Des robots lycéens bientôt en classe pour représenter les élèves malades

Présentée le 21 janvier 2014, au lycée la Martinière Monplaisir à Lyon par les élus rhônalpins, l'initiative a fait sensation. Et pourtant le "robot lycéen" n'est ni le héros d'un nouveau film de science-fiction ni un projet lointain.

Dès septembre 2014, trois de ces robots prendront place à côté des autres élèves dans une classe du lycée la Martinière Monplaisir, du lycée Claude Fauriel à Saint-Etienne et du lycée Joseph-Marie Carriat à Bourg-en-Bresse.

Le robot sera l'ambassadeur d'un lycéen dont le visage apparaîtra sur l'écran vidéo de la "tête de l'engin". L'élève bloqué chez lui par la maladie ou le handicap pourra ainsi voir et entendre ce qui se passe en classe, mais aussi interagir en temps réel par la voix, les données et la vidéo avec le professeur et ses camarades.

Il ne sera pas obligé de rester dans la classe : le robot pourra se déplacer lors des inter-cours et se rendre ainsi dans les couloirs, au restaurant scolaire ou en récré... Le lycéen "guideur" pourra ainsi garder le lien avec ses camarades, et pas seulement pour travailler. On imagine les lycéens des trois classes concernées bien impatients d'accueillir leur "robot-lycéen".

Le robot QB (commercialisé par la société américaine Anybots) est connecté en Wifi à son  serveur de contrôle et dispose d'un système de stabilisation gyroscopique qui lui confère une faible emprise au sol et une capacité de franchissement plus importante.

Sa hauteur ajustable de 80 cm à 2 mètres lui permet de s'adapter à différentes situations. Les échanges avec la classe sont rendus possibles grâce à son écran qui affiche le visage du lycéen et à ses systèmes audio et vidéo.

Vous vous dites que vous enverriez bien votre "robot" suivre certains cours ? Ne rêvez pas trop car ce sont bien sûr les lycées qui sélectionneront l'élève (atteint d'une malade grave ou d'un handicap lourd) bénéficiaire de ce premier test.

En 2014-2015, les trois "robots lycéens" sont en effet mis en place à titre expérimental. Mais ils pourraient ouvrir la route à d'autres développement de la robotique en milieu scolaire : cours en ligne, mise en réseau de plusieurs classes, etc. L'expérience fait partie de ce que la révolution numérique peut permettre d'apporter à la pédagogie. Pourquoi pas des "robots profs" pour représenter les enseignants malades et résoudre le problème du manque de remplaçants ?

Le coût d’un robot QB s'élève à 12 600 euros.

Mais l'achat des robots représente seulement 8% du coût total du projet. La majeure partie de l'investissement est consacrée au développement de l'interface logicielle opensource adaptée à l'usage scolaire qui, à terme, pourra piloter n’importe quel robot, notamment un futur robot de téléprésence de marque française.

Il y a aussi le coût de l'accompagnement des élèves malades, de leur famille et de l’ensemble du corps enseignant pour favoriser la prise en main du robot et intégrer cette expérimentation dans le cadre d’un programme pédagogique.

C'est la région Rhône-Alpes qui finance l'ensemble du projet pour un montant de 490 000 euros. En dehors de l'intérêt pédagogique, la région veut aussi contribuer à faire avancer la filière robotique sur le plan technologique et économique.

Elle a retenu la société AWABOT, installée à Villeurbanne (Rhône) pour développer le projet, en groupement avec l'Institut français de l'éducation de l’Ecole Normale supérieure de Lyon, l'université Lyon 1 et le Learning Lab de Centrale Lyon et de l'EM Lyon,