"Les jeunes ne doivent pas être les sacrifiés de la crise !" Depuis plusieurs semaines, la ministre du Travail Muriel Pénicaud appelait les entreprises touchées par la crise du COVID à ne pas oublier de recruter des jeunes et en particulier des apprentis.
En cette fin d'année scolaire si particulière, beaucoup ont en effet commencé à chercher une entreprise avec qui signer un contrat d'apprentissage. Or avec la mise en place du télétravail ou du chômage partiel, les services de ressources humaines sont souvent débordés par la gestion des équipes en place... et le recrutement des apprentis risque d'avoir du retard à l'allumage.
Les aides annoncées par le gouvernement suite à une grande réunion à l'Elysée le 4 juin 2020 arrivent donc à point. Les entreprises qui recruteront un apprenti du 1er juillet au 28 février 2021 bénéficieront d'une aide élargie à l'embauche de 5000 euros pour les mineurs et de 8000 euros pour les majeurs (de 18 à 30 ans).
En cette fin d'année scolaire si particulière, beaucoup ont en effet commencé à chercher une entreprise avec qui signer un contrat d'apprentissage. Or avec la mise en place du télétravail ou du chômage partiel, les services de ressources humaines sont souvent débordés par la gestion des équipes en place... et le recrutement des apprentis risque d'avoir du retard à l'allumage.
Les aides annoncées par le gouvernement suite à une grande réunion à l'Elysée le 4 juin 2020 arrivent donc à point. Les entreprises qui recruteront un apprenti du 1er juillet au 28 février 2021 bénéficieront d'une aide élargie à l'embauche de 5000 euros pour les mineurs et de 8000 euros pour les majeurs (de 18 à 30 ans).
Pour des apprentis préparant un diplôme du CAP à bac+3
Point important : cette aide sera accordée pour les apprentis préparant des diplômes allant jusqu'à la licence professionnelle, alors que jusqu'à présent les aides à l'embauche d'apprentis étaient réservées au niveau CAP à bac.
Les jeunes qui ont choisi sur Parcoursup une formation postbac par l'apprentissage peuvent donc reprendre courage. Cumulé avec les autres aides, le coup de pouce du gouvernement rend en effet le recrutement d'un apprenti de moins de 20 ans quasiment gratuit.
D'autre part les entreprises de moins de 250 salariés peuvent en bénéficier sans condition particulière, ce qui doit inciter les candidats à ne pas négliger les PME. Les entreprises de plus grande taille, elles, devront rembourser l'aide si elles n'accueillent pas au moins 5% d'apprentis dans leurs effectifs en 2021.
Les jeunes qui ont choisi sur Parcoursup une formation postbac par l'apprentissage peuvent donc reprendre courage. Cumulé avec les autres aides, le coup de pouce du gouvernement rend en effet le recrutement d'un apprenti de moins de 20 ans quasiment gratuit.
D'autre part les entreprises de moins de 250 salariés peuvent en bénéficier sans condition particulière, ce qui doit inciter les candidats à ne pas négliger les PME. Les entreprises de plus grande taille, elles, devront rembourser l'aide si elles n'accueillent pas au moins 5% d'apprentis dans leurs effectifs en 2021.
Les grandes écoles inquiètes pour leurs apprentis
Si l'aide gouvernementale concerne les entreprises recrutant des apprentis jusqu'à bac+3, elle exclut ceux qui préparent un bac+5, master ou diplôme de grande école.
Un point que la Conférence des grandes écoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI) ont aussitôt déploré : "L’instabilité économique qui s’annonce risque de dissuader les entreprises, toutes tailles confondues, de recruter des apprentis de l’enseignement supérieur en particulier dans les secteurs les plus touchés par la crise (l’aéronautique, l’automobile, la mécanique, l’événementiel…)", indique la Conférence des grandes écoles.
"Les PME risquent de recruter moins d'apprentis ingénieurs et de ralentir leur dynamique d'innovation à un moment où il faut préparer la France du futur!", souligne Jacques Fayolle, président de la CDEFI et directeur de Télécom Saint-Etienne.
En 2019, sur les 40 000 ingénieurs diplômés en France, 14% l'ont été par l'apprentissage.
Si l'aide gouvernementale concerne les entreprises recrutant des apprentis jusqu'à bac+3, elle exclut ceux qui préparent un bac+5, master ou diplôme de grande école.
Un point que la Conférence des grandes écoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI) ont aussitôt déploré : "L’instabilité économique qui s’annonce risque de dissuader les entreprises, toutes tailles confondues, de recruter des apprentis de l’enseignement supérieur en particulier dans les secteurs les plus touchés par la crise (l’aéronautique, l’automobile, la mécanique, l’événementiel…)", indique la Conférence des grandes écoles.
"Les PME risquent de recruter moins d'apprentis ingénieurs et de ralentir leur dynamique d'innovation à un moment où il faut préparer la France du futur!", souligne Jacques Fayolle, président de la CDEFI et directeur de Télécom Saint-Etienne.
En 2019, sur les 40 000 ingénieurs diplômés en France, 14% l'ont été par l'apprentissage.
Six mois pour trouver son contrat au lieu de trois
Enfin, les apprentis inscrits en CFA auront six mois (au lieu de trois) pour trouver leur contrat, un point largement réclamé par tous les acteurs de l'alternance.
"C'est pour moi une mesure-phare, commente Yves Hinnekint, président de Walt, association créée pour promouvoir l'apprentissage et directeur général du Groupe Talis. Car il y a incontestablement un décalage des processus de recrutement. Dans les CFA, ces six mois vont permettre d'aider chaque jeune à arracher son contrat".
La tâche serait donc si rude ? "J'observe sur le site de Walt un fléchissement des offres de l'ordre de 10% environ, estime Yves Hinnekint. Mais il est difficile encore de savoir si c'est un retard ou une diminution. Si l'économie repart, l'apprentissage va repartir".
Il serait en effet dommage que l'apprentissage qui a connu une belle croissance en 2019 subisse le contrecoup de la crise du COVID.
"C'est pour moi une mesure-phare, commente Yves Hinnekint, président de Walt, association créée pour promouvoir l'apprentissage et directeur général du Groupe Talis. Car il y a incontestablement un décalage des processus de recrutement. Dans les CFA, ces six mois vont permettre d'aider chaque jeune à arracher son contrat".
La tâche serait donc si rude ? "J'observe sur le site de Walt un fléchissement des offres de l'ordre de 10% environ, estime Yves Hinnekint. Mais il est difficile encore de savoir si c'est un retard ou une diminution. Si l'économie repart, l'apprentissage va repartir".
Il serait en effet dommage que l'apprentissage qui a connu une belle croissance en 2019 subisse le contrecoup de la crise du COVID.
Et une aide à l'équipement informatique des apprentis
Enfin, la ministre du Travail a annoncé que l'Etat allait accorder une aide à l'équipement numérique et informatique des apprentis.
Comme les autres établissements, les CFA - où les apprentis reçoivent leur formation théorique - ont en effet dû stopper les cours en présentiel durant le confinement. Ceux qui étaient déjà familiers du e-learning ont pu dispenser la formation à distance.
C'est le cas par exemple des CFA du Groupe IGS, spécialiste privé de l'alternance pour les métiers du tertiaire. Mais d'autres CFA où l'enseignement se fait sur un plateau technique n'ont pu offrir cette continuité pédagogique.
D'autre part un apprenti sur dix n'aurait pu suivre sa formation à distance faute d'ordinateur. "C'est donc une bonne idée de les aider à s'équiper, déclare Yves Hinnekinkt, car depuis le confinement, le télé-apprenti est né !"
Comme les autres établissements, les CFA - où les apprentis reçoivent leur formation théorique - ont en effet dû stopper les cours en présentiel durant le confinement. Ceux qui étaient déjà familiers du e-learning ont pu dispenser la formation à distance.
C'est le cas par exemple des CFA du Groupe IGS, spécialiste privé de l'alternance pour les métiers du tertiaire. Mais d'autres CFA où l'enseignement se fait sur un plateau technique n'ont pu offrir cette continuité pédagogique.
D'autre part un apprenti sur dix n'aurait pu suivre sa formation à distance faute d'ordinateur. "C'est donc une bonne idée de les aider à s'équiper, déclare Yves Hinnekinkt, car depuis le confinement, le télé-apprenti est né !"
Pas de mesure pour les ruptures de contrat
En revanche le gouvernement n'a rien annoncé pour les apprentis qui subiraient une rupture de contrat, mesure pourtant réclamée par l'Association nationale des apprentis de France (Anaf).
Pendant le confinement, de nombreux apprentis ont été mis au chômage partiel comme les autres salariés, et beaucoup ont vu leur contrat d'apprentissage rompu car le suivi par leur tuteur n'était plus possible, notamment dans les métiers de l'industrie, du transport ou de la vente.
L'Anaf a aussi regretté que le gouvernement n'ait pas exigé un meilleur accompagnement des apprentis en échange de ses aides à l'embauche. "Les entreprises ont déjà tendance à ne pas accompagner suffisamment leurs apprentis, déplore Aurélien Cadiou, président de l'Anaf. Avec cette aide, il ne faudrait pas sacrifier la qualité de l'apprentissage à la qualité des contrats".
Vidéo : Aurélien Cadiou, président de l'Anaf, sur BFMTV
Pendant le confinement, de nombreux apprentis ont été mis au chômage partiel comme les autres salariés, et beaucoup ont vu leur contrat d'apprentissage rompu car le suivi par leur tuteur n'était plus possible, notamment dans les métiers de l'industrie, du transport ou de la vente.
L'Anaf a aussi regretté que le gouvernement n'ait pas exigé un meilleur accompagnement des apprentis en échange de ses aides à l'embauche. "Les entreprises ont déjà tendance à ne pas accompagner suffisamment leurs apprentis, déplore Aurélien Cadiou, président de l'Anaf. Avec cette aide, il ne faudrait pas sacrifier la qualité de l'apprentissage à la qualité des contrats".
Vidéo : Aurélien Cadiou, président de l'Anaf, sur BFMTV
Un autre volet de mesures pour l'emploi des jeunes est cependant attendu pour le début de l'été 2020. Il devrait comporter notamment des mesures en faveur des contrats de professionnalisation, autre forme d'alternance.