Moins de spécialisation et plus de suivi
Pour éviter une transition beaucoup trop importante entre l'encadrement du lycée et le "lâché dans la nature" de la fac - qui conduit souvent au lâché-prise de nombreux étudiants - la ministre souhaite que les dispositifs d’encadrement pédagogiques, qui facilitent l’apprentissage, soient développés dans toutes les universités. Ce qui a déjà été expérimenté par certains avec le plan "Réussir en licence" doit être généralisé à tous : le tutorat d’accompagnement pour les étudiants en difficulté, davantage d'horaires de cours (chaque année de licence s'allonge de 5 heures environ par semaine), un nombre d'étudiants réduit en TD (travaux dirigés) et des méthodes pédagogiques diversifiées, comme la mise en ligne des cours, l'organisation d’examens blancs...
De même, elle tient à généraliser les évaluations par contrôle continu du travail, avec des notations tout au long du cursus pour éviter la "note-couperet" le jour de l'examen.
Un diplôme pour l’emploi avec possibilités de réorientation
Mais la ministre a rappelé aussi que l'objectif de cette refonte est de "faire de la licence, une formation exigeante, professionnalisante et garantissant à tous les étudiants un diplôme de référence reconnu par les employeurs". A partir de la rentrée 2011, les étudiants pourront préparer leur "projet personnel et professionnel" dans toutes les licences. Voilà qui pourrait bien réhabiliter les filières des sciences humaines et littéraires de la fac sur le marché du travail.
En L2 (2ème année), un atelier aidera les étudiants à construire leur projet comme établir un CV, une lettre de motivation... et il leur sera proposé une démarche active vers le monde socio-économique : forums des métiers et guide des stages destinés aux professionnels. Une politique de stages, intégrés au cursus offrira aussi à l'étudiant un premier contact direct avec le monde professionnel afin de faciliter son insertion dans le monde du travail ou l'aider à s'orienter dans son choix de poursuite d'études.
En L3 (3ème année), les professeurs approfondiront ces connaissances et initieront les élèves aux techniques de la recherche de stages à l’international.
Enfin, le gouvernement veut généraliser les possibilités de réorientation et décloisonner les quatre filières post-baccalauréat : à l'intérieur de l'université mais aussi dans les autres filières du type IUT, classes de BTS et classes préparatoires aux grandes écoles. Concrètement, il est annoncé que plus aucune classe prépa ne pourra être ouverte si elle ne signe pas une convention avec une université pour que les étudiants puissent entrer en L3 à l'issue de leur prépa (ou en L2 au bout d'un an) s'ils n'intègrent pas une grande école.
Toutes ces filières sont aussi invitées à se mettre en lien et à signer des partenariats pour permettre aux étudiants d'obtenir plus facilement des équivalences.
Des parcours diversifiés et un diplôme de référence
D'autre part, pour la prise en compte et la réussite de tous, il est nécessaire de développer aussi des parcours diversifiés comme des formations d'excellence : cycles préparatoires, doubles licences, parcours renforcés....
Il s'agit donc de privilégier une logique d'orientation, progressive et réversible, reposant sur l'articulation de différentes voies de formation et la possibilité offerte de passer de l'une à l'autre en fonction de ses résultats et de l'évolution de son projet personnel.
En outre, des "référentiels de formation" développent désormais la valeur du diplôme aux yeux des étudiants, mais aussi des employeurs, en définissant les objectifs de la formation. Ils articulent en effet, tout au long du cursus, les savoirs "académiques" et les compétences "acquises" - tant disciplinaires que transversales : l'autonomie de l'étudiant, ses capacités d'analyse et de synthèse, l'acquis de langues vivantes, ses connaissances en informatique, etc., ou pré-professionnelles : connaissance du milieu professionnel, conduite de projets, réalisation de stages....
"Et c’est ainsi que nous rendrons à la Licence son statut de diplôme de référence dans le paysage universitaire : parce qu’aujourd’hui, les employeurs ont une idée assez claire, trop claire même parfois, de ce qu’ils peuvent attendre d’un diplômé d’une grande école, d’un BTS ou d’un DUT, déclare la ministre. Grâce à ces référentiels, il en ira de même pour les titulaires d’une licence".