"Les garçons ne nous regardent que pour le sexe, ça me dégoûte", dit Clara, lycéenne. "Moi je trouve les filles trop compliquées", lui réplique Alex...
Pour ceux qui sont en couple, l'harmonie sexuelle n'est pas non plus toujours au rendez-vous. La sexualité peut être plaisir, union, épanouissement, mais parfois aussi source de déception et de blessure...
Alors, pourquoi n'est-ce pas si simple qu'on pourrait le penser ? L'hétérosexualité - orientation sexuelle la plus répandue - serait-elle moins naturelle qu'on l'imagine ? Les corps de l'homme et de la femme ne sont-ils pas complémentaires ?
Pour ceux qui sont en couple, l'harmonie sexuelle n'est pas non plus toujours au rendez-vous. La sexualité peut être plaisir, union, épanouissement, mais parfois aussi source de déception et de blessure...
Alors, pourquoi n'est-ce pas si simple qu'on pourrait le penser ? L'hétérosexualité - orientation sexuelle la plus répandue - serait-elle moins naturelle qu'on l'imagine ? Les corps de l'homme et de la femme ne sont-ils pas complémentaires ?
La sexualité humaine : corps, psychologie, culture, croyances...
En réalité, ceci ne suffit pas car chez l'être humain, la sexualité ne se réduit pas à un acte physique. "En raison de l’important développement du néocortex, et surtout du développement majeur du cortex préfrontal, le facteur cognitif devient déterminant", expliquent les scientifiques.
Le facteur cognitif ? Il s'agit de notre intelligence, notre mémoire, notre intériorité, notre pensée... La sexualité humaine est donc conditionnée par le corps mais aussi la psychologie, la culture, les croyances. Elle n'est pas purement mécanique - comme le laisse penser à tort la pornographie - mais implique tout notre être et prend tout son sens lorsqu'elle est motivée par l'amour.
Pour bien s'y préparer et bien la vivre, il ne suffit donc pas de savoir comment on "fait l'amour". Une compréhension plus vaste de la sexualité féminine et masculine est nécessaire.
Le facteur cognitif ? Il s'agit de notre intelligence, notre mémoire, notre intériorité, notre pensée... La sexualité humaine est donc conditionnée par le corps mais aussi la psychologie, la culture, les croyances. Elle n'est pas purement mécanique - comme le laisse penser à tort la pornographie - mais implique tout notre être et prend tout son sens lorsqu'elle est motivée par l'amour.
Pour bien s'y préparer et bien la vivre, il ne suffit donc pas de savoir comment on "fait l'amour". Une compréhension plus vaste de la sexualité féminine et masculine est nécessaire.
Commencer par accueillir son propre sexe
"On peut commencer par accueillir, voire se réconcilier avec son sexe, explique Nathalie Loevenbruck, conseillère familiale et conjugale dans un livre consacré à l'harmonie sexuelle (Aimer de tout son corps, éd. Emmanuel). Car ce sexe qui est le mien, je ne l'ai pas choisi, je n'en suis pas l'origine, il m'est donné !"
Ceci passe notamment par l'accueil de son corps sexué : "C'est mon corps qui dessine la frontière qui permet tout à la fois de me définir et de m'ouvrir à l'autre dans un vis-à-vis respectueux et enrichissant", poursuit Nathalie Loevenbruck.
Avant de donner son corps, on peut donc le respecter et en prendre soin : se nourrir de façon équilibrée, faire du sport, bien choisir ses vêtements, se laver, se parfumer... A l'adolescence, les transformations rapides de son corps peuvent faire peur et déstabiliser. S'informer pour comprendre, exprimer ses craintes et surtout être patient vaut mieux que de masquer son trouble par des comportements et des conduites sexuelles à risques.
Car la jeune fille, explique la conseillère conjugale, cherche à être reconnue et consacrée dans sa féminité par l'affection, l'admiration d'un garçon... "Et cela peut conduire certaines à ouvrir leur intimité non parce qu'elles en ont un désir réel, mais davantage pour recevoir une preuve charnelle cette affection." Or, du côté du garçon, "le désir de passer à l'acte avec une fille relève parfois plus d'un rite d'initiation que d'un acte d'amour". On comprend pourquoi les relations sexuelles de l'adolescence sont souvent si blessantes.
Ceci passe notamment par l'accueil de son corps sexué : "C'est mon corps qui dessine la frontière qui permet tout à la fois de me définir et de m'ouvrir à l'autre dans un vis-à-vis respectueux et enrichissant", poursuit Nathalie Loevenbruck.
Avant de donner son corps, on peut donc le respecter et en prendre soin : se nourrir de façon équilibrée, faire du sport, bien choisir ses vêtements, se laver, se parfumer... A l'adolescence, les transformations rapides de son corps peuvent faire peur et déstabiliser. S'informer pour comprendre, exprimer ses craintes et surtout être patient vaut mieux que de masquer son trouble par des comportements et des conduites sexuelles à risques.
Car la jeune fille, explique la conseillère conjugale, cherche à être reconnue et consacrée dans sa féminité par l'affection, l'admiration d'un garçon... "Et cela peut conduire certaines à ouvrir leur intimité non parce qu'elles en ont un désir réel, mais davantage pour recevoir une preuve charnelle cette affection." Or, du côté du garçon, "le désir de passer à l'acte avec une fille relève parfois plus d'un rite d'initiation que d'un acte d'amour". On comprend pourquoi les relations sexuelles de l'adolescence sont souvent si blessantes.
Trouver son identité d'homme ou de femme
Mais notre identité sexuée dépend aussi des représentations de la féminité et de la masculinité qui vient de notre famille, notre éducation, notre culture...
La bonne nouvelle est qu'on est désormais libre de ne retenir que ce qui nous correspond vraiment. Vous n'êtes pas obligé(e) d'être le même genre de femme que votre mère, ou le même genre d'homme que votre père, de choisir "un métier d'homme ou de femme"... Il y a mille façons aujourd'hui d'être homme ou femme car chaque être est unique.
Cela permet d'être plus à l'aise avec son identité d'homme ou de femme... et de s'ouvrir paisiblement à l'autre sexe le moment venu.
La bonne nouvelle est qu'on est désormais libre de ne retenir que ce qui nous correspond vraiment. Vous n'êtes pas obligé(e) d'être le même genre de femme que votre mère, ou le même genre d'homme que votre père, de choisir "un métier d'homme ou de femme"... Il y a mille façons aujourd'hui d'être homme ou femme car chaque être est unique.
Cela permet d'être plus à l'aise avec son identité d'homme ou de femme... et de s'ouvrir paisiblement à l'autre sexe le moment venu.
Comprendre et accepter les différences
Le défi est alors de conjuguer les différences, d'ouvrir son intimité sans attendre de l'autre qu'il "fonctionne" comme soi puisque par principe homme et femme sont différents dans leur corps, leur désir, leur fertilité....
"il n'est pas toujours facile d'accepter qu'on ne sort pas du même moule, explique Nathalie Loevenbruck dans son ouvrage. Tant notre désir de retrouver l'état de plénitude des origines de notre vie est fort".
Cet état de plénitude, c'est celui dans lequel nous baignions quand nous étions dans le ventre du notre mère, ou quand nous tétions son sein. Mais à l'époque, nous ne faisions que recevoir, nous n'avions rien à donner. Or dans la sexualité adulte, nous sommes appelés à recevoir mais aussi à donner. A nous donner et à recevoir l'autre.
"il n'est pas toujours facile d'accepter qu'on ne sort pas du même moule, explique Nathalie Loevenbruck dans son ouvrage. Tant notre désir de retrouver l'état de plénitude des origines de notre vie est fort".
Cet état de plénitude, c'est celui dans lequel nous baignions quand nous étions dans le ventre du notre mère, ou quand nous tétions son sein. Mais à l'époque, nous ne faisions que recevoir, nous n'avions rien à donner. Or dans la sexualité adulte, nous sommes appelés à recevoir mais aussi à donner. A nous donner et à recevoir l'autre.
Des différences physiques et psychologiques à connaître
- Chez l'homme, les organes sexuels sont externes, alors que chez la femme au contraire, une grande partie de l'appareil génital est interne, caché dans le bas ventre.
Pour elle, la sexualité a un retentissement plus intime : elle reçoit la semence masculine dans l'intériorité de son corps. Le premier rapport sexuel provoque d'ailleurs la rupture de l'hymen, la membrane qui obture le vagin. Et si un ovule est fécondé, c'est en elle que se développe l'embryon, c'est elle qui porte l'enfant.
On comprend pourquoi souvent, une femme perçoit plus spontanément les relations sexuelles comme quelque chose d'important et qui engage...
- La fertilité est différente aussi d'un sexe à l'autre. L'homme est fertile à partir de la puberté et jusqu'à un âge avancé, de façon continue et stable jour après jour : en effet, ses testicules fabriquent en permanence une grande quantité de spermatozoïdes. L'homme est donc potentiellement fertile à chaque union sexuelle.
Chez la femme, la fertilité au contraire est cyclique : elle n'est fertile que quelques jours par cycle aux alentours de l'ovulation. Le cycle féminin est réglé par des sécrétions hormonales qui varient de jour en jour. Cela influence sa fertilité, mais aussi son désir sexuel (plus fort au moment de l'ovulation), son humeur et sa forme.
Chez l'homme, il n'y a pas ces variations : l'hormone sexuelle masculine, la testostérone (qui provoque la sécrétion des spermatozoides) est sécrétée de façon constante de jour en jour. Le désir sexuel et l'humeur ne sont pas soumis à de brusques changements de nature hormonale.
- Chez l'homme, les organes sexuels sont externes, alors que chez la femme au contraire, une grande partie de l'appareil génital est interne, caché dans le bas ventre.
Pour elle, la sexualité a un retentissement plus intime : elle reçoit la semence masculine dans l'intériorité de son corps. Le premier rapport sexuel provoque d'ailleurs la rupture de l'hymen, la membrane qui obture le vagin. Et si un ovule est fécondé, c'est en elle que se développe l'embryon, c'est elle qui porte l'enfant.
On comprend pourquoi souvent, une femme perçoit plus spontanément les relations sexuelles comme quelque chose d'important et qui engage...
- La fertilité est différente aussi d'un sexe à l'autre. L'homme est fertile à partir de la puberté et jusqu'à un âge avancé, de façon continue et stable jour après jour : en effet, ses testicules fabriquent en permanence une grande quantité de spermatozoïdes. L'homme est donc potentiellement fertile à chaque union sexuelle.
Chez la femme, la fertilité au contraire est cyclique : elle n'est fertile que quelques jours par cycle aux alentours de l'ovulation. Le cycle féminin est réglé par des sécrétions hormonales qui varient de jour en jour. Cela influence sa fertilité, mais aussi son désir sexuel (plus fort au moment de l'ovulation), son humeur et sa forme.
Chez l'homme, il n'y a pas ces variations : l'hormone sexuelle masculine, la testostérone (qui provoque la sécrétion des spermatozoides) est sécrétée de façon constante de jour en jour. Le désir sexuel et l'humeur ne sont pas soumis à de brusques changements de nature hormonale.
Quand le désir s'éveille
Rien de plus délicieux que ce désir qui pousse l'un vers l'autre. Mais là encore, le désir ne fait pas vibrer tout à fait les mêmes cordes dans l'univers masculin ou féminin.
Chez l'homme, l'excitation sexuelle arrive assez vite à la vue d'images érotiques ou d'un corps dénudé. Cela provoque une érection quasi "automatique".
Chez la femme, les choses sont plus complexes. Le désir peut être favorisé ou entravé par des soucis extérieur, l'atmosphère, la fatigue. "Alors que l'union sexuelle détend l'homme, la femme, elle, a besoin de se sentir détendue pour désirer s'unir", écrit Nathalie Loevenbruck.
Et plus que tout, la femme est sensible à la qualité de la relation amoureuse. Elle a bien du mal à ouvrir son corps si son coeur est encore blessé par une dispute, une remarque désagréable ou un manque d'attention. Ce qui fait dire à certains garçons que les filles sont "compliquées".
Malgré tout, les"préliminaires" (baisers, caresses) avant l'union font monter en elle l'excitation sexuelle en lubrifiant ses organes génitaux.
Chez l'homme, l'excitation sexuelle arrive assez vite à la vue d'images érotiques ou d'un corps dénudé. Cela provoque une érection quasi "automatique".
Chez la femme, les choses sont plus complexes. Le désir peut être favorisé ou entravé par des soucis extérieur, l'atmosphère, la fatigue. "Alors que l'union sexuelle détend l'homme, la femme, elle, a besoin de se sentir détendue pour désirer s'unir", écrit Nathalie Loevenbruck.
Et plus que tout, la femme est sensible à la qualité de la relation amoureuse. Elle a bien du mal à ouvrir son corps si son coeur est encore blessé par une dispute, une remarque désagréable ou un manque d'attention. Ce qui fait dire à certains garçons que les filles sont "compliquées".
Malgré tout, les"préliminaires" (baisers, caresses) avant l'union font monter en elle l'excitation sexuelle en lubrifiant ses organes génitaux.
Un plaisir partagé mais pas identique
Eh oui, là encore, il y a des différences, même si l'union sexuelle est source de plaisir pour l'un comme pour l'autre.
Pour l'homme, le plaisir maximum intervient au moment où il y a jaillissement du sperme. Il ressent une série de spasmes musculaires, un orgasme, suivi d'un relâchement de tension très marqué. Dans des relations sexuelles complètes (avec éjaculation dans le vagin de la femme), l'homme a donc nécessairement un orgasme.
Chez la femme, le plaisir ne correspond pas au même type de phénomène physiologique. Elle peut aussi ressentir un orgasme au niveau du col de l'utérus, au fond du vagin, mais pas forcément au moment où l'homme déverse le sperme. Cela peut être aussi au moment de caresses du clitoris par exemple, durant les préliminaires. Elle peut aussi ne pas en avoir et parfois il faut plusieurs années avant que des jeunes femmes éprouvent ce plaisir.
Pour l'homme, le plaisir maximum intervient au moment où il y a jaillissement du sperme. Il ressent une série de spasmes musculaires, un orgasme, suivi d'un relâchement de tension très marqué. Dans des relations sexuelles complètes (avec éjaculation dans le vagin de la femme), l'homme a donc nécessairement un orgasme.
Chez la femme, le plaisir ne correspond pas au même type de phénomène physiologique. Elle peut aussi ressentir un orgasme au niveau du col de l'utérus, au fond du vagin, mais pas forcément au moment où l'homme déverse le sperme. Cela peut être aussi au moment de caresses du clitoris par exemple, durant les préliminaires. Elle peut aussi ne pas en avoir et parfois il faut plusieurs années avant que des jeunes femmes éprouvent ce plaisir.
Savoir écouter et attendre l'autre
Pour goûter le plaisir sexuel mais le faire aussi goûter à l'autre, chacun a donc à maîtriser ses gestes et son désir pour se mettre au diapason de son partenaire :
- "L'homme a tout à gagner à dompter son impétuosité pour attendre la montée du plaisir de sa femme", écrit la conseillère.
- La femme, elle, peut veiller à ne pas trop exciter son partenaire par certaines caresses tant qu'elle ne se sent pas "prête" car au-delà d'un certain niveau d'excitation, l'homme ne peut plus "revenir en arrière".
L'harmonie sexuelle tant vantée par les magazines n'est donc jamais acquise mais à trouver à chaque relation dans l'écoute des sensations et des émotions de l'autre.
- "L'homme a tout à gagner à dompter son impétuosité pour attendre la montée du plaisir de sa femme", écrit la conseillère.
- La femme, elle, peut veiller à ne pas trop exciter son partenaire par certaines caresses tant qu'elle ne se sent pas "prête" car au-delà d'un certain niveau d'excitation, l'homme ne peut plus "revenir en arrière".
L'harmonie sexuelle tant vantée par les magazines n'est donc jamais acquise mais à trouver à chaque relation dans l'écoute des sensations et des émotions de l'autre.
Mettre en musique les différences pour obtenir une belle harmonie
On comprend mieux maintenant pourquoi la "réussite" d'une union ne dépend pas uniquement de considérations techniques : certes la connaissance du corps de l'autre et du sien est importante. Connaître les particularités de la sexualité masculine et celles de la sexualité féminine permet d'éviter bien des erreurs et des maladresses.
Mais une fois connues toutes ces différences, encore faut-il vouloir en tenir compte, les faire dialoguer et les mettre en musique pour obtenir une belle harmonie.
Aimer l'autre différent dans son corps et son coeur, voilà le grand défi de la sexualité humaine ! Et pour le relever, impossible de faire l'économie du dialogue, de l'attention à l'autre et de la tendresse. En un mot, de l'amour.
Mais une fois connues toutes ces différences, encore faut-il vouloir en tenir compte, les faire dialoguer et les mettre en musique pour obtenir une belle harmonie.
Aimer l'autre différent dans son corps et son coeur, voilà le grand défi de la sexualité humaine ! Et pour le relever, impossible de faire l'économie du dialogue, de l'attention à l'autre et de la tendresse. En un mot, de l'amour.