La Grande-Bretagne veut s'attaquer au "binge drinking" en taxant les bières fortes


Le gouvernement britannique veut imposer un prix minimum par unité d'alcool pour augmenter les prix des bières fortes, des cidres et des alcools vendus dans le commerce. Une offensive contre le "binge drinking" qui fait des ravages dans le pays.





Image du film "Eurotrip"
Image du film "Eurotrip"
Coup de Trafalgar au pays des pubs. Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé le 23 mars 2012 une série de mesures pour lutter contre le "binge drinking", cette pratique consistant à chercher l'ivresse le plus vite possible en buvant "comme un trou" diraient les Français.

"Le binge drinking entre pour moitié dans la consommation d'alcool de ce pays, a déclaré le Premier ministre, et nous ne pouvons continuer comme cela". En effet, le coût de cet alcoolisme finit par plomber les finances publiques. Et comme partout en Europe, l'heure est à la chasse au gaspi.

Ainsi, en 2011, il y aurait eu 1,2 million d'hospitalisations et un million de délits et crimes liés à l'alcool en Grande Bretagne. Le coût total, police et nettoyage des lieux publics inclus, est estimé à 21 milliards de livres (25 milliards d'euros) par an. De plus, les maladies du foie, pour une grande partie liées à l'alcool, ont augmenté de 25% au Royaume-Uni ces dix dernières années. Chez les jeunes, elles ont monté de 60% en sept ans !

Un prix minimum pour les bières fortes et les alcools vendus en commerce

Pour agir, le gouvernement britannique sort donc l'arme économique : il veut imposer un prix minium de 40 pence (50 centimes d'euro) par unité d'alcool. Une unité d'alcool correspond à 10 ml d'éthyl alcool, une mesure qui équivaut par exemple à 25 ml de boisson alcoolisée à 40% par volume. Une pinte de bière contient 2 unités, un verre de vin 2 unités, une bouteille de vin 9 unités et une bouteille de spiritueux 30 unités.

La mesure fera augmenter en priorité les cidres vendus à bas prix, les bières fortes et les spiritueux bradés. Par exemple, une bière extra forte qui contient trois unités d'alcool verrait son prix passer de 75 pence à 1,20 livre (1,40 euro).

Les cidres forts, à quatre unités d'alcool, verraient leur prix quasiment doubler à presque deux euros. Ces prix minimum visent surtout à contenir l'achat d'alcool à prix bradés dans les supermarchés.

Les pubs ne seraient pas touchés

"Soyons clairs, ceci ne va pas porter atteinte aux pubs", a lancé M. Cameron qui sait combien les Anglais sont attachés à cette institution. "Une pinte de bière contient deux unités d'alcool, si le prix minimum est à 40 pence par unité, la pinte ne sera pas touchée".

Selon lui, la mesure pourrait même avantager les pubs, en empêchant les supermarchés de vendre à prix cassés. Le gouvernement envisage en effet d'interdire les promotions de type "deux boissons pour le prix d'une". Il veut en revanche introduire une taxe pour les pubs qui ouvrent tard, pour assurer la sécurité dans leur voisinage.

La future législation s'appliquerait en Angleterre et au Pays-de-Galles. Mais attention : le gouvernement y va prudemment et va commencer par "lancer une consultation pendant l'été". "Un prix minimum de 40 pence se traduirait par 50 000 crimes et délits en moins chaque année et 900 morts liées à l'alcool évitées chaque année d'ici la fin de la décennie", argue M. Cameron.

Les Britanniques seront-ils sensibles à cet argument choc ? Pas évident quand on sait que 39% des hommes et 31% des femmes dépassent les "limites raisonnables" de consommation quotidienne d'alcool, soit 3 à 4 unités par jour pour les hommes et deux à trois pour les femmes. A 40 pence l'unité d'alcool, cela pourrait sacrément alourdir leur budget boisson.

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Rédigé par le Lundi 26 Mars 2012

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