Le cursus des études médicales

La première année postbac est celle qui fait le plus parler d'elle pour sa sélectivité. Pourtant, il n'y a plus de "première année de médecine" depuis longtemps ! Après la création de la PACES en 2010, qui était une "première année commune aux (diverses) études de santé", le système a été complètement réformé en 2020.

Il y a désormais deux types de première année postbac : le PASS (parcours avec accès santé spécifique) ou la L.AS, licence (disciplinaire) comportant un accès santé. (lire : Pass ou L.AS, quelle voie pour faire médecine ?)

Dans les deux cas, il faut non seulement valider son année mais être suffisamment bien placé à l'examen classant (que l'on peut passer deux fois) pour accéder à la deuxième année de médecine. Mais que se passe-t-il ensuite si l'on gagne son ticket pour ces dix ans d'études ?

 

Tout le cursus est découpé en trois cycles.

Le premier cycle comporte trois années (comprenant déjà le PASS ou la LAS) et il débouche sur le "diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM). Il permet d'acquérir les connaissances scientifiques médicales de base. C'est donc un cycle à prédominance théorique, avec cependant des stages qui permettent de découvrir la vie de l'hôpital :

• La deuxième année (DFGSM2) ou "P2" est moins stressante que la première car il suffit de valider son année (avoir la moyenne) pour réussir. Le programme est pourtant assez dense, mais la pression est moindre. On commence à aborder les bases de la médecine (sémiologie, anatomie, physiologie...) et on fait aussi des stages d'initiation aux soins infirmiers et de sémiologie (étude des symptômes) à l'hôpital. Des options spécifiques supplémentaires permettent de préparer une orientation vers la recherche.
   
• La troisième année (DFGSM3) poursuit la formation théorique et les stages d'immersion dans divers services hospitaliers. Objectif : commencer à découvrir la façon dont on examine un malade et les signes de maladie.

 

Ce deuxième cycle qui débouche sur le diplôme de formation avancée en sciences médicales (DFASM) comporte à nouveau trois années. Ces trois années (DFASM1, DFASM2, DFASM3) constituent ce qu'on appelle l'externat.
 

• Tout en poursuivant l'étude théorique, l'étudiant plonge dans l'apprentissage clinique au sein des équipes soignantes à l'hôpital : Il/elle est  tous les matins en stage hospitalier et l'après-midi en cours à la fac ou en groupes de travaux dirigés. Les études sont toujours éclairées par la pratique : en médecine, on pratique la formation en alternance depuis bien longtemps.
  L'externe se constitue ainsi une première expérience pratique indispensable. Employé à mi-temps par l'hôpital, il/elle touche une modeste rémunération de 200 à 500 euros par mois. Mais cette période d'externat est exigeante car après des journées si chargées il faut apprendre ses cours et réviser ses examens.
  
   
• La dernière année (DFASM3) qui est donc la sixième année d'études de médecine est particulièrement éprouvante car l'étudiant doit se présenter aux "épreuves dématérialisées nationale" (EDN, ex "ECN") et aux "Examens cliniques objectifs et structurés" (ECOS) : c'est le fameux concours de l'internat que passent tous les étudiants en médecine de France et qui détermine la spécialité et la ville où l'on peut faire son internat. 
  Cardiologie à Toulouse ? médecine générale à Paris Bichat, ou gériatrie à Amiens ? Concrètement, chaque hôpital dispose d'une certain nombre de postes (forcément limité) par spécialité. Les mieux classés sont les premiers à choisir parmi ces postes. Les derniers prennent ce qui reste. 

L'internat constitue donc le dernier étage de la fusée : l'étudiant va approfondir sa formation durant 4 à 5 ans dans la spécialité qu'il a choisie. Le/la jeune interne est employé à plein temps à l'hôpital dans le service de sa spécialité. Il est rémunéré (environ 2000 euros bruts mensuels avec variations selon les lieux, les gardes, les primes de nuit, etc.)

Il suit des malades, les examine et leur administre des traitements, sous la supervision d'un chef de service et de médecins seniors. Les internes qui ont choisi la spécialité de médecine générale peuvent effectuer ces stages dans des cabinets privés en ville. A la fin de l'internat, ils peuvent commencer à y faire des remplacements, mais ne peuvent pas encore s'installer à leur compte.

 

Au terme de l'internat, on obtient son "diplôme d'études spécialisé" (DES) mais on n'est pas encore considéré comme "docteur en médecine". Pour cela, il  faut encore soutenir une thèse de médecine : il faut choisir un sujet lié à sa spécialité et rédiger un mémoire de thèse développant le sujet, puis, soutenir sa thèse à l'oral devant un jury composé de médecins et du chef de service qui l'a encadré dans ce travail. 

La présentation de la thèse donne, enfin, le diplôme d'Etat de docteur en médecine, assorti du DES de la filière choisie.

Après ces 10 à 12 an d'études, le jeune médecin est habilité à s'installer en cabinet libéral ou à postuler pour un poste hospitalier.