Service national universel (SNU) : 2000 jeunes testent la phase en internat


Plus de 2000 jeunes volontaires de 15 à 16 ans ont démarré le 17 juin 2019 un séjour de 12 jours en internat. Objectif : tester la "phase de cohésion" du service national universel (SNU) qui doit devenir obligatoire d'ici 2026.




Le secrétaire d'Etat Gabriel Attal avec les jeunes volontaires SNU du Vaucluse Crédit : Twitter @GabrielAttal
Le lundi 17 juin 2019, ils ont rejoint les 13 centres où durant 12 jours, ils doivent vivre ensemble en internat pour expérimenter ce que devrait être le futur service national universel (SNU).

Ces 2 000 jeunes, filles et garçons âgés de 15 à 16 ans, ont été sélectionnés parmi 5000 candidats dans 13 départements pilotes. Certains sont lycéens, d'autres apprentis, d'autres encore ont lâché les études, une diversité qui veut favoriser le brassage social.

De même, aucun jeune ne va dans le centre de son département. "Trop de jeunes sont assignés à résidence", a expliqué Gabriel Attal le secrétaire d'Etat en charge du SNU, qui veut au contraire permettre aux jeunes de bouger pour découvrir de nouveaux horizons.

Après avoir visité les premiers groupes à Bourges ou à Tourcoing, du 24 au 26 juin il se rend donc... en Guyane, un des départements pilotes qui a envoyé ses jeunes en métropole, en Creuse ou dans le Nord.  

Uniforme, lever des couleurs et citoyenneté au programme

Mais ce n'est pas tout. "Cette opportunité de vie en collectivité permettra à chaque jeune volontaire de créer des liens nouveaux, d'apprendre la vie en communauté, de développer sa culture de l'engagement et ainsi d'affirmer sa place dans la société", explique dans un communiqué le gouvernement.

Des objectifs ambitieux qui passent par des gestes et un programme bien concrets. A l'arrivée, les jeunes reçoivent l'uniforme du SNU, une tenue qu'ils remporteront pour la revêtir à nouveau dans des cérémonies ou d'autres services.

Chaque matin à 8 heures, ils assistent à la levée des couleurs et chantent la Marseillaise, un peu comme à l'armée. Mais le programme n'est pas militaire : les modules de formation qui se succèdent abordent les premiers secours, la protection civile, la citoyenneté, les valeurs de la République

Il y a aussi un test de français, un check-up de santé, une initiation au permis de conduire, une course d'orientation ou un grand exercice de secours, et tout cela... sans téléphone puisque les jeunes n'ont droit à leur portable que durant une heure par jour !

Découvrez le (bon) reportage consacré par France 3 à ce séjour test
 


Une aventure à suivre au jour le jour sur France tv Education

Un exercice de secourisme au centre SNU du Morbihan Photo : Twitter @prefet56
Pour voir d'autres témoignages de ces jeunes, vous pouvez suivre la mini-série "Mon service national universel" réalisée par le site France tv éducation et la chaine LCP en partenariat avec le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse.

13 jeunes racontent leurs expériences au jour le jour et leur ressenti sur les sept grands modules collectifs de leur initiation : code de la route, premiers secours, cohésion de groupe, écologie, citoyenneté, services publics et sécurité nationale...

 - Voir l'épisode "Grandir"

Et ensuite : 15 jours de service au choix

Après cette "phase de cohésion", les jeunes volontaires n'auront pas fini leur SNU. Il a en effet été décidé - après bien des débats - que le service national universel durerait 1 mois : 15 jours en internat et 15 jours durant lesquels chaque jeune devra réaliser un service dans une association ou un corps d'Etat.

Les jeunes qui sont en train de vivre leur temps en internat devront donc choisir un engagement qu'ils vivront entre juillet 2019 et juin 2020.

Vers une éthique de l'engagement ?

Et ensuite ? La partie obligatoire du SNU sera alors achevée. Mais il est normalement prévu un deuxième étage à la fusée : les jeunes doivent être encouragés à s'engager dans une action plus longue, par exemple un service civique ou un volontariat international.

C'est en effet dans ces services longs que l'on peut réellement acquérir des compétences, découvrir ses talents ou modifier ses "savoir-être" et ses relations aux autres.

A ce stade, il est encore trop tôt pour savoir si cet esprit d'engagement sera au rendez-vous mais il faut sans doute accorder le temps du test au SNU et faire confiance aux réserves d'énergie qu'on laisse trop souvent sommeiller chez les jeunes.

Un mois, c'est bien peu certes, mais c'est sans doute assez pour faire goûter à un adolescent(e) le plaisir qu'il peut y avoir à se sentir utile ou à se dépenser pour sauver des vies.

Le nombre élevé de candidatures pour cette phase de test semble en tout cas confirmer le besoin d'engagement chez les jeunes.

800 000 adolescents de 16 ans concernés d'ici 2026

Rappelons que le SNU doit être étendu à tous les jeunes Français dans leur 16ème année, ce qui représentera 800 000 jeunes.

Le coût a été estimé à plus d'un milliard d'euros.

La généralisation devrait se faire d'ici 2026 mais Gabriel Attal a indiqué à plusieurs reprises que cela pourrait aller plus vite que prévu... si le test est positif.



le Lundi 24 Juin 2019
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