Luc Chatel à l'Assemblée après l'agression dans le lycée de Thiais.
Lycée Guillaume Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne), lundi 15 février 2010. Tandis qu'une classe est en cours d'éducation physique dans le gymnase, six individus venus de l'extérieur déboulent et tombent sur un élève de 17 ans avec des barres de fer et des tournevis. Transporté à l'hôpital, la vie du lycéen n'est heureusement pas menacée.
Quinze jours auparavant, une agression similaire a eu lieu dans la cour du lycée Adolphe Chérioux à Vitry-sur-Seine (94) : sept jeunes, capuches relevées, s'introduisent dans la cour et rouent de coups un élève de 14 ans. Un coup de feu est tiré en l'air, on l'aveugle avec des bombes lacrymogènes et un coup de couteau lui est porté à la cuisse.
Et comment ne pas faire le lien avec la terrible agression, mortelle cette fois, de Hakim, poignardé par un autre élève au lycée Darius Milhaud du Kremlin-Bicêtre le 8 janvier 2010, pour un conflit banal ?
Quinze jours auparavant, une agression similaire a eu lieu dans la cour du lycée Adolphe Chérioux à Vitry-sur-Seine (94) : sept jeunes, capuches relevées, s'introduisent dans la cour et rouent de coups un élève de 14 ans. Un coup de feu est tiré en l'air, on l'aveugle avec des bombes lacrymogènes et un coup de couteau lui est porté à la cuisse.
Et comment ne pas faire le lien avec la terrible agression, mortelle cette fois, de Hakim, poignardé par un autre élève au lycée Darius Milhaud du Kremlin-Bicêtre le 8 janvier 2010, pour un conflit banal ?
Des états généraux pour analyser cette violence à l'école
Face à l'émoi provoqué par toutes ces agressions, et aux protestations des enseignants de ces établissements qui ont réclamé davantage de surveillants à temps plein, le ministre de l'Education, Luc Chatel, a annoncé des "états généraux de la sécurité à l'école" en avril. "Il faut qu'à un moment les représentants des collectivités locales, les sociologues, l'Observatoire de la délinquance, l'Observatoire de la violence à l'école, puissent plancher avec un peu de recul sur la question de la violence à l'école", a dit M. Chatel sur France 2.
L'idée est donc de rassembler tous les spécialistes de la question pour analyser les causes de ces événements, et y apporter, on l'espère, les solutions qui conviendraient.
L'idée est donc de rassembler tous les spécialistes de la question pour analyser les causes de ces événements, et y apporter, on l'espère, les solutions qui conviendraient.
Des formes nouvelles et préoccupantes de violence
Le gouvernement a déjà en main des statistiques. Les chiffres 2008-2009 du système d'information et de vigilance sur la sécurité scolaire montrent qu'il y a une stabilité de la violence en milieu scolaire mais des formes nouvelles et préoccupantes d'agressions apparaissent. Ainsi :
- 80,6 % des incidents graves sont des atteintes aux personnes (dont violences physiques pour 38,8%)
- 6,3 % des incidents graves sont des atteintes à la sécurité des établissements (dont port d'arme blanche pour 2,2 %)
- 14,8 % des auteurs d'incidents graves sont extérieurs à l'établissement.
Des actes violents au quotidien
Au-delà de l'Etat, ces actes de violence ne laissent pas d'interroger les enseignants, les parents, mais aussi les lycéens et les jeunes eux-mêmes, qui sont à la fois victimes et parfois auteurs de violence. En dehors des agressions graves, répercutées dans les médias, les professeurs se plaignent en effet de subir au quotidien une quantité d'agressions verbales, de refus d'autorité, d'actes d'incivilité...
Est-ce la conséquence de difficultés sociales, familiales, un phénomène de société qui banalise la violence sur les écrans et les jeux vidéo, une faillite des familles, de l'école, un manque de "moyens" humains pour encadrer les jeunes ? Les états généraux auront fort à faire pour répondre à toutes ces questions.
Lire aussi :
Comment réagir face à la violence ?
Peut-on tout pardonner ?
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