Emplois d'avenir : 75 000 jeunes embauchés en un an

C'est le 26 octobre 2012 que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a lancé le contrat aidé des "emplois d'avenir". Un an après, l'heure est donc au bilan et celui-ci n'est pas si mauvais après un démarrage plutôt poussif.

Rappelons l'objectif fixé par l'État qui est de "faciliter l'insertion professionnelle et l'accès à la qualification" de jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés. En réduisant fortement les charges sociales sur ces contrats, l'Etat a voulu encourager "leur recrutement dans des activités présentant un caractère d'utilité sociale ou environnementale" et "ayant un fort potentiel de création d'emplois".

100 000 emplois d'avenir devaient être créés en 2013, puis 150 000 tous les ans à partir de 2014. En octobre 2013, on en est à 75 000 jeunes embauchés sous ce contrat. Un chiffre honorable donc et qui mérite d'être détaillé.

Pour ne pas rater sa cible (et profiter à des jeunes diplômés), ces contrats étaient et sont toujours réservés à des 16-25 ans sans diplôme ou ayant des diplômes inférieurs au bac mais n'ayant pas trouvé de travail.

De fait, 85% des jeunes recrutés jusqu'à présent n'ont pas le bac, 42% aucun diplôme.

Le gouvernement voulait aussi que la priorité soit donnée aux jeunes des zones sensibles et rurales : 20% des départements, souvent ruraux, ont dépassé les objectifs assignés. 35% des recrues habitent en zones prioritaires (dont 16% en zones urbaines sensibles). Pour ces jeunes, une dérogation ouvre le dispositif aux diplômés jusqu'à bac +3.

55,4% des jeunes dont recrutés pour trois ans ou plus, dont 12,1% en CDI. Les CDD d'un an représentent le tiers des contrats et ils sont renouvelables. La durée moyenne des contrats : 28 mois

87% des embauches sont à temps plein. Ce sont donc de "vrais emplois" et la durée des contrats est en général assez longue pour donner au jeune l'impression qu'il s'est inséré et qu'il est entré sur le marché du travail.

Sans surprise, 88% des emplois d'avenir ont été créés pour l'instant dans le secteur non-marchand où la subvention est de 75% d'un Smic. Les plus gros recruteurs sont des associations et des collectivités territoriales (mairies, départements, etc.). Ainsi Sofiène a été recruté par la ville de Créteil en Val-de-Marne pour s'occuper de l'arrosage des bassins et fontaines. Grâce à un contrat de 3 ans, il acquerra l'expérience qui lui manquait pour trouver un emploi.

Près des deux-tiers des recrutements se sont faits dans les services à la personne et à la collectivité (30%), l'hôtellerie-restauration (18%) et le support aux entreprises (13%).

 

Les 12% restants ont été créés dans le privé (où la subvention n'est que de 35%). Le secteur du tourisme, du bâtiment, et du commerce et distribution sont en tête.
 

Dans l'enseignement, 6.500 contrats d'avenir professeurs ont été créés au 25 octobre 2013. Par dérogation, il s'agit de temps partiel (mi-temps maximum) dans les établissements scolaires, réservés à des étudiants boursiers d'un niveau compris entre la deuxième année de licence et la première année de master, ayant vécu dans des zones défavorisées. Objectif: 18.000 recrutements d'ici 2015.

Au départ, les emplois d'avenir ne prévoyaient pas de dispositif de formation, ce qui leur avait été reproché.

Mais les employeurs pouvaient cependant en proposer. Actuellement, 4 employeurs sur 10 s'engagent à aider le jeune à accéder à une qualification dans le secteur non-marchand, 1 sur 4 dans le secteur marchand. Près de 27.000 jeunes avaient "un engagement de formation confirmé" le 30 septembre 2013.

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