Rappelez-vous. A l'été 2007, le gouvernement lançait le plan Réussir en licence (PRL) en même temps qu'il faisait voter la loi LRU pour rendre les universités autonomes. L'objectif était, dans un premier temps, de s'attaquer au terrible taux d'échec en première année universitaire : 50% des inscrits en première année de licence (L1) ne passent pas en deuxième année (L2) !
Les universités ont donc reçu 730 millions d'euros entre 2007 et 2012 pour mettre en place divers dispositifs pour mieux accueillir et encadrer les étudiants : du tutorat, des enseignants référents, des stages de pré-rentrée, des TD dédoublés, des expériences de réorientation au bout du premier semestre (S1), du contrôle continu... Certaines universités ont été plus créatives comme Bordeaux1, La Rochelle, et l'université Paris Diderot. A l'inverse, d'autres ont été plus frileuses, si bien que le gouvernement va leur forcer la main : " une université ne pourra plus délivrer le diplôme national de licence si elle n’a pas mis en place ces dispositifs dans la formation correspondante", a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur qui veut généraliser le contrôle continu à la place des "examens-couperet".
En 2011, le gouvernement veut passer à la deuxième étape et réformer toute la formation de la licence, ce diplôme généraliste de niveau bac+3 qui est " une référence internationale et la première étape du LMD" mais aussi le "maillon faible" du système français selon Valérie Pécresse. En plus d'un fort taux d'échec, la licence généraliste de l'université est en effet peu appréciée des entreprises et conduit très souvent à Pôle Emploi !
Les universités ont donc reçu 730 millions d'euros entre 2007 et 2012 pour mettre en place divers dispositifs pour mieux accueillir et encadrer les étudiants : du tutorat, des enseignants référents, des stages de pré-rentrée, des TD dédoublés, des expériences de réorientation au bout du premier semestre (S1), du contrôle continu... Certaines universités ont été plus créatives comme Bordeaux1, La Rochelle, et l'université Paris Diderot. A l'inverse, d'autres ont été plus frileuses, si bien que le gouvernement va leur forcer la main : " une université ne pourra plus délivrer le diplôme national de licence si elle n’a pas mis en place ces dispositifs dans la formation correspondante", a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur qui veut généraliser le contrôle continu à la place des "examens-couperet".
En 2011, le gouvernement veut passer à la deuxième étape et réformer toute la formation de la licence, ce diplôme généraliste de niveau bac+3 qui est " une référence internationale et la première étape du LMD" mais aussi le "maillon faible" du système français selon Valérie Pécresse. En plus d'un fort taux d'échec, la licence généraliste de l'université est en effet peu appréciée des entreprises et conduit très souvent à Pôle Emploi !
L1 : une première année fondamentale pour mieux choisir
Toute l'architecture des trois années va donc être remise à plat. Et pour commencer, la première année ou L1, qui devra "jouer le rôle de portail et permettra à chaque étudiant de se confronter à un éventail de disciplines, afin de lui laisser le temps de mûrir son orientation. Mon souci, c’est d’éviter qu’un étudiant se retrouve enfermé dans un choix qu’il a fait au cours de son année de terminale, sur la base d’une idée plus ou moins juste de ce que sont les études dans telle ou telle discipline, a expliqué Valérie Pécresse dans son discours du 17 décembre 2010. Mais c’est aussi de renforcer la culture générale de nos étudiants, sans laquelle il n’y a pas de spécialisation réussie".
Concrètement, les étudiants auront davantage de choix de parcours possibles : on ne s'inscrirait plus à une "première année de droit", mais on pourrait choisir entre plusieurs offres mêlant les disciplines, droit-sciences po, ou droit-langues, ou choisir un parcours de soutien si l'on est plus faible. Surtout, il serait possible de se réorienter systématiquement au bout d'un semestre, par exemple en partant en BTS ou un IUT. La réorientation et le décloisonnement des filières est en effet un des grands objectifs recherchés par la réforme !
Concrètement, les étudiants auront davantage de choix de parcours possibles : on ne s'inscrirait plus à une "première année de droit", mais on pourrait choisir entre plusieurs offres mêlant les disciplines, droit-sciences po, ou droit-langues, ou choisir un parcours de soutien si l'on est plus faible. Surtout, il serait possible de se réorienter systématiquement au bout d'un semestre, par exemple en partant en BTS ou un IUT. La réorientation et le décloisonnement des filières est en effet un des grands objectifs recherchés par la réforme !
L2 : cap sur la professionnalisation
La deuxième année devra, elle, comporter un semestre consacré spécifiquement à la professionnalisation, à travers un stage mais pas uniquement : le ministère demande aux universités de faire le lien dans les cours académiques entre les savoirs et les compétences que les étudiants doivent acquérir. Les compétences en langues, en bureautique et informatique ou en environnement de l'entreprise pourraient être par exemple être acquises dans certains cours et reconnues par des certificats.
Là réside sans doute la vraie révolution de cette future réforme ! L'université, temple du savoir académique, est invitée à se préoccuper des compétences qui seront utiles aux étudiants notamment en entreprise. Et Valérie Pécresse de citer une étudiante ayant une "licence d'histoire" lui disant "ne rien savoir faire" !
Au cours de cette deuxième année, les étudiants devront aussi être aidés à bâtir leur projet professionnel, de façon à bien choisir leur spécialisation en L3.
Là réside sans doute la vraie révolution de cette future réforme ! L'université, temple du savoir académique, est invitée à se préoccuper des compétences qui seront utiles aux étudiants notamment en entreprise. Et Valérie Pécresse de citer une étudiante ayant une "licence d'histoire" lui disant "ne rien savoir faire" !
Au cours de cette deuxième année, les étudiants devront aussi être aidés à bâtir leur projet professionnel, de façon à bien choisir leur spécialisation en L3.
L3 : l'année de spécialisation et d'accès à l'emploi
En troisième année, les étudiants se spécialiseront vraiment en fonction de leur projet, par exemple dans une licence professionnelle destinée à déboucher sur l'emploi. Mais pas uniquement !
Le discours de Valérie Pécresse évoque clairement la possibilité pour les diplômés d'une licence générale (par exemple d'histoire) de pouvoir prétendre à rentrer sur le marché du travail. Elle a dégainé pour cela une nouvelle arme : les universités devront élaborer un référentiel de formation listant les compétences professionnelles et pré-professionnelles acquises par l'étudiant. "Parce qu’aujourd’hui, les employeurs ont une idée assez claire, trop claire même parfois, de ce qu’ils peuvent attendre d’un diplômé d’une grande école, d’un BTS ou d’un DUT, a expliqué Valérie Pécresse. Grâce aux référentiels, il en ira de même pour les titulaires d’une licence".
Pour revenir à l'exemple de l'étudiante en histoire, la ministre a souligné que "non seulement, elle dispose d’un vrai bagage culturel qui lui donne une capacité à remettre les questions en perspective, mais elle parle aussi une langue étrangère, elle est très autonome, elle sait aussi travailler en équipe, elle a l’esprit de synthèse, elle est capable de poser un problème et de le résoudre. Et ces compétences, elle les a acquises à travers ses études académiques. Et ce sont des vrais atouts pour une entreprise : poser clairement un problème, en distinguant l’essentiel de l’accessoire, et le trancher, c’est peut-être l’une des compétences professionnelles les plus essentielles qui soient" . Voilà qui pourrait du même coup, réhabiliter les filières littéraires et de sciences humaines de la fac sur le marché du travail !
Le discours de Valérie Pécresse évoque clairement la possibilité pour les diplômés d'une licence générale (par exemple d'histoire) de pouvoir prétendre à rentrer sur le marché du travail. Elle a dégainé pour cela une nouvelle arme : les universités devront élaborer un référentiel de formation listant les compétences professionnelles et pré-professionnelles acquises par l'étudiant. "Parce qu’aujourd’hui, les employeurs ont une idée assez claire, trop claire même parfois, de ce qu’ils peuvent attendre d’un diplômé d’une grande école, d’un BTS ou d’un DUT, a expliqué Valérie Pécresse. Grâce aux référentiels, il en ira de même pour les titulaires d’une licence".
Pour revenir à l'exemple de l'étudiante en histoire, la ministre a souligné que "non seulement, elle dispose d’un vrai bagage culturel qui lui donne une capacité à remettre les questions en perspective, mais elle parle aussi une langue étrangère, elle est très autonome, elle sait aussi travailler en équipe, elle a l’esprit de synthèse, elle est capable de poser un problème et de le résoudre. Et ces compétences, elle les a acquises à travers ses études académiques. Et ce sont des vrais atouts pour une entreprise : poser clairement un problème, en distinguant l’essentiel de l’accessoire, et le trancher, c’est peut-être l’une des compétences professionnelles les plus essentielles qui soient" . Voilà qui pourrait du même coup, réhabiliter les filières littéraires et de sciences humaines de la fac sur le marché du travail !
Des changements d'orientation beaucoup plus fluides
Enfin, le gouvernement veut généraliser les possibilités de réorientation : à l'intérieur de l'université mais aussi dans les autres filières du type IUT, classes de BTS et classes préparatoires aux grandes écoles.
Concrètement, il est annoncé que plus aucune classe prépa ne pourra être ouverte si elle ne signe pas une convention avec une université pour que les étudiants puissent entrer en L3 à l'issue de leur prépa (ou en L2 au bout d'un an) s'ils n'intègrent pas une grande école.
Toutes ces filières sont aussi invitées à se mettre en lien et à signer des partenariats pour permettre aux étudiants d'obtenir plus facilement des équivalences : passer d'une L1 validée à une deuxième année d'IUT, passer d'un premier semestre de L1 à un deuxième semestre en BTS, entrer en L3 à la fac avec son DUT, etc.
On ne peut que saluer ces objectifs mais il est clair que le chantier prendra plusieurs années, même si Valérie Pécresse a annoncé que les contours de la nouvelle licence devront être définis avant l'été 2011. Dont acte.
Concrètement, il est annoncé que plus aucune classe prépa ne pourra être ouverte si elle ne signe pas une convention avec une université pour que les étudiants puissent entrer en L3 à l'issue de leur prépa (ou en L2 au bout d'un an) s'ils n'intègrent pas une grande école.
Toutes ces filières sont aussi invitées à se mettre en lien et à signer des partenariats pour permettre aux étudiants d'obtenir plus facilement des équivalences : passer d'une L1 validée à une deuxième année d'IUT, passer d'un premier semestre de L1 à un deuxième semestre en BTS, entrer en L3 à la fac avec son DUT, etc.
On ne peut que saluer ces objectifs mais il est clair que le chantier prendra plusieurs années, même si Valérie Pécresse a annoncé que les contours de la nouvelle licence devront être définis avant l'été 2011. Dont acte.