La construction de l'identité particulièrement difficile pour les 18-30 ans
Les jeunes s’identifient, ou du moins se positionnent par rapport à ce qui les précède. Or la perte des repères s'accompagne (ou provient ?) d'une crise de la transmission qui touche la société tout entière.
De leur côté, les 20-30 ans ne veulent plus recevoir de leçons de vie dogmatiques, écouter les conseils du type "fais comme ça puisque je te le dis". Ils sont aujourd’hui plus sensibles aux actes : c’est par le comportement et l’attitude des adultes qu’ils sont prêts à apprendre, car ils sont en quête de "modèles". Aux plus âgés d'enseigner par l’exemple pour aider à retrouver les repères essentiels : la légitimité de ce qui nous fait humain, et que malheureusement, le discours social n’identifie plus.
De leur côté, les 20-30 ans ne veulent plus recevoir de leçons de vie dogmatiques, écouter les conseils du type "fais comme ça puisque je te le dis". Ils sont aujourd’hui plus sensibles aux actes : c’est par le comportement et l’attitude des adultes qu’ils sont prêts à apprendre, car ils sont en quête de "modèles". Aux plus âgés d'enseigner par l’exemple pour aider à retrouver les repères essentiels : la légitimité de ce qui nous fait humain, et que malheureusement, le discours social n’identifie plus.
Tribus urbaines, communautarisme : des repères de substitution ?
Face au manque de repères et à la crise des structures traditionnellement porteuses de lien social (la famille, les syndicats, la culture paysanne), les individus créent des repères de substitutions.
Ainsi le phénomène des "tribus urbaines" qui peut toutefois se révéler un mode d’intégration dangereux. L’esprit tribal véhicule en effet un dogmatisme important, un mode de formatage et d’injonction puissant. De ce fait, la tribu rend l’individu vulnérable. S’il ne correspond pas/plus aux critères du groupe, son rejet peut être brutal. Parce que l’individu a un fort besoin d’affiliation, il peut, dans le cadre de la tribu, être conduit à sacrifier certains pans de sa personnalité pour obtenir la reconnaissance de sa tribu.
b[Le communautarisme est une autre forme d’identité de substitution. C’est un phénomène récent. Si le Paris Haussmanien permettait la mixité sociale au sein d’un même immeuble, aujourd’hui c’est la ségrégation urbaine et scolaire qui est de mise. On a "zoné" le territoire, et le communautarisme est aussi fort dans le 16è que dans le 93, où les jeunes sont stigmatisés pour leur "langage banlieue".
Ainsi le phénomène des "tribus urbaines" qui peut toutefois se révéler un mode d’intégration dangereux. L’esprit tribal véhicule en effet un dogmatisme important, un mode de formatage et d’injonction puissant. De ce fait, la tribu rend l’individu vulnérable. S’il ne correspond pas/plus aux critères du groupe, son rejet peut être brutal. Parce que l’individu a un fort besoin d’affiliation, il peut, dans le cadre de la tribu, être conduit à sacrifier certains pans de sa personnalité pour obtenir la reconnaissance de sa tribu.
b[Le communautarisme est une autre forme d’identité de substitution. C’est un phénomène récent. Si le Paris Haussmanien permettait la mixité sociale au sein d’un même immeuble, aujourd’hui c’est la ségrégation urbaine et scolaire qui est de mise. On a "zoné" le territoire, et le communautarisme est aussi fort dans le 16è que dans le 93, où les jeunes sont stigmatisés pour leur "langage banlieue".
La relation à l'autre, essentielle à la construction de notre identité
Si l'affirmation des identités paraît donc légitime, le dialogue, l'ouverture, la rencontre entre groupes et entre individus est encore plus nécessaire qu'autrefois pour humaniser les relations.
Il y a une part de l’Autre dans la construction de l’identité, "la première fois ou j’ai dit JE, c’est quand on m’a dit TU", a résumé Jean-Marie Petitclerc, lors des Conversations essentielles de 2007 (1). L’identité doit toujours être reconnue, "validée" par le regard de l’autre, l’essentiel étant toujours la relation. Il y a de ce fait, dans la société actuelle une dramatique de l’exclusion, qu’il faut combattre. Le regard, l’attention, la compassion, et la gentillesse envers l’autre sont des valeurs indispensables pour construire un lien social et pour conforter chacun dans son identité de personne humaine et digne. La problématique des Français issus de l’immigration peut se comprendre comme étant la résultante d’un déficit de reconnaissance de leur identité par autrui (ils ne se sentent pas reconnus comme Français par les Français "de souche"). Cette logique de l’altérité se retrouve bien sûr dans la construction des identités nationales, un pays "validant" son identité dans le regard des autres pays.
Il y a une part de l’Autre dans la construction de l’identité, "la première fois ou j’ai dit JE, c’est quand on m’a dit TU", a résumé Jean-Marie Petitclerc, lors des Conversations essentielles de 2007 (1). L’identité doit toujours être reconnue, "validée" par le regard de l’autre, l’essentiel étant toujours la relation. Il y a de ce fait, dans la société actuelle une dramatique de l’exclusion, qu’il faut combattre. Le regard, l’attention, la compassion, et la gentillesse envers l’autre sont des valeurs indispensables pour construire un lien social et pour conforter chacun dans son identité de personne humaine et digne. La problématique des Français issus de l’immigration peut se comprendre comme étant la résultante d’un déficit de reconnaissance de leur identité par autrui (ils ne se sentent pas reconnus comme Français par les Français "de souche"). Cette logique de l’altérité se retrouve bien sûr dans la construction des identités nationales, un pays "validant" son identité dans le regard des autres pays.
(1) Cet article est issu du débat mené par les Conversations essentielles 2007 à Paris entre divers invités : Jean-Claude Guillebaud, journaliste et essayiste, Salomé Zourabichvili, diplomate en Géorgie, Michel Albert , de l'Académie des sciences morales et politiques, Christophe André, psychiatre, Jean-François Chantaraud, fondateur de l'Organisation du dialogue et de l'intelligence sociale dans la société et l'entreprise, Jean-Pierre Lebrun, philosophe, Denis Pérus, artiste peintre, Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien, éducateur, membre du Conseil national des villes), et Monette Vacquin, psychanalyste. www.conversationsessentielles.com