La mini-entreprise "Aapidée" reçoit son prix à Lille, le 4 juillet 2019 © Twitter @epafrance
Ce jeudi 4 juillet 2019, des élèves du collège Abel Minard de Tonnerre passent leur oral... mais il ne s'agit là ni du brevet ni du bac. Ces collégiens "pitchent" leur projet de mini-entreprise devant le secrétaire d'Etat à la Jeunesse Gabriel Attal, lors du championnat européen des mini-entreprises !
Leur projet n'a rien à envier aux startups de la santé : "Médicoeur", c'est son nom, veut créer une lampe intelligente à destination des seniors. Celle-ci s'allume à heures fixes pour rappeler aux personnes âgées qu'elles doivent s'hydrater ou prendre leurs médicaments.
Leur projet n'a rien à envier aux startups de la santé : "Médicoeur", c'est son nom, veut créer une lampe intelligente à destination des seniors. Celle-ci s'allume à heures fixes pour rappeler aux personnes âgées qu'elles doivent s'hydrater ou prendre leurs médicaments.
2000 mini-entrepreneurs européens de 13 à 25 ans réunis à Lille
Les jeunes de Médicoeur font partie des 600 mini-entrepreneurs lauréats de 16 régions françaises qui participent en ce début juillet à la compétition nationale des mini-entreprises à Lille. L'après-midi, ils sont rejoints par des centaines de jeunes Européens qui eux-aussi développent des mini-entreprises dans leur pays.
Au total, 2 000 mini-entrepreneurs de 13 à 25 ans venus de France et de toute l'Europe se retrouvent pour échanger, découvrir les nombreux projets développés et rencontrer au passage nombre d'entrepreneurs adultes. Puis 40 équipes, élues meilleures mini-entreprises dans leurs pays respectifs, présentent leurs projets devant un jury d’entrepreneurs européens...
Au total, 2 000 mini-entrepreneurs de 13 à 25 ans venus de France et de toute l'Europe se retrouvent pour échanger, découvrir les nombreux projets développés et rencontrer au passage nombre d'entrepreneurs adultes. Puis 40 équipes, élues meilleures mini-entreprises dans leurs pays respectifs, présentent leurs projets devant un jury d’entrepreneurs européens...
Qu'est-ce que les mini-entreprises ?
Une mini-entreprise est un projet entrepreneurial monté par un groupe de jeunes de 13 à 25 ans, dans le cadre d'un collège, d'un lycée ou d'un établissement d'enseignement supérieur.
Ils sont accompagnés par un enseignant et un parrain issu du monde de l'entreprise dans un cadre bien précis. Sur un an, d'octobre à juin, ils doivent trouver une idée de service ou de produit, le faire connaître, le financer, le produire ; puis, en mai-juin, ils présentent leur projet devant un jury régional, voire national et européen pour les lauréats.
Enfin ils tirent un bilan des compétences apprises, des résultats obtenus, puis célèbrent leur réalisation, comme l'ont fait les participants de la compétition de Lille.
En France, c'est l'association Entreprendre pour Apprendre (EPA) qui coordonne les initiatives de mini-entreprises, forme et guide les enseignants et les parrains. En 2018-2019, 1650 projets de mini-entreprises ont été développés en France, avec 43 000 jeunes encadrés par 3200 enseignants et 4500 professionnels "mentors".
Ils sont accompagnés par un enseignant et un parrain issu du monde de l'entreprise dans un cadre bien précis. Sur un an, d'octobre à juin, ils doivent trouver une idée de service ou de produit, le faire connaître, le financer, le produire ; puis, en mai-juin, ils présentent leur projet devant un jury régional, voire national et européen pour les lauréats.
Enfin ils tirent un bilan des compétences apprises, des résultats obtenus, puis célèbrent leur réalisation, comme l'ont fait les participants de la compétition de Lille.
En France, c'est l'association Entreprendre pour Apprendre (EPA) qui coordonne les initiatives de mini-entreprises, forme et guide les enseignants et les parrains. En 2018-2019, 1650 projets de mini-entreprises ont été développés en France, avec 43 000 jeunes encadrés par 3200 enseignants et 4500 professionnels "mentors".
Un concept centenaire diffusé dans 121 pays
A Lille début juillet, le rassemblement européen s'est conclu par une soirée exceptionnelle pour célébrer les 100 ans de la mini-entreprise dans le monde.
En effet le concept de la mini-entreprise© est né aux Etats-Unis en 1919, dans l’état du Massachussetts. En France, un industriel du Nord, Horace A. Moses l'a importée en France pour redynamiser son territoire en offrant aux jeunes une expérience nouvelle.
Cent ans après, cette initiative s’est exportée partout dans le monde. L’association Junior Achievement Worldwide implique 10 millions de jeunes à travers ses 50 programmes diffusés dans 121 pays.
A Lille début juillet, le rassemblement européen s'est conclu par une soirée exceptionnelle pour célébrer les 100 ans de la mini-entreprise dans le monde.
En effet le concept de la mini-entreprise© est né aux Etats-Unis en 1919, dans l’état du Massachussetts. En France, un industriel du Nord, Horace A. Moses l'a importée en France pour redynamiser son territoire en offrant aux jeunes une expérience nouvelle.
Cent ans après, cette initiative s’est exportée partout dans le monde. L’association Junior Achievement Worldwide implique 10 millions de jeunes à travers ses 50 programmes diffusés dans 121 pays.
L'aventure de la mini-entreprise : la vidéo des 100 ans
Les junior-entreprises fêtent leurs 50 ans
Tous les anciens et actuels présidents de la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) à Bercy pour la fête des 50 ans
Le développement des mini-entreprises fait écho à un autre succès, celui des juniors-entreprises qui ont fêté leur... 50 ans le 26 juin 2019 dans le cadre prestigieux du ministère de l'Economie et des Finances.
C'est en 1969 en effet qu'une poignée d'étudiants en grande école a l'idée de créer des associations pour permettre aux élèves qui le veulent de réaliser des missions pour des entreprises.
A l'époque, il n'y a ni stage ni alternance dans l'enseignement supérieur. "Les jeunes étaient frustrés de n'avoir que des cours en amphithéâtre, a raconté le 26 juin Dominique Paul-Vallée, un des pionniers, et ils avaient peu de perspectives en dehors de la révolte. Nous avons proposé une pédagogie par l'action et nous avons tendu la main aux entreprises !"
C'est en 1969 en effet qu'une poignée d'étudiants en grande école a l'idée de créer des associations pour permettre aux élèves qui le veulent de réaliser des missions pour des entreprises.
A l'époque, il n'y a ni stage ni alternance dans l'enseignement supérieur. "Les jeunes étaient frustrés de n'avoir que des cours en amphithéâtre, a raconté le 26 juin Dominique Paul-Vallée, un des pionniers, et ils avaient peu de perspectives en dehors de la révolte. Nous avons proposé une pédagogie par l'action et nous avons tendu la main aux entreprises !"
23000 étudiants engagés dans 200 junior-entreprises en 2019
Stratégie gagnante puisque cinquante ans plus tard, en 2019, il y a plus de 200 junior-entreprises et 23 000 étudiants engagés dans ce mouvement que la France a d'ailleurs exporté à l'étranger. Plus de 3000 entreprises recourent à leurs services et le chiffre d'affaires 2018 de toutes les juniors s'élève à 9,1 millions d'euros !
Certes, les étudiants ont aujourd'hui de multiples occasions de découvrir l'entreprise : en stage, en année de césure, en volontariat international en entreprise, en devenant étudiant-entrepreneur, en participant à un concours, à un hackathon...
Mais réaliser des missions pour sa junior-entreprise est sans doute l'une des expériences les plus formatrices et les plus payantes.
Certes, les étudiants ont aujourd'hui de multiples occasions de découvrir l'entreprise : en stage, en année de césure, en volontariat international en entreprise, en devenant étudiant-entrepreneur, en participant à un concours, à un hackathon...
Mais réaliser des missions pour sa junior-entreprise est sans doute l'une des expériences les plus formatrices et les plus payantes.
C'est quoi une junior-entreprise ?
Dans chaque école, la junior reçoit des offres de mission de la part d'entreprises : études, enquêtes, conception de logiciels... Elle se met en quête d'étudiants de l'école dotés des compétences adaptées, et s'assure que le service est bien rendu.
L'entreprise rémunère alors la prestation, et une partie va à la junior, une autre aux étudiants ayant réalisé le travail. Ceux-ci peuvent ainsi acquérir de l'expérience, gagner de l'argent et développer des compétences techniques et comportementales, par exemple apprendre à tenir des délais ou à travailler en équipe.
Mais les étudiants peuvent aussi s'engager à titre bénévole dans la junior de leur école, comme dans une autre association étudiante. Ils se partagent les missions de prospection de clientèle, comptabilité, recrutement d'étudiants, communication, présidence... Ils sont alors suivis et soutenus par la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) qui leur propose des formations et s'assure de la qualité de leur engagement.
Lire aussi : Juniors-entreprises : pour les étudiants qui ont soif d'entreprendre
Dans chaque école, la junior reçoit des offres de mission de la part d'entreprises : études, enquêtes, conception de logiciels... Elle se met en quête d'étudiants de l'école dotés des compétences adaptées, et s'assure que le service est bien rendu.
L'entreprise rémunère alors la prestation, et une partie va à la junior, une autre aux étudiants ayant réalisé le travail. Ceux-ci peuvent ainsi acquérir de l'expérience, gagner de l'argent et développer des compétences techniques et comportementales, par exemple apprendre à tenir des délais ou à travailler en équipe.
Mais les étudiants peuvent aussi s'engager à titre bénévole dans la junior de leur école, comme dans une autre association étudiante. Ils se partagent les missions de prospection de clientèle, comptabilité, recrutement d'étudiants, communication, présidence... Ils sont alors suivis et soutenus par la Confédération nationale des junior-entreprises (CNJE) qui leur propose des formations et s'assure de la qualité de leur engagement.
Lire aussi : Juniors-entreprises : pour les étudiants qui ont soif d'entreprendre
Nouveau : 20% de junior-entreprises à l'université
D'abord créées dans les grandes écoles, les junior-entreprises ont fait leur apparition à l'université où les étudiants ont moins d'occasion de se professionnaliser qu'en école.
En 2009, seulement 10% des juniors étaient en université, mais le mouvement s'accélère puisqu'elles sont 20% en 2019. "C'est une excellente opportunité pour des étudiants de l'université, par exemple ceux qui sont en master recherche", commente Ulysse Fontaine, étudiant en informatique et président de la Junior de La Sorbonne Université.
L'étudiant explique que son association n'est encore qu'une "junior initiative", étape préalable à la naissance d'une véritable junior-entreprise : "Il y a plusieurs étapes que la fédération nous aide à franchir, on est très bien encadré".
Un exemple de la rigueur et du professionnalisme imposés par le mouvement. A voir les jeunes membres des juniors qui participent à la soirée des "50 ans", tous en costume-cravate et robe noire, on comprend qu'ici, on joue dans la cour des grands !
En 2009, seulement 10% des juniors étaient en université, mais le mouvement s'accélère puisqu'elles sont 20% en 2019. "C'est une excellente opportunité pour des étudiants de l'université, par exemple ceux qui sont en master recherche", commente Ulysse Fontaine, étudiant en informatique et président de la Junior de La Sorbonne Université.
L'étudiant explique que son association n'est encore qu'une "junior initiative", étape préalable à la naissance d'une véritable junior-entreprise : "Il y a plusieurs étapes que la fédération nous aide à franchir, on est très bien encadré".
Un exemple de la rigueur et du professionnalisme imposés par le mouvement. A voir les jeunes membres des juniors qui participent à la soirée des "50 ans", tous en costume-cravate et robe noire, on comprend qu'ici, on joue dans la cour des grands !
Des engagements très formateurs
De fait, les jeunes en junior-entreprises et les anciens aujourd'hui dirigeants ou cadres soulignent l'aspect très formateur de cet engagement.
"j'ai énormément appris et reçu, confirme Aurélie Arnould, étudiante à l'INSA Toulouse et vice-présidente en charge du développement commercial de la junior de son école. D'abord, j'ai pu occupé des postes très différents : je me suis occupée de l'événementiel, j'ai fait de la com, de la prospection, de la gestion de projets, j'ai touché à plein de choses qu'on ne voit pas forcément en école d'ingénieurs."
Aujourd'hui en 5ème année d'école, l'étudiante ne cache pas que l'expérience lui "a ouvert des portes". Elle sait qu'elle peut désormais prétendre à des postes plus variés, à dimension technique mais aussi commerciale, managériale et stratégique...
"j'ai énormément appris et reçu, confirme Aurélie Arnould, étudiante à l'INSA Toulouse et vice-présidente en charge du développement commercial de la junior de son école. D'abord, j'ai pu occupé des postes très différents : je me suis occupée de l'événementiel, j'ai fait de la com, de la prospection, de la gestion de projets, j'ai touché à plein de choses qu'on ne voit pas forcément en école d'ingénieurs."
Aujourd'hui en 5ème année d'école, l'étudiante ne cache pas que l'expérience lui "a ouvert des portes". Elle sait qu'elle peut désormais prétendre à des postes plus variés, à dimension technique mais aussi commerciale, managériale et stratégique...
Un véritable outil de formation
Les établissements d'enseignement supérieur ne s'y trompent pas : avoir une junior-entreprise dynamique et renommée contribue aussi à la notoriété d'une école et enrichit les modalités de formation pour les étudiants comme sont venus le dire plusieurs responsables d'école le 26 juin à Bercy pour les 50 ans des juniors.
Que ce soit avec les mini ou les junior-entreprises, l'entrepreneuriat s'affirme donc comme une discipline à part entière, mais aussi comme un formidable outil de formation. Pour les plus jeunes, l'expérience entrepreneuriale est un booster pour la scolarité, et pour les jeunes diplômés, un véritable atout sur le CV et un couteau suisse pour l'insertion professionnelle.
Le succès de l'entrepreneuriat chez les jeunes n'est certainement pas près de s'essouffler
Que ce soit avec les mini ou les junior-entreprises, l'entrepreneuriat s'affirme donc comme une discipline à part entière, mais aussi comme un formidable outil de formation. Pour les plus jeunes, l'expérience entrepreneuriale est un booster pour la scolarité, et pour les jeunes diplômés, un véritable atout sur le CV et un couteau suisse pour l'insertion professionnelle.
Le succès de l'entrepreneuriat chez les jeunes n'est certainement pas près de s'essouffler