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Certains points du projet de loi de réforme de l'enseignement supérieur étaient connus. Ainsi les recteurs pourront instituer des quotas minimums de bacheliers professionnels en BTS et de bacheliers technologiques en IUT. Ce taux sera fixé par chaque rectorat, en concertation avec les présidents d'université ou les directeurs des IUT ainsi que les directeurs de centres de formation d'apprentis (CFA).
Concernant les formations sélectives, notamment les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les députés ont introduit un amendement assez important qui prévoit que "sur la base de leurs résultats au baccalauréat, les meilleurs élèves de chaque lycée bénéficient d'un droit d'accès dans les formations de l'enseignement supérieur où une sélection peut être opérée".
Un décret doit fixer chaque année le pourcentage de places qui leur seront "réservées" (on parle d'un taux de 5 à 7%), et chaque rectorat réservera en conséquence un "contingent minimal de places pour eux" en STS, IUT, CPGE ou IEP.
Concernant les formations sélectives, notamment les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les députés ont introduit un amendement assez important qui prévoit que "sur la base de leurs résultats au baccalauréat, les meilleurs élèves de chaque lycée bénéficient d'un droit d'accès dans les formations de l'enseignement supérieur où une sélection peut être opérée".
Un décret doit fixer chaque année le pourcentage de places qui leur seront "réservées" (on parle d'un taux de 5 à 7%), et chaque rectorat réservera en conséquence un "contingent minimal de places pour eux" en STS, IUT, CPGE ou IEP.
Eviter l'autocensure des élèves des petits lycées
Les deux députés socialistes qui ont défendu cet amendement, Jérôme Guedj et Vincent Feltesse, expliquent que cela permettra de lutter "contre les ségrégations notamment spatiales". En effet, si les meilleurs lycées des grandes villes poussent leurs élèves à faires des formations sélectives ambitieuses (type CPGE ou Science Po), il n'en est pas de même de "petits" établissements de province ou de banlieue. "Il y a une espèce d'autocensure sociale naturelle, avec des élèves qui ne vont pas dans les filières sélectives", a aussi défendu Vincent Feltesse.
Ainsi des élèves qui n'auraient pas osé tenter une candidature en prépa, à Science Po ou Paris-Dauphine pourraient donc y être admis. Des critères vérifieront toutefois qu'ils ont le niveau requis.
Le système rappelle un peu celui institué par Scienpe Po Paris, qui admet chaque année des bacheliers n'ayant pas passé le concours mais ayant eu une mention très bien au bac et un excellent dossier.
Encore faut-il que ces bacheliers aient le désir d'aller en prépa ou dans ces établissements d'élite, ce qui n'est pas évident, la défection pour les prépas étant aussi liée à d'autres facteurs (la crainte de devoir travailler trop intensivement, de façon très scolaire, etc.) De fait, il reste chaque année environ 10% de places libres en CPGE ! On verra à partir de 2013-2014 si cela permet réellement de démocratiser le public des prépas et de contrer cette baisse.
Ainsi des élèves qui n'auraient pas osé tenter une candidature en prépa, à Science Po ou Paris-Dauphine pourraient donc y être admis. Des critères vérifieront toutefois qu'ils ont le niveau requis.
Le système rappelle un peu celui institué par Scienpe Po Paris, qui admet chaque année des bacheliers n'ayant pas passé le concours mais ayant eu une mention très bien au bac et un excellent dossier.
Encore faut-il que ces bacheliers aient le désir d'aller en prépa ou dans ces établissements d'élite, ce qui n'est pas évident, la défection pour les prépas étant aussi liée à d'autres facteurs (la crainte de devoir travailler trop intensivement, de façon très scolaire, etc.) De fait, il reste chaque année environ 10% de places libres en CPGE ! On verra à partir de 2013-2014 si cela permet réellement de démocratiser le public des prépas et de contrer cette baisse.
La prépa gratuite, c'est fini !
Les députés ont aussi voté un autre amendement sur les prépas qui prévoient de ne plus leur accorder la gratuité. Les CPGE étant proposées par les lycées, l'enseignement y était traditionnellement gratuit. La loi prévoit que les étudiants devront désormais s'acquitter de droits d'inscription équivalents à ceux des universités, dans un but de plus grande équité, les élèves de prépas étant issus de milieux plus favorisés.
L'association des profs scientifiques de prépas UPS a vivement protesté contre ce raisonnement : "Ce n'est pas un amendement symbolique, mais punitif, construit sur des idées reçues qui ont la vie dure. Les classes préparatoires ne créent pas les inégalités, elles héritent de celles générées par l'enseignement primaire et secondaire", rappellent-ils. Selon eux, les prépas aident plutôt à réduire les inégalités. "Alors, qu'on perçoive des frais d'inscription des étudiants de classes préparatoires, pourquoi pas ? Mais pour de bonnes raisons"
Mieux vaudrait pour l'UPS supprimer les frais d'inscription aux concours d'entrée aux grandes écoles en fin de deuxième année qui peuvent dépasser les 1000 euros. De fait, les droits d'inscription universitaires étant peu élevés en France (de l'ordre de 200 euros), la mesure paraît symbolique.
Curieusement, cet amendement a été adopté contre l'avis de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso qui craint qu'il contrevienne au "principe constitutionnel de gratuité".
L'association des profs scientifiques de prépas UPS a vivement protesté contre ce raisonnement : "Ce n'est pas un amendement symbolique, mais punitif, construit sur des idées reçues qui ont la vie dure. Les classes préparatoires ne créent pas les inégalités, elles héritent de celles générées par l'enseignement primaire et secondaire", rappellent-ils. Selon eux, les prépas aident plutôt à réduire les inégalités. "Alors, qu'on perçoive des frais d'inscription des étudiants de classes préparatoires, pourquoi pas ? Mais pour de bonnes raisons"
Mieux vaudrait pour l'UPS supprimer les frais d'inscription aux concours d'entrée aux grandes écoles en fin de deuxième année qui peuvent dépasser les 1000 euros. De fait, les droits d'inscription universitaires étant peu élevés en France (de l'ordre de 200 euros), la mesure paraît symbolique.
Curieusement, cet amendement a été adopté contre l'avis de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso qui craint qu'il contrevienne au "principe constitutionnel de gratuité".
Des équivalences entre les prépas et l'université ?
Un autre point prévu par le projet de loi pourrait, lui, changer davantage de choses pour les étudiants : chaque lycée ayant des prépas (et des STS) devra conclure un partenariat avec une université.
Cela devrait notamment permettre par exemple aux lycéens d'obtenir des équivalences en L1 ou L2 s'ils ne souhaitent pas poursuivre un cursus en prépa ou ne peuvent entrer en grande école, de façon à pouvoir poursuivre des études dans l'université partenaire sans perdre un ou deux ans comme cela arrive encore trop souvent. Les élèves de prépas pourraient aussi avoir accès à certains services universitaires (BU, restaurants, sports, etc.)
Toutefois le contenu de chaque partenariat sera laissé à la discrétion de chaque établissement. Il faudra donc encore attendre un voire deux ou trois ans pour voir si cette loi fait bouger les lignes du système d'enseignement supérieur français.
Une mesure radicale, proposée par les députés écologistes, a en tout cas été rejetée par les députés : il s'agissait de supprimer les concours d'entrée en grandes écoles !
Lire aussi :
Université : faut-il davantage de cours en anglais ?
Le rapprochement entre classes prépas et universités se précisent
Enseignement supérieur : ce qui va changer pour les étudiants
Bien choisir sa prépa : les cinq conseils des profs de CPGE
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Toutefois le contenu de chaque partenariat sera laissé à la discrétion de chaque établissement. Il faudra donc encore attendre un voire deux ou trois ans pour voir si cette loi fait bouger les lignes du système d'enseignement supérieur français.
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