La grande salle où travaillent les étudiants de 42 à Paris. Crédit photo : William Beaucardet
Non, les écoles comme 42 ne recrutent pas que des décrocheurs ou des petits génies de l'informatique incompris par l'école traditionnelle. On y trouve aussi des filles (11% seulement, c'est vrai) et des étudiants au parcours scolaire classique.
La preuve avec Pauline, 20 ans, en deuxième année à 42 : "J'ai fait un bac S, spécialité maths, raconte-t-elle. Puis je suis entrée en hypokhâgne à l'Institut catholique de Paris, et en khâgne au lycée Fénelon". Malgré sa modestie, un parcours de très bonne élève.
Sauf que Pauline ne s'est pas épanouie du tout dans ces classes préparatoires aux grandes écoles : "L'ambiance de la prépa ne me convenait pas, c'est l'opposé de 42. Les connaissances viennent d'en haut et nous tombent dessus ; il faut apprendre et répéter, répéter...J'avais l'impression de dénaturer tout l'amour que j'avais pour les lettres !"
Résultat : en deuxième année de prépa, elle jette l'éponge avant la fin de l'année. Elle ne passera pas les concours d'entrée à Normale Sup et choisit de se réorienter. Mais n'est-ce pas étrange d'entrer alors à 42, une école du numérique aux méthodes si peu classiques ?
La preuve avec Pauline, 20 ans, en deuxième année à 42 : "J'ai fait un bac S, spécialité maths, raconte-t-elle. Puis je suis entrée en hypokhâgne à l'Institut catholique de Paris, et en khâgne au lycée Fénelon". Malgré sa modestie, un parcours de très bonne élève.
Sauf que Pauline ne s'est pas épanouie du tout dans ces classes préparatoires aux grandes écoles : "L'ambiance de la prépa ne me convenait pas, c'est l'opposé de 42. Les connaissances viennent d'en haut et nous tombent dessus ; il faut apprendre et répéter, répéter...J'avais l'impression de dénaturer tout l'amour que j'avais pour les lettres !"
Résultat : en deuxième année de prépa, elle jette l'éponge avant la fin de l'année. Elle ne passera pas les concours d'entrée à Normale Sup et choisit de se réorienter. Mais n'est-ce pas étrange d'entrer alors à 42, une école du numérique aux méthodes si peu classiques ?
Le choix de 42 : j'avais toujours eu envie de programmer
"Je me suis dit que si j'allais en fac dans mon domaine, les lettres classiques, je n'allais pas avoir beaucoup de débouchés. Alors j'ai entendu parler de 42. Cela m'a attirée car j'avais toujours eu envie de programmer. J'ai passé les tests en ligne et j'ai été prise".
Le plus étonnant est sans doute que Pauline n'avait jamais écrit une ligne de code, et n'a pas cherché à s'exercer avant de passer les tests : "On m'avait dit que 42 avait sa propre norme d'écriture et qu'il valait mieux ne pas prendre de mauvais pli." La logique, rien que la logique, c'est pas beau, ça ?
D'autant qu'ensuite, Pauline a aussi réussi la dernière et rude épreuve de la "piscine" : quatre semaines durant lesquelles les étudiants sont plongés dans le grand bain de la programmation informatique. Seuls ceux qui évitent la noyade sont retenus. "Je n'ai pas eu d'excellentes notes, mais j'ai été reçue", dit-elle sobrement.
Mais alors cette piscine, c'est la même pression que la prépa ?! "Oui et non. Dans la piscine, on est mis en difficulté, c'est vrai. Mais ceux qui gagnent, ce ne sont pas les plus scolaires, mais ceux qui savent trouver par eux-mêmes des solutions. C'est cela qu'on apprend à 42 : les connaissances, je peux aller les chercher moi-même, les solutions, je peux les créer et ça, c'est très libérateur", dit-elle avec un grand sourire.
Le plus étonnant est sans doute que Pauline n'avait jamais écrit une ligne de code, et n'a pas cherché à s'exercer avant de passer les tests : "On m'avait dit que 42 avait sa propre norme d'écriture et qu'il valait mieux ne pas prendre de mauvais pli." La logique, rien que la logique, c'est pas beau, ça ?
"Savoir qu'on peut trouver soi-même des solutions, c'est très libérateur"
D'autant qu'ensuite, Pauline a aussi réussi la dernière et rude épreuve de la "piscine" : quatre semaines durant lesquelles les étudiants sont plongés dans le grand bain de la programmation informatique. Seuls ceux qui évitent la noyade sont retenus. "Je n'ai pas eu d'excellentes notes, mais j'ai été reçue", dit-elle sobrement.
Mais alors cette piscine, c'est la même pression que la prépa ?! "Oui et non. Dans la piscine, on est mis en difficulté, c'est vrai. Mais ceux qui gagnent, ce ne sont pas les plus scolaires, mais ceux qui savent trouver par eux-mêmes des solutions. C'est cela qu'on apprend à 42 : les connaissances, je peux aller les chercher moi-même, les solutions, je peux les créer et ça, c'est très libérateur", dit-elle avec un grand sourire.
Il n'y a pas d'horaires, pas de cours, pas d'enseignants
Pauline, étudiante à 42. © reussirmavie.net
On commence à comprendre pourquoi la demoiselle n'a pas aimé les classes prépa. Mais au quotidien, cette fameuse école, ça se passe comment ?
"Il n'y a pas d'horaires, explique Pauline. L'école est ouverte 24 heures sur 24. On vient quand on veut, on travaille au rythme qu'on veut et chaque étudiant choisit les projets qui l'intéressent.
Au début tout de même, il y a quelques projets imposés pour apprendre le C, le langage de base enseigné à 42. Ensuite, on choisit une spécialité sur un arbre à plusieurs branches : moi pour l'instant je fais de l'infographie, par la suite je me pencherai sur des projets plus poussés en algorithmie, en sécurité ou en web pour voir vers quoi je me dirigerai".
Et les cours, à quoi ressemblent-ils ? "A 42, il n'y a pas de cours, pas d'enseignants, juste une équipe pédagogique qui crée les projets et qui encadre. On choisit les projets sur lesquels on a envie de travailler, et on doit les réaliser, en solo ou en groupe. On travaille tous ensemble au même endroit et si on a une question à poser à quelqu'un, on y va. Il n'y a pas de date de rendu de projet, ça force à se responsabiliser".
"Il n'y a pas d'horaires, explique Pauline. L'école est ouverte 24 heures sur 24. On vient quand on veut, on travaille au rythme qu'on veut et chaque étudiant choisit les projets qui l'intéressent.
Au début tout de même, il y a quelques projets imposés pour apprendre le C, le langage de base enseigné à 42. Ensuite, on choisit une spécialité sur un arbre à plusieurs branches : moi pour l'instant je fais de l'infographie, par la suite je me pencherai sur des projets plus poussés en algorithmie, en sécurité ou en web pour voir vers quoi je me dirigerai".
Et les cours, à quoi ressemblent-ils ? "A 42, il n'y a pas de cours, pas d'enseignants, juste une équipe pédagogique qui crée les projets et qui encadre. On choisit les projets sur lesquels on a envie de travailler, et on doit les réaliser, en solo ou en groupe. On travaille tous ensemble au même endroit et si on a une question à poser à quelqu'un, on y va. Il n'y a pas de date de rendu de projet, ça force à se responsabiliser".
On se corrige les uns les autres entre étudiants
Les méthodes sont décidément très innovantes et c'est ce qui lui plaît. "Pour réaliser mon projet, on me fournit quelques liens, mais c'est à moi d'aller chercher le reste sur internet, explique Pauline.
N'est-ce pas une perte de temps que l'on pourrait éviter aux étudiants ? "Non parce que l'idée, c'est de nous former à créer des programmes innovants par nous-mêmes, pas de copier-coller. D'ailleurs la plupart des développeurs sont des autodidactes et toute notre vie, il faudra se former pour s'adapter aux évolutions".
N'est-ce pas une perte de temps que l'on pourrait éviter aux étudiants ? "Non parce que l'idée, c'est de nous former à créer des programmes innovants par nous-mêmes, pas de copier-coller. D'ailleurs la plupart des développeurs sont des autodidactes et toute notre vie, il faudra se former pour s'adapter aux évolutions".
Des étudiants de 42 travaillent ensemble sur un projet. © William Beaucardet
Même pour l'évaluation, les étudiants sont mis à contribution : "Quand on termine un projet, on se corrige les uns les autres grâce à un barème fixé par l'équipe pédagogique. On est corrigé par quelqu'un qui a déjà fait le projet, comme ça on peut profiter des astuces et des conseils des autres.."
"On a aussi des examens : ce sont des exercices de langage C à résoudre en 4 heures. Il y en a chaque semaine et on s'inscrit quand on veut pour en passer."
"On a aussi des examens : ce sont des exercices de langage C à résoudre en 4 heures. Il y en a chaque semaine et on s'inscrit quand on veut pour en passer."
Beaucoup d'élèves sont recrutés avant la fin des études
Dans quelque temps, Pauline partira en stage en entreprise. Là encore, la souplesse domine : "il faut avoir validé 5 examens pour partir en stage et on a un an et demi pour le faire."
Trouver un stage n'est pas un souci quand on est étudiant à 42, vu la pénurie de développeurs sur le marché du travail : "L'école reçoit énormément d'offres. Beaucoup d'élèves sont d'ailleurs recrutés avant la fin des études, d'autres créent leur startup, dit Pauline. Et le week-end, les entreprises viennent aussi nous proposer de participer à des "hackathons".
Avec tout ça, il lui reste peu de temps pour étancher sa passion pour la littérature. "J'arrive encore à lire un peu, mais c'est vrai que je n'ai pas beaucoup de temps. Parce qu'on si on est libre, on bosse beaucoup quand même, confie-t-elle : environ 70 à 90 heures de travail par semaine". Autant qu'en classe prépa alors ? Pauline sourit mais c'est vraiment sans regret.
"Moi qui voulais enseigner le latin et le grec, ce sera très différent, quoique la programmation informatique, c'est un peu de la grammaire !".
Rens. : www.42.fr/
Trouver un stage n'est pas un souci quand on est étudiant à 42, vu la pénurie de développeurs sur le marché du travail : "L'école reçoit énormément d'offres. Beaucoup d'élèves sont d'ailleurs recrutés avant la fin des études, d'autres créent leur startup, dit Pauline. Et le week-end, les entreprises viennent aussi nous proposer de participer à des "hackathons".
"On est libre, mais on bosse quand même 70 à 90 heures par semaine"
Avec tout ça, il lui reste peu de temps pour étancher sa passion pour la littérature. "J'arrive encore à lire un peu, mais c'est vrai que je n'ai pas beaucoup de temps. Parce qu'on si on est libre, on bosse beaucoup quand même, confie-t-elle : environ 70 à 90 heures de travail par semaine". Autant qu'en classe prépa alors ? Pauline sourit mais c'est vraiment sans regret.
"Moi qui voulais enseigner le latin et le grec, ce sera très différent, quoique la programmation informatique, c'est un peu de la grammaire !".
Rens. : www.42.fr/