"Une opportunité". C’est ainsi que Lionel Chassain, de retour d'Afghanistan, évoque d’emblée son expérience.
D'abord un peu timide mais le regard droit, plein d’assurance, le militaire de 26 ans ne cache pas sa fierté d'avoir pu accomplir cette mission pour laquelle il s'était porté volontaire : "ç'a été une chance de vivre ça, assure-t-il. J’étais content qu’on me propose d’aller en opération extérieure, sachant que quand j'ai signé pour rentrer dans l'armée, je savais que cela pouvait être pour ça. Et puis, ça n’est pas donné à tout le monde de partir là-bas, de pouvoir servir son pays dans le monde. Avant de m’engager, j’ai été pompiste pendant quelques années et ça, tout le monde peut le faire… Alors que là, je me suis réellement senti utile."
D'abord un peu timide mais le regard droit, plein d’assurance, le militaire de 26 ans ne cache pas sa fierté d'avoir pu accomplir cette mission pour laquelle il s'était porté volontaire : "ç'a été une chance de vivre ça, assure-t-il. J’étais content qu’on me propose d’aller en opération extérieure, sachant que quand j'ai signé pour rentrer dans l'armée, je savais que cela pouvait être pour ça. Et puis, ça n’est pas donné à tout le monde de partir là-bas, de pouvoir servir son pays dans le monde. Avant de m’engager, j’ai été pompiste pendant quelques années et ça, tout le monde peut le faire… Alors que là, je me suis réellement senti utile."
"Le plus difficile, c'est d'être loin de chez soi"
Militaires français dans la vallée d'Alasaï (copyright : adjudant. Drahi / SIRPA Terre)
Sur le sol afghan, la mission de Lionel consistait à escorter des convois à travers le pays : "Je suis parti en tant que pilote VAB [véhicule de l’avant blindé]. J’étais basé dans un camp à Kaboul mais mes missions m’ont amené à beaucoup bouger", explique-t-il.
D’un point de vue matériel, la base de Kaboul n'a rien du camp de fortune. "Nous étions vraiment bien logés, avec chauffage, climatisation, réfrigérateur et tout le nécessaire, raconte-t-il. Franchement, c’était agréable à vivre. Mais le plus difficile, c’est d’être loin de chez soi, même si on a la possibilité d’être en lien quotidien avec nos proches grâce au téléphone et à Internet."
Des proches dont le soutien est primordial mais dont il faut aussi gérer l’inquiétude. Surtout lorsqu'elle est amplifiée par l’éloignement et le récit dans les médias des troubles que connaît l'Afghanistan. "ça n’est pas toujours facile pour eux", glisse Lionel.
D’un point de vue matériel, la base de Kaboul n'a rien du camp de fortune. "Nous étions vraiment bien logés, avec chauffage, climatisation, réfrigérateur et tout le nécessaire, raconte-t-il. Franchement, c’était agréable à vivre. Mais le plus difficile, c’est d’être loin de chez soi, même si on a la possibilité d’être en lien quotidien avec nos proches grâce au téléphone et à Internet."
Des proches dont le soutien est primordial mais dont il faut aussi gérer l’inquiétude. Surtout lorsqu'elle est amplifiée par l’éloignement et le récit dans les médias des troubles que connaît l'Afghanistan. "ça n’est pas toujours facile pour eux", glisse Lionel.
''Le danger est là mais on s'est préparé à vivre ça''
Après 48 h de mission, les soldats décompressent, mais toujours en treillis. On ne sait jamais... (Copyright : adjt. Drahi / SIRPA Terre)
Quand on soulève avec lui la question du danger, le jeune militaire répond simplement : "Une fois qu’on y est, il faut bien faire ce qu’on a à faire. Bien sûr, on sait qu’il peut se passer pas mal de choses, mais on s’est préparé à vivre ça. Et puis, pour nous, chaque journée était différente : parfois, on avait un programme très chargé et on était en mission hors du camp pendant longtemps. Mais on avait aussi des jours off pendant lesquels on se détendait. Par exemple, on jouait au beach volley avec d’autres militaires dans une ambiance tranquille : dans ces moments-là, il pouvait même nous arriver d’oublier où on était."
Une roquette est tombée à une vingtaine de mètre de nous !
Une fois, Lionel a été confronté de façon directe au danger. C’était à peine onze jours après son arrivée sur le sol afghan : "Alors qu’avec quelques collègues on se préparait à partir en mission, sur le coup des 5 heures du matin, une roquette est tombée dans le camp, à peine à une vingtaine de mètres de l’endroit où on se trouvait !" raconte-t-il.
Une expérience brutale, difficile à vivre. "L’un de nous a été gravement blessé et a dû être rapatrié en France. Forcément, ça nous a beaucoup marqués, explique-t-il. Sur le moment, on s’est posé des questions, on s’est même demandé pourquoi on était là." Pendant une semaine, le groupe de soldats est resté dans le camp à Kaboul et a bénéficié d’un soutien psychologique. "Il a fallu dépasser tout ça et repartir en opération pour poursuivre notre mission. Après, jusqu’à la fin de mes six mois, il n'y a pas eu de problème."
Une expérience brutale, difficile à vivre. "L’un de nous a été gravement blessé et a dû être rapatrié en France. Forcément, ça nous a beaucoup marqués, explique-t-il. Sur le moment, on s’est posé des questions, on s’est même demandé pourquoi on était là." Pendant une semaine, le groupe de soldats est resté dans le camp à Kaboul et a bénéficié d’un soutien psychologique. "Il a fallu dépasser tout ça et repartir en opération pour poursuivre notre mission. Après, jusqu’à la fin de mes six mois, il n'y a pas eu de problème."
Là-bas, on est tous embarqués sur le même bateau
Quand on lui demande ce qu'il tire de ces six mois en Afghanistan, Lionel fait un bilan positif : "Professionnellement, j’ai le sentiment que ça m’a fait beaucoup progresser. Il y a des choses qu’on ne voit qu’en "op. ex." [opération extérieure NDLR], souligne-t-il sans fausse modestie. Et d’un point de vue plus humain, j’ai été très impressionné par le courage des militaires qui sont là-bas, par la solidarité qui existe entre eux. Cette cohésion est assez naturelle car on est tous embarqués sur le même bateau et, après tout, des vies sont en jeu."
Affecté à présent dans la base du 121e régiment du train, près de Monthléry, dans le sud de la région parisienne, le jeune première classe sait qu’il ne retournera pas en opération extérieure, du moins pas dans l’immédiat. "On doit faire un certain laps de temps en France", explique-t-il. Mais s’il avait la possibilité de repartir en Afghanistan, il y réfléchirait sérieusement, c’est sûr. "ça a changé ma façon de voir les choses sur beaucoup de sujets. Cela m’a aussi poussé à réfléchir par exemple sur la présence de la violence dans la société. Et puis après avoir vu ce qui se passe là-bas, on se dit qu’on a vraiment de la chance de vivre en France."