C'est en larmes que Chahrazad Belayni a fait pendant le procès le récit de ce jour du 13 novembre 2005 où, tandis qu'elle se rendait à son travail, Mushtaq Amer, son ancien petit ami l'a aspergée d'essence avant de mettre le feu à ses cheveux. "Il était très en colère (..) a dit qu'il allait me tuer (...) Il a sorti le bidon d'essence et m'a couru derrière. Tout mon corps a pris feu", a relaté en sanglots Chahrazad, 21 ans aujourd'hui.
Le bidon d'essence de 5 litres trône sur la table des pièces à conviction pendant l'audience. La jeune fille, elle, a encore le visage largement marqué par les brûlures, terribles, et les chirurgies réparatrices. Son corps a brûlé à 60% et elle est restée plusieurs semaines dans un coma artificiel. S'en sont suivis de longs mois d'hôpital, de souffrance, d'opérations. Greffée plusieurs fois, elle souffre toujours d'importantes séquelles physiques et psychologiques. "Je suis fatiguée moralement, j'en ai marre. C'est fatiguant, c'est douloureux !", a-t-elle déclaré.
Après son audition, elle n'a d'abord pas eu la force d'assister au récit de son agresseur, qui a à son tour évoqué les faits. Lors d'une deuxième journée, celui-ci a voulu à nouveau pouvoir être confronté à sa victime et lui a demandé pardon. "C'est au-dessus de mes forces", a-t-elle répondu.
Le bidon d'essence de 5 litres trône sur la table des pièces à conviction pendant l'audience. La jeune fille, elle, a encore le visage largement marqué par les brûlures, terribles, et les chirurgies réparatrices. Son corps a brûlé à 60% et elle est restée plusieurs semaines dans un coma artificiel. S'en sont suivis de longs mois d'hôpital, de souffrance, d'opérations. Greffée plusieurs fois, elle souffre toujours d'importantes séquelles physiques et psychologiques. "Je suis fatiguée moralement, j'en ai marre. C'est fatiguant, c'est douloureux !", a-t-elle déclaré.
Après son audition, elle n'a d'abord pas eu la force d'assister au récit de son agresseur, qui a à son tour évoqué les faits. Lors d'une deuxième journée, celui-ci a voulu à nouveau pouvoir être confronté à sa victime et lui a demandé pardon. "C'est au-dessus de mes forces", a-t-elle répondu.
''Je ne peux pas faire face à elle''
Les deux jeunes gens s'étaient connus sur leur lieu de travail en 2004, un magasin de mode où Mushtaq Amer était le maître de stage de Chahrazad. Ils tombent amoureux et leur idylle aurait pu ressembler à des milliers d'autres. Ils parlent même de mariage, mais selon la jeune fille, le comportement du garçon change : "il est devenu "méchant", "ça n'allait plus". "Il a commencé à me taper dessus et me menacer de mort". La jeune fille rompt en août 2005. Son ex la poursuit et lorsqu'il apprend qu'elle est fiancée à un autre, le 11 novembre, il est fou de jalousie.
Deux jours plus tard, c'est l'agression. "J'avais sorti (NDLR: le bidon) pour moi, pas pour elle", a-t-il assuré. Un mois auparavant, il avait tenté de se suicider pour "finir à ses pieds". "Pardonne-moi s'il te plaît", a-t-il imploré devant un banc vide après avoir confié : "je ne peux pas faire face à elle, c'est pas possible".
Le jeune homme est apparu torturé et plein de remord durant les quatre jours d'audience. Il s'était constitué prisonnier en novembre 2006 au Pakistan et encourait une peine de 30 ans de réclusion. Son avocat n'aura toutefois pas réussi à attendrir les jurés, qui ont suivi les réquisitions formulées par l'avocate générale. Le jeune homme a été reconnu coupable de "tentative d'assassinat" après trois heures de délibéré. Il n'a pas montré de réaction. Sharazade, elle, s'est effondrée en pleurs.
Deux jours plus tard, c'est l'agression. "J'avais sorti (NDLR: le bidon) pour moi, pas pour elle", a-t-il assuré. Un mois auparavant, il avait tenté de se suicider pour "finir à ses pieds". "Pardonne-moi s'il te plaît", a-t-il imploré devant un banc vide après avoir confié : "je ne peux pas faire face à elle, c'est pas possible".
Le jeune homme est apparu torturé et plein de remord durant les quatre jours d'audience. Il s'était constitué prisonnier en novembre 2006 au Pakistan et encourait une peine de 30 ans de réclusion. Son avocat n'aura toutefois pas réussi à attendrir les jurés, qui ont suivi les réquisitions formulées par l'avocate générale. Le jeune homme a été reconnu coupable de "tentative d'assassinat" après trois heures de délibéré. Il n'a pas montré de réaction. Sharazade, elle, s'est effondrée en pleurs.
Un procès des violences faites aux femmes
A plusieurs égards, le procès était aussi celui de violences faites aux femmes. Charazade est aujourd'hui présidente d'honneur de l'association Ni putes Ni soumises qui défend cette cause. "Elle n'est ni dans la haine, ni dans la vengeance, a expliqué son avocate", au début du procès.
Les experts psychiatres n'ont pas retenu la maladie mentale pour l'agresseur, mais une "dynamique psychologique" qui l'a poussé à ruminer sa vengeance d'amoureux déçu jusqu'à la plus extrême violence.
Lors du réquisitoire, l'avocate générale a rendu hommage au "courage" de Charazad et à sa "force de vie". Il lui en faudra encore sans doute pour tourner la page et se reconstruire. La jeune fille a pu obtenir un emploi handicapé dans un ministère.
Mushtaq Amer, lui, va poursuivre sa vie en détention. Deux vies marquées pour des années par un geste fou.
Les experts psychiatres n'ont pas retenu la maladie mentale pour l'agresseur, mais une "dynamique psychologique" qui l'a poussé à ruminer sa vengeance d'amoureux déçu jusqu'à la plus extrême violence.
Lors du réquisitoire, l'avocate générale a rendu hommage au "courage" de Charazad et à sa "force de vie". Il lui en faudra encore sans doute pour tourner la page et se reconstruire. La jeune fille a pu obtenir un emploi handicapé dans un ministère.
Mushtaq Amer, lui, va poursuivre sa vie en détention. Deux vies marquées pour des années par un geste fou.