Thomas Welsch, auteur du "Guide anti-chômage" a décroché le premier emploi qu'il visait avant la fin de ses études. Photo : DR
A la lecture de ce titre un rien provocateur, "oubliez les méthodes de papa !", on pense avoir affaire à un jeune créatif qui explique comment il a décroché son job en envoyant son CV, forcément original, dans une pochette surprise ou une boite de chocolats...
Et l'on est un peu surpris de découvrir un jeune homme "classique", diplômé d'une école de commerce, intéressé par le marketing et qui désirait travailler dans un grand groupe international.
Et l'on est un peu surpris de découvrir un jeune homme "classique", diplômé d'une école de commerce, intéressé par le marketing et qui désirait travailler dans un grand groupe international.
Ne cherchez pas l'originalité, mais l'efficacité
Dès les premières lignes, Thomas Welsch, 27 ans, invite même à ne pas chercher à être "original" dans sa candidature. Ce qui compte pour lui, c'est d'être pertinent dans les postes visés, de bien cerner son objectif professionnel, et de commencer à engranger dès la vie étudiante des expériences adaptées au projet. Il ne reste plus alors qu'à partir à l'assaut des entreprises cibles.
Et ça marche ! La preuve ? Thomas a bien décroché le stage de fin d'études dont il rêvait, chez L'Oréal, puis son premier emploi au service marketing de Lagardère, dans la distribution de produits de luxe, le secteur d'activité qu'il avait aussi décidé d'intégrer.
Un premier emploi qui n'est pas tombé du ciel, mais qu'il a patiemment conquis, au fil d'une accumulation de stages, d'envois de candidature, et d'une impressionnante activité de prises de contact "multicanal". Stratégie imparable évoquant à la fois celle de la fourmi prévoyante et de l'araignée qui tisse sa toile. ça commence à vous intéresser ?
Et ça marche ! La preuve ? Thomas a bien décroché le stage de fin d'études dont il rêvait, chez L'Oréal, puis son premier emploi au service marketing de Lagardère, dans la distribution de produits de luxe, le secteur d'activité qu'il avait aussi décidé d'intégrer.
Un premier emploi qui n'est pas tombé du ciel, mais qu'il a patiemment conquis, au fil d'une accumulation de stages, d'envois de candidature, et d'une impressionnante activité de prises de contact "multicanal". Stratégie imparable évoquant à la fois celle de la fourmi prévoyante et de l'araignée qui tisse sa toile. ça commence à vous intéresser ?
N'attendez pas que l'emploi vienne à vous, allez vers les employeurs
Stages, contacts, envoi de CV... Rien de révolutionnaire, direz-vous. Malgré le titre du guide, on n'est pas si loin que ça des "méthodes de papa", non ?
"Il y a tout de même trois choses qui ont changé par rapport au marché du travail qu'ont pu connaître nos parents, assure Thomas Welsch. La première, c'est que les rapports se sont inversés entre les jeunes diplômés et les employeurs. La crise a rendu l'emploi plus rare, et il y a de plus en plus de jeunes diplômés qui visent le même genre de poste. Les recruteurs ont donc souvent le choix entre un grand nombre de bons profils et ils ne vont plus venir vous chercher : c'est à vous d'aller vers eux".
Au passage, ceux qui penseraient pouvoir uniquement sortir du lot grâce à leur excellent diplôme en prennent pour leur grade. "J'ai vu des diplômés d'HEC rester plusieurs mois au chômage", assure Thomas Welsch qui coache des jeunes en recherche d'emploi dans des associations comme le Café de l'Avenir.
Gare aussi à ne pas vivre ses études en mode farniente, en se laissant couler sans se demander vraiment où l'on veut aboutir. Thomas Welsch, lui, a profité de toutes ses vacances d'été pour effectuer un stage, en plus de ceux qui étaient obligatoires pour son cursus. Il a ainsi pu repérer ce qui l'intéressait vraiment et commencer à se faire un réseau. A méditer.
"Il y a tout de même trois choses qui ont changé par rapport au marché du travail qu'ont pu connaître nos parents, assure Thomas Welsch. La première, c'est que les rapports se sont inversés entre les jeunes diplômés et les employeurs. La crise a rendu l'emploi plus rare, et il y a de plus en plus de jeunes diplômés qui visent le même genre de poste. Les recruteurs ont donc souvent le choix entre un grand nombre de bons profils et ils ne vont plus venir vous chercher : c'est à vous d'aller vers eux".
"J'ai vu des diplômés d'HEC rester plusieurs mois au chômage"
Au passage, ceux qui penseraient pouvoir uniquement sortir du lot grâce à leur excellent diplôme en prennent pour leur grade. "J'ai vu des diplômés d'HEC rester plusieurs mois au chômage", assure Thomas Welsch qui coache des jeunes en recherche d'emploi dans des associations comme le Café de l'Avenir.
Gare aussi à ne pas vivre ses études en mode farniente, en se laissant couler sans se demander vraiment où l'on veut aboutir. Thomas Welsch, lui, a profité de toutes ses vacances d'été pour effectuer un stage, en plus de ceux qui étaient obligatoires pour son cursus. Il a ainsi pu repérer ce qui l'intéressait vraiment et commencer à se faire un réseau. A méditer.
Dès le choix de vos études, prenez votre destin en main
Quel que soit ses études, il faut en effet AN-TI-CI-PER de façon à pouvoir se spécialiser progressivement en fonction d'un projet.
"Prenez votre destin en main, conseille Thomas Welsch dans son guide. Ne faites pas des études uniquement pour faire des études mais choisissez celles qui débouchent sur des perspectives qui vous intéressent."
Vous n'avez encore aucune idée ? "Dans ce cas, le meilleur moyen de parvenir à savoir de que vous voulez faire est de vous confronter avec les réalités de l'entreprise pour pouvoir trancher".
Ainsi l'on peut progressivement cibler son objectif professionnel et choisir de faire les stages adaptés. Au passage, il faut "ne pas se refermer sur soi, mais au contraire parler, discuter, échanger, rencontrer, saisir toutes les opportunités pour le faire et rejoindre des réseaux."
Puis, "une fois que vous aurez acquis vos convictions, ne vous laissez plus détourner du chemin que vous aurez choisi" dit le jeune pro.
"Prenez votre destin en main, conseille Thomas Welsch dans son guide. Ne faites pas des études uniquement pour faire des études mais choisissez celles qui débouchent sur des perspectives qui vous intéressent."
Vous n'avez encore aucune idée ? "Dans ce cas, le meilleur moyen de parvenir à savoir de que vous voulez faire est de vous confronter avec les réalités de l'entreprise pour pouvoir trancher".
Ainsi l'on peut progressivement cibler son objectif professionnel et choisir de faire les stages adaptés. Au passage, il faut "ne pas se refermer sur soi, mais au contraire parler, discuter, échanger, rencontrer, saisir toutes les opportunités pour le faire et rejoindre des réseaux."
Puis, "une fois que vous aurez acquis vos convictions, ne vous laissez plus détourner du chemin que vous aurez choisi" dit le jeune pro.
N'ayez pas peur de contacter les professionnels
On arrive là au deuxième point nouveau par rapport aux "méthodes de papa" : puisque les employeurs ne vous attendent plus, c'est à vous d'aller vers eux.
Déposer son CV sur un, voire de nombreux sites emploi ne suffit plus, dit en substance le jeune pro, et attendre de recevoir dans sa boite "l'offre d'emploi idéale" dont vous rêvez risque d'être long et décevant, car même si elle se présente, vous êtes alors en concurrence avec des dizaines d'autres candidats qui attendaient la même offre que vous...
Il vous faut donc contacter directement les professionnels, vous constituer un réseau, l'entretenir dans une stratégie "multicanal" qui fait feu de tout bois. Vous faites un stage long qui se passe bien ? Demandez une lettre de recommandation à la fin du stage, ajoutez les noms des professionnels avec qui vous avez travaillé à vos "contacts" sur votre réseau social préféré, et une fois par an, envoyez-leur un petit message (voeux de début d'année, nouvelles sur l'avancée de vos études).
Hyper concret, Thomas Welsch vous donne même un modèle de lettre de recommandation que l'on peut soumettre à l'entreprise. Et vous dévoile l'une de ses bottes secrètes : à la fin de chacun de ses stages, il a demandé à rencontrer le directeur général ! "Cela surprend, mais au final, c'est toujours apprécié", explique-t-il. Si vous vous sentez incapable d'une telle audace, vous pouvez adapter : "on peut demander rendez-vous à un cadre moins haut placé dans la hiérarchie, dit-il. Il faut être naturel, faire ce qui vous correspond".
Déposer son CV sur un, voire de nombreux sites emploi ne suffit plus, dit en substance le jeune pro, et attendre de recevoir dans sa boite "l'offre d'emploi idéale" dont vous rêvez risque d'être long et décevant, car même si elle se présente, vous êtes alors en concurrence avec des dizaines d'autres candidats qui attendaient la même offre que vous...
A la fin de chaque stage en entreprise, il demande un entretien au directeur général et il l'obtient !
Il vous faut donc contacter directement les professionnels, vous constituer un réseau, l'entretenir dans une stratégie "multicanal" qui fait feu de tout bois. Vous faites un stage long qui se passe bien ? Demandez une lettre de recommandation à la fin du stage, ajoutez les noms des professionnels avec qui vous avez travaillé à vos "contacts" sur votre réseau social préféré, et une fois par an, envoyez-leur un petit message (voeux de début d'année, nouvelles sur l'avancée de vos études).
Hyper concret, Thomas Welsch vous donne même un modèle de lettre de recommandation que l'on peut soumettre à l'entreprise. Et vous dévoile l'une de ses bottes secrètes : à la fin de chacun de ses stages, il a demandé à rencontrer le directeur général ! "Cela surprend, mais au final, c'est toujours apprécié", explique-t-il. Si vous vous sentez incapable d'une telle audace, vous pouvez adapter : "on peut demander rendez-vous à un cadre moins haut placé dans la hiérarchie, dit-il. Il faut être naturel, faire ce qui vous correspond".
Des idées fausses sur la recherche d'emploi
Dans son ouvrage, Thomas Welsch aborde méthodiquement toutes les étapes de la recherche d'emploi : projet, prises de contact, CV, lettre de motivation, entretien... Au passage, il donne son avis sur certaines erreurs fréquentes. Exemple ?
- Il faudrait personnaliser son CV de manière différente pour chaque entreprise contactée. "Non ! dit Thomas Welsch. Enfin... un grand Non et un petit oui". Il faut bien sûr personnaliser un minimum vos prises de contacts pour répondre à une annonce, mais ce changement doit être léger. Si vous devez tout refaire à chaque fois, c'est que votre objectif professionnel est trop flou : il faut mieux le cibler (poste, secteur, type d'entreprise) pour ne pas perdre trop de temps et avoir un bon retour sur investissement.
- Il faut passer beaucoup de temps à faire ses lettres de motivation. Surtout pas, affirme le jeune pro. Avec la candidature électronique, la lettre de motivation tombe en désuétude. Préparez simplement une base de quelques lignes pour accompagner vos mails.
- Il faut s'inscrire sur le maximum de sites emploi, pour être au courant des nouvelles offres. En réalité, "il vaut mieux vous focaliser uniquement sur deux ou trois sites principaux, en lien avec le type de poste ou de secteur que vous convoitez", conseille Thomas Welsch, car le plus efficace est d'avoir une démarche active et non passive.
- Il faut être présent sur les réseaux sociaux pour se faire "chasser" par les recruteurs. Ne rêvez pas ! Les recruteurs ne chassent que des personnes expérimentées, pas de jeunes diplômés. Par contre, les réseaux sociaux vous permettent de contacter directement des professionnels.
- Il faudrait personnaliser son CV de manière différente pour chaque entreprise contactée. "Non ! dit Thomas Welsch. Enfin... un grand Non et un petit oui". Il faut bien sûr personnaliser un minimum vos prises de contacts pour répondre à une annonce, mais ce changement doit être léger. Si vous devez tout refaire à chaque fois, c'est que votre objectif professionnel est trop flou : il faut mieux le cibler (poste, secteur, type d'entreprise) pour ne pas perdre trop de temps et avoir un bon retour sur investissement.
- Il faut passer beaucoup de temps à faire ses lettres de motivation. Surtout pas, affirme le jeune pro. Avec la candidature électronique, la lettre de motivation tombe en désuétude. Préparez simplement une base de quelques lignes pour accompagner vos mails.
- Il faut s'inscrire sur le maximum de sites emploi, pour être au courant des nouvelles offres. En réalité, "il vaut mieux vous focaliser uniquement sur deux ou trois sites principaux, en lien avec le type de poste ou de secteur que vous convoitez", conseille Thomas Welsch, car le plus efficace est d'avoir une démarche active et non passive.
- Il faut être présent sur les réseaux sociaux pour se faire "chasser" par les recruteurs. Ne rêvez pas ! Les recruteurs ne chassent que des personnes expérimentées, pas de jeunes diplômés. Par contre, les réseaux sociaux vous permettent de contacter directement des professionnels.
Utilisez les réseaux sociaux professionnels pour 'networker'
Et puis, bien sûr, il y a les réseaux sociaux professionnels comme Viadeo ou LinkedIn. Là, les méthodes de papa sont vraiment loin !" Ces réseaux s'adressent plus particulièrement à certaines catégories professionnelles, à un certain type d'étudiants et de profils, reconnaît honnêtement Thomas Welsch. Ils sont plus couramment utilisés dans les grandes villes et notamment à Paris, davantage pour des étudiants assez qualifiés".
Mais si vous faites partie de cette cible, alors le jeune pro du marketing vous prend par la main pour vous apprendre à "networker" de façon efficace. "Ce qui est génial, s'enthousiasme-t-il, c'est qu'on a désormais accès à tout le monde et dans le monde entier ! Tout le monde peut développer son réseau, même des étudiants. Inutile d'être le descendant d'une famille d'aristocrates ou d'industriels".
Toujours très concret, il nous dit donc tout sur la façon de créer et de développer son réseau en partant de zéro, sur le type de message que l'on peut envoyer pour prendre contact de façon naturelle avec un professionnel, pour entretenir des échanges, pour solliciter un conseil, un entretien, et cela sans jamais quémander un job en direct.
C'est par ce canal que lui-même a pu trouver son stage de fin d'études et son premier emploi, alors, pourquoi pas vous ? "Trop souvent, regrette Thomas, les jeunes diplômés ont une vraie barrière pour contacter directement les professionnels via ces réseaux. Ils ont toujours peur que cela leur porte préjudice, que l'entreprise n'apprécie pas, qu'on se rappelle d'eux s'ils envoient un CV, etc."
Une peur paralysante qui, au final, prive de bien des opportunités. "Il faut sortir de l'idée que l'entreprise est quelque chose de menaçant, recommande Thomas Welsch. Votre avenir est essentiellement entre vos mains, alors ayez confiance !"
Mais si vous faites partie de cette cible, alors le jeune pro du marketing vous prend par la main pour vous apprendre à "networker" de façon efficace. "Ce qui est génial, s'enthousiasme-t-il, c'est qu'on a désormais accès à tout le monde et dans le monde entier ! Tout le monde peut développer son réseau, même des étudiants. Inutile d'être le descendant d'une famille d'aristocrates ou d'industriels".
Toujours très concret, il nous dit donc tout sur la façon de créer et de développer son réseau en partant de zéro, sur le type de message que l'on peut envoyer pour prendre contact de façon naturelle avec un professionnel, pour entretenir des échanges, pour solliciter un conseil, un entretien, et cela sans jamais quémander un job en direct.
"Il faut arrêter de percevoir l'entreprise comme quelque chose qui inquiète"
C'est par ce canal que lui-même a pu trouver son stage de fin d'études et son premier emploi, alors, pourquoi pas vous ? "Trop souvent, regrette Thomas, les jeunes diplômés ont une vraie barrière pour contacter directement les professionnels via ces réseaux. Ils ont toujours peur que cela leur porte préjudice, que l'entreprise n'apprécie pas, qu'on se rappelle d'eux s'ils envoient un CV, etc."
Une peur paralysante qui, au final, prive de bien des opportunités. "Il faut sortir de l'idée que l'entreprise est quelque chose de menaçant, recommande Thomas Welsch. Votre avenir est essentiellement entre vos mains, alors ayez confiance !"
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