Le 8 janvier 2024, Louise Le Grand et Hugo Laval se sont envolés pour la région de Daintree au nord-ouest de l'Australie. Durant huit mois, ces étudiants de l'école d'ingénieurs Mines Nancy vont réaliser un documentaire sur l'écosystème unique de Daintree : une immense forêt tropicale encore peuplée d'aborigènes et bordée par une mangrove qui la relie à l'océan et à sa grande barrière de corail.
"Cette forêt est aujourd’hui confrontée à de nombreuses menaces, expliquent-ils. Les projets d’urbanisme et les routes perturbent les migrations animales et réduisent les zones de vie sauvage. Le réchauffement climatique met également en péril l’équilibre de ces sites d’exception."
Le documentaire de Louise et Hugo veut donc sensibiliser à la préservation de ces joyaux naturels en donnant la parole aux aborigènes, aux scientifiques et aux militants.
"Cette forêt est aujourd’hui confrontée à de nombreuses menaces, expliquent-ils. Les projets d’urbanisme et les routes perturbent les migrations animales et réduisent les zones de vie sauvage. Le réchauffement climatique met également en péril l’équilibre de ces sites d’exception."
Le documentaire de Louise et Hugo veut donc sensibiliser à la préservation de ces joyaux naturels en donnant la parole aux aborigènes, aux scientifiques et aux militants.
Le projet de césure de Louise et Hugo en Australie
La césure engagée de plus en plus courante
Pour réaliser ce projet, les deux étudiants ont pris carrément une année de césure auprès de leur école d'ingénieurs.
Si la possibilité d'interrompre son cursus durant un an n'est pas une nouveauté, de plus en plus d'étudiants consacrent leur césure à un engagement qui leur tient à coeur.
Etudiants à Grenoble INP-UGA, Aymeric de Ternay, Léo Bricard et Nathan Duault ont, eux, fait un voyage dans les milieux montagnards, notamment en Norvège et dans les Alpes. Ils ont ainsi réalisé un film, "White Spike", sur les ravages du réchauffement climatique en montagne. Et ils l'ont projeté le 15 décembre 2023 lors du premier festival de la césure engagée, un événement destiné à encourager d'autres étudiants à suivre leurs traces.
Si la possibilité d'interrompre son cursus durant un an n'est pas une nouveauté, de plus en plus d'étudiants consacrent leur césure à un engagement qui leur tient à coeur.
Etudiants à Grenoble INP-UGA, Aymeric de Ternay, Léo Bricard et Nathan Duault ont, eux, fait un voyage dans les milieux montagnards, notamment en Norvège et dans les Alpes. Ils ont ainsi réalisé un film, "White Spike", sur les ravages du réchauffement climatique en montagne. Et ils l'ont projeté le 15 décembre 2023 lors du premier festival de la césure engagée, un événement destiné à encourager d'autres étudiants à suivre leurs traces.
L'engagement étudiant de plus en plus valorisé
Ce désir d'engagement traduit bien la volonté d'une génération d'agir pour un monde plus durable. Dans l'enseignement supérieur, les universités comme les grandes écoles leur emboitent donc le pas pour répondre à la fois à la quête de sens des étudiants, mais aussi à la demande des entreprises qui manquent de compétences pour faire face aux nouveaux enjeux de transition.
Sans oublier le plan d'action "Climat-biodiversité et transition écologique" que le ministère de l’Enseignement supérieur a adressé à tous les établissements en juin 2023 pour qu'ils intègrent la transition écologique dans leurs formations.
Le premier axe pour les établissements est de mieux valoriser les engagements des étudiants. Ainsi, la business school ISC Paris a créé une direction de l'engagement qui regroupe toutes les associations étudiantes, mais aussi l'entrepreneuriat étudiant, le sport de haut niveau et les jobs étudiants. Les étudiants engagés dans ces actions dans ou en dehors de l'école peuvent valider un "passeport engagement" qui leur apporte 3 crédits ECTS.
Un guide pratique sur la valorisation de l'engagement étudiant"
Dès 2020, la Commission des titres d'ingénieurs (CTI) et la Conférence des directeurs d'écoles d'ingénieurs (CDEFI) ont publié un guide pratique sur "La valorisation de l'engagement étudiant". Ce guide liste tous les outils que les écoles peuvent mettre en place pour prendre en compte l'engagement des étudiants : suivi tutoré, autorisation d'absence, aménagement de la scolarité, délivrance d'une convention, inscription de l'engagement dans l'annexe descriptive au diplôme, attribution de "crédits"...
De plus en plus d'établissements se saisissent de ces outils pour valoriser des engagements qui constituent en réalité une autre façon d'apprendre et d'acquérir des compétences.
- Téléchargez le guide :
Quand l'engagement est au programme
Mais c'est dans l'évolution des cursus que l'engagement étudiant "challenge" le plus les établissements.
L'école CPE Lyon propose ainsi à ses étudiants de préparer en parallèle de leur formation d'ingénieur une capacité au management du handicap. La formation, proposée en partenariat avec Sopra Steria, dure trois ans et comporte de nombreuses expériences de terrain, auprès d'élèves handicapés dans une école, et dans des entreprises, ainsi que des ateliers avec des experts.
Or cette formation (facultative) a rencontré un succès record en 2023-2024 puisque 33 étudiants de première année du cycle ingénieur, soit 14% des effectifs se sont inscrits pour la suivre.
L'école CPE Lyon propose ainsi à ses étudiants de préparer en parallèle de leur formation d'ingénieur une capacité au management du handicap. La formation, proposée en partenariat avec Sopra Steria, dure trois ans et comporte de nombreuses expériences de terrain, auprès d'élèves handicapés dans une école, et dans des entreprises, ainsi que des ateliers avec des experts.
Or cette formation (facultative) a rencontré un succès record en 2023-2024 puisque 33 étudiants de première année du cycle ingénieur, soit 14% des effectifs se sont inscrits pour la suivre.
De nouvelles formations à la transition
Tous les établissements sont aussi en train de revoir l'ensemble de leurs cursus afin d'y intégrer, à la demande du gouvernement suite au rapport Jouzel, les questions de transition écologique et climatique.
Ils lancent également de nouvelles formations, notamment des bachelors, un cursus postbac en trois ans développé par les écoles de commerce et d'ingénieurs. Ce diplôme d'établissement (qui peut avoir le grade de licence) offre en effet une grande souplesse pédagogique et académique.
En 2023, l'ENTPE Lyon, école d'ingénieurs publique spécialisée dans les travaux publics a ainsi lancé un bachelor par apprentissage "Transition écologique et territoires", qui offre d'excellents débouchés dans les entreprises ou les collectivités pour transformer les bâtiments, les systèmes de transport ou le cycle de l'eau.
Ils lancent également de nouvelles formations, notamment des bachelors, un cursus postbac en trois ans développé par les écoles de commerce et d'ingénieurs. Ce diplôme d'établissement (qui peut avoir le grade de licence) offre en effet une grande souplesse pédagogique et académique.
En 2023, l'ENTPE Lyon, école d'ingénieurs publique spécialisée dans les travaux publics a ainsi lancé un bachelor par apprentissage "Transition écologique et territoires", qui offre d'excellents débouchés dans les entreprises ou les collectivités pour transformer les bâtiments, les systèmes de transport ou le cycle de l'eau.
Le bachelor ACT, pour des jeunes qui ont soif d'agir
Autre exemple : le bachelor ACT, lancé conjointement à la rentrée 2022 par une grande école de commerce, l'ESSEC, et une université publique, CY Cergy. Le cursus mêle des enseignements très divers (biologie, sciences politiques, économie...) avec des rencontres d'acteurs engagés, des projets, des visites d'entreprise. La troisième année peut se faire en alternance.
"Nous avons imaginé ce diplôme pour permettre à des étudiantes et étudiants, déjà investis dans des causes, de maximiser leur impact sur la société en leur fournissant les outils nécessaires pour comprendre les enjeux, passer à l’action et conduire les transitions au sein des organisations." explique Aymeric Marmorat, directeur exécutif du programme.
Une transformation de l'offre de formation qui devrait faire tache d'huile pour répondre à la "soif d'agir" d'une génération.
"Nous avons imaginé ce diplôme pour permettre à des étudiantes et étudiants, déjà investis dans des causes, de maximiser leur impact sur la société en leur fournissant les outils nécessaires pour comprendre les enjeux, passer à l’action et conduire les transitions au sein des organisations." explique Aymeric Marmorat, directeur exécutif du programme.
Une transformation de l'offre de formation qui devrait faire tache d'huile pour répondre à la "soif d'agir" d'une génération.
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