Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale
Quand il avait parlé d'enseigner une "morale laïque", le nouveau ministre avait soulevé un tollé de critiques. Mais Vincent Peillon a tenu bon et les trois personnalités (l'historien Alain Bergounioux, l'universitaire Laurence Loeffel et le conseiller d'Etat Rémy Schwartz) à qui il avait demandé de réfléchir lui ont remis leur rapport, le 22 avril 2013.
De quoi permettre à Vincent Peillon de préciser ce que sera ce nouvel enseignement qui aura des programmes (à construire), des manuels, des horaires spécifiques et sera évalué. A l'école primaire et au collège, cela représentera environ une heure par semaine. Au lycée, ce sera plus léger (environ 18h sur l'année) et cela devrait passer davantage par des projets interdisciplinaires comme pour les TPE pour favoriser la réflexion. Les enseignants de toutes les disciplines seront formés à cette "matière" et pourront donc y contribuer. Il n'y aura donc pas de monsieur ou madame "morale".
De même, à côté des connaissances transmises, la vie scolaire devra aussi "favoriser une culture de la responsabilité, de l'égalité, de la coopération, de la solidarité" indique le ministre. Autrement dit, cette morale devra "orienter l'action" des élèves. Savoir, c'est bien, mettre en pratique, c'est mieux. "Par exemple, l'heure de vie de classe, au collège comme au lycée, pourrait être transformée en conseil de vie de classe qui pourrait être saisi à la demande des élèves".
De quoi permettre à Vincent Peillon de préciser ce que sera ce nouvel enseignement qui aura des programmes (à construire), des manuels, des horaires spécifiques et sera évalué. A l'école primaire et au collège, cela représentera environ une heure par semaine. Au lycée, ce sera plus léger (environ 18h sur l'année) et cela devrait passer davantage par des projets interdisciplinaires comme pour les TPE pour favoriser la réflexion. Les enseignants de toutes les disciplines seront formés à cette "matière" et pourront donc y contribuer. Il n'y aura donc pas de monsieur ou madame "morale".
De même, à côté des connaissances transmises, la vie scolaire devra aussi "favoriser une culture de la responsabilité, de l'égalité, de la coopération, de la solidarité" indique le ministre. Autrement dit, cette morale devra "orienter l'action" des élèves. Savoir, c'est bien, mettre en pratique, c'est mieux. "Par exemple, l'heure de vie de classe, au collège comme au lycée, pourrait être transformée en conseil de vie de classe qui pourrait être saisi à la demande des élèves".
Une morale laïque, c'est quoi ?
"C'est d'abord une morale laïque en ce qu'elle est non confessionnelle", indique le ministère qui a précisé dans une interview au journal le Monde du 23 avril que "laïque" ne voulait pas dire antireligieuse. "C'est exactement l'inverse, dit-il : elle est une morale commune à tous, et c'est justement son respect qui autorise la liberté et la coexistence des croyances individuelles et privées de chacun."
Autre point, ce sera une "morale civique" liées aux valeurs et principes de la République française, et le document ministériel de citer : "la dignité, la liberté, l'égalité – notamment entre les filleset les garçons– la solidarité, la laïcité, l'esprit de justice, le respect et l’absence de toute forme de discrimination, c'est-à-dire les valeurs constitutionnelles de la République française, inscrites dans la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et dans le préambule de la Constitution de 1946".
Un des objectifs éducatifs les plus importants sera de "renouer l’individu et le commun, de réarticuler le moral et le civique, la personne et le citoyen" indique le gouvernement. Retrouver le sens de "l'intérêt général", du "bien commun", comprendre qu'un petit geste "perso" peut avoir des répercussions graves, apprendre à "jouer collectif" et à être un peu plus solidaires... Le programme est vaste quand on pense à la violence à l'école, aux harcèlements de certains élèves, aux agressions subies par des professeurs, au développement de la tricherie aux examens. Au passage, le respect des enseignants et de la discipline sont aussi au programme !
Autre point, ce sera une "morale civique" liées aux valeurs et principes de la République française, et le document ministériel de citer : "la dignité, la liberté, l'égalité – notamment entre les filleset les garçons– la solidarité, la laïcité, l'esprit de justice, le respect et l’absence de toute forme de discrimination, c'est-à-dire les valeurs constitutionnelles de la République française, inscrites dans la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 et dans le préambule de la Constitution de 1946".
Un des objectifs éducatifs les plus importants sera de "renouer l’individu et le commun, de réarticuler le moral et le civique, la personne et le citoyen" indique le gouvernement. Retrouver le sens de "l'intérêt général", du "bien commun", comprendre qu'un petit geste "perso" peut avoir des répercussions graves, apprendre à "jouer collectif" et à être un peu plus solidaires... Le programme est vaste quand on pense à la violence à l'école, aux harcèlements de certains élèves, aux agressions subies par des professeurs, au développement de la tricherie aux examens. Au passage, le respect des enseignants et de la discipline sont aussi au programme !
L'avis des profs
Enseignante de français dans un collège public du Val-de-Marne, Christine est globalement satisfaite de l'introduction du nouvel enseignement : "Je pense qu'il faut enseigner la morale et même, tout simplement, le savoir-vivre car certains élèves manquent des codes élémentaires qui permettent de vivre en société. Par exemple lors d'une semaine d'intégration où nous emmenions les élèves en séjour, j'ai dû expliquer que durant un repas, on ne se lève pas à tout moment, et certains ont été surpris !".
Autre point important selon elle, la notion de droits et de devoirs : "Certains élèves revendiquent sans cesse leurs droits et je dois leur rappeler qu'ils ont aussi des devoirs à commencer par celui de me respecter".
D'autres sont un peu plus circonspects : "Enseigner la morale, pourquoi pas, réagit un professeur de philo en lycée privé. Mais quelle morale enseigner ? Le fait de vouloir enseigner par ailleurs la théorie du genre (selon laquelle il faut apprendre aux enfants à prendre leurs distances à l'égard des conditionnements sociaux relatifs à la sexualité) peut faire craindre des cours d'insertion sociale et de formatage idéologique".
Autre point important selon elle, la notion de droits et de devoirs : "Certains élèves revendiquent sans cesse leurs droits et je dois leur rappeler qu'ils ont aussi des devoirs à commencer par celui de me respecter".
D'autres sont un peu plus circonspects : "Enseigner la morale, pourquoi pas, réagit un professeur de philo en lycée privé. Mais quelle morale enseigner ? Le fait de vouloir enseigner par ailleurs la théorie du genre (selon laquelle il faut apprendre aux enfants à prendre leurs distances à l'égard des conditionnements sociaux relatifs à la sexualité) peut faire craindre des cours d'insertion sociale et de formatage idéologique".
Et ça commence quand ?
Concrètement, Vincent Peillon estime que le démarrage pourrait être pour la rentrée 2015.
D'ici là, il faut en effet bâtir les programmes, mettre en place les formations pour les enseignants dans le cadre des nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Encore bien des débats en perspective.
D'ici là, il faut en effet bâtir les programmes, mettre en place les formations pour les enseignants dans le cadre des nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Encore bien des débats en perspective.