C'est l'Union des professeurs de spéciales (UPS) qui a tiré le signal d'alarme, début juin 2012. Cette association, qui regroupe la quasi-totalité des professeurs de chimie, mathématiques et physique des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques, a peur que la réforme des programmes de ces deux années soit négligée voire oubliée par le ministère.
"Régulièrement, nos programmes connaissent déjà un toilettage, car il faut les adapter à l'évolution des sciences et techniques et des demandes des grandes écoles d'ingénieurs, explique Bruno Jeauffroy, président de l'UPS. Mais pour la rentrée 2013, il nous faut les revoir plus profondément pour les adapter aux compétences des bacheliers qui auront inauguré la réforme du lycée".
Or ce gros chantier (plus de 1000 pages de programmes à revoir) aurait pris un retard qui inquiète les profs de l'UPS. "Le travail avec le comité ministériel avait déjà commencé en retard, en janvier-févrie 2012, et avec l'alternance, tout s'est arrêté".
"Régulièrement, nos programmes connaissent déjà un toilettage, car il faut les adapter à l'évolution des sciences et techniques et des demandes des grandes écoles d'ingénieurs, explique Bruno Jeauffroy, président de l'UPS. Mais pour la rentrée 2013, il nous faut les revoir plus profondément pour les adapter aux compétences des bacheliers qui auront inauguré la réforme du lycée".
Or ce gros chantier (plus de 1000 pages de programmes à revoir) aurait pris un retard qui inquiète les profs de l'UPS. "Le travail avec le comité ministériel avait déjà commencé en retard, en janvier-févrie 2012, et avec l'alternance, tout s'est arrêté".
Le niveau scientifique sera-t-il moins bon ?
Pourtant le temps presse car la réforme du lycée, mise en oeuvre en seconde en 2010-2011 et en première en 2011-2012, arrive en terminale en 2012-2013. Ce qui veut dire que les bacheliers qui entreront en classes prépas scientifiques en septembre 2013 n'auront pas les mêmes acquis que les préparationnaires précédents.
Le sujet est sensible car la réforme du lycée a semble-t-il considérablement bouleversé les enseignements scientifiques de la série S. Rappelons que les différences entre les trois séries générales (L, ES et S) en première ont été écrétées pour permettre des réorientations éventuelles.
Du coup, la première S comporte moins d'heures de matières scientifiques qu'auparavant : "Les horaires scientifiques se sont effondrés, estime Bruno Jeauffroy et ses collègues, et cela nous embête vraiment". En terminale S pourtant, les enseignements scientifiques ont été renforcés, mais les programmes ont été modifiés.
Le niveau de ces bacheliers scientifiques sera-t-il moins bon que celui de leurs prédécesseurs ? Prudent, le président de l'UPS reste nuancé : "Ils auront des compétences en plus et d'autres en moins : ils auront fait plus de probabilités, mais moins de géométrie et d'analyse". Un point tout de même le préoccupe : "la notion de démonstration a été très allégée. En terminale S, dans les objectifs, la compétence "lire et exploiter un document" figure 17 fois et "démontrer" une seule fois."
Un souci qui fait écho à la crainte déjà exprimée par la Conférence des grandes écoles de voir le niveau scientifique des lycéens baisser...
Le sujet est sensible car la réforme du lycée a semble-t-il considérablement bouleversé les enseignements scientifiques de la série S. Rappelons que les différences entre les trois séries générales (L, ES et S) en première ont été écrétées pour permettre des réorientations éventuelles.
Du coup, la première S comporte moins d'heures de matières scientifiques qu'auparavant : "Les horaires scientifiques se sont effondrés, estime Bruno Jeauffroy et ses collègues, et cela nous embête vraiment". En terminale S pourtant, les enseignements scientifiques ont été renforcés, mais les programmes ont été modifiés.
Le niveau de ces bacheliers scientifiques sera-t-il moins bon que celui de leurs prédécesseurs ? Prudent, le président de l'UPS reste nuancé : "Ils auront des compétences en plus et d'autres en moins : ils auront fait plus de probabilités, mais moins de géométrie et d'analyse". Un point tout de même le préoccupe : "la notion de démonstration a été très allégée. En terminale S, dans les objectifs, la compétence "lire et exploiter un document" figure 17 fois et "démontrer" une seule fois."
Un souci qui fait écho à la crainte déjà exprimée par la Conférence des grandes écoles de voir le niveau scientifique des lycéens baisser...
Ce n'est pas encore trop tard
Un peu moins pessimistes que les grandes écoles, les profs de prépas se contentent donc de se dire "inquiets" et voudraient surtout que le chantier de refonte des programmes reprenne.
"Ce n'est pas encore trop tard, mais il faut vraiment s'y mettre", dit Bruno Jeauffroy.
La balle est dans le camp du comité ministériel de concertation et de suivi des classes préparatoires. Tout doit être finalisé en octobre 2012 pour que les ouvrages, les établissements et les enseignants puissent s'adapter. Les vacances risquent donc d'être studieuses pour certains.
Lire aussi :
Réforme du lycée : les grandes écoles craignent une baisse du niveau scientifique
"Ce n'est pas encore trop tard, mais il faut vraiment s'y mettre", dit Bruno Jeauffroy.
La balle est dans le camp du comité ministériel de concertation et de suivi des classes préparatoires. Tout doit être finalisé en octobre 2012 pour que les ouvrages, les établissements et les enseignants puissent s'adapter. Les vacances risquent donc d'être studieuses pour certains.
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