Les épreuves de spécialité du bac 2022 reportées au mois de mai

Pour la troisième année consécutive, le baccalauréat subit les conséquences de la crise sanitaire. En 2020, au coeur de la première vague, toutes les épreuves avaient dû être annulées et remplacées par les notes de contrôle continu.

En 2021, première année de mise en place de la réforme de l'examen (qui accorde 40% au contrôle continu et 60% aux épreuves), les épreuves de spécialité qui devaient se tenir en mars avaient dû être annulées et remplacées par le contrôle continu. Seule l'épreuve de philosophie et le grand oral avaient pu se tenir en juin (avec quelques aménagements).

Et en 2022, les épreuves de spécialité qui devaient se tenir du 14 au 16 mars se tiendront finalement du 11 au 13 mai, ceci afin de tenir compte du retard pris dans les programmes par les nombreuses absences d'élèves et d'enseignants à cause du Covid. 

Largement réclamé par les syndicats enseignants et lycéens, ce report veut donc donner davantage de temps aux élèves pour se préparer. Le ministère souligne aussi dans son communiqué que "maintenir les épreuves inchangées au mois de mars aurait conduit à des ruptures d’égalité entre candidats selon les territoires ou les situations personnelles".

Les épreuves de mai porteront donc sur le même programme que celui qui était prévu pour mars. 

Par ailleurs, les sujets proposeront un plus grand choix de questions ou d'exercices et les lycées dégageront les deux jours précédant les épreuves de mai pour les révisions.

Rappelons que dans le nouveau bac, les deux épreuves de spécialité représentent plus de 50% des coefficients des épreuves, et 32% de la note finale de l'examen.

Le message du ministre de l'Education nationale aux lycéens

Les autres aménagements du bac en 2022 

Pour le bac général et technologique 

•  "Les épreuves propres à l’attestation de niveau de langue sont annulées, à titre exceptionnel, pour cette année".
• En EPS, les trois contrôles prévus pour la note du bac "pourront être ramenés à deux lorsque les conséquences de la situation sanitaire sur la disponibilité des installations ou la préparation des élèves le justifieront".
• Pour les épreuves anticipées de français, le nombre de textes à présenter à l’oral sera réduit à 16 en voie générale et à 9 en voie technologique.

Pour le bac professionnel

• la période de formation en milieu professionnel (stage) est réduite de 2 semaines.
• Les autres épreuves ne sont pas affectées

 

L'une des conséquences majeures du report des épreuves de spécialité de mars à mai concerne Parcoursup. 

En effet, si les deux épreuves de spécialité du nouveau bac doivent normalement se dérouler en mars, c'est pour que les notes puissent être prises en compte par les formations au moment de l'évaluation des dossiers des candidats sur Parcoursup.

Les réformateurs du bac ont ainsi voulu que les efforts et les performances des lycéens dans les spécialités puissent les aider à préparer leurs études supérieures et redonner du sens à l'examen.

Or le report de ces épreuves au mois de mai rend cela impossible. Pour évaluer le niveau des élèves dans les spécialités, les formations du supérieur devront se contenter des notes de contrôle continu obtenues en première et dans les deux premiers trimestres de terminale, comme en 2021. 

Pour les lycéens, cela veut dire également que l'enjeu des épreuves de spécialité est moins grand : les notes obtenues ne joueront que sur la réussite de l'examen (et d'éventuelles mentions), et non sur les décisions d'admission dans les filières postbac.

Le report des épreuves peut aussi avoir un avantage : il enlève du stress au moment où les terminales doivent finaliser leur choix d'orientation : en 2022, ils doivent en effet formuler leurs voeux sur Parcoursup et constituer leurs dossiers de candidature avant le 29 mars.

Les épreuves de spécialité qui devaient se dérouler en mars dans cette période clé auraient incontestablement alourdi la barque et empêché certains de bien mûrir leurs choix.

Pour sa deuxlème année, la réforme du bac a donc bien du mal à mettre en place sa logique et son calendrier, d'autant qu'en cette période de campagne présidentielle, des voix s'élèvent pour la critiquer en tout sens.

La crise sanitaire a cependant fait la démonstration de l'intérêt du contrôle continu pour évaluer et certifier le niveau des élèves. Cela valide le choix fait 2018 d'introduire 40% de contrôle continu dans la note globale du bac en dépit des craintes quant à l'égalité des candidats face à l'examen.

En 2021, les "épreuves communes" prévues initialement en première (pour répondre à ces craintes) ont même été abandonnées, car trop complexes à organiser. Les notes de bulletins, obtenues en classe lors de contrôles ordinaires, se sont imposées, même si le ministère a annoncé en juillet 2021 un "cadrage national" du contrôle continu basé sur des banques de sujets.

Pour l'entrée dans le supérieur, la crise sanitaire a également montré que l'analyse des dossiers scolaires et personnels des candidats permettaient un recrutement tout à fait adéquat. Et la part des épreuves écrites de concours n'a fait que diminuer !

Sur ce point-là au moins, la réforme du bac a peu de risques de tanguer.