Les lauréats nationaux au Sénat en 2014. Photo : David Delaporte / Talents des cités
"Je m'appelle Mohammed, et je suis la preuve vivante qu'on peut s'en sortir grâce à son travail", explique Mohammed Zeghoudi, l'un des lauréats 2014 du concours Talents des cités. Son idée ? Créer une entreprise pour transporter et accompagner les marins étrangers qui débarquent au Havre et doivent rejoindre Roissy. "Je suis issu d'un des quartiers les plus difficiles de Normandie et je veux y créer de l'emploi"...
Comme lui, plus de 450 jeunes entrepreneurs ont été primés par Talents des cités depuis le lancement de ce concours par les Boutiques de gestion (BGE) en 2002. Certains étaient eux-mêmes issus d'un quartier difficile, d'autres ont voulu s'y implanter pour y créer de l'emploi ou bien pour proposer un service adapté aux habitants : formation, soutien scolaire, commerce, services aux entreprises, site web...
Et les résultats sont là : plus de 4 000 emplois ont été créés dans les quartiers depuis 2002 grâce à ces jeunes entreprises !
Comme lui, plus de 450 jeunes entrepreneurs ont été primés par Talents des cités depuis le lancement de ce concours par les Boutiques de gestion (BGE) en 2002. Certains étaient eux-mêmes issus d'un quartier difficile, d'autres ont voulu s'y implanter pour y créer de l'emploi ou bien pour proposer un service adapté aux habitants : formation, soutien scolaire, commerce, services aux entreprises, site web...
Et les résultats sont là : plus de 4 000 emplois ont été créés dans les quartiers depuis 2002 grâce à ces jeunes entreprises !
Jérémy développe un logiciel de gestion de flottes d'ambulances
Chaque année, en juin-juillet, des sélections régionales distinguent d'abord une quarantaine de projets... Puis une dizaine de lauréats nationaux sont désignés en septembre... Et tous reçoivent leur prix sous les ors du Sénat en octobre. A cette occasion, les jeunes entrepreneurs passent un dernier "grand oral" et le jury désigne le "Grand Prix des cités" et une "Mention spéciale".
Jérémy Wies reçoit le Grand prix des cités en 2014 au Sénat.
En 2014, c'est Jérémy Wies, 24 ans, qui a gagné le "Grand Prix des cités". En 2013, ce jeune informaticien diplômé de l'école SUPINFO a créé Synovo, une entreprise qui développe un logiciel de gestion automatisée de flottes d'ambulances.
Il l'a implantée à Strasbourg dans le quartier Hautepierre, une des cités de la ville, avec le projet de créer 40 emplois dans les trois ans ! Il faut dire que Jérémy est issu de ce quartier avec ses deux associés.
Il est reparti auréolé de son "Grand Prix", une dotation de 14 000 euros de récompense (2000 euros pour le prix régional + 7000 euros pour le prix national + 5000 euros pour le Grand prix), une notoriété nouvelle et de précieux soutiens.
Pour tous les lauréats, le label "Talents des cités" est en effet une belle reconnaissance de la part de tous les acteurs de la création d’entreprise et de grands groupes français associés à l'organisation.
Dans la vidéo réalisée au Sénat le jour de la remise des prix, Jérémy présente son projet.
Il l'a implantée à Strasbourg dans le quartier Hautepierre, une des cités de la ville, avec le projet de créer 40 emplois dans les trois ans ! Il faut dire que Jérémy est issu de ce quartier avec ses deux associés.
Il est reparti auréolé de son "Grand Prix", une dotation de 14 000 euros de récompense (2000 euros pour le prix régional + 7000 euros pour le prix national + 5000 euros pour le Grand prix), une notoriété nouvelle et de précieux soutiens.
Pour tous les lauréats, le label "Talents des cités" est en effet une belle reconnaissance de la part de tous les acteurs de la création d’entreprise et de grands groupes français associés à l'organisation.
Dans la vidéo réalisée au Sénat le jour de la remise des prix, Jérémy présente son projet.
Vanessa transmet son talent pour la peinture en bâtiment
Mais les Talents des cités ne sont pas tous masculins. Vanessa Yardin, lauréate nationale 2015, en est la preuve vivante.
Avec une formation de peintre en bâtiment et solier moquettiste, elle apporte sa "touche" créative dans l'univers du BTP. En 2014, après avoir été licenciée, elle a ouvert Aquitaine Formation Peinture, un centre qui propose des formations diplômantes en peinture décor, bâtiment, et revêtement de sols.
Situé dans la zone franche Cenon, le centre accueille des jeunes de moins de 26 ans, des intérimaires, des demandeurs d'emploi, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle et des salariés souhaitant s'initier à ces techniques. Vanessa a ainsi le plaisir de transmettre son propre métier, de rebondir en aidant les autres à rebondir.
Parrainé par les Anciens Lauréats de Talents des Cités, elle espère aussi encourager des femmes à entrer dans les métiers très recruteurs du second oeuvre du bâtiment. Ou comment son talent de peintre est appelé à faire tache d'huile.
Avec une formation de peintre en bâtiment et solier moquettiste, elle apporte sa "touche" créative dans l'univers du BTP. En 2014, après avoir été licenciée, elle a ouvert Aquitaine Formation Peinture, un centre qui propose des formations diplômantes en peinture décor, bâtiment, et revêtement de sols.
Situé dans la zone franche Cenon, le centre accueille des jeunes de moins de 26 ans, des intérimaires, des demandeurs d'emploi, mais aussi des personnes en reconversion professionnelle et des salariés souhaitant s'initier à ces techniques. Vanessa a ainsi le plaisir de transmettre son propre métier, de rebondir en aidant les autres à rebondir.
Parrainé par les Anciens Lauréats de Talents des Cités, elle espère aussi encourager des femmes à entrer dans les métiers très recruteurs du second oeuvre du bâtiment. Ou comment son talent de peintre est appelé à faire tache d'huile.
Maryse lance un site de garde d'enfants 3.0
Autre lauréate nationale 2015, Maryse Degboe. Avec Yolande Tchoumba, elle lance début 2016 SYNE, une plateforme web pour permettre aux familles vivant en Alsace de trouver une garde d'enfants.
Le site informera en temps réel les familles des places disponibles en crèches, garderies, centres aérés et des créneaux de baby-sitters sélectionnées. Il sera aussi décliné en application mobile car Maryse est au top quant aux nouvelles technologies (elle est ingénieur en informatique de formation).
Elle a aussi un master en management des achats et logistique industrielle, mais c'est la logistique familiale qui lui a inspiré son idée. Elle sait ce que c'est que d'être seule avec un enfant, sans famille dans la région, surtout lorsqu'on travaille en horaires décalés ! Alors elle a basé son entreprise dans le quartier Cronenbourg à Strasbourg, pour répondre aux gros besoins des familles monoparentales du coin.
Le site informera en temps réel les familles des places disponibles en crèches, garderies, centres aérés et des créneaux de baby-sitters sélectionnées. Il sera aussi décliné en application mobile car Maryse est au top quant aux nouvelles technologies (elle est ingénieur en informatique de formation).
Elle a aussi un master en management des achats et logistique industrielle, mais c'est la logistique familiale qui lui a inspiré son idée. Elle sait ce que c'est que d'être seule avec un enfant, sans famille dans la région, surtout lorsqu'on travaille en horaires décalés ! Alors elle a basé son entreprise dans le quartier Cronenbourg à Strasbourg, pour répondre aux gros besoins des familles monoparentales du coin.
Que sont-ils devenus ?
Depuis 2002, plus de 500 créateurs d'entreprise ont été récompensés par le concours Talents de cités. Et 78% d'entre eux sont encore en activité sur leur projet.
Lors de la première édition de cet article en 2006, nous avions évoqué le projet de Rachid Abouhilal et Eric Gonzales Francomme. A 26 ans, ils avaient créé Mésanges, une entreprise de télé-assistance et d'aide aux personnes âgées, dans leur quartier des Prés à Montigny-le-Bretonneux, en région parisienne. L'idée est de proposer aux personnes âgées et isolées un système de bip qui leur permet, en cas d'accident ou de danger, de donner l'alarme immédiatement à un réseau d'urgence (médecin, pompier, SAMU), et de personnes proches (famille, voisins...).
Presque dix ans plus tard, Mésanges existe toujours ! Et ses services n'ont fait que se développer avec le nombre de personnes âgées isolées. Rachid et Eric ont vraiment eu la bonne idée, au bon moment.
Depuis 2002, plus de 500 créateurs d'entreprise ont été récompensés par le concours Talents de cités. Et 78% d'entre eux sont encore en activité sur leur projet.
Lors de la première édition de cet article en 2006, nous avions évoqué le projet de Rachid Abouhilal et Eric Gonzales Francomme. A 26 ans, ils avaient créé Mésanges, une entreprise de télé-assistance et d'aide aux personnes âgées, dans leur quartier des Prés à Montigny-le-Bretonneux, en région parisienne. L'idée est de proposer aux personnes âgées et isolées un système de bip qui leur permet, en cas d'accident ou de danger, de donner l'alarme immédiatement à un réseau d'urgence (médecin, pompier, SAMU), et de personnes proches (famille, voisins...).
Presque dix ans plus tard, Mésanges existe toujours ! Et ses services n'ont fait que se développer avec le nombre de personnes âgées isolées. Rachid et Eric ont vraiment eu la bonne idée, au bon moment.
Ahmed, originaire de Trappes, et Cécile, eux, étaient passionnés de culture asiatique et parlaient couramment le japonais. En 2006, Talents des cités les a récompensés pour la création de Ki-oon, une maison d'édition spécialisée dans les mangas qui traduit et adapte les fameuses BD japonaises en français.
On aurait pu croire ce projet culturel fragile, mais non. Presque dix ans plus tard, Ahmed et Cécile sont toujours aux commandes de Ki-oon (www.ki-oon.com) qui a beaucoup grossi. L'équipe est passée de deux, à trois puis à cinq collaborateurs et aujourd'hui, ils chapeautent plus de 12 personnes à temps plein qui travaillent pour les éditions Ki-oon mais aussi les éditions Lumen, qui font du roman jeunesse.
Après cinq ans à Trappes, Ki-oon s'est installée à Paris, un lieu plus central pour l'édition, mais dès qu'il le peut, Ahmed fait encore des interventions dans des écoles ou des bibliothèques de Trappes, près de la cité où il a grandi.
On aurait pu croire ce projet culturel fragile, mais non. Presque dix ans plus tard, Ahmed et Cécile sont toujours aux commandes de Ki-oon (www.ki-oon.com) qui a beaucoup grossi. L'équipe est passée de deux, à trois puis à cinq collaborateurs et aujourd'hui, ils chapeautent plus de 12 personnes à temps plein qui travaillent pour les éditions Ki-oon mais aussi les éditions Lumen, qui font du roman jeunesse.
Après cinq ans à Trappes, Ki-oon s'est installée à Paris, un lieu plus central pour l'édition, mais dès qu'il le peut, Ahmed fait encore des interventions dans des écoles ou des bibliothèques de Trappes, près de la cité où il a grandi.
Pour participer au concours Talents des cités
On peut participer au concours Talents des cités, soit pour un projet de création (dans la catégorie "Emergence"), soit pour une entreprise créée depuis moins de trois ans (catégorie création).
Il faut que l'entreprise soit installée sur le territoire français, dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (on trouve leur liste sur le site gouvernemental http://sig.ville.gouv.fr/
Il faut aussi avoir été accompagné par une structure d'aide à la création d'entreprise.
Les candidatures se font en ligne, entre janvier et fin mai chaque année, sur le site www.talentsdescites.com.
Les candidats sont d'abord sélectionnés au niveau de chaque région, puis les lauréats régionaux concourant pour un prix national.
Le jury tient compte de la motivation et de l'itinéraire personnel des entrepreneurs, de la pertinence économique de leur projet et des retombées sur le quartier prioritaire où il est installé.
Il faut que l'entreprise soit installée sur le territoire français, dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (on trouve leur liste sur le site gouvernemental http://sig.ville.gouv.fr/
Il faut aussi avoir été accompagné par une structure d'aide à la création d'entreprise.
Les candidatures se font en ligne, entre janvier et fin mai chaque année, sur le site www.talentsdescites.com.
Les candidats sont d'abord sélectionnés au niveau de chaque région, puis les lauréats régionaux concourant pour un prix national.
Le jury tient compte de la motivation et de l'itinéraire personnel des entrepreneurs, de la pertinence économique de leur projet et des retombées sur le quartier prioritaire où il est installé.