Les étudiants de GEM fondateurs d'Otravia avec le dirigeant de l'entreprise Lemon Tri © Otravia
Jusqu'à présent, les diplômés des grandes écoles françaises de management visaient d'abord les grands cabinets de conseil, les groupes internationaux ou quelques startups technologiques à fort potentiel de croissance.
Mais les choses sont en train de changer avec la mobilisation des jeunes pour le climat et le Manifeste étudiant pour un réveil écologique signé par plus de 27 000 étudiants français.
Ainsi deux étudiants de Grenoble Ecole de management (GEM), Eloïse Reybel et Clément Babinet ont consacré des mois à la réalisation d'une série documentaire présentant des entreprises alternatives. C'est Otravia, "autre voie" en espagnol : 7 documentaires de 7 minutes dont le premier épisode a été mis en ligne le 5 juin 2019.
Mais les choses sont en train de changer avec la mobilisation des jeunes pour le climat et le Manifeste étudiant pour un réveil écologique signé par plus de 27 000 étudiants français.
Ainsi deux étudiants de Grenoble Ecole de management (GEM), Eloïse Reybel et Clément Babinet ont consacré des mois à la réalisation d'une série documentaire présentant des entreprises alternatives. C'est Otravia, "autre voie" en espagnol : 7 documentaires de 7 minutes dont le premier épisode a été mis en ligne le 5 juin 2019.
Une série documentaire sur des entreprises alternatives
Les deux étudiants expliquent que c'est après un premier stage et une année de césure en entreprise "classique" qu'ils ont senti l'envie de vivre autre chose. "On était en quête de sens, alors on a cherché des entreprises qui permettraient de travailler autrement, et surtout qui iraient plus loin dans la transition écologique et sociale".
Ils découvrent alors l'économie sociale et solidaire (ESS), "un secteur que l'on connaissait vaguement et que l'on stigmatisait", dit Eloïse. Pourtant l'ESS a de nombreuses pépites : de véritables entreprises qui cherchent à concilier rentabilité, développement durable et solidarité.
C'est pour partager cette découverte qu'ils ont conçu la série Otravia, un projet financé en 2018 par une campagne de crowdfunding qui a permis de réaliser 7 reportages de qualité professionnelle.
La vidéo de lancement du projet
Ils découvrent alors l'économie sociale et solidaire (ESS), "un secteur que l'on connaissait vaguement et que l'on stigmatisait", dit Eloïse. Pourtant l'ESS a de nombreuses pépites : de véritables entreprises qui cherchent à concilier rentabilité, développement durable et solidarité.
C'est pour partager cette découverte qu'ils ont conçu la série Otravia, un projet financé en 2018 par une campagne de crowdfunding qui a permis de réaliser 7 reportages de qualité professionnelle.
La vidéo de lancement du projet
7 projets qui mettent l'économie au service de l'intérêt général
Plusieurs mois après cet appel au financement participatif, le 5 juin 2019, les fondateurs d'Otravia ont donc mis en ligne leur premier reportage consacré à Lemon Tri, une startup qui propose du tri "ludique et pédagogique".
Notez que les vidéos sont à visionner sur Imago TV, une chaîne web spécialisée dans les sujets écolos ou alternatifs, et qu'elles sont hébergées non pas sur la plateforme la plus connue mais sur WeTube, une solution de "streaming vidéo innovante et éco-conçue" qui se dit peu gourmande en énergie et ne tire aucun revenu de la publicité. Et oui, Otravia veut vraiment trouver une autre voie pour tout.
Découvrez donc ici le premier reportage de la série, puis partagez-le et découvrez les suivants sur WeTube et Imago TV. Otravia prévoit de mettre en ligne un reportage par semaine.
Notez que les vidéos sont à visionner sur Imago TV, une chaîne web spécialisée dans les sujets écolos ou alternatifs, et qu'elles sont hébergées non pas sur la plateforme la plus connue mais sur WeTube, une solution de "streaming vidéo innovante et éco-conçue" qui se dit peu gourmande en énergie et ne tire aucun revenu de la publicité. Et oui, Otravia veut vraiment trouver une autre voie pour tout.
Découvrez donc ici le premier reportage de la série, puis partagez-le et découvrez les suivants sur WeTube et Imago TV. Otravia prévoit de mettre en ligne un reportage par semaine.
Alimentation, banque éthique, énergie, échange de maisons...
Les autres reportages font découvrir une marque de baskets éco-responsable (Véjà), une entreprise logistique de réinsertion (Ateliers sans frontières), une banque coopérative éthique (La Nef), la chaîne d'alimentation Biocoop, le distributeur d'énergie Enercoop et la plateforme d'échange de maisons Guest to Guest.
"On a voulu montrer qu'il y avait des entreprises alternatives dans des secteurs très variés - la finance, l'alimentation, l'énergie, les services - et qu'elles pouvaient avoir différents statuts : coopératives, mais aussi SAS, chantier d'insertion..." explique Eloïse.
"On a voulu montrer qu'il y avait des entreprises alternatives dans des secteurs très variés - la finance, l'alimentation, l'énergie, les services - et qu'elles pouvaient avoir différents statuts : coopératives, mais aussi SAS, chantier d'insertion..." explique Eloïse.
Sensibiliser et inspirer les étudiants et les jeunes diplômés
Car l'objectif du projet Otravia, c'est d'abord de sensibiliser et d'inspirer les étudiants et jeunes diplômés qui s'apprêtent à entrer sur le marché du travail. Déjà, dans leur école, Eloïse et Clément ont eu un beau succès en organisant une grande conférence avec le président de Biocoop.
Mais les étudiants des grandes écoles iront-ils jusqu'à réorienter leur recherche d'emploi vers ces entreprises alternatives : "Pas forcément, répond Eloïse, mais ils peuvent s'en inspirer pour innover dans de grandes entreprises en faisant de l'intrapreneuriat ; d'autres aussi pourront créer des entreprises..."
"Maintenant que je connais toutes ces alternatives concrètes, je veux travailler dans l'économie circulaire"
Elle-même a décidé de réaliser son stage de fin d'études chez Lemon Tri : "Au début de mes études, j'étais intéressée par le développement durable et le tourisme mais quand je pensais à mon futur job, j'étais un peu frileuse. Après avoir découvert toutes ces alternatives concrètes, aujourd'hui, je veux vraiment travailler dans l'économie circulaire".
Mais les étudiants des grandes écoles iront-ils jusqu'à réorienter leur recherche d'emploi vers ces entreprises alternatives : "Pas forcément, répond Eloïse, mais ils peuvent s'en inspirer pour innover dans de grandes entreprises en faisant de l'intrapreneuriat ; d'autres aussi pourront créer des entreprises..."
"Maintenant que je connais toutes ces alternatives concrètes, je veux travailler dans l'économie circulaire"
Elle-même a décidé de réaliser son stage de fin d'études chez Lemon Tri : "Au début de mes études, j'étais intéressée par le développement durable et le tourisme mais quand je pensais à mon futur job, j'étais un peu frileuse. Après avoir découvert toutes ces alternatives concrètes, aujourd'hui, je veux vraiment travailler dans l'économie circulaire".
Des étudiants qui ne veulent plus "travailler pour n'importe qui"
En février 2019, dans la suite du Manifeste étudiant pour un réveil écologique, quatre étudiants en management de Neoma Business School partageaient aussi leurs attentes dans un article intitulé "RSE quête de sens et valeurs au travail".
Certains, comme Ralia Bajwa, croient à la possibilité de faire bouger les lignes par des petits pas : "C'est n'est pas l'entreprise dans laquelle on travaille qui compte, c’est l’intention de l’entreprise qui est importante et sa capacité de progresser qui est intéressante".
D'autres sont plus exigeants :"Les gens de ma génération n’accepteront plus certaines choses au sein des entreprises et n'accepteront plus non plus de travailler pour n'importe qui", affirme Cyril Kleinmann.
Les groupes les plus polluants risquent donc d'avoir des difficultés à recruter certains talents car les jeunes diplômés ne s'interrogent pas seulement sur le contenu de leur travail, mais sa finalité : "Ce qui m'importe, dit Cyril, c'est de me sentir utile et d’apporter de la valeur ajoutée qui soit positive pour la société".
Certains, comme Ralia Bajwa, croient à la possibilité de faire bouger les lignes par des petits pas : "C'est n'est pas l'entreprise dans laquelle on travaille qui compte, c’est l’intention de l’entreprise qui est importante et sa capacité de progresser qui est intéressante".
D'autres sont plus exigeants :"Les gens de ma génération n’accepteront plus certaines choses au sein des entreprises et n'accepteront plus non plus de travailler pour n'importe qui", affirme Cyril Kleinmann.
Les groupes les plus polluants risquent donc d'avoir des difficultés à recruter certains talents car les jeunes diplômés ne s'interrogent pas seulement sur le contenu de leur travail, mais sa finalité : "Ce qui m'importe, dit Cyril, c'est de me sentir utile et d’apporter de la valeur ajoutée qui soit positive pour la société".
Place aux managers responsables !
Enfin, beaucoup d'étudiants ou de jeunes diplômés veulent faire bouger les méthodes de management : "Etre manager, cela ne signifie plus être seulement performant, exprime le Néomien Paul Berthier. Le manager doit aussi penser à l’équipe, à son empreinte écologique, être capable d’avoir une vision globale. Les entreprises sont en attente de managers responsables."
De fait les reportages de la série Otravia montrent des entreprises où la hiérarchie est moins pesante et où les salariés sont souvent associés à la prise de décision. "Dans une entreprise où j'ai fait un stage, il y avait peu de communication et les décisions étaient prises de façon unilatérale, raconte Eloïse. Cela nuisait à mon avis à l'ambiance et aussi aux résultats."
En tout cas, l'étudiante n'a pas poursuivi, préférant suivre une "autre voie".
De fait les reportages de la série Otravia montrent des entreprises où la hiérarchie est moins pesante et où les salariés sont souvent associés à la prise de décision. "Dans une entreprise où j'ai fait un stage, il y avait peu de communication et les décisions étaient prises de façon unilatérale, raconte Eloïse. Cela nuisait à mon avis à l'ambiance et aussi aux résultats."
En tout cas, l'étudiante n'a pas poursuivi, préférant suivre une "autre voie".
Lire aussi :
Des étudiants signent le "Serment du management"
Des étudiants signent le "Serment du management"