Quand de jeunes Tchétchènes viennent étudier en France



Une poignée de jeunes arrivés tout droit de Tchétchénie font leur rentrée dans des écoles ou des facs françaises. Un espoir fou lorsqu'on vient d'un pays meurtri par la guerre, mais rendu possible grâce à Etudes sans Frontières, une association créée en 2003 par de jeunes Français et qui cherche de nouveaux bénévoles.




Comme nous étions étudiants, nous avons décidé d'aider les étudiants

Aurélia Chaudagne, fondatrice d'Etudes sans Frontières.
Aurélia Chaudagne, fondatrice d'Etudes sans Frontières.
Au départ de cette initiative, comme souvent, une personne : Aurélia avait choisi le russe en première langue dès la sixième, au départ pour des questions de sectorisation. Très vite, elle se passionne pour cette langue et ce pays. "J'y suis partie en vacances dès l'âge de 12 ans", confie-t-elle. Au lycée, entre la seconde et la première, elle part vivre un an en Russie dans une famille d'accueil. En 1999, elle intègre Sciences Po et se spécialise dans les pays de l'Est.
La guerre en Tchétchénie fait rage et Aurélia est choquée par la violence de l'oppression russe. A Paris, avec une dizaine d'amis, elles court les manifs de soutien à la Tchétchénie. "Mais nous étions toujours très peu nombreux, alors nous avons décidé de mener une action concrète : comme nous étions étudiants, nous avons choisi d'aider les étudiants", raconte-t-elle.

Avoir 20 ans en Tchétchénie : un avenir bouché

Le logo de l'association.
Le logo de l'association.
En 2003, le groupe fonde donc Etudes sans Frontières (ESF), une association qui veut permettre à de jeunes Tchétchènes de venir faire leurs études en France pour se former et repartir ensuite reconstruire leur pays.

"Après deux guerres d'une rare violence, aujourd'hui, les habitants vivent toujours dans la peur des rafles et des opérations de nettoyage menées par les troupes russes ou les milices tchétchènes pro-russes, expliquent les membres d'ESF. Et les jeunes sont la cible privilégiée des rafles, ils risquent la torture ou la mort, et l'avenir est très largement bouché pour eux. Il leur est presque impossible de mener des études à l'heure actuelle en Tchétchénie : sur les 5 000 étudiants d'avant-guerre, seules quelques centaines fréquentent encore ce qui reste de l'université et de l'institut technique de Grozny".

21 étudiants tchétchènes accueillis en France depuis 2003

Les premiers étudiants accueillis en 2003, à la cité universitaire.
Les premiers étudiants accueillis en 2003, à la cité universitaire.
Pour fonder leur association, en 2003, les amis se démènent. Ils obtiennent d'abord le soutien de personnalités comme Bernard Kouchner, André Glucksman, Jack Lang... Puis ils prennent leur baton de pèlerin et vont frapper à la porte du ministères des Affaires étrangères pour obtenir des visas, à celle d'Air France pour des billets d'avion, celles des facs et des écoles pour des pré-inscriptions, celle de la cité universitaire pour des logements étudiants. Résultat : en septembre 2003, neuf étudiants arrivent de Tchétchénie. Et 21 ont pu être accueillis en France jusqu'à aujourd'hui, la dernière fournée datant de février 2007.

Avec l'agence d'informations Reporters d'espoirs

Vendredi 2 Février 2018

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