Il paraît normal d'apprendre à lire, à compter, à conduire... Mais faut-il apprendre à aimer ? Pas pour vivre une simple amourette ou une aventure d'un soir. Pour s'engager durablement avec quelqu'un que l'on choisit vraiment, c'est autre chose. Mieux vaut, par exemple, être capable de donner et de recevoir. Savoir communiquer, respecter l'autre. Ne pas avoir peur de sa différence, à commencer par sa différence sexuelle, mais avoir envie de le découvrir.
Les étapes de la vie affective
Où apprend-on tout cela ? A l'école de la vie. De la naissance à l'âge adulte, nous traversons de grandes étapes, bien repérées par les psys, qui forment notre capacité à aimer. Cela se fait progressivement, mais à certains moments, il y a des marches à franchir, comme pour monter un escalier : il faut quitter une marche pour avancer.
On repère une dizaine de marches importantes à franchir : selon les personnes, certaines étapes seront plus importantes que d'autres, l'ordre des marches peut aussi varier ou on peut en "sauter" une. L'important, c'est de ne pas rester bloqué sur une marche, au milieu de l'escalier !
On repère une dizaine de marches importantes à franchir : selon les personnes, certaines étapes seront plus importantes que d'autres, l'ordre des marches peut aussi varier ou on peut en "sauter" une. L'important, c'est de ne pas rester bloqué sur une marche, au milieu de l'escalier !
Première étape : l'amour fusionnel
C'est enfouis contre le sein de notre mère, dans la chaleur de son corps, que nous expérimentons les premiers liens d'amour. Le bébé se nourrit de tendresse autant que de lait. Il lui faut sa mère presque toute entière, à tout moment. Son corps, c'est presque le sien.
Cet amour fusionnel, nous en gardons toujours la nostalgie... Ah ! si nous pouvions toujours rester dans les bras l'un de l'autre ! Sauf que, même dans un grand amour, les amoureux ont toujours besoin de se laisser un peu d'air pour pouvoir respirer.
Cet amour fusionnel, nous en gardons toujours la nostalgie... Ah ! si nous pouvions toujours rester dans les bras l'un de l'autre ! Sauf que, même dans un grand amour, les amoureux ont toujours besoin de se laisser un peu d'air pour pouvoir respirer.
2/ La séparation
Heureusement, dès la petite enfance, les premières séparations apprennent à l'enfant que sa mère n'est pas faite que pour lui, qu'il faut la partager (avec un frère, une soeur, un père) que l'on peut se quitter, s'attendre, et se retrouver.
En s'arrachant ainsi à l'amour fusionnel, nous franchissons une première marche. Nous apprenons qu'on peut s'aimer en étant différents et sans être toujours ensemble. Bien sûr, ceux qui auraient mal vécu ce passage pourront garder l'angoisse d'être abandonnés, mal aimés. Ils auront tendance à vouloir capter l'amour des autres pour se rassurer. Gare aux amoureux(se) jaloux(ses) qui veulent scotcher leur bien-aimé(e).
En s'arrachant ainsi à l'amour fusionnel, nous franchissons une première marche. Nous apprenons qu'on peut s'aimer en étant différents et sans être toujours ensemble. Bien sûr, ceux qui auraient mal vécu ce passage pourront garder l'angoisse d'être abandonnés, mal aimés. Ils auront tendance à vouloir capter l'amour des autres pour se rassurer. Gare aux amoureux(se) jaloux(ses) qui veulent scotcher leur bien-aimé(e).
3/ L'amour du parent de sexe opposé
C'est la fameuse étape du "complexe d'Oedipe". Vers 4 ou 5 ans, l'enfant se découvre garçon ou fille. Il se sent attiré par le parent du sexe opposé. "Maman, je pourrai me marier avec toi ?", demande le petit garçon. Comme on lui répond qu'il ne peut pas, du coup, il comprend qu'il devra se marier avec une autre femme, et pour cela, il essaye de ressembler à son père. La fille, elle, veut ressembler à sa mère pour être aimée un jour par un homme.
Même si nous n'en avons en général aucun souvenir, c'est le moment où notre psychisme profond intègre notre identité d'homme ou de femme. Dans l'immense majorité des cas, l'enfant en est heureux. Pour quelques-uns, cette acceptation est plus difficile et les spécialistes situent là l'origine d'une future homosexualité.
Même si nous n'en avons en général aucun souvenir, c'est le moment où notre psychisme profond intègre notre identité d'homme ou de femme. Dans l'immense majorité des cas, l'enfant en est heureux. Pour quelques-uns, cette acceptation est plus difficile et les spécialistes situent là l'origine d'une future homosexualité.
4/ Les camarades, l'école
D'une certaine façon, pendant l'enfance, la sexualité est en sommeil. Mais l'affectivité, le besoin d'aimer et d'être aimé, de s'attacher à d'autres personnes fonctionnent à plein. C'est comme un réservoir que nous chercherions à remplir.
A cette étape, l'enfant commence à remplir son réservoir affectif avec d'autres personnes que celles de sa famille. A l'école, il se fait des camarades et noue des liens avec des adultes (institutrices, moniteurs...). Il se socialise, apprend ainsi à respecter des limites et à respecter les autres. Le développement du langage lui permet aussi de mieux communiquer et de dire ses émotions à ceux qu'il aime.
A cette étape, l'enfant commence à remplir son réservoir affectif avec d'autres personnes que celles de sa famille. A l'école, il se fait des camarades et noue des liens avec des adultes (institutrices, moniteurs...). Il se socialise, apprend ainsi à respecter des limites et à respecter les autres. Le développement du langage lui permet aussi de mieux communiquer et de dire ses émotions à ceux qu'il aime.
5/ Les amours imaginaires
Vers 11 ans chez la fille, 13 ans en moyenne chez le garçon, la puberté commence. Les pulsions sexuelles s'éveillent, l'intérêt pour le sexe opposé aussi. Mais l'autre sexe paraît encore si différent, si difficile à aborder, qu'on est incapable d'avoir des relations amoureuses (ou même amicales) avec lui.
L'amour se joue donc dans l'imaginaire : on rêve d'amour, du Grand Amour, d'aventures sexuelles ou d'histoires sentimentales. On se donne parfois du plaisir sexuel en solitaire. La littérature, Internet, les magazines, les forums entre jeunes adolescents alimentent ce rêve dont des adultes sans scrupules peuvent d'ailleurs essayer de profiter... Il est clair que l'on ne peut toute sa vie rester sur cette marche...
L'amour se joue donc dans l'imaginaire : on rêve d'amour, du Grand Amour, d'aventures sexuelles ou d'histoires sentimentales. On se donne parfois du plaisir sexuel en solitaire. La littérature, Internet, les magazines, les forums entre jeunes adolescents alimentent ce rêve dont des adultes sans scrupules peuvent d'ailleurs essayer de profiter... Il est clair que l'on ne peut toute sa vie rester sur cette marche...
6/ L'amour de soi
Oui, on désire tellement aimer "pour de vrai". A cette période, qui correspond souvent au début de l'adolescence, chacun est alors confronté à sa propre image. Suis-je assez bien foutu ? suis-je belle ? puis-je plaire ? saurai-je attirer une fille ? oserai-je le regarder ?etc, etc. Cela peut se traduire par de longues séances devant le miroir, pour les filles ou les garçons non moins soucieux de leur look.
Tout cela est bien normal : il faut commencer par s'aimer soi-même et par avoir confiance en soi avant d'aller vers les autres. Comme pour les autres marches, le tout est de ne pas en rester là toute sa vie. Aimer, c'est arrêter de regarder son nombril, et être capable d'apprécier quelqu'un d'autre. Ceux qui restent figés à ce stade sans arriver à s'aimer eux-mêmes risquent de pourrir leurs relations amoureuses : ils chercheront non à rendre l'autre heureux, mais à se rassurer, à se faire admirer. Ils risquent aussi de dire oui à la première personne qui s'intéresse à eux par peur de rester seuls. La solution est donc d'avoir une juste estime de soi, puis de passer aux étapes suivantes.
Tout cela est bien normal : il faut commencer par s'aimer soi-même et par avoir confiance en soi avant d'aller vers les autres. Comme pour les autres marches, le tout est de ne pas en rester là toute sa vie. Aimer, c'est arrêter de regarder son nombril, et être capable d'apprécier quelqu'un d'autre. Ceux qui restent figés à ce stade sans arriver à s'aimer eux-mêmes risquent de pourrir leurs relations amoureuses : ils chercheront non à rendre l'autre heureux, mais à se rassurer, à se faire admirer. Ils risquent aussi de dire oui à la première personne qui s'intéresse à eux par peur de rester seuls. La solution est donc d'avoir une juste estime de soi, puis de passer aux étapes suivantes.
7/ L'ami(e) du même sexe
Lorsqu'on commence à se sentir moins proche de ses parents, le besoin d'avoir une relation privilégiée et chaleureuse avec quelqu'un est de plus en plus fort. A l'adolescence, ce besoin d'affection s'investit donc souvent dans une amitié avec quelqu'un du même âge et du même sexe. Pourquoi du même sexe ? Non parce que l'on est homosexuel, mais simplement parce qu'il est plus aisé d'aller vers celui ou celle qui nous ressemble que vers l'autre sexe qui provoque encore bien des craintes. C'est d'ailleurs l'époque des confidences, des longues conversations sur MSN ou au téléphone.
Cette amitié construit et permet de se fortifier face à un monde qui paraît encore bien menaçant. D'où le fort attachement qui se noue souvent. Si l'ami(e) nous trahit, c'est le désespoir absolu, le drame, le vrai chagrin d'amour, et pourtant, ce n'est pas encore de l'amour...
Cette amitié construit et permet de se fortifier face à un monde qui paraît encore bien menaçant. D'où le fort attachement qui se noue souvent. Si l'ami(e) nous trahit, c'est le désespoir absolu, le drame, le vrai chagrin d'amour, et pourtant, ce n'est pas encore de l'amour...
8/ Les amitiés nombreuses
Avec le temps et les étapes normales de la vie (par exemple, tout simplement, les déménagements ou les changements d'établissement scolaire), on s'ouvre peu à peu à d'autres amitiés... garçons et filles. Plus à l'aise dans son corps, dans sa tête, plus confiant en soi-même, on a moins peur aussi de l'autre sexe.
C'est souvent le temps du lycée ou de la grande adolescence. On peut diversifier ses amitiés, apprendre à aller vers des personnes différentes et à s'y adapter, apprendre à communiquer, à écouter... des qualités qui seront bien utiles dans la vie de couple.
C'est souvent le temps du lycée ou de la grande adolescence. On peut diversifier ses amitiés, apprendre à aller vers des personnes différentes et à s'y adapter, apprendre à communiquer, à écouter... des qualités qui seront bien utiles dans la vie de couple.
9/ L'attirance pour l'autre sexe en général
Certains jours, le garçon est tellement attiré par les filles en général, qu'il a l'impression de toutes les désirer, de pouvoir toutes les aimer. Il est un peu comme un papillon prêt à se poser sur toutes les fleurs. Du côté féminin, c'est un peu pareil. Dès qu'un garçon s'approche d'elle, lui parle, lui manifeste le moindre intérêt, le coeur de la fille s'emballe. Elle se sent tomber amoureuse chaque jour, se laissant enflammer par son imagination au moindre regard.
Le risque, c'est bien sûr de croire à un amour là où l'autre cherche seulement une expérience avec "une" fille ou "un" garçon. Attention aussi de ne pas former trop tôt un "bébé couple" alors qu'on ne s'est pas vraiment choisi. Ou de poser des gestes qui engagent, alors qu'on n'est absolument pas prêt à s'engager
Le risque, c'est bien sûr de croire à un amour là où l'autre cherche seulement une expérience avec "une" fille ou "un" garçon. Attention aussi de ne pas former trop tôt un "bébé couple" alors qu'on ne s'est pas vraiment choisi. Ou de poser des gestes qui engagent, alors qu'on n'est absolument pas prêt à s'engager
10/ Les premiers choix
Avec le temps, on découvre que l'on est plutôt attiré par tel ou tel type d'homme ou de femme. On mûrit, on construit sa personnalité, et l'on commence à faire des choix amoureux. Parmi tous ses ami(e)s, on ne voit plus que lui ou qu'elle, on croit avoir trouvé "le bon" ou "la bonne"... Pourtant, il est vrai que les premières histoires d'amour ne sont pas toujours les bonnes. Sentiment non partagé ou trop vite évanoui, déception, rupture, chagrin... Certains s'inquiètent : trouveront-ils un jour le véritable amour ?
Pour ne pas rester durant des années sur la marche des amours éphémères, deux écueils sont à éviter :
- Mettre trop vite la main sur un(e) amoureux(se), s'engager sans prendre le temps de le connaître suffisamment, de dialoguer, d'évoquer un projet commun. On forme alors un couple mal assorti qui finit forcément par casser.
- Multiplier les expériences sans se poser la question de l'engagement. On se laisse porter par le hasard des rencontres, mais sans faire de choix. Certains commencent même à vivre avec quelqu'un par facilité, parce qu'il ou elle est là, tout en sachant que ce n'est pas l'amour de leur vie... Le problème, c'est que si le "grand amour" passe, on n'est pas dispo pour le saisir.
Pour ne pas rester durant des années sur la marche des amours éphémères, deux écueils sont à éviter :
- Mettre trop vite la main sur un(e) amoureux(se), s'engager sans prendre le temps de le connaître suffisamment, de dialoguer, d'évoquer un projet commun. On forme alors un couple mal assorti qui finit forcément par casser.
- Multiplier les expériences sans se poser la question de l'engagement. On se laisse porter par le hasard des rencontres, mais sans faire de choix. Certains commencent même à vivre avec quelqu'un par facilité, parce qu'il ou elle est là, tout en sachant que ce n'est pas l'amour de leur vie... Le problème, c'est que si le "grand amour" passe, on n'est pas dispo pour le saisir.
11/ L'engagement dans la durée
Arrive enfin un moment où l'on est assez mûr pour reconnaître une personne qui nous convient vraiment. Coup de foudre ? Pas forcément. Parfois c'est une amitié qui se transforme peu à peu en amour, ou la rencontre d'une personne nouvelle qui nous attire un peu, puis beaucoup... Dans tout les cas, on est capable de créer une relation qui s'enrichit grâce au dialogue, à l'écoute, à des activités communes. On confronte ses projets, ses idées. Il y a beaucoup de choses qui rapprochent. Des différences aussi. Non seulement on n'en a plus peur, mais on a envie de les découvrir toujours davantage.
Après avoir bien réfléchi, on est mûr pour s'engager, pour construire un couple qui dure. Cela veut dire qu'on est capable de prendre une décision : renoncer à ces anciennes relations, à sa solitude, être fidèle... Pour avancer, il faut dire oui ou non. Est-ce l'homme ou la femme de ma vie ? Finalement, c'est à nous de le décider. A nous de choisir de faire de cet amour un "grand amour".
Sur le même sujet :
Comment savoir si je l'aime vraiment ?
Y a-t-il une seule personne faite pour moi ?
L'amour peut-il durer ?
Après avoir bien réfléchi, on est mûr pour s'engager, pour construire un couple qui dure. Cela veut dire qu'on est capable de prendre une décision : renoncer à ces anciennes relations, à sa solitude, être fidèle... Pour avancer, il faut dire oui ou non. Est-ce l'homme ou la femme de ma vie ? Finalement, c'est à nous de le décider. A nous de choisir de faire de cet amour un "grand amour".
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