Rentrée universitaire en L1 : de plus en plus de parcours par niveau


Pour limiter l'échec en première année de licence (L1), les universités françaises organisent de plus en plus de parcours adaptés aux étudiants plus faibles. Semaine de pré-rentrée, soutien dans certaines matières, L1 en deux ans... Des parcours d'excellence sont aussi proposés aux meilleurs.




A l'université de La Rochelle, c'est un dispositif inédit qui est mis en place en cette rentrée 2013 pour les étudiants qui arrivent en première année de la licence Science, Technologies, Santé.

Par moins de quatre parcours différents vont en effet leur être proposés. "L'université de La Rochelle espère pouvoir répondre aux besoins d'un public étudiant de plus en plus hétérogène et dont les attentes en matière de poursuite d'études dans le supérieur sont de plus en plus diverses", explique François Geoffriau, assesseur à l’enseignement du Pôle sciences et technologie.

Pour que chaque étudiant puisse trouver sa place, cinq semaines d'intégration sont d'abord proposées à tous pour faciliter la transition entre le lycée et l'université. Au programme : des enseignements liés aux diverses mentions proposées en science, mais aussi des quiz d'évaluation pour permettre aux étudiants de se situer et des ateliers pour permettre à chacun d'ébaucher un premier projet de débouchés.

Au terme des résultats de ces cinq semaines, chaque étudiant se voit proposé en entretien individuel de suivre l'un des quatre parcours.

Parcours renforcé : valider sa L1 en deux ans

Aux étudiants dont on a repéré les "fragilités", il sera proposé de suivre un parcours "renforcé". En fait les enseignements de première année sont carrément réorganisés sur 2 ans. Et ils sont complétés par des "enseignements de remédiation" pour les disciplines fondamentales (par exemple les mathématiques).

Un parcours qui permet finalement d'obtenir sa L1 en deux ans mais en évitant de passer par la case redoublement : on demande uniquement à l'étudiant de valider 50% des enseignements (crédits) annuels, ce qui lui évite de tout rater (un échec source de découragement et d'abandon) et qui ne compromet pas le droit à percevoir sa bourse s'il en a une.

Rappelons qu'en 2013, seuls 27% des étudiants obtiennent leur licence en trois ans !

Parcours classique et d'excellence

Un parcours "classique" sera proposé aux étudiants dont le projet et les résultats de la période de transition semblent correspondre aux prérequis nécessaires à une poursuite
d'études en première année dans les meilleures conditions.

Mais pour les plus curieux et les plus volontaires, un parcours "d'excellence" pourra être proposé. Cette fois les étudiants pourront suivre des enseignements supplémentaires qui seront définis par les équipes pédagogiques en lien avec le projet de chacun.
Une formule également développée par nombre d'universités - comme le "collège de droit" de la faculté de droit à Paris Assas - soucieuses de pouvoir également attirer de très bons étudiants aptes par exemple à devenir enseignants chercheurs.

Même un parcours de réorientation

Enfin l'université de La Rochelle va même proposer un parcours de réorientation à tous les étudiants qui ne pensent pouvoir se présenter aux examens de fin d'année, soit parce qu'ils souhaitent se présenter à un concours (fonction publique, filières sanitaires et sociales…) au printemps, soit parce qu'ils doutent de leur projet de formation… Vu le nombre d'étudiants qui cherchent à se réorienter dès leur première année à l'université, on ne peut qu'applaudir !

Plutôt que de perdre totalement leur année sans savoir ce qu'ils aimeraient faire, ils pourront continuer à travailler sur leur projet et selon les cas se réorienter rapidement vers une autre mention de licence, un BTS, un DUT ou vers une formation par apprentissage. Les plus indécis pourront réaliser des stages de découverte, tout cela en validant un semestre et en évitant de perdre trop de temps.

Enfin l'université de La Rochelle précise qu'il sera possible en cours d'année de passer d'un parcours à l'autre, en accord avec l'équipe pédagogique bien sûr.

Stages de rentrée, tutorat : des opportunités à exploiter

Bien d'autres universités ont des démarches similaires à celle de La Rochelle. De plus en plus d'établissements proposent ainsi un stage de rentrée, comme par exemple Rennes 1 en licence de biologie, ou de nombreuses facs de droit : une occasion de se remettre doucement au travail en suivant quelques cours d'introduction, mais aussi de comprendre la méthodologie étudiante, et de découvrir le fonctionnement de la bibliothèque universitaire et du campus.

Si vous appréhendez la rentrée universitaire, on ne saurait trop vous recommander de suivre ces stages. C'est aussi le lieu où vous pouvez repérer rapidement vos difficultés et vous renseigner sur les soutiens dont vous pouvez disposer : y a-t-il un parcours de soutien comme à La Rochelle permettant par exemple de valider sa L1 en deux ans ? Des cours permettant de combler son retard dans certaines disciplines (culture générale, expression écrite) ?

Un système de tutorat est en général proposé dans toutes les universités : des étudiants ou des chargés de TD peuvent vous aider à mettre en place votre travail personnel et cela dès le début de l'année. Normalement, un enseignant-référent est aussi affecté à chaque étudiant : il est toujours possible de le rencontrer pour faire le point, surtout si l'on a des difficultés.

Le plus important est en tout cas de se renseigner dès la rentrée, car l'échec ou la réussite ne se jouent pas le jour de l'examen, mais dès les première semaines à l'université.




Rédigé par la rédaction le Mercredi 28 Aout 2013
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