Mort d'Hakim, poignardé dans son lycée par un autre élève

Hakim, 18 ans, était élève en BEP vente au lycée Darius Milhaud du Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne. Le vendredi 8 janvier au matin, entre deux cours, il interpelle un élève de la classe de sa soeur : Islam, 18 ans lui aussi, aurait été désagréable avec celle-ci en lui demandant un stylo effaceur.
La scène se passe dans un couloir du lycée au milieu des autres élèves. Les garçons se disputent et Islam sort un couteau qu'il enfonce par trois fois dans l'estomac d'Hakim. Transporté à l'hôpital Mondor de Créteil et opéré immédiatement, celui-ci décède cependant dans la soirée de ses blessures au foie et à l'aorte.

Son agresseur, en fuite, est interpellé dans la nuit du 8 au 9 janvier tandis qu'il erre dans les rues d'Ivry-sur-Seine, "très perturbé" d'après les témoins. Resté muet et prostré dans les premières heures de sa garde à vue, il devrait être accusé "d'homicide volontaire".

Depuis ces événements, les 1500 élèves du lycée du Kremlin-Bicêtre sont sous le choc. Des fleurs ont été déposées devant l'établissement samedi 9 janvier, et une marche silencieuse devrait avoir lieu vendredi 15 janvier, à la mémoire d'Hakim qui sera inhumé en Tunisie d'où sa famille est originaire.  Des gestes qui paraissent bien dérisoires face à la brutalité des faits.

Venus sur place le soir du meurtre, les ministres de l'Education, Luc Chatel, et de l'Intérieur, Brice Hortefeux, ont précisé que le lycée Darius Milhaud n'avait jusque-là fait l'objet d'aucun problème particulier. Il s'agirait d'un "drame particulier" et non "d'un phénomène de bandes".
Toutefois, dans un communiqué, Luc Chatel propose "à l'ensemble des proviseurs de lycée et des principaux de collège de faire respecter une minute de silence à la mémoire d'Hakim dans la journée du mardi 12 janvier."

Le ministre de l'Education "leur suggère également d'organiser des temps de parole pour réfléchir collectivement sur la fraternité, le respect de l'autre et la dignité de la personne humaine."
S'il s'agit en effet d'un drame privé, l'agression mortelle subie par Hakim, soulève en effet une foule de questions : pourquoi un différend apparemment si banal a-t-il dégénéré en une telle violence ? Islam, qui d'après les témoins du drame, avait sur lui un "couteau de cuisine" avait-il prémédité son geste ? Le fait est qu'aucun système de contrôle n'a pu détecter l'arme.

Personne n'a pu non plus repérer le malaise dont souffrait manifestement Islam, le meurtrier présumé. Il était semble-t-il en "rupture familiale", vivant chez une amie de son frère. Il avait changé d'établissement plusieurs fois depuis le début de l'année, mais n'avait aucun antécédent judiciaire.

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