Des volontaires en service civique, le 14 juillet © Agence service civique
Le service national universel faisait partie des propositions pour les jeunes du candidat Macron aux Présidentielles de 2017. Mais l'idée peine à se concrétiser tant les objections et les obstacles semblent difficiles à surmonter.
Au départ, Emmanuel Macron voulait créer un service militaire obligatoire d'un mois pour tous les jeunes d'une classe d'âge entre 18 et 21 ans. Les Armées ayant rapidement fait savoir qu'elles n'avaient aucunement les moyens d'encadrer et de financer cette initiative, le gouvernement s'est replié sur l'idée d'un service "citoyen" porté par tous les ministères.
Finalement, un groupe de travail a remis fin avril des propositions que le gouvernement vient en grande partie de reprendre. Les contours du futur service national universel ont ainsi été dévoilés en Conseil des ministres le 27 juin 2018.
Au départ, Emmanuel Macron voulait créer un service militaire obligatoire d'un mois pour tous les jeunes d'une classe d'âge entre 18 et 21 ans. Les Armées ayant rapidement fait savoir qu'elles n'avaient aucunement les moyens d'encadrer et de financer cette initiative, le gouvernement s'est replié sur l'idée d'un service "citoyen" porté par tous les ministères.
Finalement, un groupe de travail a remis fin avril des propositions que le gouvernement vient en grande partie de reprendre. Les contours du futur service national universel ont ainsi été dévoilés en Conseil des ministres le 27 juin 2018.
Un service obligatoire d'un mois
Le futur service national sera bien obligatoire et il durera un mois. Il concernera tous les Français dans leur 16ème année, c'est-à-dire la tranche d'âge des élèves de seconde. Le gouvernement a abandonné l'idée de le réserver aux 18-21 ans et tenu compte de la préconisation du groupe de travail.
Il est vrai que les jeunes de 16 ans sont sans doute plus disponibles que ceux de 18 à 21 ans, déjà en études postbac ou engagés dans un emploi ou une alternance. Mais le caractère obligatoire de la mesure va contraindre l'Education nationale et les familles à bousculer leurs cadres pour y intégrer ces 4 semaines.
Le gouvernement souhaite en effet que tous les jeunes fassent cette expérience afin de "valoriser la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à une communauté rassemblée autour de ses valeurs, de renforcer la cohésion sociale et de dynamiser le creuset républicain".
Il est vrai que les jeunes de 16 ans sont sans doute plus disponibles que ceux de 18 à 21 ans, déjà en études postbac ou engagés dans un emploi ou une alternance. Mais le caractère obligatoire de la mesure va contraindre l'Education nationale et les familles à bousculer leurs cadres pour y intégrer ces 4 semaines.
Le gouvernement souhaite en effet que tous les jeunes fassent cette expérience afin de "valoriser la citoyenneté et le sentiment d’appartenance à une communauté rassemblée autour de ses valeurs, de renforcer la cohésion sociale et de dynamiser le creuset républicain".
15 jours au moins en internat
L'idée est de permettre à des jeunes d'horizons et de milieux sociaux très divers de se côtoyer, ce que permettait l'ancien service militaire qui durait 12 mois et a été supprimé en 1997.
C'est la raison pour laquelle, la moitié au moins des 4 semaines de SNU devrait se faire en internat, ce qui pose bien sûr un problème de locaux non encore résolu.
"Vécue par une classe d'âge entière quels que soient l’origine, le sexe, le milieu ou le territoire, cette phase comprendra une occasion de vie collective permettant à chaque jeune de créer des liens nouveaux, d’apprendre une façon neuve de vivre en commun", précise le communiqué du gouvernement.
C'est la raison pour laquelle, la moitié au moins des 4 semaines de SNU devrait se faire en internat, ce qui pose bien sûr un problème de locaux non encore résolu.
"Vécue par une classe d'âge entière quels que soient l’origine, le sexe, le milieu ou le territoire, cette phase comprendra une occasion de vie collective permettant à chaque jeune de créer des liens nouveaux, d’apprendre une façon neuve de vivre en commun", précise le communiqué du gouvernement.
Pour développer sa culture d'engagement
Vivre en commun, mais pour quoi faire ? S'il a éliminé tout aspect militaire, ce service national universel veut développer le sens de l'engagement et de la citoyenneté chez les jeunes. Il viendra ainsi couronner l'enseignement d'instruction civique suivi au collège et dispenser quelques compétences concrètes.
Pour cela, il devrait comporter deux phases : les 15 premiers jours (sans doute en internat) donneront lieu à une formation : les jeunes apprendront par exemple les gestes de premier secours, les conduites à tenir en cas d'attentat, et quelques "savoir-être". Cette première quinzaine pourrait avoir lieu sur le temps scolaire.
La deuxième quinzaine servirait à bâtir un projet d'engagement commun ou à mener une action. Elle pourrait se dérouler durant des congés scolaires, mais cela fait partie des multiples aspects à préciser qui seront soumis à l'avis de tous dans la consultation citoyenne.
Pour cela, il devrait comporter deux phases : les 15 premiers jours (sans doute en internat) donneront lieu à une formation : les jeunes apprendront par exemple les gestes de premier secours, les conduites à tenir en cas d'attentat, et quelques "savoir-être". Cette première quinzaine pourrait avoir lieu sur le temps scolaire.
La deuxième quinzaine servirait à bâtir un projet d'engagement commun ou à mener une action. Elle pourrait se dérouler durant des congés scolaires, mais cela fait partie des multiples aspects à préciser qui seront soumis à l'avis de tous dans la consultation citoyenne.
Puis un engagement volontaire et optionnel de plusieurs mois
Mais le SNU ne veut pas s'arrêter à ce "mois obligatoire". Il devrait comporter un second volet, optionnel celui-là, à réaliser entre l'âge de 18 et 25 ans.
Comme l'explique le communiqué du Conseil des ministres, "chaque jeune sera encouragé à poursuivre volontairement une période d’engagement d’une durée d’au moins trois mois, liée à la défense et la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité civile), à l'accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l'environnement, ou encore au tutorat, sans que cette liste soit limitative."
Ce nouvel engagement reposerait sur le volontariat. Il pourra intégrer la participation à des dispositifs déjà existants, comme le service civique ou la préparation du BAFA, mais aussi de nouvelles formes d'engagement dont certains pourraient être proposés par des jeunes.
Comme l'explique le communiqué du Conseil des ministres, "chaque jeune sera encouragé à poursuivre volontairement une période d’engagement d’une durée d’au moins trois mois, liée à la défense et la sécurité (engagement volontaire dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité civile), à l'accompagnement des personnes, à la préservation du patrimoine ou de l'environnement, ou encore au tutorat, sans que cette liste soit limitative."
Ce nouvel engagement reposerait sur le volontariat. Il pourra intégrer la participation à des dispositifs déjà existants, comme le service civique ou la préparation du BAFA, mais aussi de nouvelles formes d'engagement dont certains pourraient être proposés par des jeunes.
Une grande consultation pour préciser le fonctionnement du SNU
Si le cadre est donc posé, il reste donc encore bien des "détails" à préciser, comme par exemple :
- les modalités d'hébergement des 15 jours en internat
- le choix de calendrier pour le mois de SNU : dans le temps scolaire ou durant les vacances ?
- la nature des mesures qui devront inciter les jeunes à vivre un volontariat de plusieurs mois : aide au permis de conduire, crédits universitaires, aide à l'insertion professionnelle, autres...
- la liste des engagements volontaires qui pourront être réalisés
- la répartition des rôles entre les différents ministères, et celle des budgets...
C'est pour préciser ces points que le gouvernement veut donc lancer une grande consultation citoyenne à partir de la rentrée scolaire 2018. Les syndicats étudiants, les associations de jeunesse, mais aussi les citoyens et les internautes pourront eux-mêmes contribuer et donner leurs avis.
- les modalités d'hébergement des 15 jours en internat
- le choix de calendrier pour le mois de SNU : dans le temps scolaire ou durant les vacances ?
- la nature des mesures qui devront inciter les jeunes à vivre un volontariat de plusieurs mois : aide au permis de conduire, crédits universitaires, aide à l'insertion professionnelle, autres...
- la liste des engagements volontaires qui pourront être réalisés
- la répartition des rôles entre les différents ministères, et celle des budgets...
C'est pour préciser ces points que le gouvernement veut donc lancer une grande consultation citoyenne à partir de la rentrée scolaire 2018. Les syndicats étudiants, les associations de jeunesse, mais aussi les citoyens et les internautes pourront eux-mêmes contribuer et donner leurs avis.
Des réactions contrastées
Le gouvernement veut également déminer le terrain et avancer pas à pas, le choix de créer ce service national universel ayant suscité une levée de critiques de toutes parts.
Beaucoup de commentateurs ont souligné le coût élevé du SNU qui pourrait atteindre entre 1,5 et 3 milliards d'euros. D'autres ont questionné son utilité alors qu'il existe déjà plusieurs dispositifs incitant les jeunes à s'engager pour la collectivité.
Ainsi l'association des réservistes de la Gendarmerie s'est inquiétée de la "concurrence" que pourrait faire le SNU (en terme de budget) à la "réserve opérationnelle".
La Gendarmerie compte en effet 30 000 réservistes (de 17 à 40 ans) et 3000 d'entre eux renforcent chaque jour les effectifs de gendarmerie. Or en 2018, le budget de la Réserve opérationnelle a déjà baissé de 30 millions d'euros.
Beaucoup de commentateurs ont souligné le coût élevé du SNU qui pourrait atteindre entre 1,5 et 3 milliards d'euros. D'autres ont questionné son utilité alors qu'il existe déjà plusieurs dispositifs incitant les jeunes à s'engager pour la collectivité.
Ainsi l'association des réservistes de la Gendarmerie s'est inquiétée de la "concurrence" que pourrait faire le SNU (en terme de budget) à la "réserve opérationnelle".
La Gendarmerie compte en effet 30 000 réservistes (de 17 à 40 ans) et 3000 d'entre eux renforcent chaque jour les effectifs de gendarmerie. Or en 2018, le budget de la Réserve opérationnelle a déjà baissé de 30 millions d'euros.
Service civique : Unis-Cité appelle à le protéger
Les associations promotrices du service civique, comme par exemple Unis-Cité, ont estimé que le SNU "allait dans le bon sens", dans la mesure où il intégrait la proposition d'un "temps d'engagement long".
Toutefois, Unis-Cité a appelé le gouvernement a continuer à investir dans le service civique, un dispositif qui a largement fait ses preuves, et qu'Emmanuel Macron s'était engagé à développer.
L'association souligne aussi la nécessité de ne pas rogner le service civique dans sa durée actuelle de 6 à 12 mois (8 mois en moyenne). Elle y voit "une clé pour que les jeunes vivent une expérience réellement transformatrice, et qu’ils apportent une vraie plus-value aux structures qui les accueillent".
Il reste donc encore plusieurs semaines au gouvernement pour trouver le bon point d'équilibre et ne pas "déshabiller Pierre pour habiller Paul". En mettant à jour les "aspirations de la jeunesse", la consultation en ligne pourrait aussi aider à des dégager des priorités dans le choix des contenus, alors, si le sujet vous intéresse ou vous concerne, participez ! C'est la première étape de tout engagement.
Toutefois, Unis-Cité a appelé le gouvernement a continuer à investir dans le service civique, un dispositif qui a largement fait ses preuves, et qu'Emmanuel Macron s'était engagé à développer.
L'association souligne aussi la nécessité de ne pas rogner le service civique dans sa durée actuelle de 6 à 12 mois (8 mois en moyenne). Elle y voit "une clé pour que les jeunes vivent une expérience réellement transformatrice, et qu’ils apportent une vraie plus-value aux structures qui les accueillent".
Il reste donc encore plusieurs semaines au gouvernement pour trouver le bon point d'équilibre et ne pas "déshabiller Pierre pour habiller Paul". En mettant à jour les "aspirations de la jeunesse", la consultation en ligne pourrait aussi aider à des dégager des priorités dans le choix des contenus, alors, si le sujet vous intéresse ou vous concerne, participez ! C'est la première étape de tout engagement.