A l'école de production montée par l'ICAM à Toulouse.
"L'an dernier, j'étais en échec, raconte Dylan. J'étais en lycée professionnel, mais on n'avait que 3 heures d'atelier par semaine, et j'avais de mauvais résultats, j'étais découragé".
Le lycéen a pu rentrer à l'école de production de La Roche-sur-Yon en Vendée où il prépare un titre professionnel de travaux paysagers : "Ici, c'est différent, on travaille sur le terrain trois jours par semaine, et j'aime ça."
De fait, dans une école de production, les deux tiers du temps sont consacrés à la formation professionnelle et seulement un tiers à l'enseignement théorique. La formule rappelle un peu l'apprentissage mais ici, il n'y a pas d'alternance : les élèves restent dans l'école où ils fabriquent de vrais produits pour le compte de véritables entreprises qui leur passent des commandes.
Encadrés par des "maîtres professionnels", ils travaillent en équipe et apprennent sur le même lieu la pratique et la théorie du métier.
Le lycéen a pu rentrer à l'école de production de La Roche-sur-Yon en Vendée où il prépare un titre professionnel de travaux paysagers : "Ici, c'est différent, on travaille sur le terrain trois jours par semaine, et j'aime ça."
De fait, dans une école de production, les deux tiers du temps sont consacrés à la formation professionnelle et seulement un tiers à l'enseignement théorique. La formule rappelle un peu l'apprentissage mais ici, il n'y a pas d'alternance : les élèves restent dans l'école où ils fabriquent de vrais produits pour le compte de véritables entreprises qui leur passent des commandes.
Encadrés par des "maîtres professionnels", ils travaillent en équipe et apprennent sur le même lieu la pratique et la théorie du métier.
D'excellents résultats : 93% de réussite aux examens
Ce système original n'est pourtant pas nouveau : la première école de production - l'atelier Boisard à Vaulx-en-Velin - a été créée en 1882. En 2016, on compte 19 écoles de production en France, mais ces établissements techniques privés sont encore trop peu connus.
Pourtant, on y prépare bien des diplômes professionnels d'Etat (CAP, bacs pro ou certifications professionnelles), et le taux de réussite aux examens atteint 93%, alors qu'on y accueille sans sélection des jeunes décrocheurs ou souvent en échec. Des résultats qui ont permis aux écoles de production d'être lauréates du grand concours "La France s'engage" en 2016.
Leur secret ? Dans une école de production, on va "faire pour apprendre" et non pas "apprendre pour faire". "Moi, j'ai besoin de toucher les choses pour les comprendre. Ici, on fabrique des choses qui ne vont pas à la poubelle", explique un élève de l'Ecole de production de Toulouse montée en partenariat avec l'ICAM, une école d'ingénieurs.
Reportage à l'école de production de l'ICAM :
Pourtant, on y prépare bien des diplômes professionnels d'Etat (CAP, bacs pro ou certifications professionnelles), et le taux de réussite aux examens atteint 93%, alors qu'on y accueille sans sélection des jeunes décrocheurs ou souvent en échec. Des résultats qui ont permis aux écoles de production d'être lauréates du grand concours "La France s'engage" en 2016.
Leur secret ? Dans une école de production, on va "faire pour apprendre" et non pas "apprendre pour faire". "Moi, j'ai besoin de toucher les choses pour les comprendre. Ici, on fabrique des choses qui ne vont pas à la poubelle", explique un élève de l'Ecole de production de Toulouse montée en partenariat avec l'ICAM, une école d'ingénieurs.
Reportage à l'école de production de l'ICAM :
Des écoles pour reprendre confiance en soi
"C'est une pédagogie qui redonne confiance aux jeunes et les remotive", assure Isabelle Pineau, directrice de l'école de production Jean-Marie Vianney à La Côte-St-André en Isère.
Vous avez accumulé les mauvaises notes et l'école vous rebute ? Ou bien vous avez décroché ? Ou bien vous n'arrivez pas à trouver d'entreprise pour faire un apprentissage ? Une école de production pourrait peut-être vous remettre en selle. "Ici les profs nous aident, si tu as un problème, ils cherchent avec toi et te montrent comment faire pour y arriver", témoignent des élèves de l'atelier Boisard. "C'est familial, on connaît tout le monde et on est soutenu", confirme Nicolas.
Le temps passé en atelier aide aussi à se sentir utile : "J'étais en échec scolaire en fin de troisième et je n'avais plus goût aux études, explique Farid qui est finalement resté cinq ans dans une école de production".
Emelyne, elle, s'ennuyait au lycée en seconde générale : "Je ne voyais pas l'utilité de ce que j'apprenais. J'ai intégré un CAP de technicien d'usinage puis un bac pro à l'école de production Boisard et ça a tout changé pour moi". Elle poursuit aujourd'hui ses études en BTS.
Vous avez accumulé les mauvaises notes et l'école vous rebute ? Ou bien vous avez décroché ? Ou bien vous n'arrivez pas à trouver d'entreprise pour faire un apprentissage ? Une école de production pourrait peut-être vous remettre en selle. "Ici les profs nous aident, si tu as un problème, ils cherchent avec toi et te montrent comment faire pour y arriver", témoignent des élèves de l'atelier Boisard. "C'est familial, on connaît tout le monde et on est soutenu", confirme Nicolas.
Le temps passé en atelier aide aussi à se sentir utile : "J'étais en échec scolaire en fin de troisième et je n'avais plus goût aux études, explique Farid qui est finalement resté cinq ans dans une école de production".
Emelyne, elle, s'ennuyait au lycée en seconde générale : "Je ne voyais pas l'utilité de ce que j'apprenais. J'ai intégré un CAP de technicien d'usinage puis un bac pro à l'école de production Boisard et ça a tout changé pour moi". Elle poursuit aujourd'hui ses études en BTS.
Une insertion professionnelle qui marche à 100%
Car le deuxième atout des écoles de production est de conduire à l'emploi. Parmi les 93% d'élèves qui réussissent leur diplôme, 45% choisissent de poursuivre leur formation professionnelle parce qu'ils ont retrouvé goût au travail.
Et pour ceux qui veulent entrer dans la vie active, quasiment 100% trouvent un emploi d'une part car les écoles de production veillent à former des jeunes pour des métiers porteurs recherchés par les entreprises locales. Et d'autre part, car les employeurs locaux apprécient les jeunes formés par les écoles de production : "Ils ont de bonnes bases, ils ont appris à travailler et on peut compter sur eux", témoigne le chef d'un atelier carrosserie en Haute-Savoie.
La pédagogie des écoles de production est en effet celle de l'apprentissage (on apprend en produisant), même si les élèves n'ont pas le statut d'apprenti. Trois ans de bac pro signifient en effet trois ans d'expérience en atelier, en conditions réelles de production, d'où l'intérêt des recruteurs pour les jeunes qui en sortent.
"Ils développent des savoir-faire, mais aussi des savoir-être, précise Marc Teyton, car ils vivent au contact de leurs formateurs adultes qui travaillent avec eux dans l'atelier". Avec les jeunes, les maîtres-professionnels se comportent en effet davantage comme des collègues plus expérimentés que comme des professeurs ou des patrons.
L'exemple d'une école de production en Normandie
Et pour ceux qui veulent entrer dans la vie active, quasiment 100% trouvent un emploi d'une part car les écoles de production veillent à former des jeunes pour des métiers porteurs recherchés par les entreprises locales. Et d'autre part, car les employeurs locaux apprécient les jeunes formés par les écoles de production : "Ils ont de bonnes bases, ils ont appris à travailler et on peut compter sur eux", témoigne le chef d'un atelier carrosserie en Haute-Savoie.
La pédagogie des écoles de production est en effet celle de l'apprentissage (on apprend en produisant), même si les élèves n'ont pas le statut d'apprenti. Trois ans de bac pro signifient en effet trois ans d'expérience en atelier, en conditions réelles de production, d'où l'intérêt des recruteurs pour les jeunes qui en sortent.
"Ils développent des savoir-faire, mais aussi des savoir-être, précise Marc Teyton, car ils vivent au contact de leurs formateurs adultes qui travaillent avec eux dans l'atelier". Avec les jeunes, les maîtres-professionnels se comportent en effet davantage comme des collègues plus expérimentés que comme des professeurs ou des patrons.
L'exemple d'une école de production en Normandie
Ici on ne travaille pas pour les notes, mais pour le produit
Rien de tel il est vrai que de produire "pour de vrai" : on comprend vite ainsi que le travail doit être parfaitement réalisé pour satisfaire le client en temps et en heure. "Dans nos écoles, on ne travaille pas pour les notes, mais parce qu'il y a un client derrière, c'est bien plus motivant et responsabilisant", explique Marc Teyton, directeur de la Fédération des écoles de production.
Il raconte l'histoire d'une école de production spécialisée en menuiserie à qui avait été commandée une belle table. "Il y avait eu beaucoup de travail, mais il y avait malheureusement une petite tache et à cause de ça, le client ne l'a pas prise ! Il a fallu recommencer la table ce qui montre bien aux jeunes qu'on ne peut pas faire dans l'à-peu-près et que cela n'aurait servi à rien d'avoir un 8 ou un 12/20 !".
Il raconte l'histoire d'une école de production spécialisée en menuiserie à qui avait été commandée une belle table. "Il y avait eu beaucoup de travail, mais il y avait malheureusement une petite tache et à cause de ça, le client ne l'a pas prise ! Il a fallu recommencer la table ce qui montre bien aux jeunes qu'on ne peut pas faire dans l'à-peu-près et que cela n'aurait servi à rien d'avoir un 8 ou un 12/20 !".
Questions-réponses sur les écoles de production
Où y a-t-il des écoles de production ? Comment les trouve-t-on ?
En 2016, il existe 19 écoles de production en France qui forment 750 jeunes. Beaucoup sont en région Rhône-Alpes Auvergne, mais il y en a aussi dans le nord de la France, à Toulouse, Nantes, Châteauroux, La Roche-sur-Yon. Grâce au financement obtenu avec "La France s'engage", plusieurs doivent ouvrir en 2017 et 2018 pour atteindre 40 écoles à la rentrée 2018.
Voir la carte des écoles de production sur le site de la Fédération des écoles de production.
A quels métiers et quelles spécialités préparent-elles ?
Cela dépend des écoles. Il y a quelques métiers d'art : l'ébénisterie et la restauration de meubles anciens, mais surtout des métiers qui ont besoin de main d'oeuvre : la restauration collective, les métiers de l'automobile (carrosserie, peinture, mécanique), des métiers de la métallurgie (mécanique d'usinage, chaudronnerie), des métiers du bois (première transformation et scierie, menuiserie), des métiers du bâtiment (métallerie-serrurerie, menuiserie aluminium)...
Les écoles de production sont-elles payantes ?
Les familles ont en effet des frais de scolarité à payer mais ils sont très modérés (au maximum 800 euros pour une année). En effet, ce sont des établissement techniques privés hors contrat. Les écoles bouclent leur budget (achat de matériel, paiement des formateurs) en partie grâce à la vente de la production des élèves. Certaines écoles reçoivent en outre des subventions des collectivités locales et sont financées par des fondations privées, certaines sont adossés à des groupes d'enseignement privés (Fondation d'Auteuil, ICAM, lycée Albert-de-Mun).
Les élèves sont-ils rémunérés pour leur production ?
Contrairement à des apprentis, les élèves ne sont pas rémunérés, mais leur travail sert donc à financer la formation. Si les écoles de production obtiennent la reconnaissance de l'Etat (ce qu'elles demandent en vain depuis des années), les élèves pourront en plus obtenir des bourses, avoir droit à la restauration universitaire, aux transports scolaires et à la carte d'étudiant des métiers qu'ont les apprentis, ce qui n'est pas encore le cas.
Comment en savoir plus ?
En 2016, il existe 19 écoles de production en France qui forment 750 jeunes. Beaucoup sont en région Rhône-Alpes Auvergne, mais il y en a aussi dans le nord de la France, à Toulouse, Nantes, Châteauroux, La Roche-sur-Yon. Grâce au financement obtenu avec "La France s'engage", plusieurs doivent ouvrir en 2017 et 2018 pour atteindre 40 écoles à la rentrée 2018.
Voir la carte des écoles de production sur le site de la Fédération des écoles de production.
A quels métiers et quelles spécialités préparent-elles ?
Cela dépend des écoles. Il y a quelques métiers d'art : l'ébénisterie et la restauration de meubles anciens, mais surtout des métiers qui ont besoin de main d'oeuvre : la restauration collective, les métiers de l'automobile (carrosserie, peinture, mécanique), des métiers de la métallurgie (mécanique d'usinage, chaudronnerie), des métiers du bois (première transformation et scierie, menuiserie), des métiers du bâtiment (métallerie-serrurerie, menuiserie aluminium)...
Les écoles de production sont-elles payantes ?
Les familles ont en effet des frais de scolarité à payer mais ils sont très modérés (au maximum 800 euros pour une année). En effet, ce sont des établissement techniques privés hors contrat. Les écoles bouclent leur budget (achat de matériel, paiement des formateurs) en partie grâce à la vente de la production des élèves. Certaines écoles reçoivent en outre des subventions des collectivités locales et sont financées par des fondations privées, certaines sont adossés à des groupes d'enseignement privés (Fondation d'Auteuil, ICAM, lycée Albert-de-Mun).
Les élèves sont-ils rémunérés pour leur production ?
Contrairement à des apprentis, les élèves ne sont pas rémunérés, mais leur travail sert donc à financer la formation. Si les écoles de production obtiennent la reconnaissance de l'Etat (ce qu'elles demandent en vain depuis des années), les élèves pourront en plus obtenir des bourses, avoir droit à la restauration universitaire, aux transports scolaires et à la carte d'étudiant des métiers qu'ont les apprentis, ce qui n'est pas encore le cas.
Comment en savoir plus ?
- Fédération Nationale des Ecoles de Production : 40, Montée Saint-Barthélemy - 69005 LYON - mail : fnep@ecoles-de-production.com
- Tél: 09 52 12 54 09
- Site : www.ecoles-de-production.com