Examens à la porte de Versailles à Paris en juin 2021 © Exatech
Du 14 au 16 décembre 2021, ils sont près de 2000 étudiants en Pass à l'université de Paris à plancher dans les immenses salles de Villepinte pour les examens de premier semestre.
Du fait de la pandémie, les locaux ont été doublés afin d'assurer 4m2 d'espace à chaque candidat. Et si le Pass sanitaire n'est pas exigé à l'entrée, une salle de confinement est réservée aux candidats positifs au Covid qui souhaitent passer l'examen.
Vu les enjeux pour les candidats qui espèrent tous accéder à la 2ème année d'une filière santé (médecine, maïeutique, odontologie, ou pharmacie), l'organisation d'une telle épreuve ne doit en effet rien laisser rien au hasard.
Du fait de la pandémie, les locaux ont été doublés afin d'assurer 4m2 d'espace à chaque candidat. Et si le Pass sanitaire n'est pas exigé à l'entrée, une salle de confinement est réservée aux candidats positifs au Covid qui souhaitent passer l'examen.
Vu les enjeux pour les candidats qui espèrent tous accéder à la 2ème année d'une filière santé (médecine, maïeutique, odontologie, ou pharmacie), l'organisation d'une telle épreuve ne doit en effet rien laisser rien au hasard.
Des secouristes sur concours prêts à intervenir
A Villepinte, l'accueil des candidats, la signalétique, la surveillance et même la présence de secouristes sont assurés par Exatech, une société spécialisée dans l'organisation d'examens et de concours.
"Les secouristes font des rondes dans la salle et s’ils détectent une anomalie, ils peuvent aller voir le candidat et lui demander si tout va bien, explique Nevil, ancien pompier de Paris et responsable des secouristes chez Exatech.
Les malaises, dus au stress ou au manque de sucre, sont en effet fréquents, et les secouristes prêts à intervenir.
"Les secouristes font des rondes dans la salle et s’ils détectent une anomalie, ils peuvent aller voir le candidat et lui demander si tout va bien, explique Nevil, ancien pompier de Paris et responsable des secouristes chez Exatech.
Les malaises, dus au stress ou au manque de sucre, sont en effet fréquents, et les secouristes prêts à intervenir.
Une correction automatique des grilles de QCM
Mais la société apporte aussi son expertise après l'épreuve, en corrigeant sur place les grilles de QCM (questionnaires à choix multiple) via un logiciel spécifique qui peut traiter 500 copies à la minute !
Les corrections peuvent s'effectuer beaucoup plus vite et les responsables pédagogiques ont dès le soir-même une tendance des résultats.
Mais cette correction automatisée est-elle fiable ? Le traitement sur place permet une sécurisation des copies papier qui sont stockées dans un coffre-fort numérique.
"Comme on corrige sur place, on peut aussi consulter les enseignants présents quand il y a un doute ", explique Frédéric Dallias, directeur d'Exatech. A l'université de Paris, les étudiants composent en effet toujours au stylo sur des grilles papier.
Les corrections peuvent s'effectuer beaucoup plus vite et les responsables pédagogiques ont dès le soir-même une tendance des résultats.
Mais cette correction automatisée est-elle fiable ? Le traitement sur place permet une sécurisation des copies papier qui sont stockées dans un coffre-fort numérique.
"Comme on corrige sur place, on peut aussi consulter les enseignants présents quand il y a un doute ", explique Frédéric Dallias, directeur d'Exatech. A l'université de Paris, les étudiants composent en effet toujours au stylo sur des grilles papier.
Des épreuves à passer sur tablettes numériques
La société a donc développé un autre logiciel, Exatique, qui remplace les feuilles d'examen papier par des tablettes.
C'est la solution choisie notamment par l'UPEC (université Paris- Est Créteil) depuis 2020 pour faire passer les examens en PASS.
Les sujets sont créés en amont dans un environnement numérique sécurisé et chargé dans chaque tablette. L'examen peut ainsi se passer hors ligne.
Le Jour J, chaque candidat s’identifie via un QR code présent sur sa convocation et doit indiquer un code de déverrouillage. A la fin du temps imparti, les réponses sont collectées et stockées dans un coffre-fort numérique.
C'est la solution choisie notamment par l'UPEC (université Paris- Est Créteil) depuis 2020 pour faire passer les examens en PASS.
Les sujets sont créés en amont dans un environnement numérique sécurisé et chargé dans chaque tablette. L'examen peut ainsi se passer hors ligne.
Le Jour J, chaque candidat s’identifie via un QR code présent sur sa convocation et doit indiquer un code de déverrouillage. A la fin du temps imparti, les réponses sont collectées et stockées dans un coffre-fort numérique.
Des candidats passent leur examen sur tablette © Exatech
Une numérisation croissante des examens
Ce type de solution se répand de plus en plus dans l'enseignement supérieur, pour les examens, les concours communs d'entrée en grandes écoles ou ceux de la Fonction publique.
Une société comme Exatech revendique ainsi l'organisation de 680 concours et 950.000 candidats. Des universités, mais aussi des rectorats, la mairie de Paris, des grandes écoles et des administrations utilisent l'une ou l'autre de ses solutions pour des examens ou des concours : examens de Pass, concours Mines-Ponts, Centrale-Supélec, agrégation, concours administratifs, épreuves de BTS et même du brevet des collèges...
Une société comme Exatech revendique ainsi l'organisation de 680 concours et 950.000 candidats. Des universités, mais aussi des rectorats, la mairie de Paris, des grandes écoles et des administrations utilisent l'une ou l'autre de ses solutions pour des examens ou des concours : examens de Pass, concours Mines-Ponts, Centrale-Supélec, agrégation, concours administratifs, épreuves de BTS et même du brevet des collèges...
Covid et confinement : des accélérateurs pour la tech
La crise sanitaire et le développement soudain de l'enseignement à distance ont-ils accéléré cette digitalisation des examens ?
"Les technologies étaient prêtes, mais il y a incontestablement eu un boom depuis la pandémie", reconnaît le directeur d'Exatech.
Au moment du confinement du printemps 2020 en France, la fermeture des établissements a même contraint les universités à faire passer les examens à distance.
"Nous avons nous-même développé le logiciel PassNum, dit Frédéric Dallias. Mais dès que cela a été possible, les examens ont repris en présentiel car c'est le cadre qui garantit sans doute le mieux l'égalité des chances des candidats".
"Les technologies étaient prêtes, mais il y a incontestablement eu un boom depuis la pandémie", reconnaît le directeur d'Exatech.
"Le présentiel est le cadre qui garantit le mieux l'égalité des chances"
Au moment du confinement du printemps 2020 en France, la fermeture des établissements a même contraint les universités à faire passer les examens à distance.
"Nous avons nous-même développé le logiciel PassNum, dit Frédéric Dallias. Mais dès que cela a été possible, les examens ont repris en présentiel car c'est le cadre qui garantit sans doute le mieux l'égalité des chances des candidats".
Vers une QCMisation des concours ?
Les examens et les concours de demain devraient donc continuer à se tenir en présentiel, mais avec le support croissant d'outils numériques.
Cela pourrait-il impliquer à terme une simplification des épreuves et une "QCMisation" de nombreux concours ?
Le directeur d'Exatech rappelle que son logiciel Viatique permet la correction d'épreuves rédactionnelles : les copies sont numérisées et transmises aux enseignants qui peuvent les corriger sur écran. "Cela évite les pertes de copies et permet même une double correction".
Cela pourrait-il impliquer à terme une simplification des épreuves et une "QCMisation" de nombreux concours ?
Le directeur d'Exatech rappelle que son logiciel Viatique permet la correction d'épreuves rédactionnelles : les copies sont numérisées et transmises aux enseignants qui peuvent les corriger sur écran. "Cela évite les pertes de copies et permet même une double correction".
Moins d'épreuves rédactionnelles
Il n'empêche. Plusieurs dispositifs de sélection, comme les concours d'entrée en écoles de commerce ou d'ingénieurs postbac ont tous simplifié leurs épreuves pour ne garder que des QCM.
Les épreuves de dissertation ou de synthèse de documents ont été largement abandonnées. Sans doute pour des questions de temps et de coût.
Et puis, dans le même temps, la digitalisation des dossiers scolaires (par exemple sur la plateforme parcoursup.fr), et la possibilité d'organiser des oraux à distance permettent d'évaluer d'une autre façon le potentiel des candidats.
Les épreuves de dissertation ou de synthèse de documents ont été largement abandonnées. Sans doute pour des questions de temps et de coût.
Et puis, dans le même temps, la digitalisation des dossiers scolaires (par exemple sur la plateforme parcoursup.fr), et la possibilité d'organiser des oraux à distance permettent d'évaluer d'une autre façon le potentiel des candidats.
En Pass, une sélection toujours très rude
En ce qui concerne les étudiants de PASS, seuls les mieux notés aux examens classants peuvent être admis dans la filière santé de leur choix.
Si l'on ne parle plus de concours depuis la réforme, le petit nombre de places offertes en deuxième année par les facultés de santé n'a pas réellement amoindri la difficulté de la sélection.
Dans la plupart des universités, un certain nombre d'admissibles sont cependant soumis à un oral en fin d'année en plus des examens écrits. C'est une des rares nouveautés du processus d'évaluation mis en place avec le PASS, fruit des expérimentations faites au temps de la PACES pour prendre en compte les compétences transversales des candidats.
Quelques universités pionnières ont aussi poursuivi sur des voies novatrices comme l'université Grenoble Alpes qui évalue régulièrement les étudiants de Pass par un système de contrôle continu... en mode dématérialisé.
Si l'on ne parle plus de concours depuis la réforme, le petit nombre de places offertes en deuxième année par les facultés de santé n'a pas réellement amoindri la difficulté de la sélection.
Dans la plupart des universités, un certain nombre d'admissibles sont cependant soumis à un oral en fin d'année en plus des examens écrits. C'est une des rares nouveautés du processus d'évaluation mis en place avec le PASS, fruit des expérimentations faites au temps de la PACES pour prendre en compte les compétences transversales des candidats.
Quelques universités pionnières ont aussi poursuivi sur des voies novatrices comme l'université Grenoble Alpes qui évalue régulièrement les étudiants de Pass par un système de contrôle continu... en mode dématérialisé.
Du multimédia dans les examens de médecine
En médecine, la digitalisation des examens et concours devrait aussi à terme permettre d'enrichir le contenu des épreuves.
Ainsi lorsque la composition se fait sur tablette, le logiciel Exatique permet d'introduire du multimédia dans les questions. Des étudiants en médecine peuvent ainsi se voir soumettre des radios ou des vidéos dans lesquelles un patient vient en consultation.
Le numérique n'a pas fini de révolutionner nos examens et nos concours.
Ainsi lorsque la composition se fait sur tablette, le logiciel Exatique permet d'introduire du multimédia dans les questions. Des étudiants en médecine peuvent ainsi se voir soumettre des radios ou des vidéos dans lesquelles un patient vient en consultation.
Le numérique n'a pas fini de révolutionner nos examens et nos concours.