Sommet de Copenhague sur le climat : un accord décevant



Le sommet de Copenhague sur le climat a débouché au matin du 19 décembre 2009 sur un accord décevant : les chefs d'Etat de la planète n'ont pas réussi à s'engager ensemble à réduire de façon contraignante et précise les émissions de gaz à effet de serre.





Nicolas Sarkozy n'est pas parvenu plus que d'autres à l'aboutissement d'un accord. (copyright : Elysée)
Nicolas Sarkozy n'est pas parvenu plus que d'autres à l'aboutissement d'un accord. (copyright : Elysée)
Le sommet sur le climat de Copenhague , du 8 au 18 décembre, devait permettre d'aboutir à un accord qui aurait obligé les Etats du monde à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de façon à limiter le réchauffement climatique. Ces engagements devaient en effet prendre le relai de ceux qui avaient été engagés par le protocole de Kyoto, ratifié par plus de 100 pays, et qui allaient jusqu'à 2012.

Mais Copenhague ne remplacera pas Kyoto en terme d'engagement. Les 120 chefs d'Etat n'ont pas réussi à s'entendre et se sont contentés d'un accord a minima : le texte adopté in extremis  admet "le point de vue scientifique selon lequel la hausse des températures doit être limitée à 2°C d'ici à 2050 par rapport à l'ère pré-industrielle". Mais sur la question des moyens, il reste incroyablement vague : "Nous devrions coopérer pour atteindre le pic des émissions dès que possible". Chaque Etat est laissé libre de réduire comme il l'entend les émissions de gaz à effet et devra indiquer ses intentions en annexe du texte de l'accord durant le mois de janvier 2010.

Les raisons de l'échec de la conférence de Copenhague

La Chine et les Etats-Unis, qui sont les deux plus gros pollueurs de la planète, ont refusé de part et d'autre de se voir imposer des quotas d'émissions. Le président Obama, qui est pourtant venu en personne à Copenhague, n'a pas semblé décidé à prendre d'ambitieux engagements pour les Etats-Unis. Il est vrai que le Sénat américain ne le soutient pas sur ce point.
Quant à la Chine, pays émergent qui contribue maintenant par sa croissance à l'intensification du réchauffement, elle a refusé l'idée de tout contrôle international sur son développement et ses émissions.

Enfin les pays pauvres ont bataillé durant la conférence de Copenhague pour dire qu'ils ne pouvaient pas réduire les émissions polluantes sans l'aide des pays riches.
Seule l'Union européenne s'est dite prête à réduire de 30% ses émissions de GES d'ici à 2050 et à aider l'Afrique, mais elle n 'a pas réussi à entraîner les autres pays du monde.

Les points positifs

L'accord adopté à Copenhague prévoit tout de même que les pays industrialisés vont financer les plus pauvres pour les aider à réduire les émissions : 30 milliards de dollars seront consacrés à cette aide entre 2010 et 2012. Les Etats-Unis vont y contribuer pour 3,6 millliards de dollars.
A partir de 2020, cette aide montera à 100 milliards de dollars par an.

D'autre part, la réalité du réchauffement n'est plus contestée. Les scientifiques font cependant remarquer que si l'on ne fait que ce qui est prévu dans cet accord, la hausse des températures devrait atteindre 3° (et non 2°) en 2050 ! Les associations écologistes ont aussi fait connaître leur déception.

Une prochaine réunion mondiale sur le climat est prévu à Bonn en 2010 puis à Mexico.



Rédigé par le Dimanche 20 Décembre 2009

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