© MESRI
A Rennes School of Business, tout a plutôt bien commencé avec la rentrée de près de 2 500 étudiants le 7 septembre, notamment ceux de première et deuxième année : malgré les visages masqués, ils ont pu assister à la rituelle présentation des cours, de l'école et de la vie associative puis embrayer sur le Design Sprint, événement d'intégration qui consistait à réinventer les services TER de la SNCF pour les 16-25 ans
Mais le 21 septembre, alors que les cours venaient tout juste de commencer, l'école a brusquement annoncé la fermeture de son campus jusqu'au 4 octobre et le basculement de tous ses cours en ligne. Motif : "une circulation accrue de la Covid et des cas d'étudiants sous surveillance".
Ce retour à la maison précoce a aussi frappé les étudiants de Sciences Po Reims, l'université catholique de Lille, l'INSA Toulouse, deux écoles d'ingénieurs de Strasbourg puis Sciences Po Paris et le campus de Nantes d'IMT Atlantique à son tour...
Mais le 21 septembre, alors que les cours venaient tout juste de commencer, l'école a brusquement annoncé la fermeture de son campus jusqu'au 4 octobre et le basculement de tous ses cours en ligne. Motif : "une circulation accrue de la Covid et des cas d'étudiants sous surveillance".
Ce retour à la maison précoce a aussi frappé les étudiants de Sciences Po Reims, l'université catholique de Lille, l'INSA Toulouse, deux écoles d'ingénieurs de Strasbourg puis Sciences Po Paris et le campus de Nantes d'IMT Atlantique à son tour...
Plus d'une dizaine de "clusters"
Dès le 13 septembre, Frédérique Vidal annonçait dans un communiqué que plus d'une dizaine de clusters avaient été identifiés dans des établissements et pointait la responsabilité des "rassemblements privés" - entendez les soirées et apéros des étudiants.
Quelques jours plus tôt pourtant, dans sa conférence de presse de rentrée, la ministre de l'Enseignement supérieur expliquait que la priorité devait être donnée à l'accueil en présentiel :
"Les universités et les écoles sont des lieux d’études mais également des lieux de vie, de rencontres, d’échanges, de culture... déclarait-elle. Sans la vie de campus, sans la présence de la communauté entre ses murs, la formation est incomplète, la relation pédagogique fragilisée, l’enseignement supérieur désincarné."
Quelques jours plus tôt pourtant, dans sa conférence de presse de rentrée, la ministre de l'Enseignement supérieur expliquait que la priorité devait être donnée à l'accueil en présentiel :
"Les universités et les écoles sont des lieux d’études mais également des lieux de vie, de rencontres, d’échanges, de culture... déclarait-elle. Sans la vie de campus, sans la présence de la communauté entre ses murs, la formation est incomplète, la relation pédagogique fragilisée, l’enseignement supérieur désincarné."
Des universités confrontées à des effectifs en hausse
Il faut dire que l'accueil des étudiants est d'autant plus délicat, que les effectifs 2020-2021 sont en hausse ! Il y a 2 783 000 inscrits dans l'enseignement supérieur, soit 57 700 (+2,1%) étudiants de plus qu'en 2019.
Et du fait d'un taux de réussite au bac exceptionnellement élevé, il y a 6,8% étudiants en plus en première année postbac.
Certes, 21500 places supplémentaires ont été ouvertes pour les accueillir, dont 5700 en BTS, 2000 dans de nouvelles formations courtes, 4000 dans les licences les plus demandées, et 3 800 dans les formations paramédicales... Le plan #1jeune1solution a aussi prévu des mesures financières pour éviter que les étudiants les plus défavorisés ne sombrent dans la précarité.
Mais face à la crise du COVID, de nombreux étudiants ont dénoncé sous le hashtag #balancetafac les mauvaises conditions de travail à l'université, notamment les amphis bondés rendant impossible le respect de la "distanciation sociale".
Et du fait d'un taux de réussite au bac exceptionnellement élevé, il y a 6,8% étudiants en plus en première année postbac.
Certes, 21500 places supplémentaires ont été ouvertes pour les accueillir, dont 5700 en BTS, 2000 dans de nouvelles formations courtes, 4000 dans les licences les plus demandées, et 3 800 dans les formations paramédicales... Le plan #1jeune1solution a aussi prévu des mesures financières pour éviter que les étudiants les plus défavorisés ne sombrent dans la précarité.
Mais face à la crise du COVID, de nombreux étudiants ont dénoncé sous le hashtag #balancetafac les mauvaises conditions de travail à l'université, notamment les amphis bondés rendant impossible le respect de la "distanciation sociale".
Malgré les risques liées au coronavirus, les universités françaises restent ouvertes et les amphithéâtres, couloirs et salles de cours sont pleins à craquer. Des étudiant·e·s accusent aujourd’hui les autorités de mettre leur vie en danger. #balancetafac pic.twitter.com/jGfdGCoKlD
— AJ+ français (@ajplusfrancais) September 22, 2020
Vers des enseignements hybrides mêlant présentiel et distanciel
Du fait de cette situation, les étudiants doivent donc s'attendre à ce que de plus en plus d'enseignements soient proposés encore "à distance" en 2020-2021, totalement ou partiellement.
C'est le cas de l'université PSL (Paris Sciences Lettres) qui accueille depuis début septembre ses 17 000 étudiants, de la licence au doctorat, sur un mode "hybride" : les enseignements en présentiel et en petits groupes, "modèle pédagogique de l'université", sont favorisés au maximum, mais couplés à des cours à distance.
La part de présentiel est plus importante pour les premières années et les nouveaux entrants. Les cours à distance permettent d'accueillir tous les étudiants internationaux qui n'ont encore pu rejoindre la France.
Cette hybridation de l'enseignement exige bien sûr tout un travail pédagogique et un équipement que n'ont pas tous les établissements. C'est la raison pour laquelle le ministère a lancé en juin 2020 l'appel à projets “hybridation des formations d’enseignement supérieur”. Suite à cet appel, 34 projets dont 15 lauréats vont bénéficier d'un financement de l'Etat.
C'est le cas de l'université PSL (Paris Sciences Lettres) qui accueille depuis début septembre ses 17 000 étudiants, de la licence au doctorat, sur un mode "hybride" : les enseignements en présentiel et en petits groupes, "modèle pédagogique de l'université", sont favorisés au maximum, mais couplés à des cours à distance.
La part de présentiel est plus importante pour les premières années et les nouveaux entrants. Les cours à distance permettent d'accueillir tous les étudiants internationaux qui n'ont encore pu rejoindre la France.
Cette hybridation de l'enseignement exige bien sûr tout un travail pédagogique et un équipement que n'ont pas tous les établissements. C'est la raison pour laquelle le ministère a lancé en juin 2020 l'appel à projets “hybridation des formations d’enseignement supérieur”. Suite à cet appel, 34 projets dont 15 lauréats vont bénéficier d'un financement de l'Etat.
Un séminaire d'intégration sur les 25 campus du CESI
Autre modèle d'hybridation, la semaine d'intégration organisée sur les 25 campus CESI écoles d'ingénieurs pour les 900 étudiants de troisième année.
L'événement a d'habitude lieu sur un lieu unique. Vu le contexte, il a été "délocalisé" sur les 25 campus où les étudiants se retrouvent en présentiel, mais de façon "synchrone", c'est-à-dire en restant connectés d'un campus à l'autre grâce à Teams ou Zoom, outils largement utilisés durant le confinement.
Et sur chaque campus, la pédagogie est aussi hybride : les étudiants font des études mathématiques et mécaniques en manipulant le robot Poppy Ergo Junior mais en travaillant aussi sur... son jumeau numérique, copie virtuelle du robot physique, afin de le perfectionner.
"Cela permet de familiariser les étudiants avec l’environnement numérique dans lequel il évolueront demain", souligne l'école.
L'événement a d'habitude lieu sur un lieu unique. Vu le contexte, il a été "délocalisé" sur les 25 campus où les étudiants se retrouvent en présentiel, mais de façon "synchrone", c'est-à-dire en restant connectés d'un campus à l'autre grâce à Teams ou Zoom, outils largement utilisés durant le confinement.
Et sur chaque campus, la pédagogie est aussi hybride : les étudiants font des études mathématiques et mécaniques en manipulant le robot Poppy Ergo Junior mais en travaillant aussi sur... son jumeau numérique, copie virtuelle du robot physique, afin de le perfectionner.
"Cela permet de familiariser les étudiants avec l’environnement numérique dans lequel il évolueront demain", souligne l'école.
Rentrée et enseignement 100% on line à Grenoble Ecole de Management
La visite de l'école proposée par GEM à l'étudiant via son avatar.
Dans certaines grandes écoles déjà très avancées dans ce domaine, on a même opté pour un enseignement 100% on line.
C'est le cas de Grenoble Ecole de Management (GEM) qui a accueilli le 14 septembre les 700 étudiants de première année sur son campus... virtuel. Après avoir choisi un avatar, assisté à la visite des locaux et à la présentation des enseignants, ils ont pu attaquer le "défi de la rentrée" en restant derrière leur écran.
En 2019, l'école avait sensibilisé ses étudiants à la question de la protection de leurs données en montant un piège à la Black Mirror. En 2020, crise sanitaire oblige, elle les invite à se projeter dans le "monde d'après" en imaginant un projet de "New Deal" à Grenoble. Le 24 septembre, ils ont pitché leur idée sur 144 stands virtuels face à un jury de professionnels, 6 grandes entreprises étant associées à ce challenge.
C'est le cas de Grenoble Ecole de Management (GEM) qui a accueilli le 14 septembre les 700 étudiants de première année sur son campus... virtuel. Après avoir choisi un avatar, assisté à la visite des locaux et à la présentation des enseignants, ils ont pu attaquer le "défi de la rentrée" en restant derrière leur écran.
En 2019, l'école avait sensibilisé ses étudiants à la question de la protection de leurs données en montant un piège à la Black Mirror. En 2020, crise sanitaire oblige, elle les invite à se projeter dans le "monde d'après" en imaginant un projet de "New Deal" à Grenoble. Le 24 septembre, ils ont pitché leur idée sur 144 stands virtuels face à un jury de professionnels, 6 grandes entreprises étant associées à ce challenge.
La convivialité en prend un coup
Pour la suite, cette grande école comme d'autres établissements est parée pour assurer la "continuité pédagogique" de tout l'enseignement à distance. Il est vrai que le confinement et la crise du COVID ont sans doute comme conséquence d'avoir fait bondir la digitalisation de l'enseignement..
A GEM, les étudiants ont cependant toujours accès à la bibliothèque, au Career Center, à l'incubateur et aux salles de travail et de sport... dans le respect des gestes barrières et à condition que l'épidémie ne force pas l'établissement à fermer ses portes...
Mais cela sera-t-il suffisant pour leur permettre d'avoir une vie étudiante totalement épanouie ? Rien n'est moins sûr alors que la plupart des WEI, des soirées d'intégration et de nombreux événements sont annulés, sans parler du climat anxiogène autour du risque sanitaire que les masques ne laissent pas oublier.
"Notre premier souci, à la rentrée, c'est surtout de nous faire des amis !", rappelle une étudiante de première année. Et rien ne vaut pour ça la rencontre "In Real Life".
A GEM, les étudiants ont cependant toujours accès à la bibliothèque, au Career Center, à l'incubateur et aux salles de travail et de sport... dans le respect des gestes barrières et à condition que l'épidémie ne force pas l'établissement à fermer ses portes...
Mais cela sera-t-il suffisant pour leur permettre d'avoir une vie étudiante totalement épanouie ? Rien n'est moins sûr alors que la plupart des WEI, des soirées d'intégration et de nombreux événements sont annulés, sans parler du climat anxiogène autour du risque sanitaire que les masques ne laissent pas oublier.
"Notre premier souci, à la rentrée, c'est surtout de nous faire des amis !", rappelle une étudiante de première année. Et rien ne vaut pour ça la rencontre "In Real Life".