Concours Passerelle ESC : trois écoles de commerce radiées

L'annonce a paru brutale. "Réunies en conseil d’administration le mercredi 29 août 2012, les écoles fondatrices de l’Association Passerelle ont pris la décision de se séparer de 3 écoles : l’ESC Clermont, l’ESC Bretagne Brest et l’ESC Amiens Picardie."

L’association, qui regroupait jusque-là 17 écoles supérieures de commerce autour de l’organisation d’un concours commun pour les admissions parallèles des étudiants à niveau bac+2 (Passerelle 1) ou bac+3/4 (Passerelle 2) invoque "l’absence d’information auprès de Passerelle de ces écoles nouvellement membres de l’entité France Business School".

Rappelons en effet qu'en mai 2012 les groupes Sup de Co Amiens, ESC Bretagne Brest, ESC Clermont et l'ESCEM Tours-Poitiers ont annoncé leur regroupement pour former un nouvel établissement, France Business School. La nouvelle grande école sera, comme les autres, accessible sur concours après les classes prépas, mais on ignore encore comment se feront les éventuelles admissions parallèles.

France Business School a manifestement décliné l’offre de Passerelle, ce que semble  regretter le président de cette association, Jean-François Fiorina, par ailleurs directeur de l’ESC Grenoble : "Le modèle de Passerelle se base sur la mutualisation, il est performant et l’association a toujours les mêmes ambitions, rappelle-t-il dans le communiqué publié le 29 août. Ces écoles ont participé à l’histoire de Passerelle et je leur souhaite bonne chance."

Pour Philippe le Glas, directeur de l’ESC Bretagne Brest, la sortie de son école de Passerelle est une "conséquence logique" de la fusion dans France Business School : "La structure change, et les trois ESC fusionnent avec une quatrième école, l’ESCEM Tours-Poitiers, qui ne recrutait pas avec Passerelle. France Business School (FBS) devait donc automatiquement se positionner".
Selon Philippe le Glas, plusieurs hypothèses seraient à l’étude et FBS devrait prochainement annoncer la façon dont le groupe souhaite recruter à niveau bac+2/4.

Cet épisode est symptomatique des grandes manœuvres qui agitent le paysage des écoles de management depuis quelques mois. L’heure est aux regroupements tous azimuts, les "petites" écoles de commerce du type ESC de province ayant du mal à survivre sur le plan économique et à exister à l’international.

"L’enjeu est de grossir en visibilité, explique Philippe le Glas, directeur de l’ex ESC Bretagne Brest. France Business School sera plus visible auprès des entreprises et des universités étrangères, et en même temps, pour l’étudiant, les 5 campus dont celui de Brest vont rester à taille humaine."

Voilà qui peut rassurer les étudiants et les familles, prêts à financer des études onéreuses à condition de recevoir une bonne formation et de décrocher un diplôme apprécié des entreprises. L'annonce de la sortie des trois ESC n'est aucunement liée à la qualité de leur formation mais plutôt à la guerre interne de communication que doivent se livrer désormais les grands groupes d'enseignement supérieur.

Rappelons également qu’en 2013, le concours Passerelle garde toute sa pertinence, puisqu’il permet toujours de doper son parcours en intégrant une grande école après un BTS, un DUT ou une licence universitaire.

L’association Passerelle indique d’ailleurs dans son communiqué que "L'ESC Pau, concernée par une fusion avec d’autres grandes écoles dans un projet d’alliance régionale (BEM Bordeaux et Marseille, Ndlr), a quant à elle confirmé son maintien au sein de l’Association Passerelle".

L’Association Passerelle compte désormais 14 Ecoles membres : ESC Chambéry Savoie, ESC Dijon, ESC Grenoble, ESC La Rochelle, ESC Montpellier, EM Normandie, ESC Pau, ESC Rennes School of Business, ESC Saint-Etienne, EM Strasbourg, ESC Troyes, Télécom Ecole de Management, EDC Paris, Novancia Business School Paris.

Lire aussi :
Les critères pour choisir votre école de commerce
Masters en management : les business schools françaises en tête
Les grandes écoles accélèrent leurs rapprochements