Jean-Michel Blanquer avait d'abord annoncé le maintien des épreuves de spécialité, au Grand Jury RTL/ LCI/ Le Figaro du 10 janvier © capture écran RTL
La crise sanitaire vient décidément percuter de plein fouet la première édition du nouveau bac.
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a finalement annoncé le 22 janvier dans un "message aux familles" que "les épreuves de spécialité du baccalauréat général et technologique seront évaluées en contrôle continu", cela "à titre exceptionnel pour cette année 2020-2021 et pour tenir compte des incertitudes liées à la crise sanitaire".
Les deux épreuves de spécialité que les élèves de terminale devaient passer du 15 au 17 mars sont donc annulées. Pour le bac, ces notes seront remplacées par les moyennes trimestrielles ou semestrielles obtenues dans ces enseignements au lycée.
Par contre les deux autres épreuves finales que les terminales doivent passer en juin sont maintenues : l'épreuve écrite de philosophie, prévue le 17 juin et le Grand Oral, prévu entre le 21 juin et le début juillet.
Les épreuves anticipées de français que les élèves de première doivent passer en juin 2021 sont aussi maintenues.
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a finalement annoncé le 22 janvier dans un "message aux familles" que "les épreuves de spécialité du baccalauréat général et technologique seront évaluées en contrôle continu", cela "à titre exceptionnel pour cette année 2020-2021 et pour tenir compte des incertitudes liées à la crise sanitaire".
Les deux épreuves de spécialité que les élèves de terminale devaient passer du 15 au 17 mars sont donc annulées. Pour le bac, ces notes seront remplacées par les moyennes trimestrielles ou semestrielles obtenues dans ces enseignements au lycée.
Par contre les deux autres épreuves finales que les terminales doivent passer en juin sont maintenues : l'épreuve écrite de philosophie, prévue le 17 juin et le Grand Oral, prévu entre le 21 juin et le début juillet.
Les épreuves anticipées de français que les élèves de première doivent passer en juin 2021 sont aussi maintenues.
L'inquiétude des élèves et des familles entendue
La crise sanitaire s'éternisant, et la reprise de tous les cours en présentiel et en classe complète n'ayant pu se faire comme espéré le 20 janvier, le ministre a donc dû renoncer aux nouvelles épreuves de spécialité.
Une pétition signée par plusieurs syndicats enseignants, lycéens et des associations de professeurs spécialistes lui demandait de repousser les épreuves de spécialités à juin et de supprimer le Grand Oral.
Les signataires soulignaient l'impossibilité, avec le confinement et l'enseignement "hybride", de couvrir les programmes. Ils dénonçaient également le manque de moyens prévus pour préparer la toute nouvelle épreuve du Grand Oral.
Si le ministre n'a pas suivi toutes leurs demandes, il a cependant entendu l'inquiétude des lycéens et des familles à l'approche des deux épreuves de spécialité inédites puisque les terminales de 2020-2021 allaient être les premiers à s'y frotter.
L'enjeu était particulièrement important puisque les 4 épreuves finales de terminale (grand oral, philo, deux spécialités) constituent 60% de la note finale du bac et que les deux enseignements de spécialité y représentent les plus gros coefficients.
Une pétition signée par plusieurs syndicats enseignants, lycéens et des associations de professeurs spécialistes lui demandait de repousser les épreuves de spécialités à juin et de supprimer le Grand Oral.
Les signataires soulignaient l'impossibilité, avec le confinement et l'enseignement "hybride", de couvrir les programmes. Ils dénonçaient également le manque de moyens prévus pour préparer la toute nouvelle épreuve du Grand Oral.
Si le ministre n'a pas suivi toutes leurs demandes, il a cependant entendu l'inquiétude des lycéens et des familles à l'approche des deux épreuves de spécialité inédites puisque les terminales de 2020-2021 allaient être les premiers à s'y frotter.
L'enjeu était particulièrement important puisque les 4 épreuves finales de terminale (grand oral, philo, deux spécialités) constituent 60% de la note finale du bac et que les deux enseignements de spécialité y représentent les plus gros coefficients.
Un peu moins d'équité, mais moins de stress et d'épreuves à préparer
Ces décisions exceptionnelles accentuent la prise en compte du contrôle continu et la simplification de l'examen que visait la réforme du bac. Les élèves auront moins d'épreuves à préparer ce qui supprime une cause de stress alors que beaucoup se disent perturbés pour inscrire leurs voeux sur Parcoursup.
Par contre, cela risque d'accentuer la perte d'équité face à l'examen. Les épreuves communes devaient en effet porter sur des sujets nationaux et être corrigées par d'autres enseignants que ceux de l'élève, un point auquel les circonstances obligent à renoncer.
Les élèves des lycées réputés plus "sévères" dans leur notation vont-ils être désavantagés ? Pour assurer une égalité de traitement, le ministère va publier un guide destiné aux enseignants et des commissions d’harmonisation se tiendront à la fin de l'année.
D'autre part le ministère indique que les sujets de la banque nationale de sujets sur lesquels les candidats devaient plancher en mars vont être exceptionnellement divulgués pour pour que les enseignants puissent s'en inspirer pour organiser leurs propres évaluations.
Par contre, cela risque d'accentuer la perte d'équité face à l'examen. Les épreuves communes devaient en effet porter sur des sujets nationaux et être corrigées par d'autres enseignants que ceux de l'élève, un point auquel les circonstances obligent à renoncer.
Les élèves des lycées réputés plus "sévères" dans leur notation vont-ils être désavantagés ? Pour assurer une égalité de traitement, le ministère va publier un guide destiné aux enseignants et des commissions d’harmonisation se tiendront à la fin de l'année.
D'autre part le ministère indique que les sujets de la banque nationale de sujets sur lesquels les candidats devaient plancher en mars vont être exceptionnellement divulgués pour pour que les enseignants puissent s'en inspirer pour organiser leurs propres évaluations.
Les épreuves communes (EC) déjà remplacées par les notes de bulletin
Dès le début novembre - date du deuxième confinement - Jean-Michel Blanquer avait déjà annoncé l'annulation des "épreuves communes" (EC). Deux sessions d'évaluation devaient normalement avoir lieu en terminale, en janvier-février et en avril-mai dans les matières du tronc commun : enseignement scientifique, langue A et langue B, et histoire-géo. En première, une épreuve sur la troisième spécialité arrêtée en terminale était aussi prévue.
Ces épreuves n'auront donc pas lieu et leurs notes seront remplacées par celles figurant sur le bulletin de l'élève dans chaque matière.
Le contrôle continu va donc reposer entièrement sur le travail au lycée : les notes de contrôles, de devoirs maison, de participations en classe ou d'exposés vont toutes "compter" pour le bac. Et avec l'annulation des épreuves de spécialité, le contrôle continu va donc représenter bien plus de 50% de la note finale du bac !
Ces épreuves n'auront donc pas lieu et leurs notes seront remplacées par celles figurant sur le bulletin de l'élève dans chaque matière.
Le contrôle continu va donc reposer entièrement sur le travail au lycée : les notes de contrôles, de devoirs maison, de participations en classe ou d'exposés vont toutes "compter" pour le bac. Et avec l'annulation des épreuves de spécialité, le contrôle continu va donc représenter bien plus de 50% de la note finale du bac !
La cohérence entre le lycée et Parcoursup mise à mal
L'annulation des deux épreuves de spécialité vient aussi porter un coup à la première édition du nouveau bac - et à la visibilité de la réforme - puisque ces deux notes devaient être indiquées et prises en compte dans le dossier scolaire des candidats sur Parcoursup.
C'est la raison pour laquelle Jean-Michel Blanquer avait jusque-là refusé le report ou l'annulation de ces épreuves : "La note obtenue dans ces deux spécialités en mars peut être prise en compte dans Parcoursup et crée donc une chaîne de cohérence entre ce qu'on fait en terminale et dans l'enseignement supérieur", expliquait-il lors du Grand Jury RTL/LCI/ Le Figaro le 10 janvier.
Cette articulation entre le choix des spécialités de l'élève et son orientation postbac est en effet l'un des buts de la réforme du bac qui a voulu redonner du sens à l'examen : chaque élève est invité à choisir ses spécialités en fonction de ses goûts et de son projet d'avenir afin de personnaliser son profil.
Les établissements d'enseignement supérieur, eux, s'étaient préparés en 2021 à examiner les dossiers scolaires des candidats sur Parcoursup au regard de leur choix de spécialités et de leurs notes au bac dans ces enseignements. Ils devront s'en tenir à la note du bulletin.
C'est la raison pour laquelle Jean-Michel Blanquer avait jusque-là refusé le report ou l'annulation de ces épreuves : "La note obtenue dans ces deux spécialités en mars peut être prise en compte dans Parcoursup et crée donc une chaîne de cohérence entre ce qu'on fait en terminale et dans l'enseignement supérieur", expliquait-il lors du Grand Jury RTL/LCI/ Le Figaro le 10 janvier.
Cette articulation entre le choix des spécialités de l'élève et son orientation postbac est en effet l'un des buts de la réforme du bac qui a voulu redonner du sens à l'examen : chaque élève est invité à choisir ses spécialités en fonction de ses goûts et de son projet d'avenir afin de personnaliser son profil.
Les établissements d'enseignement supérieur, eux, s'étaient préparés en 2021 à examiner les dossiers scolaires des candidats sur Parcoursup au regard de leur choix de spécialités et de leurs notes au bac dans ces enseignements. Ils devront s'en tenir à la note du bulletin.
Le grand oral maintenu, 3 sujets de philo au lieu de 2
Seule l'épreuve du grand oral, prévue du 21 juillet au 2 juillet 2021, survit pour l'instant aux innovations de l'examen. Elle devrait permettre de prendre en compte en partie le travail effectué dans une des spécialités.
De même l'épreuve écrite de philosophie doit toujours avoir lieu le 17 juin 2021. Le ministère indique qu'elle sera aménagée pour tenir compte "des conditions particulières d’apprentissage des élèves depuis mars 2020".
Concrètement, il y aura non pas deux sujets de dissertation mais trois, et ils porteront "sur des notions distinctes afin de couvrir le plus largement possible le programme de la classe terminale."
De même l'épreuve écrite de philosophie doit toujours avoir lieu le 17 juin 2021. Le ministère indique qu'elle sera aménagée pour tenir compte "des conditions particulières d’apprentissage des élèves depuis mars 2020".
Concrètement, il y aura non pas deux sujets de dissertation mais trois, et ils porteront "sur des notions distinctes afin de couvrir le plus largement possible le programme de la classe terminale."
Les épreuves de français inchangées, le nombre de textes diminué à l'oral
Les épreuves de français pour les élèves de première, elles, sont pour l'instant maintenues.
L’épreuve écrite de français demeure inchangée. Par contre, pour les épreuves orales qui doivent avoir lieu entre le 21 juin et le 2 juillet. le nombre de textes à présenter par les élèves est revu à la baisse :
L’épreuve écrite de français demeure inchangée. Par contre, pour les épreuves orales qui doivent avoir lieu entre le 21 juin et le 2 juillet. le nombre de textes à présenter par les élèves est revu à la baisse :
- au bac général, il faudra présenter 14 textes minimum (au moins trois extraits des œuvres intégrales au programme par objet d’étude) ;
- au bac technologique, il faudra au moins 7 textes : au moins deux textes extraits d’une œuvre et un texte pour le parcours dans le cadre de l’objet d’étude « Littérature d’idées », auquel est directement corrélé l’exercice de contraction et d’essai ; au moins un texte (issu de l’œuvre choisie ou du parcours) pour chacun des trois autres objets d’étude.
Des modifications encore possibles du fait de la crise sanitaire
Tout ceci reste bien sûr sujet dans l'avenir à de nouveaux changements si la crise sanitaire ne permettait pas la tenue de ces épreuves.
Une ordonnance publiée le 24 décembre donne d'ailleurs le droit aux responsables d'établissement de modifier les épreuves du bac dans "leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d'organisation, qui peut notamment s'effectuer de manière dématérialisée" !
En cas de modification, les élèves doivent être prévenus dans un délai minimum de deux semaines avant l'examen.
Une ordonnance publiée le 24 décembre donne d'ailleurs le droit aux responsables d'établissement de modifier les épreuves du bac dans "leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d'organisation, qui peut notamment s'effectuer de manière dématérialisée" !
En cas de modification, les élèves doivent être prévenus dans un délai minimum de deux semaines avant l'examen.