Une vingtaine d'étudiants réfugiés ont fait leur rentrée en septembre 2016 sur le campus parisien de l'ESCP Europe. Des profils bien différents des étudiants européens qui fréquentent habituellement cette grande école de commerce et de management. Originaires d'Afrique, du Proche ou du Moyen-Orient, la plupart ont vu leurs études stoppées par la guerre et l'exil.
Alors en 2015, deux étudiants de l'école de commerce, Théo Scubla et Eymeric Guinet, ont fondé l'association Wintegreat qui a conçu pour eux un programme d'insertion court et innovant .
L'objectif est permettre aux étudiants réfugiés de reprendre un parcours d’études approprié ou de retrouver un emploi sans déclassement. Pour cela, chaque étudiant est suivi par trois personnes : un mentor, un coach et un "buddy" (un ami) qui l'aide à redéfinir un projet et à le réaliser. En plus de cela, il bénéficie durant un semestre de 21 heures de cours hebdomadaires afin d’assurer une mise à niveau en français et trouver de nouveaux repères culturels.
En 2015-2016, Wintegreat a déjà accompagné 44 étudiants, dont la moitié a déjà pu, en seulement 6 mois, reprendre un parcours dans le monde professionnel ou universitaire.
Alors en 2015, deux étudiants de l'école de commerce, Théo Scubla et Eymeric Guinet, ont fondé l'association Wintegreat qui a conçu pour eux un programme d'insertion court et innovant .
L'objectif est permettre aux étudiants réfugiés de reprendre un parcours d’études approprié ou de retrouver un emploi sans déclassement. Pour cela, chaque étudiant est suivi par trois personnes : un mentor, un coach et un "buddy" (un ami) qui l'aide à redéfinir un projet et à le réaliser. En plus de cela, il bénéficie durant un semestre de 21 heures de cours hebdomadaires afin d’assurer une mise à niveau en français et trouver de nouveaux repères culturels.
En 2015-2016, Wintegreat a déjà accompagné 44 étudiants, dont la moitié a déjà pu, en seulement 6 mois, reprendre un parcours dans le monde professionnel ou universitaire.
En 2016-2017, des programmes Wintegreat dans 4 autres écoles
C'est donc la deuxième promotion qui a fait sa rentrée à l'ESCP Europe en septembre 2016 en présence de Frank Bournois, directeur général et Alexandre Lederman (alumni 88), cofondateur des restos du coeur à ESCP Europe.
Mais cette année, l'association veut ouvrir son programme dans d'autres établissements. Durant l'été, une campagne de financement participatif lui a permis de rassembler de plus de 28 000 euros et elle bénéficie aussi du soutien financier de BNP Paribas.
Ses programmes d'insertion devraient donc ouvrir à Sciences Po dans un premier temps, puis à l'ESSEC et à l'Institut Catholique de Paris. Plus de 100 nouveaux étudiants devraient ainsi pouvoir bénéficier de son programme.
Mais cette année, l'association veut ouvrir son programme dans d'autres établissements. Durant l'été, une campagne de financement participatif lui a permis de rassembler de plus de 28 000 euros et elle bénéficie aussi du soutien financier de BNP Paribas.
Ses programmes d'insertion devraient donc ouvrir à Sciences Po dans un premier temps, puis à l'ESSEC et à l'Institut Catholique de Paris. Plus de 100 nouveaux étudiants devraient ainsi pouvoir bénéficier de son programme.
Une vingtaine d'étudiants réfugiés à Sciences Po
A Sciences Po, c'est 20 étudiants réfugiés de Syrie, d'Irak, du Bengladesh, d'Afghanistan et du Kenya qui ont intégré le programme Wintegreat. Agés de 21 à 36 ans, réfugiés ou demandeurs d'asile, ils possèdent tous une formation supérieure et une bonne maîtrise de l'anglais. Certains avaient déjà un métier – dentiste, graphiste ou ingénieur – avant de quitter leur pays d’origine.
Ils suivront 12 heures de cours de français par semaine. Les cours de repères culturels et d'histoire seront dispensés par des professeurs de Sciences Po de manière bénévole. En particulier, le directeur du département d'histoire de Sciences Po, Pap N’Diaye, leur proposera une série de cours d’histoire.
Sur le plan juridique et administratif, ils seront aussi aidés par la "Clinique du droit" Migrations de l’Ecole de droit : un lieu où les étudiants en droit de Sciences Po pourront les aider dans leurs démarches.
Ils suivront 12 heures de cours de français par semaine. Les cours de repères culturels et d'histoire seront dispensés par des professeurs de Sciences Po de manière bénévole. En particulier, le directeur du département d'histoire de Sciences Po, Pap N’Diaye, leur proposera une série de cours d’histoire.
Sur le plan juridique et administratif, ils seront aussi aidés par la "Clinique du droit" Migrations de l’Ecole de droit : un lieu où les étudiants en droit de Sciences Po pourront les aider dans leurs démarches.
L'expérience de "Welcome Refugees"
En mars 2016, Sciences Po avait déjà lancé le programme "Welcome Refugees" dans le cadre d’un projet mené par des associations étudiantes. Une classe de 16 réfugiés de 20 à 40 ans venant de 6 pays différents : Syrie, Afghanistan, Pakistan, Bengladesh, Albanie et Soudan a été créée. Cette classe a suivi des cours de français et d’anglais de mars à juin 2016. Des ateliers de conversation ont été organisés avec la participation des salariés de Sciences Po et des binômes avec des étudiants ont été mis en place.
Huit d'entre eux ont pu suivre la Summer School de Sciences Po lors des deux sessions de juin et de juillet 2016. Ils ont ainsi pu bénéficier de 70 heures de Français Langue Etrangère (FLE) par session.
Et en 2016-2017, sept étudiants de la première promotion 2015-2016 (4 au niveau du collège universitaire et 3 au niveau master) vont suivre des cours du programme de formation initiale de Sciences Po en anglais et/ou en français en sciences sociales et en langues, au même titre que les étudiants en échange. Cette année leur permettra de s'approprier progressivement les méthodes d’enseignement de Sciences Po, de tester leur niveau académique et d'obtenir des crédits. Un relevé de notes leur facilitera la poursuite de leurs études à Sciences Po ou dans un autre établissement d’enseignement supérieur. Un étudiant du premier programme a par ailleurs été admis en anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Sciences Po a aussi signé en mai 2016 une convention avec l'ONG Kiron qui a créé une université en ligne pour favoriser le retour à l’enseignement supérieur des réfugiés dans le monde.
En mars 2016, Sciences Po avait déjà lancé le programme "Welcome Refugees" dans le cadre d’un projet mené par des associations étudiantes. Une classe de 16 réfugiés de 20 à 40 ans venant de 6 pays différents : Syrie, Afghanistan, Pakistan, Bengladesh, Albanie et Soudan a été créée. Cette classe a suivi des cours de français et d’anglais de mars à juin 2016. Des ateliers de conversation ont été organisés avec la participation des salariés de Sciences Po et des binômes avec des étudiants ont été mis en place.
Huit d'entre eux ont pu suivre la Summer School de Sciences Po lors des deux sessions de juin et de juillet 2016. Ils ont ainsi pu bénéficier de 70 heures de Français Langue Etrangère (FLE) par session.
Et en 2016-2017, sept étudiants de la première promotion 2015-2016 (4 au niveau du collège universitaire et 3 au niveau master) vont suivre des cours du programme de formation initiale de Sciences Po en anglais et/ou en français en sciences sociales et en langues, au même titre que les étudiants en échange. Cette année leur permettra de s'approprier progressivement les méthodes d’enseignement de Sciences Po, de tester leur niveau académique et d'obtenir des crédits. Un relevé de notes leur facilitera la poursuite de leurs études à Sciences Po ou dans un autre établissement d’enseignement supérieur. Un étudiant du premier programme a par ailleurs été admis en anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Sciences Po a aussi signé en mai 2016 une convention avec l'ONG Kiron qui a créé une université en ligne pour favoriser le retour à l’enseignement supérieur des réfugiés dans le monde.
Le Programme Etudiant Invité de l'Ecole normale supérieure
Une autre grande école, l'ENS (Ecole Normale Supérieure) a aussi créé son association, MIgrens, qui a bâti un "Programme Etudiants invités" (PEI), là encore sous l'impulsion d'étudiants français de cette grande école.
Les étudiants français formés au "français langue étrangère" (FLE) donnent 8 heures de cours de français aux étudiants réfugiés, et leur propose aussi des activités plus informelles de conversation, de culture et de sport.
"Ils sont également encouragés à suivre les cours en anglais dans les cursus "classiques" les cours en français quand ils le peuvent, explique Laetitia Basselier, une étudiante normalienne dans une interview à l'Etudiant / Educpro. Mais attention, le PEI est un programme de transition : les étudiants invités ne resteront pas à l'ENS – d'ailleurs le PEI ne débouche sur aucun diplôme –, et nous les incitons à trouver une formation pérenne dans un établissement.
Les étudiants français formés au "français langue étrangère" (FLE) donnent 8 heures de cours de français aux étudiants réfugiés, et leur propose aussi des activités plus informelles de conversation, de culture et de sport.
"Ils sont également encouragés à suivre les cours en anglais dans les cursus "classiques" les cours en français quand ils le peuvent, explique Laetitia Basselier, une étudiante normalienne dans une interview à l'Etudiant / Educpro. Mais attention, le PEI est un programme de transition : les étudiants invités ne resteront pas à l'ENS – d'ailleurs le PEI ne débouche sur aucun diplôme –, et nous les incitons à trouver une formation pérenne dans un établissement.
Des cours de français aussi à l'université
Les grandes écoles ne sont pas les seules à accueillir des jeunes réfugiés. Quelques universités ont aussi ouvert des programmes d'apprentissage du français, comme Paris Ouest Nanterre.
L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a aussi mis en place une formation renforcée en français langue étrangère, s'adressant à ceux qui souhaitent poursuivre leur cursus dans l'établissement. Lancé en septembre 2015, ce programme a bénéficié à 110 étudiants réfugiés au cours de l'année universitaire 2015-2016. Il se poursuit en 2016-2017.
Rens. : www.univ-paris1.fr
L'université de Strasbourg est une de celles qui va le plus loin : non seulement elle propose des cours de français, mais aussi la gratuité des frais d'inscription et la possibilité de suivre un cursus à tout étudiant du Proche et du Moyen-Orient ayant obtenu le statut de réfuglé et ayant le niveau en français requis. Face au grand nombre de demande, elle a dû mettre en place une commission qui prend en compte le cursus et le projet professionnel de chaque étudiant.
L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a aussi mis en place une formation renforcée en français langue étrangère, s'adressant à ceux qui souhaitent poursuivre leur cursus dans l'établissement. Lancé en septembre 2015, ce programme a bénéficié à 110 étudiants réfugiés au cours de l'année universitaire 2015-2016. Il se poursuit en 2016-2017.
Rens. : www.univ-paris1.fr
L'université de Strasbourg est une de celles qui va le plus loin : non seulement elle propose des cours de français, mais aussi la gratuité des frais d'inscription et la possibilité de suivre un cursus à tout étudiant du Proche et du Moyen-Orient ayant obtenu le statut de réfuglé et ayant le niveau en français requis. Face au grand nombre de demande, elle a dû mettre en place une commission qui prend en compte le cursus et le projet professionnel de chaque étudiant.