Il y a un an à peine, à fin juin 2008, les entreprises se plaignaient de ne pas trouver assez d'ingénieurs. Résultat : pour leur premier emploi, les jeunes diplômés avaient souvent l'embarras du choix. Les informaticiens pouvaient même faire monter les enchères pour négocier leur salaire !
Mais la crise est passée par là, dès la fin 2008. Du coup, beaucoup d'entreprises ont remis à plus tard leurs projets d'embauche. "En novembre 2008, nous avions 110 entreprises sur nos salons de recrutement, en juin 2009, elles ne sont que 60", remarque Tanguy Girard, qui organise pour l'APEC le "salon de l'ingénieur et le "salon des cadres". "Et les candidats sont beaucoup plus nombreux, c'est clair", dit-il en désignant les queues impressionnantes devant les stands, le 5 juin 2009.
Dans cette conjoncture, la recherche du premier emploi est un peu moins aisée pour les jeunes ingénieurs. "J'ai pas mal d'amis qui n'ont pas été pris après leur période d'essai parce que les entreprises ont finalement décidé de ne pas embaucher", témoigne Alexandre Pereira, 24 ans, diplômé de l'ENSAM (Ecole nationale des arts et métiers, Paris). C'est bien connu : en temps de crise, les entreprises ont en effet tendance à privilégier les profils expérimentés, au détriment des débutants, des stagiaires ou des CDD.
Mais la crise est passée par là, dès la fin 2008. Du coup, beaucoup d'entreprises ont remis à plus tard leurs projets d'embauche. "En novembre 2008, nous avions 110 entreprises sur nos salons de recrutement, en juin 2009, elles ne sont que 60", remarque Tanguy Girard, qui organise pour l'APEC le "salon de l'ingénieur et le "salon des cadres". "Et les candidats sont beaucoup plus nombreux, c'est clair", dit-il en désignant les queues impressionnantes devant les stands, le 5 juin 2009.
Dans cette conjoncture, la recherche du premier emploi est un peu moins aisée pour les jeunes ingénieurs. "J'ai pas mal d'amis qui n'ont pas été pris après leur période d'essai parce que les entreprises ont finalement décidé de ne pas embaucher", témoigne Alexandre Pereira, 24 ans, diplômé de l'ENSAM (Ecole nationale des arts et métiers, Paris). C'est bien connu : en temps de crise, les entreprises ont en effet tendance à privilégier les profils expérimentés, au détriment des débutants, des stagiaires ou des CDD.
No stress : on recrute toujours des ingénieurs
Mais pas de panique ! Armé d'un diplôme d'ingénieur, doté d'une solide formation scientifique, vous ne devriez à terme pas avoir de problème à trouver un emploi, même s'il vous faudra peut-être quelques mois de plus pour trouver le CDI de vos rêves.
D'abord, la plupart des grosses entreprises doivent remplacer des bataillons de cadres qui partent en retraite. D'autre part, elles savent qu'elles doivent poursuivre les recrutements de jeunes diplômés pour ne pas se trouver à nouveau en panne de candidats le jour de la reprise économique. Certains secteurs high tech très concurrentiels, comme l'aéronautique et le spatial, ne peuvent d'autre part se permettre de prendre du retard en recherche et développement (R & D). "Les jeunes diplômés nous intéressent toujours parce nous privilégions l'innovation et qu'ils sont naturellement portés sur les nouveaux concepts", livre par exemple Jean-Luc Antoine, DRH du Groupe Safran, au salon aéronautique du Bourget. En 2009, Safran table sur 500 à 1000 embauches d'ingénieurs : un chiffre non négligeable bien qu'inférieur aux 2000 à 2500 recrutements des années précédentes.
Enfin, à côté des secteurs très touchés par la crise comme l'automobile, d'autres sont au contraire en plein boom : l'énergie, le ferroviaire, le génie civil, les télécoms... Des secteurs comme l'agro-alimentaire, la pharmacie continuent à bien se porter. Quant à l'informatique, elle recrute toujours : simplement, les offres sont un peu moins abondantes que ces dernières années.
D'abord, la plupart des grosses entreprises doivent remplacer des bataillons de cadres qui partent en retraite. D'autre part, elles savent qu'elles doivent poursuivre les recrutements de jeunes diplômés pour ne pas se trouver à nouveau en panne de candidats le jour de la reprise économique. Certains secteurs high tech très concurrentiels, comme l'aéronautique et le spatial, ne peuvent d'autre part se permettre de prendre du retard en recherche et développement (R & D). "Les jeunes diplômés nous intéressent toujours parce nous privilégions l'innovation et qu'ils sont naturellement portés sur les nouveaux concepts", livre par exemple Jean-Luc Antoine, DRH du Groupe Safran, au salon aéronautique du Bourget. En 2009, Safran table sur 500 à 1000 embauches d'ingénieurs : un chiffre non négligeable bien qu'inférieur aux 2000 à 2500 recrutements des années précédentes.
Enfin, à côté des secteurs très touchés par la crise comme l'automobile, d'autres sont au contraire en plein boom : l'énergie, le ferroviaire, le génie civil, les télécoms... Des secteurs comme l'agro-alimentaire, la pharmacie continuent à bien se porter. Quant à l'informatique, elle recrute toujours : simplement, les offres sont un peu moins abondantes que ces dernières années.
Les filières qui recrutent le plus d'ingénieurs : énergie en tête
Ingénieur dispatcher surveillant le réseau électrique chez RTE (RTE / M. Monteaux)
Il s'agit donc d'être malin et pour une insertion rapide, de viser en priorité les bonnes filières.
C'est ce qu'a fait Alexandre Pereira qui, à sa sortie de l'ENSAM en 2008, a choisi le secteur énergie et postulé chez RTE, la filiale d'EDF créée en 2000 chargée de gérer tout le réseau de transport de l'électricité en France.
Après un processus de recrutement assez rapide (deux mois à peine), il débute en novembre 2008 dans un poste de chargé d'études : "Je réalise des études sur les postes de transformation sur l'axe Normandie-Paris, des installations qui assurent le passage de l'électricité d'un réseau à l'autre". Dans son équipe de 20 personnes, il y a 5 jeunes diplômés. Formés durant 4 semaines, pilotés par un parrain, ils bénéficient manifestement d'une politique maison volontariste de renouvellement des générations.
130 recrutements d'ingénieurs sont prévus en 2009 chez RTE. Et 4000 emplois devraient être créés chez des sous-traitants et des sociétés d'étude grâce au plan de relance financé par l'Etat pour développer le réseau...
Les perspectives d'emploi pour les jeunes ingénieurs sont aussi au beau fixe dans la filière nucléaire (chez EDF ou AREVA) où l'on manque cruellement de compétences, mais aussi le solaire... sans oublier les pétroliers, comme Total, qui offre toujours une beau pannel d'offres aux jeunes ingénieurs ou aux diplômés des géo-sciences.
C'est ce qu'a fait Alexandre Pereira qui, à sa sortie de l'ENSAM en 2008, a choisi le secteur énergie et postulé chez RTE, la filiale d'EDF créée en 2000 chargée de gérer tout le réseau de transport de l'électricité en France.
Après un processus de recrutement assez rapide (deux mois à peine), il débute en novembre 2008 dans un poste de chargé d'études : "Je réalise des études sur les postes de transformation sur l'axe Normandie-Paris, des installations qui assurent le passage de l'électricité d'un réseau à l'autre". Dans son équipe de 20 personnes, il y a 5 jeunes diplômés. Formés durant 4 semaines, pilotés par un parrain, ils bénéficient manifestement d'une politique maison volontariste de renouvellement des générations.
130 recrutements d'ingénieurs sont prévus en 2009 chez RTE. Et 4000 emplois devraient être créés chez des sous-traitants et des sociétés d'étude grâce au plan de relance financé par l'Etat pour développer le réseau...
Les perspectives d'emploi pour les jeunes ingénieurs sont aussi au beau fixe dans la filière nucléaire (chez EDF ou AREVA) où l'on manque cruellement de compétences, mais aussi le solaire... sans oublier les pétroliers, comme Total, qui offre toujours une beau pannel d'offres aux jeunes ingénieurs ou aux diplômés des géo-sciences.
Travaux publics, génie civil
D'autres idées ? Les travaux publics sont dopés en France par les grands chantiers (autoroutes, infrastructures) du plan de relance et les grandes entreprises comme Vinci, Razel, Sade ont aussi de gros chantiers à l'étranger.
Dans le bâtiment, la rénovation et la maintenance restent porteuses, plus que la construction. Les spécialités HQE (haute qualité environnementale) vont être recherchées, de même que les experts en climatisation, électricité ou mécanique. En terme de métiers, le BTP a sans doute moins d'offres à offrir qu'il y a un an, mais les entreprises affichent toujours des besoins sur des postes de conducteurs de travaux, de géomètre, d'ingénieur études de prix, d'ingénieur structure...
Enfin, plusieurs grandes entreprises publiques doivent développer ou moderniser leurs infrastructures : la SNCF (nouvelles lignes à grande vitesse, gares, ouvrages d'art, nouveau matériel roulant), AREVA (centrales nucléaires), ADP (Aéroports de Paris). Du coup, Julien Esposito, responsable communication recrutement chez Altran indique manquer de candidats dans les métiers du génie civil pour le ferroviaire, le BTP ou le nucléaire.
Dans le bâtiment, la rénovation et la maintenance restent porteuses, plus que la construction. Les spécialités HQE (haute qualité environnementale) vont être recherchées, de même que les experts en climatisation, électricité ou mécanique. En terme de métiers, le BTP a sans doute moins d'offres à offrir qu'il y a un an, mais les entreprises affichent toujours des besoins sur des postes de conducteurs de travaux, de géomètre, d'ingénieur études de prix, d'ingénieur structure...
Enfin, plusieurs grandes entreprises publiques doivent développer ou moderniser leurs infrastructures : la SNCF (nouvelles lignes à grande vitesse, gares, ouvrages d'art, nouveau matériel roulant), AREVA (centrales nucléaires), ADP (Aéroports de Paris). Du coup, Julien Esposito, responsable communication recrutement chez Altran indique manquer de candidats dans les métiers du génie civil pour le ferroviaire, le BTP ou le nucléaire.
Les stratégies pour s'adapter à la crise
Plus que jamais, les recruteurs conseillent la flexibilité. Vous avec un diplôme d'ingénieur chimiste et vous ne trouvez pas d'emploi dans la chimie (secteur en panne en France depuis plusieurs années) ? N'hésitez pas à élargir très vite votre recherche à des secteurs plus porteurs comme l'a fait Domitille qui est finalement devenue ingénieur informatique. Aurélie, elle, a évolué comme ingénieur étude de prix dans le BTP.
Nombreux sont aussi les jeunes ingénieurs qui se destinaient à l'automobile à se réorienter... vers l'aéronautique, un secteur où des carnets de commande encore bien remplis et des cycles de production plus longs assurent une activité plus soutenue. Mieux encore, l'industrie ferroviaire dopée par le succès du TGV.
Si vous ne trouvez vraiment aucun poste qui vous plaise pour le moment, pourquoi ne pas envisager de poursuivre votre formation pour acquérir une compétence supplémentaire : mastère, formation commerciale ou au management (MBA)... Choisissez plutôt une formation en alternance avec un contrat en entreprise : de plus en plus, l'alternance est utilisée par les entreprises comme une pré-embauche, et en plus, elle vous fournit la précieuse expérience dont vous avez besoin !
Last but not least : l'international. Envisagez un poste de VIE (volontaire international en entreprise), une année d'études ou un premier job à l'étranger, une expérience dans une ONG... Vous y cultiverez vos langues et surtout... votre ouverture internationale. Un plus incontestable aux yeux des recruteurs. "C'est très important pour nous, à côté des compétences techniques et du goût pour l'innovation, témoigne Jean-Luc Antoine pour Safran. Car nos ingénieurs sont de plus en plus appelés à travailler dans des équipes multiculturelles."
"Les jeunes diplômés doivent avoir fait un très bon stage ou acquis une expérience internationale ", confirme Julien Esposito, responsable recrutement d’Altran. Une société spécialiste du conseil en ingenierie et en innovation, qui embauchera tout de même 40% de jeunes diplômés en 2009.
Les formations d'ingénieurs continuent à ouvrir sur de très belles carrières, il faut juste être un peu plus patient.
Nombreux sont aussi les jeunes ingénieurs qui se destinaient à l'automobile à se réorienter... vers l'aéronautique, un secteur où des carnets de commande encore bien remplis et des cycles de production plus longs assurent une activité plus soutenue. Mieux encore, l'industrie ferroviaire dopée par le succès du TGV.
Si vous ne trouvez vraiment aucun poste qui vous plaise pour le moment, pourquoi ne pas envisager de poursuivre votre formation pour acquérir une compétence supplémentaire : mastère, formation commerciale ou au management (MBA)... Choisissez plutôt une formation en alternance avec un contrat en entreprise : de plus en plus, l'alternance est utilisée par les entreprises comme une pré-embauche, et en plus, elle vous fournit la précieuse expérience dont vous avez besoin !
Last but not least : l'international. Envisagez un poste de VIE (volontaire international en entreprise), une année d'études ou un premier job à l'étranger, une expérience dans une ONG... Vous y cultiverez vos langues et surtout... votre ouverture internationale. Un plus incontestable aux yeux des recruteurs. "C'est très important pour nous, à côté des compétences techniques et du goût pour l'innovation, témoigne Jean-Luc Antoine pour Safran. Car nos ingénieurs sont de plus en plus appelés à travailler dans des équipes multiculturelles."
"Les jeunes diplômés doivent avoir fait un très bon stage ou acquis une expérience internationale ", confirme Julien Esposito, responsable recrutement d’Altran. Une société spécialiste du conseil en ingenierie et en innovation, qui embauchera tout de même 40% de jeunes diplômés en 2009.
Les formations d'ingénieurs continuent à ouvrir sur de très belles carrières, il faut juste être un peu plus patient.