Décidément, le dossier des bourses au mérite n'en finit pas de faire polémique. Par une circulaire du 24 juillet 2014, le gouvernement a en effet décidé de supprimer ces bourses qui étaient attribuées depuis des années aux élèves méritants, c'est-à-dire aux élèves boursiers ayant décroché une mention très bien au bac et aux très bons étudiants de licence souhaitant poursuivre en master.
Depuis, les élèves concernés se sont regroupés dans le collectif "Touche pas à ma bourse, je la mérite" et ils mènent le combat pour conserver cette bourse de 180 euros par mois versée sur dix mois, en plus de leur bourse sur critères sociaux.
Ils croyaient avoir remporté une victoire lorsque le 17 octobre dernier le Conseil d'Etat (saisi par des étudiants) avait suspendu la circulaire gouvernementale en estimant "qu'il y avait un doute sérieux sur la légalité de cette partie de la circulaire attaquée et que son exécution, privant des étudiants d'une part substantielle de leurs ressources, créait une situation d'urgence."
Depuis, les élèves concernés se sont regroupés dans le collectif "Touche pas à ma bourse, je la mérite" et ils mènent le combat pour conserver cette bourse de 180 euros par mois versée sur dix mois, en plus de leur bourse sur critères sociaux.
Ils croyaient avoir remporté une victoire lorsque le 17 octobre dernier le Conseil d'Etat (saisi par des étudiants) avait suspendu la circulaire gouvernementale en estimant "qu'il y avait un doute sérieux sur la légalité de cette partie de la circulaire attaquée et que son exécution, privant des étudiants d'une part substantielle de leurs ressources, créait une situation d'urgence."
Aucun versement à début décembre
Le gouvernement "avait pris acte" de cette décision et annoncé que les bourses au mérite seraient versées pour 2014-2015.
Or, au 11 décembre 2014, aucun versement n'a été fait aux quelque 8000 bacheliers concernés. "En effet, cette bourse au mérite ne leur a plus été versée depuis début septembre. C'est-à-dire que tous ces étudiants attendent environ 800€, ce qui est une somme considérable pour eux", dénonce le collectif dans un communiqué qui évoque "une situation intolérable".
La page Facebook du collectif se fait l'écho de cette attente et l'avocat du collectif s'apprêterait à mettre en demeure le ministère. "A ce jour, aucun versement n'a été effectué, et ce, dans aucune académie. Serait-une manière insidieuse mais judicieuse à tout le moins pour calmer les esprits par trop contestataires? A quand le versement? Au mois de juin?", demande une étudiante. A moins que la bourse ne tombe juste avant Noël : "J'ai reçu une notification du CROUS de Rennes : la bourse sera bien versée", indique sur cette page Maxime Cadiou, étudiant, le 13 décembre.
Or, au 11 décembre 2014, aucun versement n'a été fait aux quelque 8000 bacheliers concernés. "En effet, cette bourse au mérite ne leur a plus été versée depuis début septembre. C'est-à-dire que tous ces étudiants attendent environ 800€, ce qui est une somme considérable pour eux", dénonce le collectif dans un communiqué qui évoque "une situation intolérable".
La page Facebook du collectif se fait l'écho de cette attente et l'avocat du collectif s'apprêterait à mettre en demeure le ministère. "A ce jour, aucun versement n'a été effectué, et ce, dans aucune académie. Serait-une manière insidieuse mais judicieuse à tout le moins pour calmer les esprits par trop contestataires? A quand le versement? Au mois de juin?", demande une étudiante. A moins que la bourse ne tombe juste avant Noël : "J'ai reçu une notification du CROUS de Rennes : la bourse sera bien versée", indique sur cette page Maxime Cadiou, étudiant, le 13 décembre.
Une nouvelle pétition pour le maintien de la bourse au-delà de 2015
Le débat s'est aussi poursuivi sur le fond, le collectif réclamant désormais le maintien de la bourse au mérite au-delà de l'année 2014-2015 dans une nouvelle pétition.
Pour l'instant, le gouvernement s'est en effet clairement positionné pour la suppression de la bourse au mérite, et le versement (s'il a lieu) pour 2014-2015 devrait être le dernier, plus aucun étudiant ne pouvant entrer dans le dispositif en 2015.
Pour l'instant, le gouvernement s'est en effet clairement positionné pour la suppression de la bourse au mérite, et le versement (s'il a lieu) pour 2014-2015 devrait être le dernier, plus aucun étudiant ne pouvant entrer dans le dispositif en 2015.
Le choix du gouvernement : privilégier les aides sur critères sociaux
La secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso s'en est d'ailleurs expliquée à l'Assemblée, le 21 octobre, en réponse à la députée UMP de la Marne : "Oui, nous avions l'intention de supprimer la bourse au mérite parce qu'elle ne servait pas d'effet de levier pour accueillir davantage d'étudiants issus des classes les plus modestes". Si le nombre de mentions très bien au bac augmente, la part des lycéens boursiers dans ces bacheliers, elle, n'augmente pas. Or, "C'est dès le CP que se décide l'avenir scolaire d'un enfant", a déclaré Genevière Fioraso, le 28 octobre, en précisant que le gouvernement avait choisi d'investir dans 60 000 postes pour aider les élèves des petites classes à avoir autant de chances que les autres.
Et par ailleurs, le gouvernement a rappelé son choix de revaloriser les bourses sur critères sociaux, plutôt que les bourses au mérite : tout baser sur l'égalité des chances en amont, plutôt que sur le soutien de ceux qui réussissent déjà.
Et par ailleurs, le gouvernement a rappelé son choix de revaloriser les bourses sur critères sociaux, plutôt que les bourses au mérite : tout baser sur l'égalité des chances en amont, plutôt que sur le soutien de ceux qui réussissent déjà.
L'abandon de l'excellence ?
Un choix que les membres du collectif "Touche pas à ma bourse" contestent : ils rappellent qu'à l'arrivée dans l'enseignement supérieur, les étudiants boursiers ne pourront poser des choix d'études aussi ambitieux que leurs camarades de milieux plus aisés s'ils doivent travailler en même temps.
Or c'était bien pour permettre à des étudiants boursiers d'accéder à des formations d'excellence (grandes écoles, concours de l'ENA ou de l'ENM) que les premières bourses au mérite avaient été créées en 1998, sous le gouvernement de Lionel Jospin, alors que Claude Allègre était ministre de l'Education, et Ségolène Royal ministre délégué chargé de l'Enseignement scolaire.
"Malgré ma bourse sur critères sociaux échelon 6, sans la bourse au mérite je n'aurais pas pu choisir ma classe préparatoire et n'aurais pas eu mon diplôme des Ponts et Chaussées, témoigne Romain, ancien bénéficiaire. J'ai pu ainsi effectuer sereinement ces deux années dans un établissement réputé, et arrivé préparé au mieux aux concours."
Or c'était bien pour permettre à des étudiants boursiers d'accéder à des formations d'excellence (grandes écoles, concours de l'ENA ou de l'ENM) que les premières bourses au mérite avaient été créées en 1998, sous le gouvernement de Lionel Jospin, alors que Claude Allègre était ministre de l'Education, et Ségolène Royal ministre délégué chargé de l'Enseignement scolaire.
"Malgré ma bourse sur critères sociaux échelon 6, sans la bourse au mérite je n'aurais pas pu choisir ma classe préparatoire et n'aurais pas eu mon diplôme des Ponts et Chaussées, témoigne Romain, ancien bénéficiaire. J'ai pu ainsi effectuer sereinement ces deux années dans un établissement réputé, et arrivé préparé au mieux aux concours."