Le vote des jeunes très disputé à la veille des élections présidentielles

Le premier défi des candidats est  de convaincre les plus jeunes des électeurs d'aller voter. Les 18-24 ans sont en effet la tranche d'âge qui vote le moins : 22% d'entre eux se sont abstenus au 1er tour de la présidentielle de 2007, près de sept points de plus que la moyenne nationale, selon un sondage réalisé le jour de ce scrutin par Ipsos auprès de 500 jeunes.

Plus on est jeune, moins on vote, selon toutes les enquêtes, en raison d'un moindre intérêt pour la politique : la participation augmente jusqu'à 65 ans, et commence ensuite à baisser. Toutefois, "ceux qui ont 18-19 ans ont plus tendance à aller voter, parce que c'est la première fois", tempère Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

Seuls 60% des 18-24 ans déclarent vouloir voter le 22 avril 2012, contre 68% en moyenne nationale, selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du dimanche en mars 2012. La génération Y serait donc abstentionniste à 40% ?

Si les candidats à la présidentielle tentent de convaincre ces électeurs potentiels, c'est que les indécis sont encore très nombreux parmi eux. "J'ai du mal à trouver un candidat qui me convienne parfaitement, explique Anne-Laure. Je penche plutôt pour Sarkozy mais sa position sur le nucléaire ne me convient pas."

"Moi j'hésite entre François Hollande et Eva Joly, dit Thomas, étudiant en master de droit. Le premier tour doit théoriquement servir à exprimer ses idées, mais je penche pour la gauche et je me demande s'il ne vaut pas mieux voter utile."

"On a affaire à un public indécis", confirment les experts de l'institut CSA. Fin février 2012, une enquête de l'Ifop  menée auprès de 805 jeunes montrait que 59% de ceux qui vont voter pour la première fois de leur vie en 2012 (Ils avaient moins de 18 ans au moment de la présidentielle de 2007) disaient pouvoir changer d'avis ! Soit 20 points de plus que l'ensemble des électeurs.

Ce n'est donc pas un hasard si les candidats, à commencer par les deux favoris que sont Nicolas Sarkozy et François Hollande, courtisent particulièrement les jeunes en cette fin de campagne. Chacun y est allé de ses propositions sur les contrat en alternance, l'emploi (un jeune actif sur quatre est sans emploi) et même... le permis de conduire, que tous veulent réformer à quelques jours des élections !

Pourtant les 18-24 ans ne représentent que 11,2% des inscrits sur les listes électorales, contre 20,7% pour les 65 ans et plus. Mais si la moitié d'entre eux change d'avis et choisit un candidat plutôt qu'un autre, cela pourrait faire pencher la balance.

Dans ces conditions, difficile d'évaluer les intentions de vote des plus jeunes. Faisant la moyenne de trois enquêtes réalisées en mars 2012, CSA place Marine Le Pen en tête avec 26%, devant François Hollande (25%) et Nicolas Sarkozy (17%).

Des résultats relativement étonnants quand on sait que traditionnellement les jeunes, moins conservateurs que leurs aînés et sensibles aux questions sociales, ont plutôt le coeur à gauche.

Le sondage réalisé par l'Ifop fin février 2012 auprès de 805 primo-votants apparaît comme le plus fiable. Il créditait M. Hollande de 31% de voix, puis Marine Le Pen de 23%, Nicolas Sarkozy de 21%, François Bayrou de 9,5%, et Jean-Luc Mélenchon de 8%.

Rappelons qu'en 2007, au premier tour, Ségolène Royal l'avait emporté chez les 18-24 ans, avec 29%, contre 26% à M. Sarkozy et 19% à François Bayrou, selon un sondage "sortie des urnes" réalisé par Ipsos auprès de 500 jeunes. De même au second tour, Ségolène avait conquis 58% de leurs suffrages.

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