Paris Games Week 2023 : une vitrine pour les métiers du jeu vidéo

En ces vacances de Toussaint 2023, cette édition de la PGW "Next level" espère bien franchir un nouveau cap en démontrant le dynamisme du jeu vidéo en France. 

De fait, plus de 7 Français sur 10 jouent aux jeux vidéo au moins occasionnellement, avec une moyenne d’âge des joueurs de 40 ans, et une répartition équilibrée entre femmes (48%) et hommes (52%). 

Mais les Français ne sont pas seulement des gamers. Ils créent et éditent de nombreux jeux dont une trentaine que l'on vient tester en avant-première dans le grand hall "Jeux Made in France". Par exemple Final Fantasy VII Rebirth, le jeu de combat Tekken 8 ou encore Prince of Persia The Lost Crown, dont les sorties sont prévues en janvier-février 2024.

Sur la scène, les streamers Hiuuugs et l'ambassadrice Twitch Pépipin font aussi découvrir les coulisses du jeu vidéo français, de sa création jusqu'à sa pratique.

Cette passion suscite bien des vocations professionnelles : 16% des joueurs français ont déjà envisagé une carrière dans cette industrie dynamique. Et chez les jeunes adultes, c'est 29% pour les 18-24 ans, et 34% pour les 25-34 ans.

Les écoles et les lieux de formation ont donc chaque année leur stand sur la PGW et c'est évidemment l'occasion rêvée pour se renseigner sur les cursus, les métiers possibles et les débouchés.

Notez qu'il s'agit en règle générale d'écoles privées. Le Cnam-Enjmin, seule école publique sur ces métiers, n'est pas représentée sur la PGW.

 

Les écoles et formations présentes à la PGW 2023

- École des Nouvelles Images : l’école présentera ses cursus dans les domaines de l’animation et de l’image de synthèse.
- ESMA : cette école supérieure d’arts appliqués et numériques, qui propose plusieurs formations, présentera ses parcours dédiés au jeu vidéo.
- ICAN : cette école d'infographie spécialisée en game design, animation 3D et web design présentera ses 4 bachelors et 10 Mastères.
- IIM Digital School : l’institut détaillera ses formations aux métiers du management et du digital : communication, création, design, développement web, animation 3D et jeux vidéo.
- ISART DIGITAL : classée 2e meilleure école au monde du jeu vidéo par l’organisme GAMEducation, elle fera découvrir ses différents cursus aux visiteurs du salon.
- LISAA GAME & ANIMATION : cette école présente à Paris et à Bordeaux abordera les différents parcours qu’elle propose, de la prépa au master, du game design au concept art.
- New 3D General Education (New3dge) : l’école des arts numériques, 1ère école mondiale au classement The Rookies, présentera ses formations aux métiers du jeu vidéo, du cinéma d’animation et du concept art.
- Ynov Campus : l’école présentera ses bachelors et mastères en alternance dans les domaines du jeu vidéo et de l’animation.
- Gaming Campus : le 1er campus étudiant dédié à l’industrie du jeu vidéo présentera ses 3 écoles et ses 19 formations aux métiers de l’industrie vidéoludique.
- XP, The Esport & Gaming School : l’école présentera ses cursus professionnalisants aux futurs talents des secteurs du jeu vidéo et de l’esport. 

Reste LA question qu'il ne faut pas hésiter à poser sans relâche : y a-t-il des débouchés ?

Il y a quelques années, beaucoup de jeunes diplômés devaient en effet s'expatrier, par exemple au Canada, pour trouver un emploi fixe dans un studio de production. Depuis, l'industrie française du jeu vidéo s'est considérablement développée et offre 20 000 emplois sur le territoire. Depuis 2015, les recrutements progressent de manière constante et certains métiers sont aujourd'hui en tension. Le CDI devient la règle, même sur les métiers artistiques, et la part des stages régresse. 

A savoir cependant : l'Ile-de-France continue à offrir la moitié des emplois en 2023, suivie par Auvergne-Rhône-Alpes (15% des emplois), la Nouvelle Aquitaine (9%), et l'Occitanie (7%) d'après les chiffres de l'Association française du jeu vidéo (AFJV). Les offres d'emplois en télétravail (6%) ont aussi tendance à augmenter.

Certains métiers sont aussi plus demandés que d'autres. Les studios français étant très créatifs, ils recrutent davantage dans les métiers de la conception : des infographistes (métiers artistiques de l'image), des programmeurs (métiers informatiques) et en proportion moindre des game designers (métiers de la conception globale d'un jeu).

Toutefois les métiers à coloration artistique de l'infographie reçoivent davantage de candidatures et l'on aura donc plus de facilités à être recruté sur des métiers très techniques comme ceux de programmeurs.

 

Pour en savoir plus, lire :
Les métiers du jeu vidéo : de la passion et beaucoup d'expertise

En terme d'orientation, cela n'exige bien sûr pas la même formation de base : les programmeurs devront avoir une formation en informatique, tandis que les métiers de la création graphique réclament des qualités artistiques et une maîtrise des logiciels de création. Enfin les métiers du marketing ou du business développement requièrent plutôt une formation commerciale.

Au lycée, selon la famille de métiers visée, on pourra donc préparer un bac général, avec une spécialité Arts (pour les métiers artistiques), ou bien Maths et NSI (pour les métiers de programmeurs) ou SES (pour les métiers du marketing ou de la communication). Ou bien encore un bac techno ST2A (arts), ou STI2D (avec une spécialité Systèmes informatiques ou numériques) ou STMG.

On peut ensuite entrer dans une école spécialisée ou bien viser des études plus générales en faisant par exemple une école d'ingénieurs, une école d'informatique, un BUT, une formation commerciale ou un DMA (diplôme des métiers d'arts). Il est en effet toujours possible de se spécialiser dans les jeux vidéo en faisant des stages ou une spécialisation à bac+3. Une école comme l'IIM Digital School proposant une année préparatoire à toutes les spécialités du numérique permet aussi un choix progressif.

La Paris Games Week 2023 fait aussi une place de plus en plus large aux compétitions de E-sport dans une salle de 1800 places !

Ces compétitions en salle sur des jeux vidéo célèbres conduisent bien sûr au développement de nouvelles activités et donc... de nouveaux métiers.

Mais offrent-ils déjà de vrais débouchés ? Les carrières de joueurs professionnels de E-sport sont encore très rares : il y aurait en 2023 à peine 100 à 200 personnes pouvant vivre de l'E-sport en France, avec une dizaine d'équipes professionnelles. Les postes de coachs sont aussi occupés en priorité par d'anciens sportifs.

 

Mais pour se développer, le secteur va avoir besoin d'influenceurs, de communicants, et surtout de business developers capables d'organiser des compétitions et de trouver des sponsors, un peu comme dans le sport. C'est dans cette économie que résident sans doute les futurs débouchés du E-sport. 

Pour l'heure, les professionnels ont des itinéraires variés. Après un bac littéraire et un master à Science Po, Camille qui donne son témoignage dans un guide sur les métiers du jeu vidéo édité par l'école Gaming Campus, a travaillé dans le marketing puis le monde du sport en entrant dans le Comité de candidature de Paris pour les JO 2024 . Elle est ensuite passée par l’agence Havas Sports & Entertainment, puis cette passionnée de jeu vidéo est devenue Business Developer de E-sport chez l'agence média Webedia.



 

Ces métiers ne sont pourtant pas réservés aux diplômés de niveau bac+5. On peut devenir par exemple monteur vidéo, Level Designer ou Game Designer avec un bac+2/3. A condition toutefois d'avoir les compétences techniques voulues, des qualités comportementales ou soft-skills adaptées au métier et une bonne dose de passion.

En 2022, une expérience sociale menée par l'association Ambition Jeu Vidéo a lancé la formation Avenir en jeu pour permettre à des jeunes décrocheurs de se former au métier de Testeur de jeu. Une douzaine de jeunes ont été certifiés et sont en voie d'insertion dans des entreprises.

Présente en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, l'association Ambition Jeu Vidéo finance aussi des bourses d'études pour des jeunes qui auraient du mal à payer leur formation dans une filière où les cursus sont souvent très onéreux.

 

Si vous souhaitez vous rendre au salon, il faut acheter préalablement votre billet en ligne sur le site de l'événement. 

Le salon est très vaste et propose également un village cosplay, avec une exposition de costumes, un championnat, des ateliers de fabrication d'accessoires. On y croise des passionnés de jeux vidéo, de mangas, de séries ou films qui donnent vie à leurs héros et personnages favoris.

Dans un espace dédié aux familles, les enfants peuvent jouer à leurs jeux favoris, en découvrir de nouveaux, et les parents peuvent profiter des conseils éducatifs de l'association PédagoJeux.

Enfin, le dimanche 5 novembre, une vente aux enchères pour les fans de retrogaming est organisée (inscription obligatoire).