Image : www.enap.justice.fr
L'administration pénitentiaire, Nadine y est entrée un peu par hasard, et par la petite porte. Durant 7 ans, elle a été surveillante à la prison de Metz avant de passer le concours interne pour devenir conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) : "Jai toujours eu une fibre sociale, et je voulais aller plus loin dans l'accompagnement de la population carcérale", explique la jeune Guyanaise.
Admise au concours, elle intègre la formation rémunérée de 24 mois à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap). Un programme qui mêle le droit, la sociologie, la psychopathologie, mais aussi les mises en situation, et surtout, les stages pratiques, stratégiques pour apprendre à entrer en relation avec les détenus. "J'ai fait mon premier stage à la protection judiciaire de la jeunesse, raconte Nadine, c'était dur, mais passionnant sur le plan humain. De toutes façons, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier !"
Justement, ce métier peu connu, en quoi consiste-t-il ?
Admise au concours, elle intègre la formation rémunérée de 24 mois à l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (Enap). Un programme qui mêle le droit, la sociologie, la psychopathologie, mais aussi les mises en situation, et surtout, les stages pratiques, stratégiques pour apprendre à entrer en relation avec les détenus. "J'ai fait mon premier stage à la protection judiciaire de la jeunesse, raconte Nadine, c'était dur, mais passionnant sur le plan humain. De toutes façons, si on n'aime pas l'humain, il ne faut pas faire ce métier !"
Justement, ce métier peu connu, en quoi consiste-t-il ?
Suivre les condamnés pour éviter la récidive
On peut l'exercer en milieu ouvert ou fermé. Milieu ouvert en prison ? "Tous les condamnés ne sont pas en prison, explique Nadine. Beaucoup restent libres mais doivent s'acquitter d'une autre peine : un travail d'intérêt général, une libération sous conditions, le port d'un bracelet électronique... On les appelle les probationnaires et le personnel d'insertion et de probation est là pour les suivre et vérifier qu'ils remplissent bien leurs obligations".
Nadine travaille ainsi en milieu ouvert. "Tous les mois, raconte-t-elle, je convoque les personnes que je dois suivre. Je vois avec eux comment se passe leur peine, comment ils évoluent. L'objectif, c'est vraiment de les aider à réfléchir, et on reparle beaucoup des faits, du délit qu'ils ont commis..." Un rôle tout en finesse psychologique qui ne se confond pourtant pas avec celui du psychologue : "le psychologue s'occupe uniquement de soulager leur souffrance, leur malaise, nous, nous les remettons devant ce qu'ils ont fait, non pas pour les juger puisque c'est déjà fait mais pour les aider à avancer, à accepter le cadre qu'on leur propose".
Une oreille du côté du condamné, mais aussi un pied chez le juge. Les CPIP informent en effet les juges de la façon dont se passe les peines. "Je fais régulièrement des rappports et peut demander des aménagements de peine, explique Nadine. L'objectif central, c'est d'éviter la récidive".
Nadine travaille ainsi en milieu ouvert. "Tous les mois, raconte-t-elle, je convoque les personnes que je dois suivre. Je vois avec eux comment se passe leur peine, comment ils évoluent. L'objectif, c'est vraiment de les aider à réfléchir, et on reparle beaucoup des faits, du délit qu'ils ont commis..." Un rôle tout en finesse psychologique qui ne se confond pourtant pas avec celui du psychologue : "le psychologue s'occupe uniquement de soulager leur souffrance, leur malaise, nous, nous les remettons devant ce qu'ils ont fait, non pas pour les juger puisque c'est déjà fait mais pour les aider à avancer, à accepter le cadre qu'on leur propose".
Une oreille du côté du condamné, mais aussi un pied chez le juge. Les CPIP informent en effet les juges de la façon dont se passe les peines. "Je fais régulièrement des rappports et peut demander des aménagements de peine, explique Nadine. L'objectif central, c'est d'éviter la récidive".
Préparer leur sortie de prison
Lorsqu'il travaille en "milieu fermé", le conseiller pénitentiaire aide aussi le détenu à préparer sa sortie de prison et sa réinsertion. "On ne cherche pas de boulot à leur place, mais on les oriente sur les associations et les entreprises qui peuvent les aider, on les inscrit à des entretiens, dit Nadine. Notre travail consiste à bien connaître chacun, ses capacités et ses besoins, et à bien connaître aussi tout le tissu local."
Le CPIP doit donc être aussi rompu au travail d'équipe et aux contacts avec les institutions, sans oublier une facette plus délicate : les contacts avec les victimes. "Quand un détenu qui a commis un gros délit va sortir, il nous faut aller faire une 'enquête victimes', explique Roselyne, autre conseillère pénitentiaire. Il faut les prévenir que leur agresseur va ressortir et ça, ce n'est pas évident."
Pas évident non plus d'affronter certains durs à cuire, ou des récidivistes impétinents. "On ne les sauve pas tous, c'est vrai, dit Nadine, mais j'aime tout de même mon métier car j'ai l'impression d'apporter ma petite pierre à la société". Sans oublier non plus les "réussites", ces condamnés "remis sur pied" par le regard encourageant de leur conseiller. "Un jour, il y en a un qui m'a apporté un bouquet de fleurs quant il a fini sa peine", se souvient Nadine.
Le CPIP doit donc être aussi rompu au travail d'équipe et aux contacts avec les institutions, sans oublier une facette plus délicate : les contacts avec les victimes. "Quand un détenu qui a commis un gros délit va sortir, il nous faut aller faire une 'enquête victimes', explique Roselyne, autre conseillère pénitentiaire. Il faut les prévenir que leur agresseur va ressortir et ça, ce n'est pas évident."
Pas évident non plus d'affronter certains durs à cuire, ou des récidivistes impétinents. "On ne les sauve pas tous, c'est vrai, dit Nadine, mais j'aime tout de même mon métier car j'ai l'impression d'apporter ma petite pierre à la société". Sans oublier non plus les "réussites", ces condamnés "remis sur pied" par le regard encourageant de leur conseiller. "Un jour, il y en a un qui m'a apporté un bouquet de fleurs quant il a fini sa peine", se souvient Nadine.
Formation et évolution
L'accès au métier, qui fait partie de la Fonction publique, se fait sur concours :
- le concours externe est ouvert aux diplômés d'un bac+2 ou aux éducateurs spécialisés ou assistant de service social : il comporte une composition et une note de synthèse, puis un entretien oral avec le jury sur un sujet tiré au sort.
- Le concours interne est ouvert aux fonctionnaires qui ont 4 ans au moins de service.
- Les études ont lieu à l'Enap (www.enap.justice.fr). La formation rémunérée (1556 euros mensuels) dure 24 mois et alterne cours et stages. La deuxième année, le stagiaire est mis en situation professionnelle sur son lieu d'affectation.
- Les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation peuvent évoluer vers le corps des directeurs pénitentiaires d'insertion et de probation, par concours interne après quatre ans de service. Ce métier de cadre est aussi accessible par concours externe à niveau bac+3.
- La rémunération nette mensuelle d'un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation est de 1645 euros en début de carrière.
Lire aussi :
Greffier : au service du système judiciaire
Initiative étudiante : Noël en prison
- le concours externe est ouvert aux diplômés d'un bac+2 ou aux éducateurs spécialisés ou assistant de service social : il comporte une composition et une note de synthèse, puis un entretien oral avec le jury sur un sujet tiré au sort.
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- Les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation peuvent évoluer vers le corps des directeurs pénitentiaires d'insertion et de probation, par concours interne après quatre ans de service. Ce métier de cadre est aussi accessible par concours externe à niveau bac+3.
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