Latifa Ibn Ziaten sur un plateau de BFMTV. (capture écran)
C'est un peu une femme universelle, une mère courage dont l'histoire prend aux tripes et va réveiller en chacun ce qu'il a de meilleur. Le 11 mars 2012, la Franco-Marocaine Latifa Ibn Ziaten apprend la mort brutale de son fils Imad. Le militaire de 30 ans a été abattu à bout portant à Toulouse par le terroriste Mohammed Merah dont il est la première victime. Après lui, deux autres militaires puis trois enfants juifs et leur père vont perdre la vie sous les balles de Merah.
Terrassée par la nouvelle, Latifa Ibn Ziaten se précipite sur les lieux du drame. Ce Mohamed Merah, qui était-il ? Dans la cité où a grandi le terroriste, des jeunes viennent à elle. "Merah, mais c'est un martyr !", lui disent-ils. Abasourdie, Latifa découvre l'ampleur de la radicalisation chez les jeunes des cités.
Alors, elle ne peut plus se taire. Elle crie sa douleur mais aussi ses convictions profondes : non, la violence et la haine ne sont pas les réponses à apporter à l'exclusion !
Terrassée par la nouvelle, Latifa Ibn Ziaten se précipite sur les lieux du drame. Ce Mohamed Merah, qui était-il ? Dans la cité où a grandi le terroriste, des jeunes viennent à elle. "Merah, mais c'est un martyr !", lui disent-ils. Abasourdie, Latifa découvre l'ampleur de la radicalisation chez les jeunes des cités.
Alors, elle ne peut plus se taire. Elle crie sa douleur mais aussi ses convictions profondes : non, la violence et la haine ne sont pas les réponses à apporter à l'exclusion !
Elle témoigne auprès des jeunes pour prévenir la radicalisation
Ce message, elle décide de le porter auprès de tous les jeunes Français tentés par la radicalisation en créant l'association "Imad pour la jeunesse et la paix".
Elle, la mère de famille qui a appris à lire et à écrire à 18 ans devient conférencière. Elle va de cités en cités, de collèges en lycées. Là, elle prône l'ouverture à l'autre, le courage et le refus de la peur. Ces valeurs-mêmes qu'elle a voulu transmettre à ses cinq enfants, tous intégrés dans la société française. Et dont son fils Imad est mort.
"T'es militaire ? ", lui a demandé Mohamed Merah avant de lui commander de se mettre à genoux sous la menace de son arme. Mais Imad a refusé. "Mon fils est mort debout", dit Latifa.
Découvrez son témoignage lors d'une grande conférence TEdex à Paris.
Elle, la mère de famille qui a appris à lire et à écrire à 18 ans devient conférencière. Elle va de cités en cités, de collèges en lycées. Là, elle prône l'ouverture à l'autre, le courage et le refus de la peur. Ces valeurs-mêmes qu'elle a voulu transmettre à ses cinq enfants, tous intégrés dans la société française. Et dont son fils Imad est mort.
"T'es militaire ? ", lui a demandé Mohamed Merah avant de lui commander de se mettre à genoux sous la menace de son arme. Mais Imad a refusé. "Mon fils est mort debout", dit Latifa.
Découvrez son témoignage lors d'une grande conférence TEdex à Paris.
Un livre-témoignage : extraits
En 2013, Latifa Ibn Zaiten a aussi publié un livre intitulé "Mort pour la France : Mohamed Merah a tué mon fils" (Editions Flammarion). En voici quelques extraits :
- "Vivre dans un pays aussi riche de ses différences que la France fait qu’on devient riche à l’intérieur de soi-même. Et qu’on accepte la diversité des religions, des couleurs et des goûts". (p 96)
- "J’ai essayé d’offrir à mes enfants une harmonie entre deux cultures, deux richesses. Pas question que ce soit « la France dehors et le Maroc dedans ». Je me demande d’ailleurs si le mal-être de certains jeunes n’est pas dû à l’incapacité ou au refus des parents d’appliquer le principe auquel je me suis tenue : Nous, parents du Maghreb et d’Afrique, nous venons avec des richesses du cœur que nous devons transmettre à nos enfants tout en leur reconnaissant le droit à une seconde culture dans laquelle ils rechercheront d’autres richesses du cœur". (p 97)
- "Vivre dans un pays aussi riche de ses différences que la France fait qu’on devient riche à l’intérieur de soi-même. Et qu’on accepte la diversité des religions, des couleurs et des goûts". (p 96)
- "J’ai essayé d’offrir à mes enfants une harmonie entre deux cultures, deux richesses. Pas question que ce soit « la France dehors et le Maroc dedans ». Je me demande d’ailleurs si le mal-être de certains jeunes n’est pas dû à l’incapacité ou au refus des parents d’appliquer le principe auquel je me suis tenue : Nous, parents du Maghreb et d’Afrique, nous venons avec des richesses du cœur que nous devons transmettre à nos enfants tout en leur reconnaissant le droit à une seconde culture dans laquelle ils rechercheront d’autres richesses du cœur". (p 97)
Je veux sauver ceux qui sont à l'origine de mes souffrances
- "Quelque chose bloque quelque part. Et ce quelque chose dépend de nous, les grands. Des familles qui n’ont pas le courage de prendre en charge leurs enfants, un échec scolaire et c’est fini, un pétard et c’est la porte de l’enfer. Une bêtise, puis une autre, et pas un père pour donner une leçon, corriger, parler. Je me suis souvenue des regards froids de ces jeunes, de leurs réponses tranchées, du désespoir qui les avait gagnés. Je me suis dit : si on ne les aide pas maintenant, ce sera trop tard. Eh oui, j’allais jusqu’à m’interroger sur le malheur de Merah lui-même ! Le foyer, le père en Algérie, la mère laissée seule, les bagarres, la délinquance. Cet enfant de vingt-trois ans a eu un parcours très difficile. Si on l’avait aidé, il s'en serait probablement sorti. Et il n'y aurait pas eu tout ce chagrin". (p 137)
- "Je veux sauver ceux qui sont à l’origine de mes souffrances. Et qui peuvent causer la souffrance d'autres mamans. J’ai décidé d’aller en face, de l’autre côté. Là où se trouvent les mal-aimés, les mal-logés, les caractères faibles qui risquent de mal tourner et de tirer un jour sur un autre gamin". (p 141)
Un documentaire sur le combat de Latifa Ibn Zaiten
En octobre 2017, un documentaire intitulé "Latifa, le coeur au combat" est paru sur les écrans.