Petite pilule, dis-moi qui tu es ?

C’est un médicament associant deux hormones de synthèse, œstrogène et progestérone, qui sont produites naturellement par l’ovaire au cours du cycle féminin. Les dosages respectifs d’oestrogène et de progestatif (nom donné à la progestérone synthétique) varient au cours de la plaquette et varient aussi selon les pilules, la tendance étant à diminuer les dosages pour que la pilule soit mieux supportée, c’est la « mini-pilule ».
Les plaquettes contiennent 21 comprimés. La femme prend 1 comprimé par jour pendant 21 jours ( à la même heure) selon l’ordre prescrit sur la plaquette. Elle s’arrête 7 jours, c’est le moment où se produit un petit saignement ( sorte de règles artificielles). Pour éviter les oublis, certaines pilules sont à prendre sans interruption, les 7 derniers comprimés ne contenant alors pas de produit actif.
La « micro-pilule », elle, ne contient qu’un progestatif toujours au même dosage. Il faut la pendre tous les jours sans arrêt. Les saignements sont plus irréguliers. La « micro-pilule » est souvent donnée aux femmes qui allaitent.

La pilule va agir à trois niveaux.
1- Elle empêche l’ovulation.
En bloquant l’hypophyse qui n’envoie plus à l’ovaire le signal déclencheur de l’ovulation, la pilule met l’ovaire au repos. Les hormones contenues dans la pilule remplacent les oestrogènes et la progestérone normalement produits par les ovaires. Pas d’ovulation, donc pas d’ovule…donc pas de grossesse. C’est le principal mécanisme d’action de la pilule.
Mais avec les pilules faiblement dosées en hormone, les « mini-pilules », l’ovulation n’est bloquée que dans 50 % des cas et avec les « micro-pilules » (progestatif seul), c’est seulement dans 40 % des cas. Leur efficacité repose alors sur :
2- Elle coagule la glaire produite par le col de l’utérus et en fait une glaire impénétrable aux spermatozoïdes.
3- Elle transforme l’endomètre (muqueuse interne de l’utérus) pour le rendre incapable d’accueillir un embryon.

En théorie, la pilule est efficace à 100 %, mais en pratique on relève 6 à 8 % de grossesses dues principalement à des oublis ou à des usages incorrects de la pilule.
Il est indispensable d’être suivie très régulièrement par son médecin pour vérifier que l’organisme supporte bien la pilule.
La pilule est en effet contre-indiquée en cas de : - maladie cardiaque ou vasculaire,
- hypertension,
- migraines,
- diabète, excès de cholestérol,
- maladies du foie ou de la vésicule biliaire,
- cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires,
- tabac après 35 ans (avant il est déconseillé).

La pilule a été classée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme médicament cancérigène (elle favorise des cancers du sein et du col de l’utérus). Ce qui ne veut pas dire que toute femme qui prend la pilule aura un cancer, mais qu’elle a plus de risques qu’une femme qui ne la prend pas.
Mais ce sont surtout les thromboses (caillot de sang dans un vaisseau) qui sont les complications les plus fréquentes. C’est pour cela qu’il faut arrêter la pilule plusieurs semaines avant une opération chirurgicale.
On note aussi des risques d’hypertension artérielle, de maladies de la vésicule biliaire et du foie, de diabète, de prise de poids et de dépression.