Comment vois-tu l’avenir ?
Pour l'instant je suis heureuse; je profite de mon bébé et je me concentre sur mon concours. Mais je n’exclus pas de rencontrer un homme avec qui je pourrais fonder une famille sur des bases solides, qui acceptera cette petite fille. Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir refaire notre vie, les mentalités étant plus ouvertes. Je suis encore jeune. Inès m’apporte chaque jour plus de joie et de sérénité. Je sais que je peux la rendre heureuse ; parce qu'un bébé a surtout besoin d'avoir une maman épanouie.
Que conseillerais-tu à une jeune fille qui apprend sa grossesse ?
Surtout de se poser les bonnes questions, en faisant abstraction de l’entourage : on est seule face à cette nouvelle. On est parfois deux (le papa peut l’accepter, mais s’il refuse il ne faut pas se laisser influencer) ; c’est à nous de décider. Dans les deux cas (avortement ou pas, Ndlr), notre vie est chamboulée. On reste marquée. A Madagascar, on m’a dit une phrase qui m’a beaucoup touchée : « Personne n’a le droit de prendre la décision à ta place ». Un bébé est un rayon de soleil quotidien. Il apporte souvent beaucoup dans les difficultés. Personnellement, ma petite Inès m’a sauvée et à chaque fois que je la regarde me sourire, je réalise combien je suis chanceuse ; parce qu’il ne faut pas oublier toutes ces femmes qui ne peuvent pas avoir de bébés.