"ça faisait trois ans qu'on était ensemble, raconte Anne-Sophie. Lui était de Strasbourg, moi je suis étudiante à Lyon, et je suis partie en Erasmus au Japon pendant 4 mois et demi, d'avril à août. Comme je ne suis pas du tout 'nouvelles', on ne s'est jamais 'Skypés'. Mais j'avais hyper confiance en lui, je savais qu'il m'aimait, donc ça s'est plutôt bien passé quand j'étais au Japon... C'est plutôt au retour que ça n'a plus été"...
Eh oui, pas facile de jongler entre les stages, les semestres universitaires à l'autre bout du monde, les voyages, et les relations sentimentales ! "Pourtant autour de moi, tout le monde vit ça, dit Marine", 23 ans. Alors chacun a son avis et son petit conseil sur la situation qui semble pavée de pièges : "C'est quand même un peu galère", résume Jonathan, jeune pro parisien dont l'amie travaille en Aquitaine.
Eh oui, pas facile de jongler entre les stages, les semestres universitaires à l'autre bout du monde, les voyages, et les relations sentimentales ! "Pourtant autour de moi, tout le monde vit ça, dit Marine", 23 ans. Alors chacun a son avis et son petit conseil sur la situation qui semble pavée de pièges : "C'est quand même un peu galère", résume Jonathan, jeune pro parisien dont l'amie travaille en Aquitaine.
Un parcours d'obstacles pour entretenir la relation
La construction du 'couple' à l'arrêt
Première difficulté, chacun menant sa route de son côté, il n'est plus possible de vivre de choses ensemble, surtout si les distances sont grandes.
Du coup, les routes peuvent s'écarter : "Au Japon, raconte Anne-Sophie qui était partie en Erasmus, il s'est quand même passé beaucoup de choses dans ma vie. Lui a pas mal traîné avec une amie. Même s'il ne m'a pas trompée, ils ont eu de bons délires ensemble. Et en rentrant du Japon, j'ai dû vite repartir à Lyon reprendre les cours alors que lui restait à Strasbourg. On n'a pas vraiment eu le temps de se retrouver..." Résultat : Anne-Sophie a fini par rompre.
"Tout dépend de l'avancement de la relation, estime Jonathan. Si on se connaît déjà bien avant, ça peut tenir, mais si les gens se sont connus vite fait, et que ce n'est pas encore construit, alors à mon avis, c'est mort"... De fait, une relation se tisse peu à peu de moments partagés qui permettent de continuer à se découvrir et de souder le couple en construction.
Les retrouvailles, pas si simple...
Quand vous n'êtes pas trop loin, il est souvent possible de prendre un train pour un week-end... Mais là encore, il y a des pièges : "Si on ne se voit qu'un week-end par mois, tu as la pression, décrit Marine. Tu veux faire le max et ça peut biaiser les relations.". "On est obligés de se voir à certains moments, de consacrer des week-ends entiers à l'autre et de renoncer à d'autres activités", regrette Jonathan. A plus forte raison si l'autre n'est pas libre pour vous à 100% et doit réviser ses examens ou participer à son tournoi de foot !
Le risque de l'idéalisation
"Quand tu es à distance, tu oublies tous les défauts de l'autre. Et quand on se revoit, si ce n'est pas si "ouf", tu repars déçue. En fait, les retrouvailles sont aussi difficiles que les départs. Moi j'avais l'impression de passer mon temps à dire bonjour et au revoir, et d'être tout le temps frustrée", dit Marine.
Plusieurs étudiants témoignent ainsi avoir été déçus en allant rejoindre leur ami(e) à l'étranger lors d'un voyage : "On a idéalisé l'autre, et on n'arrive pas forcément à retrouver ce qu'on avait ressenti avant".
Les tromperies
Elles sont facilitées par le "manque" de l'autre mais aussi les nouvelles rencontres que chacun peut faire. "Le risque est un peu d'avoir une copine dans chacune de tes villes de passage", reconnaît Fabien. Pas simple au final pour faire un choix amoureux stable !
"Bien sûr, tu as plus de tentations, dit Carole. Mais le plus important pour moi, c'est la confiance, car sinon tu passes ton temps à avoir peur que l'autre te trompe et là, tu psychotes, t'es jalouse, et c'est pire !"
Première difficulté, chacun menant sa route de son côté, il n'est plus possible de vivre de choses ensemble, surtout si les distances sont grandes.
Du coup, les routes peuvent s'écarter : "Au Japon, raconte Anne-Sophie qui était partie en Erasmus, il s'est quand même passé beaucoup de choses dans ma vie. Lui a pas mal traîné avec une amie. Même s'il ne m'a pas trompée, ils ont eu de bons délires ensemble. Et en rentrant du Japon, j'ai dû vite repartir à Lyon reprendre les cours alors que lui restait à Strasbourg. On n'a pas vraiment eu le temps de se retrouver..." Résultat : Anne-Sophie a fini par rompre.
"Tout dépend de l'avancement de la relation, estime Jonathan. Si on se connaît déjà bien avant, ça peut tenir, mais si les gens se sont connus vite fait, et que ce n'est pas encore construit, alors à mon avis, c'est mort"... De fait, une relation se tisse peu à peu de moments partagés qui permettent de continuer à se découvrir et de souder le couple en construction.
Les retrouvailles, pas si simple...
Quand vous n'êtes pas trop loin, il est souvent possible de prendre un train pour un week-end... Mais là encore, il y a des pièges : "Si on ne se voit qu'un week-end par mois, tu as la pression, décrit Marine. Tu veux faire le max et ça peut biaiser les relations.". "On est obligés de se voir à certains moments, de consacrer des week-ends entiers à l'autre et de renoncer à d'autres activités", regrette Jonathan. A plus forte raison si l'autre n'est pas libre pour vous à 100% et doit réviser ses examens ou participer à son tournoi de foot !
Le risque de l'idéalisation
"Quand tu es à distance, tu oublies tous les défauts de l'autre. Et quand on se revoit, si ce n'est pas si "ouf", tu repars déçue. En fait, les retrouvailles sont aussi difficiles que les départs. Moi j'avais l'impression de passer mon temps à dire bonjour et au revoir, et d'être tout le temps frustrée", dit Marine.
Plusieurs étudiants témoignent ainsi avoir été déçus en allant rejoindre leur ami(e) à l'étranger lors d'un voyage : "On a idéalisé l'autre, et on n'arrive pas forcément à retrouver ce qu'on avait ressenti avant".
Les tromperies
Elles sont facilitées par le "manque" de l'autre mais aussi les nouvelles rencontres que chacun peut faire. "Le risque est un peu d'avoir une copine dans chacune de tes villes de passage", reconnaît Fabien. Pas simple au final pour faire un choix amoureux stable !
"Bien sûr, tu as plus de tentations, dit Carole. Mais le plus important pour moi, c'est la confiance, car sinon tu passes ton temps à avoir peur que l'autre te trompe et là, tu psychotes, t'es jalouse, et c'est pire !"
Des points positifs à vivre quand même
Apparemment il y en a quand même, et d'ailleurs des couples aujourd'hui engagés évoquent souvent les bienfaits d'un temps de séparation géographique.
La communication verbale renforcée
"Aujourd'hui, on a la chance d'avoir des moyens de communication qui facilite les choses", constate Jonathan. "Textos, Skype, téléphone"... c'est le tiercé gagnant pour garder le contact, sans oublier le mail et Facebook. "Au final, constate Marine, qui a passé six mois en Bolivie, ça favorise la communication verbale : on passe plus de temps à se parler que si on était ensemble physiquement, parce que justement on ne peut pas se toucher. Là tu es obligée de parler"...
En 2013, une enquête publiée par deux chercheurs, L. Crystal Jiang (Université de Hong-Kong) et Jeffrey T. Hancock (Université américaine de Cornell) confirmait que les couples "à distance" avaient finalement moins de problèmes que les autres car ils se dévoilaient davantage leurs sentiments.
La liberté pour prendre du recul
C'est le bon revers de la médaille : oui, l'éloignement est un risque pour la relation, mais en même temps il laisse à chacun assez d'indépendance pour permettre un choix libre. "La distance permet de prendre du recul, reconnaît Jonathan. Cela donne du temps et c'est peut-être mieux pour faire des choix. En fait, c'est quitte ou double !"
"En étant séparés chacun dans sa ville, on peut garder sa vie, ses amis, on ne s'enferme pas dans son couple", témoigne Marine. Pas de risque de fusion en effet si l'un vit à Toulouse et l'autre à Shanghaï ! Se retrouver (par Skype ou lors d'un retour) devient alors un choix. Et les mois qui passent peuvent aussi aider à mûrir, à éprouver ses sentiments.
Avons-nous assez de points commun pour bâtir quelque chose ensemble ? Si vous êtes très jeune, il est parfois préférable de rompre pour être en vérité. "Je me suis rendu compte qu'il était sédentaire alors que je voulais continuer à voyager", dit Anne-Sophie pour expliquer sa rupture.
"Aujourd'hui, on a la chance d'avoir des moyens de communication qui facilite les choses", constate Jonathan. "Textos, Skype, téléphone"... c'est le tiercé gagnant pour garder le contact, sans oublier le mail et Facebook. "Au final, constate Marine, qui a passé six mois en Bolivie, ça favorise la communication verbale : on passe plus de temps à se parler que si on était ensemble physiquement, parce que justement on ne peut pas se toucher. Là tu es obligée de parler"...
En 2013, une enquête publiée par deux chercheurs, L. Crystal Jiang (Université de Hong-Kong) et Jeffrey T. Hancock (Université américaine de Cornell) confirmait que les couples "à distance" avaient finalement moins de problèmes que les autres car ils se dévoilaient davantage leurs sentiments.
La liberté pour prendre du recul
C'est le bon revers de la médaille : oui, l'éloignement est un risque pour la relation, mais en même temps il laisse à chacun assez d'indépendance pour permettre un choix libre. "La distance permet de prendre du recul, reconnaît Jonathan. Cela donne du temps et c'est peut-être mieux pour faire des choix. En fait, c'est quitte ou double !"
"En étant séparés chacun dans sa ville, on peut garder sa vie, ses amis, on ne s'enferme pas dans son couple", témoigne Marine. Pas de risque de fusion en effet si l'un vit à Toulouse et l'autre à Shanghaï ! Se retrouver (par Skype ou lors d'un retour) devient alors un choix. Et les mois qui passent peuvent aussi aider à mûrir, à éprouver ses sentiments.
Avons-nous assez de points commun pour bâtir quelque chose ensemble ? Si vous êtes très jeune, il est parfois préférable de rompre pour être en vérité. "Je me suis rendu compte qu'il était sédentaire alors que je voulais continuer à voyager", dit Anne-Sophie pour expliquer sa rupture.
Conseils pour gérer au mieux
1/ Vivez seulement des "séparations à durée déterminée"
"Je pense qu'une séparation peut renforcer l'attachement et le sentiment, dit Marine, mais il faut que ce soit limité, il ne faut pas que ça dure trop longtemps". Conseil confirmé par tous les spécialistes de la relation amoureuse : ce n'est pas pour rien que la plupart des couples qui s'aiment et qui durent choisissent de vivre ensemble !
Si vous vous connaissez depuis longtemps et souhaitez bâtir un couple ensemble, il est donc sage de ne pas faire durer le célibat géographique éternellement. Vous avez besoin de vivre des choses ensemble pour avancer, et même si vous vous aimez, rien ne remplacera la proximité physique de la relation.
2/ Fiancés, mariés, engagés : ne vous séparez plus
A plus forte raison si vous êtes fiancé, marié ou voulez prendre ce chemin. Comment faire alors si l'un trouve un stage à Toulouse et l'autre à Paris ?
A un certain moment, la construction du couple n'est plus la variable d'ajustement mais le pivot central du choix : "On s'est mariés jeunes et Clotilde passait le concours d'internat de médecine alors que je finissais mon école de commerce, raconte Paul, 23 ans. J'ai attendu de savoir dans quelle ville elle aurait un poste avant de chercher du travail. Quand on a su que c'était Bordeaux, j'ai cherché sur Bordeaux."
3/ Etudiants, utilisez les séparations pour mûrir
Vous n'en êtes pas là et vous vous fréquentez depuis peu ? Vous devez encore cheminer pas à pas pour construire votre relation. Une séparation géographique peut alors vous donner un peu de temps pour mûrir, sans oublier de vous poser les bonnes questions : comment est-ce que je veux réussir ma vie ? Quelles sont les valeurs importantes pour moi ? Quel est mon projet de vie, de couple, de famille ?
4/ Ne vous mettez pas la pression, respectez-vous
Tout en entretenant votre relation, n'allez pas trop vite, ne vous mettez pas la pression : par exemple, ne vous forcez pas à avoir une relation sexuelle parce qu'il faut "en profiter" avant une séparation, ou que vous n'avez qu'un week-end pour vous voir. De même, ne forcez pas l'autre à vous faire des serments de fidélité ou des déclarations d'amour s'il ou elle n'y est pas prêt. Même si c'est inconfortable, vous ne pouvez tirer sur les tiges des plantes pour les faire pousser plus vite !
Evitez aussi de traverser la France ou la terre entière si votre relation est balbutiante, vous risquez de vous décevoir...
5/ Soyez en vérité avec l'autre et avec vous-même
Si vous vivez d'autres rencontres ou que vos sentiments évoluent, ne "baladez" pas votre amoureux(se). Sans être trop brutal(e), ayez le courage de rompre ou bien partagez vos questions. La plus mauvaise solution serait d'utiliser ces séparations pour mentir à l'autre ou à vous-même.
"Je pense qu'une séparation peut renforcer l'attachement et le sentiment, dit Marine, mais il faut que ce soit limité, il ne faut pas que ça dure trop longtemps". Conseil confirmé par tous les spécialistes de la relation amoureuse : ce n'est pas pour rien que la plupart des couples qui s'aiment et qui durent choisissent de vivre ensemble !
Si vous vous connaissez depuis longtemps et souhaitez bâtir un couple ensemble, il est donc sage de ne pas faire durer le célibat géographique éternellement. Vous avez besoin de vivre des choses ensemble pour avancer, et même si vous vous aimez, rien ne remplacera la proximité physique de la relation.
2/ Fiancés, mariés, engagés : ne vous séparez plus
A plus forte raison si vous êtes fiancé, marié ou voulez prendre ce chemin. Comment faire alors si l'un trouve un stage à Toulouse et l'autre à Paris ?
A un certain moment, la construction du couple n'est plus la variable d'ajustement mais le pivot central du choix : "On s'est mariés jeunes et Clotilde passait le concours d'internat de médecine alors que je finissais mon école de commerce, raconte Paul, 23 ans. J'ai attendu de savoir dans quelle ville elle aurait un poste avant de chercher du travail. Quand on a su que c'était Bordeaux, j'ai cherché sur Bordeaux."
3/ Etudiants, utilisez les séparations pour mûrir
Vous n'en êtes pas là et vous vous fréquentez depuis peu ? Vous devez encore cheminer pas à pas pour construire votre relation. Une séparation géographique peut alors vous donner un peu de temps pour mûrir, sans oublier de vous poser les bonnes questions : comment est-ce que je veux réussir ma vie ? Quelles sont les valeurs importantes pour moi ? Quel est mon projet de vie, de couple, de famille ?
4/ Ne vous mettez pas la pression, respectez-vous
Tout en entretenant votre relation, n'allez pas trop vite, ne vous mettez pas la pression : par exemple, ne vous forcez pas à avoir une relation sexuelle parce qu'il faut "en profiter" avant une séparation, ou que vous n'avez qu'un week-end pour vous voir. De même, ne forcez pas l'autre à vous faire des serments de fidélité ou des déclarations d'amour s'il ou elle n'y est pas prêt. Même si c'est inconfortable, vous ne pouvez tirer sur les tiges des plantes pour les faire pousser plus vite !
Evitez aussi de traverser la France ou la terre entière si votre relation est balbutiante, vous risquez de vous décevoir...
5/ Soyez en vérité avec l'autre et avec vous-même
Si vous vivez d'autres rencontres ou que vos sentiments évoluent, ne "baladez" pas votre amoureux(se). Sans être trop brutal(e), ayez le courage de rompre ou bien partagez vos questions. La plus mauvaise solution serait d'utiliser ces séparations pour mentir à l'autre ou à vous-même.