"A un moment donné, une porte s'est ouverte avec une grande lumière blanche devant moi. Pas dans un tunnel pour moi. J'étais seul aussi, dans un espace clair, calme, reposant, indescriptible. On va vers quelque chose de formidable, de merveilleux. Combien de temps ? Je n'en sais rien. Il n'y avait plus de temps. C'était, en tout cas, très agréable à vivre. Un espace de bonheur, de bien-être, de plénitude"...
Ce témoignage a été donné par un homme de 70 ans. Marié et père de deux enfants, adjoint au maire de sa commune, Michel Durant avait pourtant bien les pieds sur terre. Au cours d'une intervention chirurgicale en 2003, il fait un arrêt cardiaque. Il est cliniquement mort. Finalement, on parvient à le réanimer in extremis. Il racontera alors avoir vogué vers ce monde "où tout est beau, tout est serein", avant d'avoir dû revenir en arrière vers ce monde-ci.
Ce témoignage a été donné par un homme de 70 ans. Marié et père de deux enfants, adjoint au maire de sa commune, Michel Durant avait pourtant bien les pieds sur terre. Au cours d'une intervention chirurgicale en 2003, il fait un arrêt cardiaque. Il est cliniquement mort. Finalement, on parvient à le réanimer in extremis. Il racontera alors avoir vogué vers ce monde "où tout est beau, tout est serein", avant d'avoir dû revenir en arrière vers ce monde-ci.
Des 'expérienceurs' de toute culture et toute croyance
Ce n'est là qu'un des nombreux témoignages rapportés par le Dr Patrick Theillier dans son livre, "Expériences de mort imminente", aux Editions Artège.
On y apprend ainsi que ces expériences ou "EMI" ne sont pas des phénomènes rares. Environ 20% à 30% des personnes qui frôlent la mort – au cours d'un accident, d'une opération, d'un arrêt cardiaque – vivent ce type d'expérience.
Les "expérienceurs", comme on les appelle, peuvent être de tout âge, toute culture, toute croyance... Chrétiens, musulmans, athées, hommes, femmes, parfois même enfants... Le récit de ce qu'ils "vivent" au moment de leur mort ne peut donc être le fruit de ce qu'ils auraient cru ou connu.
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On y apprend ainsi que ces expériences ou "EMI" ne sont pas des phénomènes rares. Environ 20% à 30% des personnes qui frôlent la mort – au cours d'un accident, d'une opération, d'un arrêt cardiaque – vivent ce type d'expérience.
Les "expérienceurs", comme on les appelle, peuvent être de tout âge, toute culture, toute croyance... Chrétiens, musulmans, athées, hommes, femmes, parfois même enfants... Le récit de ce qu'ils "vivent" au moment de leur mort ne peut donc être le fruit de ce qu'ils auraient cru ou connu.
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Quand la science s'intéresse aux EMI
Mais alors, comment expliquer ces témoignages ? Le Docteur Theillier débute son analyse d'un point de vue scientifique. Il se réfère d'ailleurs aux nombreuses recherches réalisées sur le sujet, notamment aux Etats-Unis, par exemple par le Dr Jeffrey Long qui a analysé plus de 1300 témoignages d'EMI et créé la Near-Death Experience Research Foundation (www.nderf.org).
Les chercheurs ont d'abord vérifié que ces "visions" n'étaient pas des hallucinations provoquées par des substances anesthésiques ou des changements d'état du cerveau.
Mais dans la plupart des cas, l'EMI se produit après la mort clinique, c'est-à-dire l'arrêt de toute activité cérébrale, alors que l'électroencéphalogramme est plat. La conscience survivrait donc à la mort du cerveau ? Pour ceux qui pensent que l'Homme n'est que matière, c'est impensable. Et pourtant, les récits des "expérienceurs" semblent indiquer le contraire...
Les chercheurs ont d'abord vérifié que ces "visions" n'étaient pas des hallucinations provoquées par des substances anesthésiques ou des changements d'état du cerveau.
Mais dans la plupart des cas, l'EMI se produit après la mort clinique, c'est-à-dire l'arrêt de toute activité cérébrale, alors que l'électroencéphalogramme est plat. La conscience survivrait donc à la mort du cerveau ? Pour ceux qui pensent que l'Homme n'est que matière, c'est impensable. Et pourtant, les récits des "expérienceurs" semblent indiquer le contraire...
Un neurochirurgien convaincu par sa propre EMI
Spécialiste du cerveau, sceptique et cartésien, le Dr Eben Alexander a longtemps pris les expériences de mort imminentes pour des délires. Jusqu'au jour de novembre 2008 où il se réveille avec une violente migraine. On diagnostique une forme de méningite bactérienne qui dévaste son cerveau.
"Mes chances d'en réchapper autrement que dans un état végétatif étaient faibles, racontera-t-il. Très vite, elles sont devenues inexistantes. Mais pendant que les neurones de mon cortex étaient réduits à l'inactivité complète par la bactérie, ma conscience libérée du cerveau parcourait une dimension plus vaste de l'univers, une dimension dont je n'avais jamais rêvé et que j'aurais été ravi d'expliquer scientifiquement avant que je ne sombre dans le coma." Il vit alors une véritable odyssée au milieu d'anges célestes, expérience dont il certifiera la réalité.
"Il est désormais évident pour moi que l'image matérialiste du corps et du cerveau comme producteurs plutôt que véhicules de la conscience humaine est caduque, dit aujourd'hui le Dr Alexander. A la place, une représentation nouvelle du corps et de l'esprit, à la fois scientifique et spirituelle, est en train d'émerger."
Spécialiste du cerveau, sceptique et cartésien, le Dr Eben Alexander a longtemps pris les expériences de mort imminentes pour des délires. Jusqu'au jour de novembre 2008 où il se réveille avec une violente migraine. On diagnostique une forme de méningite bactérienne qui dévaste son cerveau.
"Mes chances d'en réchapper autrement que dans un état végétatif étaient faibles, racontera-t-il. Très vite, elles sont devenues inexistantes. Mais pendant que les neurones de mon cortex étaient réduits à l'inactivité complète par la bactérie, ma conscience libérée du cerveau parcourait une dimension plus vaste de l'univers, une dimension dont je n'avais jamais rêvé et que j'aurais été ravi d'expliquer scientifiquement avant que je ne sombre dans le coma." Il vit alors une véritable odyssée au milieu d'anges célestes, expérience dont il certifiera la réalité.
"Il est désormais évident pour moi que l'image matérialiste du corps et du cerveau comme producteurs plutôt que véhicules de la conscience humaine est caduque, dit aujourd'hui le Dr Alexander. A la place, une représentation nouvelle du corps et de l'esprit, à la fois scientifique et spirituelle, est en train d'émerger."
Un chemin vers la lumière en plusieurs étapes
Poursuivant son analyse, le Dr Theillier note que les personnes ayant vécu une EMI décrivent souvent les mêmes étapes :
- Une sortie et un changement d'état du corps : La personne donnée pour morte se voit en esprit "sortir" de son corps ; souvent elle "voit" l'équipe de réanimation s'agiter sur ce corps et peut parfois se déplacer et observer des membres de sa famille sur les lieux où ils sont ;
- Après un tunnel, l'arrivée dans la lumière : elle traverse plus ou moins vite un tunnel au bout duquel scintille une merveilleuse lumière ;
- La découverte d'autres personnes et d'un Etre de lumière : souvent, elle reconnaît dans ce lieu des personnes connues, mais le plus marquant est la rencontre avec un Etre de lumière d'où émane un amour extraordinaire.
- Le bilan de vie : à la lumière de l'Etre perçu comme divin, le mourant voit défiler sa vie ou certains moments. Parfois il entend : "Qu'as-tu fait de ta vie ?". Mais cela n'a rien de menaçant car l'amour domine.
- Un sentiment de paix et de tranquillité : "Il est profond, dépassant l'expérience qui a pu exister dans la vie courante, avec une conscience et une lucidité renforcée", écrit le Dr Theillier. La personne n'a en général qu'une envie : rester où elle est... Mais on lui indique alors souvent qu'elle doit retourner sur terre...
- Une sortie et un changement d'état du corps : La personne donnée pour morte se voit en esprit "sortir" de son corps ; souvent elle "voit" l'équipe de réanimation s'agiter sur ce corps et peut parfois se déplacer et observer des membres de sa famille sur les lieux où ils sont ;
- Après un tunnel, l'arrivée dans la lumière : elle traverse plus ou moins vite un tunnel au bout duquel scintille une merveilleuse lumière ;
- La découverte d'autres personnes et d'un Etre de lumière : souvent, elle reconnaît dans ce lieu des personnes connues, mais le plus marquant est la rencontre avec un Etre de lumière d'où émane un amour extraordinaire.
- Le bilan de vie : à la lumière de l'Etre perçu comme divin, le mourant voit défiler sa vie ou certains moments. Parfois il entend : "Qu'as-tu fait de ta vie ?". Mais cela n'a rien de menaçant car l'amour domine.
- Un sentiment de paix et de tranquillité : "Il est profond, dépassant l'expérience qui a pu exister dans la vie courante, avec une conscience et une lucidité renforcée", écrit le Dr Theillier. La personne n'a en général qu'une envie : rester où elle est... Mais on lui indique alors souvent qu'elle doit retourner sur terre...
Corps, âme, esprit : qui donc est l'Homme ?
Le Dr Theillier quitte alors le terrain strictement scientifique pour proposer une approche philosophique et spirituelle.
Qui donc est l'être humain pour pouvoir vivre ainsi de telles expériences au-delà de la mort ? Il n'est sans doute pas limité à l'activité de ses cellules et de son cerveau car comme tout être vivant, il est doté d'une âme en laquelle il prend conscience de lui-même, de sa personnalité, sa liberté. Et contrairement aux autres êtres vivants, cette âme est spirituelle, ouverte à la transcendance, au divin.
Le corps lui-même est marqué de cette empreinte spirituelle, ce qui distingue cette approche d'une philosophie néoplatonicienne dualiste où le corps serait tout à fait distinct de l'âme. "Le corps est vivant et spirituel grâce à l'âme qui est elle-même vivante et spirituelle grâce à l'esprit, écrit l'auteur. Tout cela ne fait qu'un. L'être humain est substantiellement UN, corps, âme et esprit, avec retentissement réciproque entre ces trois structures."
Qui donc est l'être humain pour pouvoir vivre ainsi de telles expériences au-delà de la mort ? Il n'est sans doute pas limité à l'activité de ses cellules et de son cerveau car comme tout être vivant, il est doté d'une âme en laquelle il prend conscience de lui-même, de sa personnalité, sa liberté. Et contrairement aux autres êtres vivants, cette âme est spirituelle, ouverte à la transcendance, au divin.
Le corps lui-même est marqué de cette empreinte spirituelle, ce qui distingue cette approche d'une philosophie néoplatonicienne dualiste où le corps serait tout à fait distinct de l'âme. "Le corps est vivant et spirituel grâce à l'âme qui est elle-même vivante et spirituelle grâce à l'esprit, écrit l'auteur. Tout cela ne fait qu'un. L'être humain est substantiellement UN, corps, âme et esprit, avec retentissement réciproque entre ces trois structures."
La mort, libération de l'âme ?
Cette conception expliquerait l'expérience de "sortie du corps" décrite par les personnes ayant frôlé la mort : "De fait, indique Patrick Theillier, l'âme humaine échappe à la mort organique de l'élément matériel humain : elle est immortelle, gardant l'individualité (et l'histoire) du corps qu'elle a habité : elle reste l'âme de son corps".
Ceci vient écarter l'approche des croyances en la réincarnation, car dans les expériences étudiées ici, la personne semble conserver son identité unique, même si son corps terrestre dépérit.
En revanche, l'auteur y voit une confirmation de l'approche chrétienne, dont il partage la foi.
Ceci vient écarter l'approche des croyances en la réincarnation, car dans les expériences étudiées ici, la personne semble conserver son identité unique, même si son corps terrestre dépérit.
En revanche, l'auteur y voit une confirmation de l'approche chrétienne, dont il partage la foi.
Mort et vie pour le christianisme
Le christianisme, basé sur la foi en la résurrection de Jésus-Christ, enseigne l'existence d'une vie après la mort dans un Ciel habité par Dieu - Père, Fils et Esprit saint - et ses saints. La mission du Fils, qui s'est incarné en Palestine il y a 2000 ans, est de faire connaître ce Dieu créateur et plein d'amour pour l'humanité. Elle est aussi d'arracher les hommes à l'emprise du mal en leur proposant, dès leur vie terrestre, de vivre de cet amour et de le mettre en pratique en faisant le bien et en aimant leurs prochains.
A l'heure de la mort, le choix ultime de cet Amour divin est proposé, mais l'Homme reste libre de l'accepter ou de le refuser.
Le christianisme, basé sur la foi en la résurrection de Jésus-Christ, enseigne l'existence d'une vie après la mort dans un Ciel habité par Dieu - Père, Fils et Esprit saint - et ses saints. La mission du Fils, qui s'est incarné en Palestine il y a 2000 ans, est de faire connaître ce Dieu créateur et plein d'amour pour l'humanité. Elle est aussi d'arracher les hommes à l'emprise du mal en leur proposant, dès leur vie terrestre, de vivre de cet amour et de le mettre en pratique en faisant le bien et en aimant leurs prochains.
A l'heure de la mort, le choix ultime de cet Amour divin est proposé, mais l'Homme reste libre de l'accepter ou de le refuser.
Irons-nous tous au paradis ?
Quelles que soient notre foi et nos croyances, les "expériences de vie imminente" sont plutôt encourageantes : si l'on en croit ces récits, nous aurions donc l'espérance de continuer à vivre après la mort, et sur un mode plutôt agréable, dans la lumière et l'amour, en retrouvant des personnes aimées sur terre...
Cela voudrait-il dire que nous irons tous au paradis ? Le livre de Patrick Theillier ne cache pas qu'il y a aussi des EMI "effrayantes" durant lesquelles les personnes voient l'enfer ou rencontrent des personnes vivant de grandes souffrances dans l'attente d'accéder au paradis. Ces visions confirment là encore la doctrine chrétienne du "purgatoire", lieu où les personnes devraient se purifier de leurs péchés avant d'entrer au "Ciel". L'enfer, lui, est le lieu où l'on vit définitivement loin de Dieu.
Cela voudrait-il dire que nous irons tous au paradis ? Le livre de Patrick Theillier ne cache pas qu'il y a aussi des EMI "effrayantes" durant lesquelles les personnes voient l'enfer ou rencontrent des personnes vivant de grandes souffrances dans l'attente d'accéder au paradis. Ces visions confirment là encore la doctrine chrétienne du "purgatoire", lieu où les personnes devraient se purifier de leurs péchés avant d'entrer au "Ciel". L'enfer, lui, est le lieu où l'on vit définitivement loin de Dieu.
Le mystère du retour sur terre après une EMI
Cet enjeu spirituel éclaire un peu la raison du "retour sur terre" des personnes ayant vécu une expérience de mort imminente. Beaucoup racontent qu'après avoir revu leur vie et rencontré l'Etre invisible de lumière, elles doivent revenir sur terre pour "faire le bien" ou pour se racheter. D'autres reçoivent des missions plus précises, faire connaître l'amour de Dieu ou opérer des guérisons.
En tout cas, en règle générale, l'expérienceur ne reprend pas sa vie comme avant. Son regard sur le sens de son existence est profondément modifié, la peur de la mort disparaît, l'envie de faire du bien et l'amour du prochain grandit...
"Maintenant, je découvre que j'aime chacune des personnes que je rencontre. C'est très rare que je rencontre quelqu'un que je n'aime pas. Et ça, c'est parce que j'accepte les gens sur le coup, comme des gens que j'aime", raconte le Dr Moody dans son livre La Vie après la vie (éd. J'ai lu).
Pour un peu, on en viendrait presque à désirer vivre une "EMI", or ce type d'expérience échappe totalement à la volonté humaine. En revanche, nous pouvons prendre connaissance et réfléchir sur ce nous renvoient ces témoignages. Pour le Dr Patrick Theillier, il y a vraiment là "un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible".
En tout cas, en règle générale, l'expérienceur ne reprend pas sa vie comme avant. Son regard sur le sens de son existence est profondément modifié, la peur de la mort disparaît, l'envie de faire du bien et l'amour du prochain grandit...
"Maintenant, je découvre que j'aime chacune des personnes que je rencontre. C'est très rare que je rencontre quelqu'un que je n'aime pas. Et ça, c'est parce que j'accepte les gens sur le coup, comme des gens que j'aime", raconte le Dr Moody dans son livre La Vie après la vie (éd. J'ai lu).
Pour un peu, on en viendrait presque à désirer vivre une "EMI", or ce type d'expérience échappe totalement à la volonté humaine. En revanche, nous pouvons prendre connaissance et réfléchir sur ce nous renvoient ces témoignages. Pour le Dr Patrick Theillier, il y a vraiment là "un signe du ciel qui nous ouvre à la vie invisible".