Mieux utiliser sa mémoire visuelle dans ses études




Les images aident à mémoriser, mais aussi à comprendre et à retrouver les connaissances. Mais comment utiliser cette mémoire visuelle pour étudier ? Découvrez quelques techniques simples, efficaces et ludiques.





Mieux utiliser sa mémoire visuelle dans ses études
Vous restez des heures devant vos notes de cours ou les pages de vos livres ? Vous ne retenez pas ce que vous lisez ? Les mots glissent sur vous et vous n'imprimez pas ?

C'est sans doute le moment d'utiliser davantage votre mémoire visuelle. Parce qu'elles sollicitent divers réseaux de neurones dans le cerveau - la reconnaissances des formes, des couleurs, des visages, des sensations... - les images peuvent s'ancrer durablement dans notre mémoire.

En plus, notre société est de plus en plus visuelle : les médias, les réseaux sociaux, les objets du quotidien habituent nos yeux aux images, aux pictogrammes colorés, aux lignes fluides et mobiles.


Découvrez la puissance de votre mémoire visuelle... et exploitez-la !

Pour vous persuader de la puissance de votre mémoire visuelle, vous pouvez faire par exemple le "test des doubles photographiques", conçu par Hélène Weber, spécialiste de pédagogie et auteur de l'excellent blog donnezdusens.fr

Hélène vous propose de vous souvenir d'une trentaine d'images projetées rapidement.

Comme vous le constatez, vous réussissez plutôt bien le test. Alors, pourquoi ne pas exploiter davantage ce potentiel dans le cadre de vos études ? 

En mobilisant la pensée visuelle, plusieurs techniques peuvent aider les étudiants à simplifier, comprendre, analyser et retenir les connaissances. Et ne croyez pas qu'elles soient réservées à certains profils soi-disant "visuels" : tout le monde peut en tirer parti à sa façon.

Si vous n'avez pas l'habitude d'associer des images à ce que vous apprenez, allez-y pas à pas. Dans les techniques présentées ci-dessous, commencez par tester ce qui vous paraît le plus simple et le plus attrayant. Vous verrez que cela va enrichir votre apprentissage. Puis vous pourrez aller plus loin. Au final, cela peut vraiment révolutionner votre façon d'apprendre et de réfléchir

Technique 1 : le mind-mapping ou carte mentale, pour prendre de la hauteur

C'est quoi ? Le "mind-mapping" ou carte mentale consiste à résumer un sujet (un cours, un chapitre, un sujet de devoir ou de recherche) sous la forme d'un schéma à plusieurs branches.  

Comment faire ?
Prenez une grande feuille blanche et un stylo. Vous écrivez le sujet du cours ou de la conférence au centre de votre feuille, dans une grosse bulle. Puis vous disposez autour les différentes facettes du sujet dans d'autres bulles reliées à la première par des branches ou des flèches. Les détails, les sous-parties ou les exemples font de nouvelles petites bulles autour des sous-bulles.
Après avoir fait des maps à la main, vous pourrez si vous le voulez utiliser des logiciels comme Framindmap ou Xmind. 

Pourquoi, quel intérêt ? Une mind-map fait mieux apparaître les liens entre les parties du sujet qu'un texte linéraire... Cela aide à organiser ses connaissances, à les clarifier, et donc à mieux comprendre et à mieux retenir.
Une carte mentale évoque d'ailleurs la façon dont les idées se forment dans notre cerveau via les neurones reliés entre eux par ces fines branches que sont les synapses. 


Vidéo : une enseignante présente plusieurs exemples de cartes mentales.

Dans quelles situations utiliser le mind-mapping ?

- Pour résumer tout ce qu'il faut retenir d'un cours
- Pour faire des fiches de révisions et prendre de la hauteur
- Pour commencer à réfléchir à un sujet de dossier ou de dissertation

Technique 2 : les sketchnotes, pour prendre des notes en gribouillant

C'est quoi ? Le sketchnoting est une technique plus récente. Elle consiste à prendre des notes en mêlant les textes et les éléments visuels. Une sketchnote ou "croquinote" comporte des phrases manuscrites, des schémas, des titres et des symboles visuels ou petits dessins réalisés au fil de l'eau et répartis sur la page très librement mais de façon logique

Découvrez ci-dessous des sketchnotes réalisées par l'Américain Mike Rohde, un des maîtres du genre, dans "Le guide avancé du sketchnote", traduit en français chez Eyrolles. Son premier guide, Initiation au sketchnote, a connu un énorme succès.

 

Comment faire ? Si l'enseignant annonce son plan au début, vous réservez d'emblée plusieurs zones dans votre page. Cela peut être des cases, des colonnes, un parcours style chasse au trésor ou une frise chronologique, selon le sujet.
- Puis dans chaque zone, vous notez les titres, sous-titres, les mots-clés, des phrases importantes, des formules, des chiffres. Vous filtrez donc les connaissances et vous les hiérarchisez en variant les tailles, les styles et les couleurs des caractères.
- Vous y ajoutez de petits dessins, des schémas, des pictogrammes, des symboles, des bulles.

Pourquoi, quel intérêt ?
- En mêlant les mots, les phrases, et les petits dessins, le sketchnoting sollicite les zones de notre cerveau qui traitent le visuel (images, schémas, symboles) et le verbal (mots, titres, phrases). 
- Cela stimule l'attention en cours : il faut rester attentif et concentré pour filtrer les connaissances et les organiser en temps réel. Ce n'est pas facile mais la réalisation des petits dessins maintient l'esprit en éveil de façon ludique.
- Cela favorise la compréhension : les schémas mêlés aux mots clarifient les concepts et l'organisation de la page aide à saisir la logique d'ensemble.
- Et la mémorisation est facilitée : une sketchnote vous offre au final un beau résumé du cours, dans un style attrayant et correspondant à votre sensibilité. L'apprentissage est plus rapide d'autant que vous avez mieux suivi le cours.

Allez à la librairie en cliquant sur la couverture.
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Apprendre à sketchnoter, c'est facile !

Vous pensez que vous n'êtes pas assez bon en dessin pour sketchnoter ? Vous vous trompez car il suffit d'un peu d'entraînement pour apprendre à schématiser des concepts. Dans son guide "Sketchnote Time" (Ed. Chêne), Béatrice Lhuillier donne des séries de petits exercices et propose plusieurs méthodes pour débuter.

Ses conseils aux étudiants :
- Commencez par aérer vos notes avec des marges plus grandes, puis ajoutez de petits dessins en vous relisant.
- Pendant vos cours, faites des schémas au crayon à papier, et encrez-les ensuite.
- Constituez-vous peu à peu une bibliothèque d'icônes représentant les concepts les plus courants de vos cours
- Peu à peu, commencez à sketchnoter vos cours en temps réel.
- Vous pouvez aussi faire des sketchnotes pour synthétiser un concept, un chapitre,
- Egalement pour générer des idées au début d'un travail car le visuel stimule la créativité.

Technique 3 : les flashcards pour jouer aux "questions pour un champion"

Peut-être utilisez-vous déjà des flashcards ou cartes mémo pour apprendre ? Il s'agit là d'une technique ludique et efficace pour mémoriser par coeur des mots, des formules, des chiffres et pour vérifier que l'on sait.

C'est quoi ? Une flashcard est une carte dont les deux côtés associent deux notions sur le mode question-réponse, par exemple un mot d'un côté, et sa traduction dans une langue étrangère de l'autre. 
Si à la place du mot, vous mettez une image, vous sollicitez la mémoire visuelle, ce qui renforce la mémorisation.

Comment ? Vous pouvez créer vos propres flashcards, car cela favorise la mise en mémoire. Si possible, faites des flashcards visuelles : remplacez la question par un dessin, une icône, ou bien associez un symbole visuel à la question (comme une sketchnote). Ensuite, vous vous interrogez (seul ou en groupe) en prenant en main votre paquet de cartes et en les retournant l'une après l'autre. Mettez à part celles pour lesquelles vous ne savez pas répondre et recommencez le lendemain.

Dans quelles situations utiliser des flashcards visuelles ?
- En langues, pour apprendre des listes de vocabulaire
- pour apprendre des formules, des définitions à savoir par coeur
- pour préparer des QCM, questionnaire à choix multiple où il faut associer une réponse précise à une question

Technique 4 : les palais de mémoire pour se balader mentalement

Cette fois, vous pouvez ranger les crayons, car tout va se passer... dans votre tête. Cette technique de mémorisation aurait été utilisée par les orateurs de l'Antiquité pour retenir leurs discours.

C'est quoi ? Elle consiste à associer mentalement chaque connaissance à retenir à un lieu familier que l'on visualise intérieurement. Cette association insolite favorise le stockage des connaissances et permet de les retrouver en visitant mentalement ce lieu.

Comment ? Vous pensez à un lieu que vous connaissez, et qui va devenir votre "palais de mémoire". Vous imaginez des endroits précis dans ce lieu et vous y associez les différents points que vous voulez retenir. Puis pour récupérer vos connaissances, vous visiterez mentalement les pièces de votre palais et vous y retrouverez vos idées bien rangées. Pratique, non ?
 

Pour découvrir la technique du Palais de mémoire, lire :
Réussir son oral sans rien oublier et sans lire ses notes

Technique 5 : post-it, frises, posters, fonds d'écran, pour apprendre sans effort

Voilà des techniques encore plus simples pour débuter. Vous avez peut-être déjà affiché face à votre bureau ces formules mathématiques que vous n'arrivez pas à vous mettre en tête. Ou bien des post-it pour retenir certaines définitions. Sans parler des frises chronologiques, bien pratiques en histoire.

Mais avez-vous pensé à utiliser vos fonds d'écran d'ordinateur ou même de smartphone comme moyen mnémotechnique ? Pourquoi pas un poster pédagogique, une frise, ou une infographie que vous souhaitez mémoriser ? Après plusieurs centaines d'ouvertures, vous verrez que l'image et ce qu'elle contient va s'imprimer en vous.

Alors, que vous le fassiez déjà ou non, mettez du visuel dans vos études :  cela va booster en vous la mémorisation, mais aussi la compréhension et l'organisation des connaissances...



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