Trois Journées sans téléphone portable pour mieux maîtriser l'usage du smartphone


Du 6 au 8 février 2017, de plus en plus de Français participent aux Journées Mondiales sans téléphone portable, une opération lancée par l'écrivain Phil Marso. L'occasion d'apprendre à mieux maîtriser l'usage de notre "doudou" préféré !




Vous avez entendu parler des Journées sans smartphone ? Vous vous sentez incapable de laisser votre portable chez vous, au fond d'un tiroir durant une journée ?

Que vous soyez pro ou anti, peu importe. Car l'esprit des Journées mondiales sans téléphone portable n'est pas de créer une nouvelle guéguerre. C'est tout simplement de nous faire réfléchir et même débattre. De nous informer aussi sur les risques de certains usages. 

"Je ne suis pas un anti-portable, précise d'emblée Phil Marso, le créateur de ces journées". Ni un anti-jeunes. "Bien sûr, les jeunes sont davantage touchés, car la technologie est leur univers. Un adolescent qui arrive sans smartphone au collège sera certainement mis à l'écart. Alors, il faut leur expliquer qu'il n'y a pas que le smartphone dans la vie. Cependant, toutes les générations sont concernées".
Ouf, on est rassurés.

Phil Marso : un écrivain de polars à l'origine des Journées sans portable

En effet, il est plutôt sympa Phil Marso. On l'imaginerait plutôt médecin, ou fonctionnaire d'une très sérieuse institution de santé publique. Mais non. Depuis 1995, il est écrivain, et son genre de prédilection, c'est le polar.

En 1999, il a publié "Tueur de portable sans mobile apparent". Le portable sert de toile de fond à ce roman policier et depuis, le sujet titille l'écrivain.

Alors, c'est pour prolonger le roman qu'il a lancé "Les journées mondiales sans téléphones portables". Il a choisi la date  du 6 février, jour de la saint Gaston (référence à  la vieille chanson de Nino Ferrer "Gaston, y'a le téléfon qui son") et il l'a étendu sur trois jours désormais (pour laisser plus de temps aux médias pour en parler).  Bien sûr, si vous voulez essayer de vivre sans portable, vous choisissez seulement 1 jour sur les trois, parce qu'il ne faudrait pas atteindre l'asphyxie quand même.

La preuve qu'il a de l'humour, Phil Marso, c'est qu'il nous propose sur Youtube 6 défis à relever sans portable :


Au lycée, en profiter pour discuter avec ses copains

D'année en année, de plus en plus de collèges et lycées proposent à leur élèves de participer à l'opération. 

Dans la plupart des établissements, notamment au collège, le portable est déjà interdit. En tout cas il est censé être éteint. En réalité, beaucoup le gardent en mode silencieux et n'hésitent pas à jeter des regards sur leurs messages quand le prof a le dos tourné. Et dans les couloirs, beaucoup restent scotchés sur leur écran. 

Alors la Journée sans portable, c'est l'occasion de vivre autrement. "Profites-en pour discuter avec tes copains, pour prendre l'air dans la cour, pour venir au foyer ou pour emprunter un livre", conseille par exemple le collège de Lacanau à ses élèves.

Le supprimer ? non, mais le maîtriser, oui

Finalement, qu'attend-on de cette journée ?  

"L'interrogation n'est plus de savoir se séparer de l'outil, explique Phil Marso, mais  de savoir maîtriser son usage, les pouvoirs publics doivent agir en ce sens. Avoir un portable devient maintenant obligatoire et il se substitue même souvent à l'ordinateur".

Maîtriser l'usage, c'est par exemple l'éteindre, lorsqu'on veut profiter d'un moment privilégié chez des amis, en tête à tête, lors d'une ballade ou d'un séance de sport. Certains professionnels choisissent aussi de l'éteindre quand ils rentrent chez eux, pour ne pas être tentés de lire leurs mails en soirée. 

Pour  les plus jeunes, très accros des réseaux sociaux, c'est aussi savoir bien gérer les paramètres de confidentialité, pour ne pas se mettre en danger et protéger sa vie privée.  

Dangereux pour la santé ?

Si vous utilisez intensivement des oreillettes ou un casque pour écouter des musiques ou des vidéos, vous risquez d'abimer vos oreilles. "Le système auditif, support de l'ouïe, n'a aucune protection naturelle pour amortir les sollicitations continues et le plus souvent, à fort volume", indique l'association Journée nationale de l'audition. 

La sollicitation auditive peut aussi provoquer fatigue, stress, troubles du sommeil, difficultés de concentration. Certes, le smartphone apporte du plaisir. Et la musique peut apaiser. Mais on peut aussi écouter de la musique sans smartphone, et surtout sans casque pour prendre soin de ses oreilles et de son cerveau !

Quant au danger des ondes électromagnétiques, on a seulement relevé des troubles chez quelques personnes réellement "addicts". A nouveau, c'est l'usage excessif qui peut s'avérer néfaste, d'où l'intérêt d'apprendre à vivre en utilisant son smartphone mais aussi en variant avec d'autres outils ou activités.

Addiction ou pas addiction ?

La  journée sans portable montre en tout cas que nous avons bien du mal à nous passer de ce qui devient parfois un "doudou" technologique.

Est-ce une réelle addiction ? "L'addiction au portable n'est pas encore reconnue officiellement", dit Phil Marso. Pour certains qui en font un usage permanent, il s'agit d'une véritable dépendance comportementale, qui peut être gênante pour l'attention (notamment l'attention des élèves et et des éudiants) et qui peut aussi appauvrir la vie relationnelle.

Tenez, pour un rendez-vous amoureux en tête-à-tête pour la Saint-Valentin qui approche : évitez de passer plus de temps à regarder votre écran que les yeux de votre aimé(e). Faute de Journée sans portable, tentez la soirée sans portable. Et réapprenez à vous parler In Real Life, c'est tellement bon !

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Rédigé par le Lundi 6 Février 2017
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