois moins que la série ES", précise le ministère de l'Education.
D'autre part poursuit-il, "la chute pérenne de la série STI n’a pas encore été enrayée par cette réforme, même si on peut trouver un signe encourageant dans l’augmentation de 2,9 % des élèves de seconde entrant en STI2D".
Il faudra en réalité attendre plusieurs années, pour voir si l'évolution des débouchés est conforme à ce qu'avaient souhaité les réformateurs. Alors seulement, certains bacs (L ou les bacs technos) jouiront d'une meilleure réputation et pourront peut-être redorer leur blason.
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