Ne pas écouter ses parents, à un certain âge, c'est normal. Ses profs ? c'est fréquent. Et ses amis ? ses collègues, ses voisins ? "Je parle beaucoup, j'ai le contact facile", dit Sophie. Mais écoutez-vous vraiment les autres ? Prenez-vous le temps de les comprendre ? Tenez-vous compte de leurs idées, leurs soucis ?
Après avoir franchi les premières épreuves du difficile concours Cadets d'Air France pour devenir pilote de ligne, Mathieu a dû subir les tests psychologiques : une épreuve de groupe durant laquelle plusieurs candidats doivent résoudre un problème sous l'oeil d'un psychologue. Un test classique utilisé par nombre d'entreprises pour recruter ! Retenu pour présenter la solution du groupe, Mathieu n'a malheureusement pas convaincu le jury. "On m'a reproché de ne pas tenir compte assez des idées des autres, de ne pas savoir écouter ".
Après avoir franchi les premières épreuves du difficile concours Cadets d'Air France pour devenir pilote de ligne, Mathieu a dû subir les tests psychologiques : une épreuve de groupe durant laquelle plusieurs candidats doivent résoudre un problème sous l'oeil d'un psychologue. Un test classique utilisé par nombre d'entreprises pour recruter ! Retenu pour présenter la solution du groupe, Mathieu n'a malheureusement pas convaincu le jury. "On m'a reproché de ne pas tenir compte assez des idées des autres, de ne pas savoir écouter ".
Ecouter, ça s'apprend
Eh oui, écouter n'est pas si naturel qu'on pourrait le penser. Il ne suffit par d'avoir deux oreilles. Ecouter quelqu'un en profondeur, c'est faire une démarche volontaire qui n'a rien de passif. Ecouter, ce n'est pas seulement entendre. C'est décider de se rendre attentif à celui ou celle qui me parle.
Je suis en cours et le prof attaque son chapitre : vais-je écouter ou penser à autre chose ? Ma soeur entre dans ma chambre et s'assoit sur mon lit, l'air contrarié : vais-je lever le nez de mon bouquin pour écouter ce qui ne va pas ? Mon copain s'assoit en face de moi dans le train : vais-je arrêter mon iPod ?
Pour écouter, il faut laisser un peu de place à l'autre, lui donner de l'attention. Mais ce n'est pas tout. Il y a une façon d'écouter vraiment. Dans les années 50, un psychologue américain, Thomas Gordon, a défini ce qui s'appelle "l'écoute active". Un art d'écouter les autres qui permet de mieux les comprendre et d'éviter ainsi pas mal de conflits. Depuis, il y a des stages d'écoute partout : dans les entreprises, les associations...
Je suis en cours et le prof attaque son chapitre : vais-je écouter ou penser à autre chose ? Ma soeur entre dans ma chambre et s'assoit sur mon lit, l'air contrarié : vais-je lever le nez de mon bouquin pour écouter ce qui ne va pas ? Mon copain s'assoit en face de moi dans le train : vais-je arrêter mon iPod ?
Pour écouter, il faut laisser un peu de place à l'autre, lui donner de l'attention. Mais ce n'est pas tout. Il y a une façon d'écouter vraiment. Dans les années 50, un psychologue américain, Thomas Gordon, a défini ce qui s'appelle "l'écoute active". Un art d'écouter les autres qui permet de mieux les comprendre et d'éviter ainsi pas mal de conflits. Depuis, il y a des stages d'écoute partout : dans les entreprises, les associations...
Ce qui ressemble à de l'écoute mais n'est pas de l'écoute.
Pour bien écouter, il faut d'abord se débarrasser des mauvais plis, des habitudes que nous pouvons avoir quand nous parlons aux autres.
Exemple : mon meilleur ami arrive, l'air triste et me dis "J'ai pas la forme aujourd'hui". L'écouter, ce n'est pas :
- L'interrompre, lui couper la parole : "Eh tu sais pas, j'ai vu untel hier..."
- Lui poser des questions, être curieux et inquisiteur : "Qu'est-ce que t'as fait ? Tu as vu Julie ? Tu as été chez Paul ?
- Lui donner des conseils : "Tu devrais faire ci et ça..."
- Emettre un jugement : "C'est parce que tu sors pas assez, ou..." "Moi je pense que tu devrais faire cela..." - Ramener les choses à soi : "Eh ben moi, je vais mieux mais..."
En réalité, toutes ces attitudes empêchent l'autre d'aller plus loin. Il ne peut exprimer ce qu'il avait besoin de dire à quelqu'un.
Exemple : mon meilleur ami arrive, l'air triste et me dis "J'ai pas la forme aujourd'hui". L'écouter, ce n'est pas :
- L'interrompre, lui couper la parole : "Eh tu sais pas, j'ai vu untel hier..."
- Lui poser des questions, être curieux et inquisiteur : "Qu'est-ce que t'as fait ? Tu as vu Julie ? Tu as été chez Paul ?
- Lui donner des conseils : "Tu devrais faire ci et ça..."
- Emettre un jugement : "C'est parce que tu sors pas assez, ou..." "Moi je pense que tu devrais faire cela..." - Ramener les choses à soi : "Eh ben moi, je vais mieux mais..."
En réalité, toutes ces attitudes empêchent l'autre d'aller plus loin. Il ne peut exprimer ce qu'il avait besoin de dire à quelqu'un.
Comment bien écouter ?
Mettez-vous à la place de votre ami. De quoi a-t-il le plus besoin ? De conseils ? De jugement ? Non. Quand nous avons quelque choses d'important à dire, nous attendons seulement une oreille attentive, de l'attention mais de la discrétion, de l'intérêt mais peu de paroles.
Concrètement, pour bien écouter, il faut :
- ne pas interrompre l'autre, le laisser aller au bout, et même, ne pas avoir peur de laisser le silence s'installer... car celui qui s'exprime ne va pas forcément tout sortir du premier coup.
- être attentif aux paroles prononcées, aux idées émises par celui qui nous parle,
- relancer la conversation seulement à partir de ce que l'autre a dit, sans introduire d'idées venant de nous (conseils, questions) : "Tu dis que tu n'as pas la forme...".
Souvent, il suffit de reformuler en une phrase ou deux ce que nous avons compris. Votre collègue vous explique qu'il est débordé de travail, qu'il est très en retard dans le dossier à rendre. Plutôt que de lui dire "C'est embêtant, tu vas nous mettre en retard" (attitude de jugement), on peut lui dire : "Tu es angoissé à l'idée de ne pas rendre ton travail". Cette façon de faire montre de la compréhension, notre interlocuteur le sent et cela peut l'inciter à en dire plus.
Concrètement, pour bien écouter, il faut :
- ne pas interrompre l'autre, le laisser aller au bout, et même, ne pas avoir peur de laisser le silence s'installer... car celui qui s'exprime ne va pas forcément tout sortir du premier coup.
- être attentif aux paroles prononcées, aux idées émises par celui qui nous parle,
- relancer la conversation seulement à partir de ce que l'autre a dit, sans introduire d'idées venant de nous (conseils, questions) : "Tu dis que tu n'as pas la forme...".
Souvent, il suffit de reformuler en une phrase ou deux ce que nous avons compris. Votre collègue vous explique qu'il est débordé de travail, qu'il est très en retard dans le dossier à rendre. Plutôt que de lui dire "C'est embêtant, tu vas nous mettre en retard" (attitude de jugement), on peut lui dire : "Tu es angoissé à l'idée de ne pas rendre ton travail". Cette façon de faire montre de la compréhension, notre interlocuteur le sent et cela peut l'inciter à en dire plus.
Ecouter, à quoi ça sert ?
Si je me sens écouté et compris, je suis encouragé à exprimer plus de choses : cela m'évite de garder toutes mes émotions pour moi, et me procure un certain apaisement. Je suis encouragé aussi à formuler des idées, ce qui peut être très créatif et aider à trouver des solutions à des problèmes.
Tout ceci peut être très utile :
- dans la vie de travail : il est prouvé que les gens qui s'écoutent lorsqu'ils travaillent ensemble communiquent mieux, ont plus d'idées, sont mieux coordonnés, ont un travail d'équipe plus fructueux, gèrent mieux leurs divergences, ont moins d'incompréhension et moins de conflits.
- dans la vie privée (famille, couple, groupe d'amis) : le climat d'écoute permet d'évacuer les émotions, de mieux connaître et comprendre l'autre, de fortifier les liens et les sentiments (amitié, amour, confiance), de dédramatiser les incompréhensions et les conflits. Mais lorsqu'on a quelque chose à dire, faut-il s'écraser ? Non, mais il y a un temps pour écouter l'autre, essayer de le comprendre, et un temps pour parler à son tour. L'idéal étant de savoir écouté et d'être écouté.
Tout ceci peut être très utile :
- dans la vie de travail : il est prouvé que les gens qui s'écoutent lorsqu'ils travaillent ensemble communiquent mieux, ont plus d'idées, sont mieux coordonnés, ont un travail d'équipe plus fructueux, gèrent mieux leurs divergences, ont moins d'incompréhension et moins de conflits.
- dans la vie privée (famille, couple, groupe d'amis) : le climat d'écoute permet d'évacuer les émotions, de mieux connaître et comprendre l'autre, de fortifier les liens et les sentiments (amitié, amour, confiance), de dédramatiser les incompréhensions et les conflits. Mais lorsqu'on a quelque chose à dire, faut-il s'écraser ? Non, mais il y a un temps pour écouter l'autre, essayer de le comprendre, et un temps pour parler à son tour. L'idéal étant de savoir écouté et d'être écouté.