Image de fond : le lycée du Paraclet, près d'Amiens (capture de vidéo).
Après une seconde générale et technologique, Syméon a d'abord visé une première générale avec les trois spécialités maths, physique-chimie et SVT. "Mais je n'allais pas en cours avec plaisir", raconte-t-il. Des cours trop théoriques et surtout trop éloignés de son projet de devenir ingénieur agronome.
Il découvre alors que le bac technologique STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant) peut aussi permettre d'intégrer une école d'ingénieur. Les journées portes ouvertes du lycée agricole de Tourville sur Pont-Audemer achèvent de le convaincre : il se réoriente vers une première STAV et retrouve motivation et réussite.
Au passage, il parvient à convaincre sa mère, qui ne jurait que par l'enseignement général.
Il découvre alors que le bac technologique STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant) peut aussi permettre d'intégrer une école d'ingénieur. Les journées portes ouvertes du lycée agricole de Tourville sur Pont-Audemer achèvent de le convaincre : il se réoriente vers une première STAV et retrouve motivation et réussite.
Au passage, il parvient à convaincre sa mère, qui ne jurait que par l'enseignement général.
Un champ de possibles très étendu
Ce témoignage (donné lors d'un webinaire sur l'enseignement agricole privé) illustre bien les préjugés dont souffre l'enseignement agricole.
Premier préjugé : ces établissements seraient réservés aux enfants d'agriculteurs. "En réalité, de plus en plus d'élèves ne viennent pas du milieu agricole mais ont un centre d'intérêt lié à la nature", indique le proviseur du lycée agricole Savy-Berlette (62). Cheval, viticulture, paysage, machinisme agricole, élevage... De fait, on peut retrouver l'une ou l'autre de ces passions dans les 800 établissements agricoles français.
Autre idée fausse, la filière agricole n'offrirait que des formations courtes. Or si l'on peut y faire des CAP ou des bacs pros, les lycées agricoles préparent aussi au bac techno STAV et au bac général.
Et l'on peut y poursuivre des études après le bac : en BTS, en licence pro et parfois en même en classes préparatoires aux grandes écoles dans la filière BCPST (biologie, chimie, physique, sciences de la terre) pour entrer ensuite en école vétérinaire ou d'ingénieur agronome.
- Dans le webinaire "Me former dans l'enseignement agricole" 5 jeunes témoignent :
Premier préjugé : ces établissements seraient réservés aux enfants d'agriculteurs. "En réalité, de plus en plus d'élèves ne viennent pas du milieu agricole mais ont un centre d'intérêt lié à la nature", indique le proviseur du lycée agricole Savy-Berlette (62). Cheval, viticulture, paysage, machinisme agricole, élevage... De fait, on peut retrouver l'une ou l'autre de ces passions dans les 800 établissements agricoles français.
Autre idée fausse, la filière agricole n'offrirait que des formations courtes. Or si l'on peut y faire des CAP ou des bacs pros, les lycées agricoles préparent aussi au bac techno STAV et au bac général.
Et l'on peut y poursuivre des études après le bac : en BTS, en licence pro et parfois en même en classes préparatoires aux grandes écoles dans la filière BCPST (biologie, chimie, physique, sciences de la terre) pour entrer ensuite en école vétérinaire ou d'ingénieur agronome.
- Dans le webinaire "Me former dans l'enseignement agricole" 5 jeunes témoignent :
Lycées, CFA, écoles d'ingénieurs... une forêt d'établissements
Financé et géré par le ministère de l'Agriculture, l'enseignement agricole regroupe :
- des lycées agricoles qui accueillent les jeunes de la seconde à bac+2 : après la troisième, on peut y faire une seconde générale et technologique, puis un bac général ou un bac technologique STAV, mais aussi une seconde professionnelle pour aller vers un bac pro.
- des établissements professionnels : CFA ou "Maisons familiales et rurales" accueillent les élèves dès la 4ème pour des formations en alternance.
- des établissements d'enseignement supérieur : écoles d'ingénieurs agronomes, du paysage, écoles vétérinaires... On peut y poursuivre des études du bac jusqu'au doctorat.
A tout niveau, on trouve des établissements publics ou privés : 59% des élèves et étudiants sont dans un établissements scolaire privé. L'alternance est aussi très développée. Enfin, 58% des élèves sont internes.
Financé et géré par le ministère de l'Agriculture, l'enseignement agricole regroupe :
- des lycées agricoles qui accueillent les jeunes de la seconde à bac+2 : après la troisième, on peut y faire une seconde générale et technologique, puis un bac général ou un bac technologique STAV, mais aussi une seconde professionnelle pour aller vers un bac pro.
- des établissements professionnels : CFA ou "Maisons familiales et rurales" accueillent les élèves dès la 4ème pour des formations en alternance.
- des établissements d'enseignement supérieur : écoles d'ingénieurs agronomes, du paysage, écoles vétérinaires... On peut y poursuivre des études du bac jusqu'au doctorat.
A tout niveau, on trouve des établissements publics ou privés : 59% des élèves et étudiants sont dans un établissements scolaire privé. L'alternance est aussi très développée. Enfin, 58% des élèves sont internes.
Un cadre d'études verdoyant et ressourçant
Le lycée agricole de Tourville sur Pont-Audemer en Normandie.
L'un des points forts de ces établissements, c'est d'abord leur cadre naturel. Plantés en zone rurale et entourés de grands espaces. les lycées agricoles séduisent les jeunes qui veulent fuir le béton.
Au lycée agricole et horticole de Saint-Germain-en-Laye, de grandes serres abritent des milliers d'espèces florales. A Tourville sur Pont-Audemer en Normandie, le lycée occupe le domaine d'un château du 18ème. On peut pratiquer le kayak sur les étangs, ou le cheval dans le parc de 7 hectares.
Marie-Amélie, elle, a choisi de préparer son bac général au lycée Le Chesnoy dans le Loiret : "Après la 3ème, j’avais le choix entre un lycée en ville ou un lycée à la campagne. Je n’ai pas hésité, j’aime les grands espaces, la nature.
Au lycée agricole et horticole de Saint-Germain-en-Laye, de grandes serres abritent des milliers d'espèces florales. A Tourville sur Pont-Audemer en Normandie, le lycée occupe le domaine d'un château du 18ème. On peut pratiquer le kayak sur les étangs, ou le cheval dans le parc de 7 hectares.
Marie-Amélie, elle, a choisi de préparer son bac général au lycée Le Chesnoy dans le Loiret : "Après la 3ème, j’avais le choix entre un lycée en ville ou un lycée à la campagne. Je n’ai pas hésité, j’aime les grands espaces, la nature.
Agronomie-Ecologie : une spécialité qu'on ne trouve qu'en lycée agricole
Marie-Amélie a aussi apprécié de pouvoir prendre la spécialité Agronomie-Ecologie - une des 12 spécialités du bac général - qui n'existe qu'en lycée agricole : "Cette spé permet vraiment une ouverture d’esprit. Dans mon lycée, outre le matériel de laboratoire de qualité, il y a une exploitation, ce qui permet d’avoir un lien très fort entre les cours théoriques et le terrain"
Chaque élève peut ainsi affiner pas à pas son projet projet professionnel : "Les professeurs sont très présents pour nous aider, dit-elle. Et on peut continuer après le bac vers des secteurs très différents : médecine, métiers du cheval, STAPS, préparation grandes écoles."
Marie-Amélie pensait au départ être vétérinaire : "Mais je pense que je vais me diriger vers des études de droit pour pouvoir défendre les causes environnementales", dit-elle. Comme quoi le lycée agricole peut mener à tout.
Le bac technologique STAV : étude et découverte des milieux naturels
Pour la plupart des élèves cependant, c'est l'aspect "terrain" qui attire dans ces établissements. En particulier le bac technologique "Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant" (STAV) qui se rattache à la famille des bacs techno avec :
- Des matières générales communes à tous ces bacs (langues, maths, français, histoire-géo)
- Des matières technologiques comme la zootechnie, l'alimentation, la gestion des ressources, avec un choix entre plusieurs spécialités.
L'apprentissage se fait en cours, mais aussi à travers des sorties, des "chantiers-écoles", des projets et des stages... Une pédagogie par l'application qui plait et motive beaucoup d'élèves.
Exemple avec la filière STAV dans un lycée de la région d'Amiens
- Des matières générales communes à tous ces bacs (langues, maths, français, histoire-géo)
- Des matières technologiques comme la zootechnie, l'alimentation, la gestion des ressources, avec un choix entre plusieurs spécialités.
L'apprentissage se fait en cours, mais aussi à travers des sorties, des "chantiers-écoles", des projets et des stages... Une pédagogie par l'application qui plait et motive beaucoup d'élèves.
Exemple avec la filière STAV dans un lycée de la région d'Amiens
Comment choisir son établissement ?
Chaque lycée a ses spécialités, liées d'abord à sa région, son milieu naturel, mais aussi à ses équipements : là, un centre équestre, ailleurs une ferme-école ou un magasin de produits bio.
Deux sites permettent de choisir un établissement en fonction de ses spécialités et ses formations :
- L'aventure du vivant : https://laventureduvivant.fr/ lancé par le ministère de l'Agriculture ;
- Le site www.cneap.fr/ proposé par le Conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP) qui regroupe les établissements privés.
Pour des formations professionnelles courtes en alternance dès la 4ème, voir le site des maisons familiales et rurales (www.mfr.fr/)
Les Journées portes ouvertes sont aussi un moyen privilégié pour découvrir un établissement.
Chaque lycée a ses spécialités, liées d'abord à sa région, son milieu naturel, mais aussi à ses équipements : là, un centre équestre, ailleurs une ferme-école ou un magasin de produits bio.
Deux sites permettent de choisir un établissement en fonction de ses spécialités et ses formations :
- L'aventure du vivant : https://laventureduvivant.fr/ lancé par le ministère de l'Agriculture ;
- Le site www.cneap.fr/ proposé par le Conseil national de l'enseignement agricole privé (CNEAP) qui regroupe les établissements privés.
Pour des formations professionnelles courtes en alternance dès la 4ème, voir le site des maisons familiales et rurales (www.mfr.fr/)
Les Journées portes ouvertes sont aussi un moyen privilégié pour découvrir un établissement.
Quels débouchés après le lycée agricole ?
- Le bac général préparé en lycée agricole permet de faire des études longues, en particulier dans toutes les filières scientifiques liées à la biologie, la chimie, l'agronomie ou la santé animale (université, prépa BCPST, école d'ingénieur, etc.). Mais une orientation vers toute autre filière (école de commerce, Staps ou médecine par exemple) est aussi possible.
- Le bac STAV permet une bonne réussite dans les filières technologiques courtes : BTS agricoles ou d'autres spécialités, IUT, écoles spécialisées. Les meilleurs dossiers peuvent tenter les écoles d'ingénieurs agronomes ou les classes prépa technologie-biologie (TB)
- Les bacs pro, les CAP et toutes les formations professionnelles préparent à des métiers précis liés à la spécialité du diplôme : fleuriste, paysagiste, technicien de maintenance de matériel agricole, technicien en viticulture, garde forestier, éleveur et bien sûr agriculteur...
Une poursuite d'étude est toujours possible en BTS ou dans des spécialisations professionnelles.
- Le bac STAV permet une bonne réussite dans les filières technologiques courtes : BTS agricoles ou d'autres spécialités, IUT, écoles spécialisées. Les meilleurs dossiers peuvent tenter les écoles d'ingénieurs agronomes ou les classes prépa technologie-biologie (TB)
- Les bacs pro, les CAP et toutes les formations professionnelles préparent à des métiers précis liés à la spécialité du diplôme : fleuriste, paysagiste, technicien de maintenance de matériel agricole, technicien en viticulture, garde forestier, éleveur et bien sûr agriculteur...
Une poursuite d'étude est toujours possible en BTS ou dans des spécialisations professionnelles.
Des formations professionnelles vers des métiers très variés
A côté du bac STAV et du bac général, la plupart des lycées agricoles ont en effet des filières professionnelles qui proposent principalement des bacs pro (trois ans après la troisième) et des CAP (deux ans).
On compte environ une dizaine de spécialités de bacs pros, très variées : Conduite et gestion de l'entreprise agricole, Agroéquipement, Conduite de productions horticoles, Aménagements paysagers, Forêt, Technicien de scierie, Technicien conseil vente en jardinerie...
Dans certains domaines, les débouchés sont en forte croissance : par exemple les métiers de l'agroéquipement qui ont besoin de techniciens de bon niveau, ou les métiers de la vente de produits ou d'équipements, avec des débouchés dans les coopératives, chez les constructeurs ou les producteurs, ou les grands réseaux de distribution (jardinerie, magasins bio, animaleries).
On compte environ une dizaine de spécialités de bacs pros, très variées : Conduite et gestion de l'entreprise agricole, Agroéquipement, Conduite de productions horticoles, Aménagements paysagers, Forêt, Technicien de scierie, Technicien conseil vente en jardinerie...
Dans certains domaines, les débouchés sont en forte croissance : par exemple les métiers de l'agroéquipement qui ont besoin de techniciens de bon niveau, ou les métiers de la vente de produits ou d'équipements, avec des débouchés dans les coopératives, chez les constructeurs ou les producteurs, ou les grands réseaux de distribution (jardinerie, magasins bio, animaleries).
Des spécialités agricoles qui recrutent
"Le Taux net d’emploi (TNE) est particulièrement élevé pour les diplômés du BTSA Productions animales (95 %) et Technico-commercial (95 %) ainsi que pour les diplômés du Baccalauréat professionnel agricole Conduite et gestion de l’exploitation agricole – Système à dominante cultures (93 %) et Agroéquipement (91 %)."
Source : Portrait de l'enseignement agricole, l'Aventure du vivant, p.42
"Le Taux net d’emploi (TNE) est particulièrement élevé pour les diplômés du BTSA Productions animales (95 %) et Technico-commercial (95 %) ainsi que pour les diplômés du Baccalauréat professionnel agricole Conduite et gestion de l’exploitation agricole – Système à dominante cultures (93 %) et Agroéquipement (91 %)."
Source : Portrait de l'enseignement agricole, l'Aventure du vivant, p.42
Etre encadré et guidé pour trouver sa voie
Vous commencez à comprendre que derrière une formation "agricole" se cache en réalité une forêt de métiers. Alors, comment trouver sa voie ?
Les établissements agricoles ont encore un avantage : les élèves son en général bien accompagnés. Dans des classes moins nombreuses que dans l'Education nationale, les enseignants sont à l'écoute des élèves et les aident à vaincre leurs difficultés. Résultat : le taux de réussite aux examens est très élevé : 87,2% en juin 2019, du CAP au BTSA.
Et puis les expériences terrain, en stage, chantier ou sorties, permettent aussi de mûrir son projet d'orientation. Pour certains élèves en échec dans l'enseignement général, la voie agricole peut donc être un tremplin. Après une troisième, une seconde, ou même dès le collège, puisque certains établissements proposent aussi des classes de 4ème-3ème.
Les établissements agricoles ont encore un avantage : les élèves son en général bien accompagnés. Dans des classes moins nombreuses que dans l'Education nationale, les enseignants sont à l'écoute des élèves et les aident à vaincre leurs difficultés. Résultat : le taux de réussite aux examens est très élevé : 87,2% en juin 2019, du CAP au BTSA.
Et puis les expériences terrain, en stage, chantier ou sorties, permettent aussi de mûrir son projet d'orientation. Pour certains élèves en échec dans l'enseignement général, la voie agricole peut donc être un tremplin. Après une troisième, une seconde, ou même dès le collège, puisque certains établissements proposent aussi des classes de 4ème-3ème.
BTSA, écoles d'agronomie : un vaste choix d'études postbac
Enfin, on peut tout à fait choisir une formation agricole après le bac, par exemple en faisant l'un des vingt BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) : Aquaculture, Viticulture-oenologie, Gestion et maîtrise de l'eau ou Sciences et technologies des aliments, le choix est très vaste ! Avantage : tous les BTSA peuvent être faits en apprentissage.
Après son bac scientifique, Hannah, elle, a choisi un BTSA Gestion forestière, puis elle a poursuivi par une classe prépa ATS bio qui permet de préparer les concours d'entrée en école d'ingénieur. Parcours gagnant puisqu'elle a pu intégrer la grande école AgroParisTech, en apprentissage au centre de Nancy.
"Je peux ainsi avoir deux vies très différentes, dit-elle : l’école et l’entreprise. Le salaire me permet d’être plus autonome vis-à-vis de mes parents. Et le rythme de 6 mois de cours et 6 mois en entreprise permet une intégration complète dans la vie active."
En entreprise, sa mission est d’animer la charte forestière du pays d’Epinal et d’aider à la création de celle de Remiremont. Passionnant, non ? Mais après son diplôme, elle envisage d'aller à l’étranger pour découvrir d’autres façons de gérer les forêts. L'appel de la nature est sans limite...
Après son bac scientifique, Hannah, elle, a choisi un BTSA Gestion forestière, puis elle a poursuivi par une classe prépa ATS bio qui permet de préparer les concours d'entrée en école d'ingénieur. Parcours gagnant puisqu'elle a pu intégrer la grande école AgroParisTech, en apprentissage au centre de Nancy.
"Je peux ainsi avoir deux vies très différentes, dit-elle : l’école et l’entreprise. Le salaire me permet d’être plus autonome vis-à-vis de mes parents. Et le rythme de 6 mois de cours et 6 mois en entreprise permet une intégration complète dans la vie active."
En entreprise, sa mission est d’animer la charte forestière du pays d’Epinal et d’aider à la création de celle de Remiremont. Passionnant, non ? Mais après son diplôme, elle envisage d'aller à l’étranger pour découvrir d’autres façons de gérer les forêts. L'appel de la nature est sans limite...